L'interruption des matches de l'équipe de France en cas de sifflets contre la Marseillaise préconisée par le gouvernement français mercredi reste une mesure difficilement applicable dans les faits, selon des responsables du football mondial.
Les règlements qui régissent les matches internationaux sont clairs: "Seuls les cas de force majeure peuvent entraîner un arrêt de la rencontre en matches internationaux. Les sifflets n'en font pas partie", souligne l'un des membres des instances dirigeantes du football.
"Et puis qui va arrêter le match? Pour l'instant, c'est l'arbitre qui arrête le match, or l'arbitre ne dépend pas du gouvernement français", a précisé la même source.
"Comment fait-on pour évacuer les gens du stade? s'interroge un autre dirigeant. Et ceux qui n'ont pas sifflé et qui ont payé leur billet pour le match, on les évacue quand même? Il risquerait d'y avoir des incidents. Cela poserait peut-être plus de problèmes que cela n'en résoudrait".
Le président de la Fédération française de football Jean-Pierre Escalettes a relevé après son entrevue avec le président Nicolas Sarkozy qu'annuler des matches avec des dizaines de milliers de spectateurs nécessiterait des "garanties sécuritaires". "Le président a dit: +l'Etat assumera+".
"Evacuer un stade de 10.000, 50.000 ou 80.000 personnes c'est la bataille rangée à coup sûr. Infaisable techniquement sauf à mettre un policier derrière chaque supporteur", a indiqué à l'AFP une source policière en charge des supporteurs à risques.