Mosaïque de la chapelle Palatine, Palerme :
Saul tombant à terre entendit une voix qui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
Sur l’ordre du Christ Paul est baptisé par Anania.
On voit comment c’est le rayon qui sort de la main droite du Christ qui terrasse Saul et le rend aveugle en le frappant derrière le crâne. Au baptême c’est un rayon similaire, mais cette fois c’est explicitement le Saint-Esprit, comme le montre la présence de la colombe, et le fait que le rayon frappe l’oreille : fides ex auditu, comme dira… saint Paul.
Cette main du Christ fait penser à la collecte de dimanche dernier qui est celle de toute la semaine : « … étends la droite de ta majesté pour nous protéger. » Car c’est bien pour « protéger » Paul que le Christ le terrasse. Cette collecte fait penser au premier miracle de l’évangile du même dimanche : pour guérir le lépreux, Jésus « étend la main ». Ainsi Saul est-il guéri et il devient Paul pour guérir les païens.
On pense alors au psaume 117 :
Dextera Domini fecit virtutem ;
dextera Domini exaltavit me :
dextera Domini fecit virtutem.
Non moriar, sed vivam,
et narrabo opera Domini.
Castigans castigavit me Dominus,
et morti non tradidit me.
Aperite mihi portas justitiæ :
ingressus in eas confitebor Domino.
Hæc porta Domini :
justi intrabunt in eam…
La droite du Seigneur a été puissante, la droite du Seigneur m’a élevé, la droite du Seigneur a été puissante. Je ne mourrai pas mais je vivrai, et je raconterai les œuvres du Seigneur. Ma châtiant il m’a châtié le Seigneur, mais à la mort il ne m’a pas livré. Ouvrez-moi les portes de la justice : quand je serai entré je confesserai le Seigneur. Telles sont les portes du Seigneur : les justes entreront par elles…
Commentaires
Superbes illustrations, qui nous évitent les chevaux post-raphaélites...
Avec vous, il faudrait que saint Paul fût tombé d'un marronnier.
Les Actes ne donnant aucune précision à ce sujet, chacun peut se représenter la scène selon son imagination. Ce qui est sûr, c'est que Saul a mordu la poussière. La hauteur de chute a peu d'importance. ce n'est pas elle qui l'a rendu aveugle. Du coup, l'Eglise naissante s'est retrouvée avec 13 apôtres.
Mais le marronnier est un bel arbre... Je vois qu'il y en a qui suivent... C'est en toute connaissance de cause amusée que j'ai mis ces illustrations.
On voit saint Paul terrassé, puis conduit par la main, puis baptisé. Ce matin à la messe, en entendant la phrase où il est conduit par la main, je me suis dit que c'était un indice sur l'absence de cheval. Car on aurait très bien pu le remettre sur son cheval, même s'il ne voyait plus rien, pour faire les quelques centaines de mètres qui restaient, en guidant le cheval.
C'est peut-être un marronnier aussi, mais moi ce qui me frappe avec saint Paul, c'est l'unité des représentations. Je ne sache pas qu'il ait fourni de lui-même une description très précise dans ses Epîtres, sauf pour nous dire qu'il était chétif et couvert des cicatrices des cinq flagellations et autres coups de verge reçus des juifs pour l'amour du Christ. Et les plus anciens portraits qu'on ait de lui seraient celles des catacombes de Sainte Thècle, qui datent de la seconde moitié du IVe siècle. Visage long, calvitie plus que naissante, barbe en pointe.
On connaît parfaitement le visage adorable du Christ grâce au saint Linceul de Turin (N'en déplaise aux Hollywoodiens qui cherchent le plus bovin des figurants levantins lippus au nez crochu pour l'interpréter au cinéma : heureusement que Groucho Marx est mort...). On connaît presque aussi parfaitement (et miraculeusement) le visage de saint Paul. Et le premier qui dit que la grand-mère de Théofrède était son portrait craché est un goujat !
seraient ceux...
De ce point de vue là, d'ailleurs, si Caravage est hérétique, c'est plutôt pour la chevelure que pour le canasson.
En 2009 j'avais écrit ceci dans Daoudal Hebdo:
L’Osservatore Romano a annoncé le 28 juin la découverte d’un portrait de saint Paul, « le plus ancien connu à ce jour », datant du IVe siècle, dans les catacombes Sainte-Thècle de Rome.
La découverte a été faite par les restaurateurs de la Commission pontificale d'archéologie. Poursuivant leurs travaux de nettoyage, ils ont découvert les portraits de trois autres apôtres, dont saint Pierre.
