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Liturgie - Page 110

  • La conversion de saint Paul

    Mosaïque de la chapelle Palatine, Palerme :

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    Saul tombant à terre entendit une voix qui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?

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    Sur l’ordre du Christ Paul est baptisé par Anania.

    On voit comment c’est le rayon qui sort de la main droite du Christ qui terrasse Saul et le rend aveugle en le frappant derrière le crâne. Au baptême c’est un rayon similaire, mais cette fois c’est explicitement le Saint-Esprit, comme le montre la présence de la colombe, et le fait que le rayon frappe l’oreille : fides ex auditu, comme dira… saint Paul.

    Cette main du Christ fait penser à la collecte de dimanche dernier qui est celle de toute la semaine : « … étends la droite de ta majesté pour nous protéger. » Car c’est bien pour « protéger » Paul que le Christ le terrasse. Cette collecte fait penser au premier miracle de l’évangile du même dimanche : pour guérir le lépreux, Jésus « étend la main ». Ainsi Saul est-il guéri et il devient Paul pour guérir les païens.

    On pense alors au psaume 117 :

    Dextera Domini fecit virtutem ;
    dextera Domini exaltavit me :
    dextera Domini fecit virtutem.
    Non moriar, sed vivam,
    et narrabo opera Domini.
    Castigans castigavit me Dominus,
    et morti non tradidit me.
    Aperite mihi portas justitiæ :
    ingressus in eas confitebor Domino.
    Hæc porta Domini :
    justi intrabunt in eam…

    La droite du Seigneur a été puissante, la droite du Seigneur m’a élevé, la droite du Seigneur a été puissante. Je ne mourrai pas mais je vivrai, et je raconterai les œuvres du Seigneur. Ma châtiant il m’a châtié le Seigneur, mais à la mort il ne m’a pas livré. Ouvrez-moi les portes de la justice : quand je serai entré je confesserai le Seigneur. Telles sont les portes du Seigneur : les justes entreront par elles…

  • Saint Timothée

    Hymnes de l’office byzantin, par un humble chantre, anonyme si l'on en croit la notice de YouTube :

    Nota Bene : Le présent enregistrement amateur n'a pas pour but de mettre en valeur les capacités vocales, d'ailleurs inexistantes, du chanteur, mais simplement d'enregistrer les mélodies des huit tons de l'art traditionnel du chant de Corfou.

    (Il s’agit en fait de Panagiotis Chasapianos, auteur du livre de référence sur le chant liturgique propre de Corfou, disciple du P. Constantin Sourvinos, restaurateur du chant traditionnel de l’île.)

    Premier stichère des vêpres

    Ἀκτῖσι τοῦ Πνεύματος σαφῶς, σὺ καταλαμπόμενος, ἱεροφάντα Τιμόθεε, ἀριδηλότατος, ὡς φωστὴρ ἐδείχθης διατρέχων ἅπασαν, τὴν γῆν καὶ καταυγάζων τῇ χάριτι, καὶ νῦν ἱκέτευε, δωρηθῆναι ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν, τὴν εἰρήνην καὶ τὸ μέγα ἔλεος.

    Manifestement éclairé par les rayons de l'Esprit, hiérophante Timothée, tu parcourus l'univers comme un astre de lumière pour y faire luire la grâce ; et maintenant supplie qu'à nos âmes soient données la paix et la grande miséricorde.

    Doxastikon des vêpres

    Τῷ Θεῷ προωρισμένος, καὶ τῷ σοφῷ Παύλῳ μεμαθητευμένος, ἐμυήθης τὰ θεῖα, καλῶς πολιτευσάμενος, καὶ τὴν πίστιν μέχρις αἵματος, ἀνενδοιάστως σαφῶς ἐνστερνισάμενος, πιστὸς τὰ πρὸς τὸν Θεὸν Ἀρχιερεὺς ἀνεδείχθης, Τιμόθεε Ἀπόστολε, ὅθεν τοὺς εἰδωλομανοῦντας ἐλέγξας, ῥοπάλοις καὶ λίθοις καταικιζόμενος, ἔτυχες τοῦ μαρτυρίου τῶν στεφάνων. Διὸ Παμμάκαρ πρέσβευε, ὑπὲρ ἡμῶν τῶν ἐν πίστει τελούντων, τὴν πάνσεπτον μνήμην σου.

