Le ministère de la fonction publique a signé hier avec la Halde une "charte pour la promotion de l'égalité". Par cet "engagement moral et concret", selon les termes du ministre André Santini, l'administration entend favoriser le recrutement d'enfants d'immigrés, de femmes, de seniors et de personnes handicapées. Le nouveau sens du mot égalité est donc désormais discrimination positive, selon le principe de la novlangue (et du communisme) qui est de donner aux mots le sens inverse de celui qu’ils ont.
André Santini annonce notamment que pour favoriser le recrutement d’enfants d’immigrés on va supprimer les épreuves de culture générale, qui sont « une forme de discrimination invisible ». Seule la connaissance technique importe…
En 2004, le CEVIPOF avait réalisé une étude (pdf) sur les « inégalités » de l’examen d’entrée à Sciences Po. L’une des conclusions était celle-ci :
La Culture générale n’est pas une épreuve socialement discriminante.
Pendant des années, on a admis l’idée selon laquelle la Culture générale, épreuve sans programme faisant appel à l’environnement social et culturel des candidats, était socialement très discriminante. C’est faux. En effet, toutes choses étant égales par ailleurs, on ne constate aucune différence significative de note obtenue à l’épreuve de Culture générale entre les CSP+ et les CSP- [les catégories socioprofessionnelles les plus et les moins favorisées].
On notera aussi cette phrase d’André Santini à propos de l’ENA :
« Nous souhaitons la fin d'un système qui récompense les meilleurs élèves. »