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Europe - Page 74

  • Plus d’Europe…

    Les européistes de droite comme de gauche ont trouvé un nouvel argument pour forcer la voie vers un super-Etat européen : l’Europe est désormais prise en tenailles entre Trump et Poutine, qui sont tous deux contre l’UE et pour les méchants « populistes », sa seule possibilité de survie est d’accélérer le mouvement d’unité européenne…

    Ce refrain, on l’entend de la primaire socialiste jusqu’au Forum de Davos en passant évidemment par Bruxelles et Strasbourg.

    Mais un homme à Davos s’est vigoureusement opposé à cette idée, qui était mise en avant par Martin Schulz : « Plus que jamais, nous avons besoin au XXIe siècle d’une union de plus en plus étroite. »

    Cet homme, c’est pourtant un européiste pur jus, c’est Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais. Européiste mais pragmatique, et confronté au parti de Geert Wilders qui pourrait devenir le premier parti aux prochaines élections (en mars), ce qui lui donne une certaine lucidité…

    C’est justement ce qu’il a dit à Davos : « Nous devons avoir une approche pragmatique, et arrêter les discours hautains. (…) Si nous continuons à dire que nous allons pas à pas vers une sorte de super-Etat européen, c’est le moyen le plus rapide de démanteler l’Union européenne. » Ce concept d’une union toujours plus étroite, qui est le cri de ralliement depuis près de 30 ans, est aujourd’hui « mort et enterré » (sauf dans le traité où il figure en toutes lettres…). Nous devons montrer aux gens que l’Europe est un plus, qu’il est possible de contrôler l’immigration, de créer plus d’emplois, de contrôler les frontières extérieures…

    Mais Martin Schulz est resté ferme sur sa position (qui est la position officielle des institutions européennes) : « Ce que j’attends des dirigeants européens c’est qu’ils ne disent pas que c’est terminé aujourd’hui une union plus étroite, ce que j’attends, c’est qu’ils disent que plus que jamais nous devons être unis. Si les dirigeants ne pensent pas ainsi alors c’est vraiment un danger. Si les chefs d’Etat – Angela Merkel, Mark Rutte, François Hollande – ne disent pas publiquement “telle est notre union, fondée sur cette idée”, alors l’Union européenne n’a aucune chance pour l’avenir. »

    En effet. Et l’Europe de demain ne sera ni celle de Mark Rutte ni celle de Martin Schulz…

  • Erika Steinbach claque la porte

    Député CDU de Francfort sur le Main depuis 1990, porte-parole de la CDU sur les droits de l’homme depuis 2005, présidente de l’influente « Fédération allemande des expulsés » de 1998 à 2012 (elle est née en « Pologne allemande »), Erika Steinbach claque la porte de son parti, et ça ne passe pas inaperçu.

    Elle accuse carrément Angela Merkel d’avoir violé le droit en ouvrant les frontières à l’automne 2015. « Une partie considérable des gens qui sont venus ne sont pas des réfugiés au sens de la convention sur les réfugiés de Genève. » « Au Bureau fédéral de l'immigration, des milliers et des milliers de passeports ont été identifiés comme étant falsifiés, sans que les migrants concernés n'en supportent les conséquences. » « Il y a une volonté politique derrière tout ça. »

    « Voterais-je aujourd'hui pour la CDU ? Rejoindrais-je la CDU ? Non. Je ne peux qu'en tirer la conclusion honnête selon laquelle je me dois de quitte le parti. »

    Les dirigeants de l’AfD se sont empressés de faire savoir que Erika Steinbach serait la bienvenue dans leurs rangs…

  • Ubu à Kaliningrad

    L’hystérie antirusse ne cesse de monter dans les pays Baltes et en Pologne, attisée par l’OTAN qui y débarque des troupes et des centaines de chars.