    Prédestiné par Dieu et devenu disciple de Paul le sage, tu fus initié aux choses divines ; ayant excellé par ta vie et gardé sans fléchir la foi jusqu'au sang, tu devins un fidèle Pontife de Dieu, saint apôtre Timothée ; pour avoir dénoncé le culte des idoles comme folie, torturé à coups de pierres et de massues, tu as reçu la couronne des martyrs. Bienheureux, intercède pour nous qui célébrons avec foi ta mémoire sacrée.

    Stichère des apostiches

    Εἰς πᾶσαν τὴν γῆν ἐξῆλθεν ὁ φθόγγος αὐτοῦ, καὶ εἰς τὰ πέρατα τῆς οἰκουμένης τὰ ῥήματα αὐτῶν ἐν τῷ ἠλίῳ ἔθετο τὸ σκήνωμα αὐτοῦ.
    Τὸν φωστῆρα τὸν πιστῶν καὶ Ἀπόστολον, τὸν ἐν Εὐαγγελίῳ ἐμπρέψαντα Τιμόθεον, δεῦτε λαοὶ ὑμνήσωμεν λέγοντες· Χαίροις ὁ τερπνὸς τῆς πίστεως ῥάδαμνος, τῆς τοῦ θείου Παύλου υἱοποιΐας· Χαίροις ὁ σεπτὸς γνώμων τῶν ἀρετῶν, τὸ πολύσοφον στόμα τοῦ Λόγου· Χαίροις, ὁ τῶν περάτων θεόλεκτος αὐλός· Χαίροις τὸ τῆς πίστεως ἄγαλμα, καὶ τῆς Ἐκκλησίας τὸ στερέωμα.

    Par toute la terre a retenti leur message, leur parole jusqu'aux limites du monde. (Psaume 18)
    Ce flambeau des croyants, l'apôtre qui s'est distingué dans l'annonce de l'Evangile, Timothée, venez, tous les peuples, chantons-le en disant : Réjouis-toi, doux rejeton de la foi qui fus comme un fils pour saint Paul ; réjouis-toi, vénérable modèle des vertus, très sage bouche du Verbe ; réjouis-toi, flûte choisie par Dieu pour l’annoncer jusqu’aux confins de la terre, réjouis-toi, ornement de la foi et soutien de l'Eglise.

    Cathisme

    Τοῖς θείοις χαρίσμασιν ἀγλαϊζόμενος, ἐκόσμησας ἔνδοξε, τὴν Ἐφεσίων λαμπράν, μητρόπολιν Ἀπόστολε· κήρυξ γὰρ ἀνεδείχθης, μετὰ Παύλου τοῦ θείου, πᾶσι προκαταγγείλας, τὸν σωτήριον λόγον· διὸ πανηγυρίζομεν πίστει τὴν μνήμην σου.

    Resplendissant de charismes divins, tu embellis la brillante métropole des Ephésiens, illustre Apôtre, car tu devins en compagnie du divin Paul un prédicateur annonçant à tous la parole du salut ; c'est pourquoi nous célébrons ta mémoire avec foi.

    Apolytikion

    Χρηστότητα ἐκδιδαχθείς, καὶ νήφων ἐν πᾶσιν, ἀγαθὴν συνείδησιν ἱεροπρεπῶς ἐνδυσάμενος, ἤντλησας ἐκ τοῦ Σκεύους τῆς ἐκλογῆς τὰ ἀπόρρητα· καὶ τὴν πίστιν τηρήσας, τὸν ἴσον δρόμον τετέλεκας, Ἀπόστολε Τιμόθεε. Πρέσβευε Χριστῷ τῶ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Maître en douceur, sobre en tout et comme prêtre revêtu de noble conscience, tu as puisé au Vase d'élection les ineffables vérités ; tu as gardé la foi et comme lui mené ta course à bonne fin, saint apôtre Timothée. Prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

    *

    Un exemple du chant du P. Sourvinos, l’hymne des vêpres "Lumière joyeuse".

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  • 3e dimanche après l’Epiphanie

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    Θέλω, καθαρίσθητι.

    Volo, mundare.

    Monastère de Stavronikita, Athos, 1545.

