Le foin politico-médiatique autour de Clotilde Reiss est un nouvel exemple de la disparition du sens des réalités, sous les coups des idéologies bêlantes et infantilisantes.
Lorsqu'on réside dans un pays de dictature, ou bien on se soumet à la dictature, ou bien, si l'on croit pouvoir, ou devoir, agir autrement, on assume ses actes. Et le gouvernement de la personne en question le dit, si c'est un gouvernement digne de ce nom (tout en agissant en coulisses pour sa libération), ne serait-ce que pour avertir les écervelés qui croient pouvoir agir partout comme au quartier Latin.
Ce qui est amusant, ou plutôt attristant, est que les médias et le gouvernement français jouent exactement le rôle qui leur est imparti par la junte islamique de Téhéran. En en faisant une énorme affaire, ils accréditent la propagande interne selon laquelle il y avait bien des étrangers dans les manifestations, voire donc une manipulation de l'étranger.
Le but étant atteint, Clotilde Reiss sera bien entendu très prochainement libérée...
Mais l'ambassadeur d'Iran a fait savoir que si l'affaire n'avait pas pris de telles proportions elle aurait été réglée plus vite et il n'y aurait pas eu de procès. Ce qui veut dire que la contrepartie, de quelque nature qu'elle soit, sera plus consistante : ils gagnent sur tous les tableaux. Bravo Sarkozy et Kouchner.