L’épiscopat publie une « Déclaration à propos du projet de loi sur l’immigration », signée de Mgr Olivier de Berranger, président de la commission épiscopale pour la mission universelle de l’Eglise, et Mgr Claude Schockert, membre de la même commission épiscopale, « en responsabilité pour la pastorale des migrants ».
Mais ce texte n’évoque pas le moins du monde la pastorale des migrants et la mission de l’Eglise envers les migrants. Il est tout entier une critique du projet de loi sur l’immigration.
« Il ne s’agit pas de contester la responsabilité propre des pouvoirs publics dans la régulation des flux migratoires, pourvu qu’elle s’exerce en conformité avec le droit européen et international », affirme le texte. C’est pourtant ce qu’il fait, à partir d’un « principe » qui est un nouvel exemple de confusion entre le religieux et le politique : « Les chrétiens refusent par principe de choisir entre bons et mauvais migrants, entre clandestins et réguliers, entre citoyens pourvus de papiers et d’autres sans papier. Quels qu’ils soient, ils sont nos frères et sœurs en humanité. »
En effet le chrétien, dans sa vie personnelle, ne choisit pas. Mais la nation a le devoir de faire la distinction entre clandestins et réguliers. Ou alors il faut supprimer toute règle de nationalité, et la nation elle-même. Et aussi le « droit européen et international » qui ne conteste nullement aux Etats de réguler l’immigration.
La Déclaration ajoute à propos du partenariat euro-méditerranéen annoncé par Sarkozy : « Tant que cette vision solidaire ne sera pas clairement perçue et mise en œuvre, les mesures toujours plus restrictives prises à l’encontre des migrants apparaîtront comme des concessions à une opinion dominée par la peur plutôt que par les chances de la mondialisation. » Sic. Constater que la nation est en danger de submersion et de disparition en tant que telle, ce n’est qu’une coupable phobie. La vertu est de chanter les chances de la mondialisation...
Les évêques signataires se prononcent enfin pour un droit sans limite au regroupement familial, et pour « un délai de recours suffisant pour le droit d’asile, composante inaliénable de l’héritage républicain ». Ainsi est-on passé de la parabole du bon samaritain, interprétée de façon erronée, à l’héritage républicain censé gouverner la pensée de l’Eglise.
On constatera que ces évêques chargés de la mission de l’Eglise ne font aucune allusion à l’islam. Car il ne faut pas faire non plus de distinction entre immigrés chrétiens et immigrés de l’oumma. Il n’existe que « l’humanité », qui doit s’abandonner aux chances de la mondialisation...