    Tandis qu’il descend de la montagne, les foules vont au-devant du Seigneur ; car elles n’ont pu gravir les sommets. Et le premier qui vient à sa rencontre est un lépreux : à cause de sa lèpre il ne pouvait entendre le si long discours prononcé par le Sauveur sur la montagne. Il faut noter qu’il est le premier cas spécial de guérison : le second rang revient au serviteur du centurion, le troisième à la belle-mère de Pierre accablée par la fièvre à Capharnaüm, le quatrième aux possédés du démon qui sont présentés au Seigneur et dont les esprits sont chassés par sa parole lorsqu’il guérit aussi tous les malheureux.

    « Et voici qu’un lépreux vint se prosterner devant lui en disant... » Après la prédication et l’enseignement, voici, fort à propos, l’occasion d’un signe afin que la puissance du miracle confirme chez les auditeurs la parole qu’ils viennent d’entendre. « Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. » Celui qui fait appel à la volonté ne doute pas de la puissance. « Alors il étendit la main et il le toucha en disant : Je le veux, sois purifié. » Le Seigneur étend la main, la lèpre fuit aussitôt.

    Observe également combien la réponse est humble et sans jactance. Le lépreux dit : « Si tu veux. » Le Seigneur répond : « Je le veux. » Il avait dit aussi : « Tu peux me purifier » Le Seigneur ajoute ces mots : « Sois purifié. » Il ne faut donc pas, comme le pensent la plupart des Latins, joindre les deux expressions et lire : « Je veux purifier », mais les séparer. Ainsi Jésus dit d’abord : « Je le veux », ensuite il ordonne : « Sois purifié. »

    « Et Jésus lui dit : Garde-toi d’en parler à personne. » Et vraiment, était-il nécessaire d’annoncer en paroles ce que son corps proclamait ? « Mais va, montre-toi au prêtre. » Il le renvoie au prêtre pour différentes raisons. D’abord par motif d’humilité : il veut montrer qu’il témoigne de la déférence aux prêtres. Car la loi prescrivait à ceux qui avaient été guéris de la lèpre d’offrir des présents aux prêtres. Ensuite, à la vue du lépreux purifié ou bien ils croiront au Sauveur, ou bien ils ne croiront pas. S’ils croient, ils sont sauvés ; s’ils ne croient pas, ils seront sans excuse. Et en même temps, Jésus se dégage du reproche qu’on lui inflige très souvent, celui de violer la loi.

    Saint Jérôme, commentaire de saint Matthieu, lecture des matines.

  • Saint Anastase

    Doxastikon des laudes byzantines (ce même jour) et apolytikion, par George Demelis et le chœur de l’église Saint-Denys l’Aréopagite saint patron d’Athènes.

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι.

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.

    Ὅσιε Πάτερ, νικητὴς Μήδων καὶ Χαλδαίων γέγονας τῶν νοητῶν, πᾶσαν Βαβυλῶνος πλάνην καθελών, τῇ δυνάμει τοῦ Σταυροῦ, οὐ τῷ λείῳ τῶν ἡδονῶν ἐθέλχθης, οὐ τὸ πῦρ τῶν πειρασμῶν ἐδειλίασας· διὸ Χριστὸς ὁ Θεὸς ἡμῶν, βραβείοις σε νικητικοῖς ἐστεφάνωσε, καὶ νῦν σὺν Ἀγγέλοις παριστάμενος, πρὸς Κύριον ἱκέτευε, αἰτούμενος εἰρήνην τῷ κόσμῳ, καὶ ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν τὸ μέγα ἔλεος.

    Père vénérable, par la puissance de la Croix faisant crouler toute erreur de Babylone, tu remportas la victoire en esprit sur les Mèdes et les Chaldéens, sans être séduit par la douceur des plaisirs, sans craindre non plus le feu des épreuves ; aussi, le Christ notre Dieu t'a remis la couronne des vainqueurs ; en sa présence avec les Anges maintenant, intercède auprès du Seigneur, lui demandant pour le monde la paix et pour nos âmes la grande miséricorde.

    Τῶν Μαρτύρων τὸ κλέος, καὶ Ὁσίων τὸ καύχημα, καὶ τὸν θησαυρὸν τῆς Περσίας, τὸν σοφὸν Ἀναστάσιον· τὸν μέγαν ἀντιλήπτορα πιστῶν, τὸν κήρυκα τῆς πίστεως ἡμῶν· ταῖς ἀγγελικαῖς ὑμνῳδίαις, εὐφημοῦμέν σε λέγοντες· Δόξα τῷ δεδωκότι σοι ἰσχύν, δόξα τῷ σὲ στεφανώσαντι· δόξα τῷ ἐνεργοῦντι διὰ σοῦ πᾶσιν ἰάματα.