    La dernière provocation antirusse en date est la décision de la Lituanie d’ériger un mur de 135 km à sa frontière avec l’enclave russe de Kaliningrad. Un mur qui sera pour l’essentiel financé par l’Union européenne : à hauteur de 25 millions d’euros (3,6 millions étant à la charge de la Lituanie). L’art du gaspillage de l’argent public…

    Le ministre lituanien de l’Intérieur, Eimutis Misiunas, dit à l’AFP que « les raisons en sont à la fois économiques – empêcher la contrebande – et géopolitiques – renforcer la frontière extérieure de l'Union européenne ».

    Evidemment, le coup de la contrebande est bidon. Et renforcer la frontière extérieure de l’UE à Kaliningrad est une mauvaise farce, quand des millions de migrants arrivent de partout – sauf de Kaliningrad.

    Le mur est « un signe que [la Lituanie] considère le pays voisin comme un agresseur potentiel », dit ouvertement le ministre.

    Le gouverneur de Kaliningrad préfère prendre cela à la rigolade. « Si nos collègues lituaniens veulent ériger une clôture pour arrêter les contrebandiers, alors nous sommes prêts à leur fournir du matériel de construction », dit-il, soulignant que la Russie a une « formidable usine » de production de briques à la frontière avec la Lituanie…

  • Trump

    L’interview de Donald Trump publiée simultanément dans le Times et Bild fait beaucoup de bruit, alors que le président élu ne fait que répéter ce qu’il a déjà dit. Mais c’est cela qui « choque », semble-t-il. Tout le monde était persuadé qu’il allait mettre de l’eau dans son vin, que le président des Etats-Unis ne ressemblerait pas au trublion de la campagne. Or il montre qu’il n’en est rien. Et il redit donc tranquillement que les Britanniques ont eu raison de voter le Brexit, que Mme Merkel a fait une « erreur catastrophique » en accueillant tant « d’illégaux » sans même savoir d’où ils venaient, que « l’Union européenne est, en gros, un instrument pour l’Allemagne », que l’OTAN est « obsolète », que les sanctions contre la Russie sont mauvaises, etc.

    L’expression que je préfère (je ne sais s’il l’avait déjà employée ou non), c’est à propos de l’invasion de l’Irak qui a été « probablement la pire décision jamais prise dans l’histoire du pays » : « C’est comme jeter des pierres sur une ruche. »

    On notera le commentaire du rédacteur en chef de Bild : « Donald Trump est Donald Trump, et assurément je peux vous dire que cette conversation est l’entretien le plus étonnant que j’aie jamais fait. En effet, ses paroles ne sont pas comme du linge repassé, aucun conseiller en communication n’est passé dessus. Ce que Trump a dit, nous l’avons retranscrit tel quel, puis traduit. Cela a d’ailleurs été le plus difficile : traduire sa langue en allemand. Et quand on lit l’interview, on la lit très différemment des interviews politiques habituelles. »

  • La Hongrie contre Soros

    Il y a une « opportunité internationale de balayer » les « organisations pseudo civiles de l’empire Soros », a déclaré Szilárd Németh, l’un des quatre vice-présidents de Fidesz.

    Szilárd Németh réagissait à un article du Guardian prévoyant une nouvelle « répression » des ONG en Hongrie. Par organisations pseudo-civiles il faut comprendre « la ploutocratie mondiale et le monde du politiquement correct érigé au-dessus des dirigeants des gouvernements des nations ». Ces organisations, dit Szilárd Németh, « doivent être renvoyées et, je crois, doivent être renversées. Je pense que l’opportunité internationale d’un tel mouvement est arrivée ». L’opportunité internationale est évidemment la prochaine entrée en fonctions de Donald Trump.

    En décembre, Viktor Orban avait déjà déclaré à propos de ces ONG subversives : « Il faut savoir d’où vient l’argent, avec quels services secrets elles sont liées, et quelles ONG servent quels intérêts. »

    L’offensive commencera bientôt, par le vote d’un amendement exigeant que les patrons d’ONG déclarent leurs biens. Le projet a été déposé auprès du président du Parlement le 14 décembre et devrait être voté avant avril. La parade aux critiques a également été déjà exprimée : nous ne demandons rien d’autre que ce que nous demandons aux députés : en quoi est-ce répréhensible ?