Le journaliste Sandro Magister, rendant compte de cette découverte, ajoute que les portraits traditionnels de saint Paul et saint Pierre ne peuvent pas être des portraits réels, puisque « dans la culture juive les images humaines étaient interdites », et, reprenant un article de l’Osservatore Romano, il explique : « Quelqu’un a eu la bonne idée de donner aux proto-apôtres l’aspect des proto-philosophes. C’est ainsi que Paul, chauve, barbu, l’air grave et absorbé de l'intellectuel, a eu le visage de Platon ou peut-être de Plotin, tandis que celui d’Aristote était donné au pragmatique et terrestre Pierre, chargé de guider dans les embûches du monde l’Eglise pratiquante et combattante ».
Or le présupposé est faux. A partir de la Résurrection et de la Pentecôte, l’interdit de la représentation humaine était caduc. Et l’on a des représentations humaines du Ier siècle.
Le visage de saint Paul découvert dans la catacombe est conforme (tout en étant plus sommaire) à celui que l’on voit sur un médaillon conservé au Vatican, qui date du IIe ou du IIIe siècle. Ce n’est donc pas vrai que la fresque de Sainte-Thècle soit la plus ancienne représentation connue de saint Paul.
Sur ce médaillon, on voit saint Pierre et saint Paul comme ils sont représentés sur les icônes. Or les premiers iconographes ne connaissaient pas ce médaillon. Et ils ne s’intéressaient guère à Platon, encore moins à Aristote.
D’ailleurs, si l’on peut trouver une vague ressemblance entre le buste le plus connu de Platon avec saint Paul, on voit d’emblée qu’il ne s’agit pas du même personnage. L’expression n’est pas la même, et Platon n’est pas chauve comme saint Paul. Il en est de même avec Aristote et saint Pierre : celui-ci a les cheveux et la barbe bouclés, celui-là non.
La tradition byzantine insiste sur le fait que l’icône d’un saint représente réellement les traits du personnage, non dans la condition terrestre, mais transfiguré dans la gloire. La sainteté particulière du saint doit être visible, pour établir le lien entre la personne qui prie devant l’icône et le saint représenté. « C’est pourquoi l’icône (…) reproduit avec le plus grand soin ses traits caractéristiques. Ce réalisme iconographique est la base même de l’icône et représente l’un de ses éléments principaux » (Léonide Ouspensky).
Si le saint Paul des icônes et des catacombes est le même que le saint Paul du médaillon du Vatican, c’est parce qu’il s’agit réellement de saint Paul.
C’est pourquoi, de même, les icônes canoniques du Christ montrent le même personnage que le Linceul de Turin. Et c’est pourquoi sainte Bernadette a dit « C’est Elle » en voyant une icône byzantine de la Mère de Dieu, icône dont le prototype, nous dit la tradition, a été peint par saint Luc.
Mince alors. Moi qui suis encore plus chauve que saint Paul, je vois qu'il est vain d'espérer une chevelure léonine à la résurrection. Tout au plus aurai-je un crâne plus joliment poli.
Cela me rappelle une anecdote qui concerne l'acteur britannique Malcolm McDowell. Celui-ci avait un ami à la calvitie naissante qu'il voyait les mains repliées se frotter les ongles les uns sur les autres. Agacé par ce tic, il lui demande pourquoi il fait ça et l'autre lui répond qu'il a lu dans un magazine très sérieux que ça faisait repousser les cheveux. Quelque temps plus tard, McDowell organise une grande réception dans sa villa. Il reçoit cet ami avec une cinquantaine d'autres personnes. On sonne à la porte. C'est un copain de sa fille, un grand Noir avec une coupe afro à la Yannick Noah de la grande époque (celle où avait demandé à McEnroe : "Qu'est-ce qui vous fait le plus peur chez Yannick Noah ?" "Sa coiffure."). Bref, McDowell ouvre au gaillard et lui demande d'aller s'asseoir à côté de son ami et de se frotter les ongles les uns contre les autres. Il lui précise :: "S'il te demande pourquoi tu fais ça, tu lui réponds : il y a six mois j'étais chauve." Tout a marché comme sur des roulettes et McDowell est allé s'étrangler de rire dans la cuisine.
On aurait peut-être pu faire jouer Platon et Aristote par Laurel et Hardy (Qu'est-ce qu'on aurait ri !), mais confier le rôle de Platon à Laurel eût été une erreur.
est-ce que le tenancier de ce bordel de campagne va bientôt se décider à exclure l'immonde obsédé sexuel qui a le front de nous injurier à touy bour de champ moi et ma famille je rappelle que j'ai un arrière trisaïeul qui a été torturé à mory par napoléon
Signé :Théofrède