    Anastase le sage, la gloire des martyrs, l'orgueil des justes, le trésor de la Perse, le grand secours des fidèles, le héraut de notre foi, louons-le par des hymnes angéliques, en disant : Gloire à celui qui t'a donné la force, gloire à celui qui t'a couronné, gloire à celui qui opère toute guérison à travers toi.

  • Sainte Agnès

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    Basilique Sainte-Agnès hors les murs, Rome. Photo José Luiz.

    Depuis 1960 la fête de sainte Agnès est de « troisième classe », et elle n’a donc plus aux matines que deux de ses somptueux répons. Ce sont les deux premiers ci-dessous, suivis de ceux qui sont passés à la trappe pour les fidèles qui ne sont pas restés coincés comme moi en 1954… (Mais on les retrouve pour l'essentiel dans les antiennes.)

    ℟. Diem festum sacratíssimæ Vírginis celebrémus, quáliter passa sit beáta Agnes ad memóriam revocémus: tertiodécimo ætátis suæ anno mortem pérdidit, et vitam invénit: * Quia solum vitæ diléxit auctórem.
    . Infántia quidem computabátur in annis, sed erat senéctus mentis imménsa.
    ℟. Quia solum vitæ diléxit auctórem.

    Célébrons le jour de fête d’une très sainte Vierge ; rappelons à la mémoire comment souffrit la bienheureuse Agnès : à l’âge de treize ans, elle perdit la mort et trouva la vie : * Parce qu’elle a aimé seulement l’auteur de la vie. C’était une enfant quant aux années, mais très mûre quant à l’esprit. Parce qu’elle a aimé seulement l’auteur de la vie.

     

    ℟. Amo Christum, in cujus thálamum introíbo, cujus mater virgo est, cujus pater féminam nescit, cujus mihi órgana modulátis vócibus cantant: * Quem cum amávero, casta sum; cum tetígero, munda sum; cum accépero, virgo sum.
    . Anulo fídei suæ subarrhávit me, et imménsis monílibus ornávit me.
    ℟. Quem cum amávero, casta sum; cum tetígero, munda sum; cum accépero, virgo sum.
    . Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟. Quem cum amávero, casta sum; cum tetígero, munda sum; cum accépero, virgo sum.

    J’aime le Christ, j’entrerai dans la chambre nuptiale de celui dont la mère est vierge et dont le Père ne connaît pas de femme et dont les chants résonnent pour moi en accords harmonieux : * Quand je l’aime, je suis chaste ; quand je le touche, je suis pure ; quand je le possède, je suis vierge. Il m’a donné un anneau pour gage de sa foi, et m’a parée de bijoux magnifiques. Quand je l’aime, je suis chaste ; quand je le touche, je suis pure ; quand je le possède, je suis vierge.

     

    ℟. Déxteram meam et collum meum cinxit lapidibus pretiósis, trádidit áuribus meis inæstimábiles margarítas, * Et circúmdedit me vernántibus atque coruscántibus gemmis.
    . Pósuit signum in fáciem meam, ut nullum præter eum amatórem admíttam.
    ℟. Et circúmdedit me vernántibus atque coruscántibus gemmis.

    Il a entouré ma droite et mon cou de pierres précieuses, il a fixé à mes oreilles des perles sans prix. Et il m’a toute parée de joyaux brillants et étincelants comme la flamme. Il a gravé un signe sur ma face, afin que je n’admette point d’autre amant que lui. Et il m’a toute parée de joyaux brillants et étincelants comme la flamme.

     

    ℟. Induit me Dóminus vestiménto salútis, et indumento lætítiæ circúmdedit me: * Et tamquam sponsam decorávit me coróna.
    . Tradidit áuribus meis inæstimábiles margaritas, circúmdedit me vernántibus atque coruscántibus gemmis.
    ℟. Et tamquam sponsam decorávit me coróna.

    Le Seigneur m’a revêtue du vêtement du salut et enveloppée du manteau de la joie : * Et, comme une épouse, il m’a ornée d’une couronne.
    V. Il a fixé à mes oreilles des perles sans prix, et il m’a toute parée de joyaux brillants et étincelants comme la flamme.
    R. Et, comme une épouse, il m’a ornée d’une couronne.

     

    ℟. Mel et lac ex ejus ore suscépi, * Et sanguis ejus ornávit genas meas.
    . Osténdit mihi thesáuros incomparábiles, quos mihi se datúrum repromisit.
    ℟. Et sanguis ejus ornávit genas meas.

    J’ai reçu de sa bouche le miel et le lait, Et son sang a coloré mes joues. Il m’a montré des trésors incomparables qu’il a promis de me donner. Et son sang a coloré mes joues.

     

    ℟. Jam corpus ejus corpori meo sociátum est, et sanguis ejus ornávit genas meas:
    * Cujus mater virgo est, cujus pater feminam nescit.
    . Ipsi sum desponsata, cui Angeli serviunt, cujus pulchritúdinem sol et luna mirántur.
    ℟. Cujus mater virgo est, cujus pater feminam nescit.
    . Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟.  Cujus mater virgo est, cujus pater feminam nescit.

    Déjà son corps a été associé à mon corps, et son sang a coloré mes joues : Celui dont la mère est vierge, et dont le Père ne connaît pas de femme. Je suis fiancée à celui-là même que servent les Anges, et dont le soleil et la lune admirent la beauté. Celui dont la mère est vierge, et dont le Père ne connaît pas de femme.

     

    ℟. Ipsi sum desponsáta, cui Angeli serviunt, cujus pulchritúdinem sol et luna mirántur:
    * Ipsi soli servo fidem, ipsi me tota devotióne committo.
    . Déxteram meam et collum meum cinxit lapidibus pretiósis, trádidit áuribus meis inæstimábiles margaritas.
    ℟. Ipsi soli servo fidem, ipsi me tota devotióne committo.

    Je suis fiancée à celui-là même que servent les Anges, et dont le soleil et la lune admirent la beauté : C’est à lui seul que je garde ma foi, à lui que je me livre en toute confiance. Il a entouré ma droite et mon cou de pierres précieuses, il a fixé à mes oreilles des perles sans prix. C’est à lui seul que je garde ma foi, à lui que je me livre en toute confiance.

     

    ℟. Omnípotens, adorande, colende, tremende, benedíco te, * Quia per Fílium tuum unigénitum evasi minas hóminum impiórum, et spurcítias diaboli impolluto calle transivi.
    . Te confiteor lábiis te corde, te totis viscéribus concupísco.
    ℟. Quia per Fílium tuum unigénitum evasi minas hóminum impiórum, et spurcítias diaboli impollúto calle transivi.
    . Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟. Quia per Fílium tuum unigénitum evasi minas hóminum impiórum, et spurcítias diaboli impolluto calle transivi.

    O Tout-puissant, qu’on doit adorer, prier, redouter, je vous bénis, De ce que, par votre Fils unique, j’ai échappé aux menaces d’hommes impies, et, passant à travers les impuretés du démon, suivi un sentier sans souillure. C’est vous que louent mes lèvres et mon cœur, vous que je désire du fond de mon âme. De ce que, par votre Fils unique, j’ai échappé aux menaces d’hommes impies, et, passant à travers les impuretés du démon, suivi un sentier sans souillure.
    Gloire au Père, au Fils, * et au Saint-Esprit.
    De ce que, par votre Fils unique, j’ai échappé aux menaces d’hommes impies, et, passant à travers les impuretés du démon, suivi un sentier sans souillure.

  • Saint Sébastien

    Je ne sais pas pourquoi depuis la fin du XVe siècle l’art occidental (et spécifiquement italien) représente saint Sébastien, centurion et martyr de Dioclétien, comme un éphèbe alangui, allant jusqu’à la caricature du giton chez Antonello de Messine, Guido Reni, ou les della Robbia (de quoi faire la une de Têtu, si ça n’a pas été fait).

    Il en est résulté qu’à partir de la fin du XIXe siècle ce Sébastien-là est devenu une source d’inspiration pour les écrivains invertis, dont Oscar Wilde, Marcel Proust, Federico Garcia Lorca, Tennessee Williams, Yukio Mishima…

    Il n’en était pourtant pas ainsi au premier millénaire. La première représentation de saint Sébastien se trouve sans doute dans le groupe de martyrs de Saint-Apollinaire le Neuf, à Ravenne (VIe siècle). Mais c’est plutôt une sorte de frise et il ne se distingue pas des autres…

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    Il y a ensuite la mosaïque de la basilique romaine Saint-Pierre aux liens, créée en 683, après que les reliques du saint eurent fait miraculeusement cesser la peste à Rome en 680.

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    Et celle de la chapelle Palatine à Palerme (XIIe siècle).

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    On trouvait au moyen âge dans des livres d’heures cette prière :

    Deus qui beatum Sebastianum Martyrem tuum in tua fide et dilectione tam ardenter solidasti, ut nullis carnalibus blandimentis, nullis tyrannorum minis nullisque carnificis gladiis sive sagitiis a tuo cultu potuit revocari, da nobis miseris peccatoribus dignis ejus meritis et intercessionibus, in tribulatione auxilium, in persecutione solatium et in omni tempore tribulationis contra pestem epidemiæ remedium, quatenus possimus contra omnes diabolicas insidias viriliter  dimicare : mundum et ea quæ in eo sunt despicere : et nulla ejus adversa formidare : ut ea quæ te inspirare desideramus, valeamus obtinere.

    Dieu qui avez donné au bienheureux Sébastien, votre martyr, tant de fermeté et d'ardeur dans votre foi et dans votre amour, que ni les convoitises de la chair, ni les menaces des tyrans, ni les flèches ou les glaives du bourreau n'ont pu le détourner de votre culte, accordez-nous, misérables pécheurs, par ses insignes mérites et son intercession, le secours dans la tribulation, la consolation dans la persécution et dans tous les temps de tribulation, un remède efficace contre la peste de l’épidémie, afin que nous puissions combattre vaillamment contre toutes les embûches des démons : mépriser le monde et tout ce qu'il renferme et ne redouter aucune de ses disgrâces, à telle fin que nous puissions obtenir ce que vous nous avez inspiré de demander.

    On constate que c’est une extension de l’antique collecte du sacramentaire grégorien :

    Deus, qui beatum Sebastianum Martyrem tuum virtute constantiae in passione roborasti ; ex ejus nobis imitatione tribue, pro amore tuo prospera mundi despicere, et nulla ejus adversa formidare.

    (On rappellera que les expressions comme « prospera mundi despicere », et pire encore, « mundum et ea quæ in eo sunt despicere » sont bannies de la néo-liturgie, alors que c'est la pure tradition de toutes les Eglises.)

  • Saint Canut

    Le roi du Danemark Knud IV, martyr en 1086, fut canonisé en 1101 par le pape Pascal II qui avait hérité d’un conflit majeur avec le Saint Empire romain-germanique. On édifia une cathédrale non loin de la chapelle de bois d’Odense où il avait été tué, mais elle fut détruite lors de l’incendie qui ravagea la ville en 1247 au cours de la guerre entre deux frères prétendants au trône. La cathédrale fut reconstruite à partir de 1300, terminée et consacrée seulement en 1499. Son autel fut orné d’un chef-d’œuvre de Claus Berg, triptyque commandé par la reine Christine, veuve du roi Jean (on les voit tous deux en bas, avec leur fils le roi Christian II. Le triptyque fut installé en 1521, et en 1536 le Danemark devenait luthérien (et la cathédrale simple église). On voit toujours dans la « Sankt Knuds Kirke » les ossements de saint Knud, ou Canut.

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  • Sainte Prisque

    Jeune Romaine martyrisée en 270. Il y eut très tôt une petite église à son nom sur l’Aventin. Au moyen âge (dès le début du IXe siècle) on la confondit avec Priscille, la femme d’Aquila, mentionnée dans les Actes des apôtres et trois épîtres de saint Paul, et l’on considéra que c’était leur maison, où se réunissait une assemblée des tout premiers chrétiens. Mais les premiers livres liturgiques indiquent bien que le 18 janvier on célèbre la seule martyre Prisque. L’évangile indiqué est celui qui est resté comme l’un des deux évangiles des communs des vierges (le trésor dans un champ et la perle fine), et les oraisons sont celles qui existaient déjà dans le sacramentaire d’Hadrien. (Inutile de préciser que sainte Prisque et sa messe ont été jetées à la poubelle par les fabricants de la néo-liturgie.) Voici la collecte :

    Da, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui beátæ Priscæ Vírginis et Mártyris tuæ natalítia cólimus ; et ánnua sollemnitáte lætémur, et tantæ fídei proficiámus exémplo.

    Faites, Seigneur, que célébrant en ce jour le natale de votre bienheureuse vierge, la martyre Prisque, nous n’en fêtions pas seulement l’annuelle solennité, mais que nous profitions aussi de l’exemple d’une foi si inébranlable. (D'après la traduction du cardinal Schuster.)

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    On voit encore dans des pilastres de l’actuelle église Sainte-Prisque de Rome (à gauche) les piliers de la toute première église.

  • Saint Antoine

    Doxastikon des laudes byzantines, par Dionysios Stamatopoulos, chantre de l’église Sainte-Barbe de Patras et professeur de chant byzantin.

     

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι

    Οὐρανοδρόμῳ ἐπιβὰς ὀχήματι θεσπέσιε, τῶν ἀρετῶν κατέλαβες, τὴν ἀκρόπολιν δι᾿ ἀσκήσεως, ἐκ τῆς ἐρήμου πολεύων, τῆς ἄνω Ἱερουσαλήμ, τὰ ὑπερκόσμια, καὶ τῶν ἐκ πόνων ἀγώνων, ἀξίως τὰ γέρα κομισάμενος, ταῖς οὐρανίαις συναγάλλῃ, ταξιαρχίαις Παμμακάριστε, τῶν αἰωνίων ἀγαθῶν κληρονόμος, καὶ τῆς Βασιλείας οἰκήτωρ γενόμενος. Ἀλλὰ πρέσβευε θεοφόρε Ἀντώνιε, τῷ Σωτῆρι τῶν ὅλων, εἰρηνεῦσαι τὸν κόσμον, καὶ σῶσαι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

     

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit

    Monté sur le char qui court au ciel, homme divin, tu as gagné par l'ascèse l'acropole des vertus, quittant le désert pour habiter l'autre monde, la Jérusalem d’en-haut ; ayant reçu pour tes pénibles combats la récompense méritée, tu exultes avec les armées du ciel, ô bienheureux ; tu es devenu l'héritier des biens célestes et l'habitant du Royaume. Antoine théophore, intercède auprès du Sauveur de l'univers pour qu’il donne la paix au monde et le salut à nos âmes.

  • 2e dimanche après l’Epiphanie

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    (Saint Sauveur in Chora, Constantinople, église devenue mosquée en 1495, musée en 1945, mosquée en 2020... Mosaïque du XIVe siècle.)

    Dès les temps anciens il y eut des prophéties, et jamais aucune époque n’en fut privée ; mais quand on n’y reconnaissait pas le Christ, ces prophéties n’étaient que de l’eau. Car d’une certaine manière l’eau recèle du vin. Que devons-nous entendre par cette eau ? L’Apôtre nous le dit : « Jusqu’aujourd’hui, quand on leur lit Moïse, les Juifs ont un voile posé sur leur cœur, voile qui n’en est pas retiré, parce qu’il n’est enlevé que dans le Christ. Mais », continue-t-il, « lorsque tu seras passé au Seigneur, le voile sera enlevé ». Par, ce voile il entend l’obscurité qui empêchait de comprendre les prophéties : le voile se lèvera, et avec lui disparaîtra l’ignorance lorsque tu seras passé à Notre Seigneur, et ce qui était de l’eau se changera pour toi en vin. Lis tous les livres prophétiques ; si tu n’y aperçois pas Jésus Christ, qu’y a-t-il de plus insipide et de plus fade ? Si, au contraire, tu y vois Jésus-Christ, non seulement tu trouves de la saveur à ce que tu lis, mais encore ta lecture te jette dans l’ivresse, ton âme s’élève au-dessus des corps, et en oubliant le passé elle s’étend pour saisir les choses à venir.

    Ainsi, dès les temps anciens et depuis le premier anneau de la chaîne des générations humaines, il y a eu des prophéties concernant le Christ; mais il s’y tenait caché : ce n’était encore que de l’eau. Comment prouvons-nous que, dans toute la durée des temps antérieurs à la venue du Christ, des prophéties relatives à sa personne n’ont jamais éprouvé de solution de continuité ? D’après ses propres paroles. Car après sa résurrection d’entre les morts il trouva ses disciples dans le doute à l’égard de celui qu’ils avaient suivi. Ils l’avaient vu mourir et n’espéraient pas le voir ressusciter, leur confiance en lui était anéantie. Aussi le larron fut-il loué et mérita-t-il d’entrer le même jour dans le paradis. Pourquoi ? Parce que, étant attaché à la croix, il confessa Jésus-Christ, tandis que ses disciples doutaient de lui. Il les trouva donc chancelants et se reprochant en quelque sorte d’avoir espéré qu’il délivrerait Israël. Ils s’affligeaient de l’injustice de sa mort, car son innocence leur était connue. Eux-mêmes le lui dirent après sa résurrection, au moment où il fit la rencontre de deux d’entre eux qui marchaient plongés dans la tristesse. « Etes-vous seul étranger à ce point dans Israël, que vous ignoriez ce qui s’est passé ces derniers jours ? - Quoi donc ? leur répliqua-t-il. - Touchant Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en paroles en présence de Dieu et de tout le peuple; comment nos prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié. Cependant nous espérions que ce serait, lui qui rachèterait Israël, et voici maintenant le troisième jour depuis que ces événements se sont accomplis. » Après ces discours et d’autres prononcés par l’un de ceux que Jésus-Christ avait rencontrés sur le chemin du village voisin, il leur répondit en ces termes : « O insensés et cœurs tardifs à croire ce qui a été dit par les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’ainsi il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et tous les Prophètes, il leur expliqua ce qui était dit de lui dans l’Ecriture. » Ainsi s’exprima-t-il encore dans une autre circonstance, voulant se faire toucher de ses disciples afin de leur donner une preuve palpable de la réalité de sa résurrection ; il leur dit : « Voilà ce que je vous avais annoncé lorsque j’étais encore avec vous, savoir que tout ce qui est écrit de moi dans Moïse, les Prophètes et les psaumes, devait être accompli. Alors il leur ouvrit l’intelligence afin qu’ils comprissent les Ecritures, et leur dit : Car il est écrit que le Christ devait souffrir et ressusciter d’entre les morts le troisième jour, que la pénitence et la rémission des péchés devaient en sen nom être prêchées par toutes les nations, à commencer par Jérusalem. »

    Si nous comprenons bien ces passages du saint Evangile, et certes ils ne renferment rien d’obscur, nous saisirons parfaitement tous les mystères contenus dans le miracle qui nous occupe. Faites attention à cette parole du Sauveur, qu’il fallait que tout ce qui a été écrit du Christ eût en lui son accomplissement. Où se trouve ce qui a été écrit de lui ? Il l’a dit : « Dans la loi, dans les Prophètes et dans les psaumes ». Il n’omet aucune des anciennes Ecritures. C’était de l’eau ; aussi le Seigneur appelle-t-il insensés les deux disciples d’Emmaüs, parce que cette eau leur plaisait encore et qu’ils n’avaient pas encore de goût pour le vin. Comment Jésus-Christ a-t-il changé cette eau en vin ? Lorsqu’après leur avoir ouvert l’intelligence il leur a expliqué les Ecritures, commençant par Moïse et continuant par les Prophètes ; c’est pourquoi ils se sentaient déjà comme enivrés et disaient : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous sur le chemin lorsqu’il nous « découvrait les Ecritures ? » Ils avaient, en effet, découvert ce qu’ils ne savaient pas auparavant, c’est que ces livres avaient trait au Christ. Le Sauveur a donc changé l’eau en vin, et aussitôt ce qui leur était insipide est devenu agréable pour eux ; et ce qui ne les enivrait pas les a enivrés.

    Il aurait pu commander de vider l’eau qui se trouvait dans les urnes, pour y mettre du vin qu’il aurait tiré de je ne sais quelle source cachée; il avait ainsi fait venir du pain quand il rassasia tant de milliers d’hommes. Car cinq pains n’étaient capables ni de nourrir cinq mille personnes, ni de remplir au moins douze corbeilles ; mais sa puissance était comme un réservoir où il était à même de trouver du pain. Il aurait donc pu d’abord vider l’eau, puis mettre du vin à sa place ; mais s’il l’avait fait, il aurait semblé improuver les anciennes Ecritures. Au contraire, en changeant l’eau elle-même en vin, il nous a montré que l’Ancien Testament vient de lui ; car c’est par son ordre que les urnes ont été remplies. C’est donc du Seigneur que viennent les anciennes Ecritures ; mais si l’on n’y reconnaît pas Jésus-Christ, elles n’ont pas de saveur.

    Saint Augustin, 9e traité sur saint Jean, 3-5.