  • Non, le divorce n’est pas obligatoire

    Ce n’est qu’un rappel de la Cour européenne des droits de l’homme, mais il est important de le diffuser. Conformément à sa jurisprudence, la Cour européenne des droits de l’homme a rejeté la plainte d’un Polonais en soulignant que la Convention européenne des droits de l’homme n’impose pas la légalisation du divorce ni ne contient de droit au divorce.

  • Ingérence

    Le site européiste Euractiv n’a pas signalé les amendements à la loi sur les étrangers adoptés par le gouvernement slovène, et qui devraient être bientôt votés par le Parlement. Mais Euractiv s’étend très longuement sur la réaction d’Amnesty International, qui demande aux députés slovènes de ne pas voter ces amendements, avec des sanglots sentimentaux qui cachent mal l’idéologie immigrationniste pure et dure.

    La nouvelle loi permettra simplement à la police de fermer les frontières du pays aux migrants illégaux pour une période de temps limitée, si le besoin s’en fait sentir. Quelque 500.000 clandestins ont traversé la Slovénie, et le gouvernement ne veut pas que ça se reproduise. Le ministre de l’Intérieur, Vesna Györkös Žnidar, a déclaré que la Slovénie ne pouvait pas endurer un autre afflux similaire, surtout maintenant que son voisin du nord, l’Autriche, et d’autres pays de l’ouest européen fermaient aussi leurs frontières. « La nouvelle loi ne sera appliquée que si la migration met en péril l’ordre public et la sécurité intérieure du pays », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

    Il semble donc que le gouvernement slovène n'ait pas l'intention de se laisser intimider par les objurgations larmoyantes d'Amnesty.

  • Sigmar Gabriel et l’éclatement de l’UE

    Sigmar Gabriel est le vice-chancelier allemand, ministre de l’Economie, et probable concurrent social-démocrate d’Angela Merkel aux prochaines élections. Dans une interview au Spiegel, alors qu’on lui demande s’il croit vraiment gagner des suffrages avec son idée de transférer davantage de fonds allemands vers d’autres pays européens, il répond :

    « Je sais qu’il s’agit d’un débat hautement impopulaire. Mais je sais aussi où en est l’Union européenne. Il n’est plus impensable qu’elle puisse éclater. Si cela devait arriver, nous serions maudits par nos enfants et nos petits-enfants. Parce que l’Allemagne est la plus grande bénéficiaire de la communauté européenne, d’un point de vue économique et politique. »

  • Reuters et Kaczynski

    L’agence Reuters vient de faire une interview de Jaroslaw Kaczynski, qui « n'a pas de poste au gouvernement, mais est considéré comme le personnage le plus puissant de Pologne et a été identifié par Reuters comme l'un des 10 visages à surveiller en 2017 dans un contexte de populisme, d'euroscepticisme et d'incertitudes avec le gouvernement Trump aux États Unis ». Sic.

    Voici ce que dit Kaczynski sur l’Union européenne :

    La Grande-Bretagne quitte l'UE, mais ... cette situation est aussi une ouverture", a-t-il déclaré, rejetant l'idée qu'une UE sans la Grande-Bretagne devrait poursuivre dans la voie d'une plus grande intégration et centralisation des pouvoirs.

    "La question... en dehors de l'Allemagne... n'est pas perçue comme claire", a-t-il déclaré. "Je pense que presque tout le monde dit que le Brexit exige un nouveau traité, un changement de grande portée du traité." "Nous avons besoin de réformes qui définissent clairement que l'UE est une association d'États nationaux et que les États nationaux sont la base. En outre, nous avons besoin d'une déréglementation de grande envergure", a-t-il dit.

    "En privé, certains disent que nous avons raison, mais ils demandent si nous avons des soutiens."

    Jaroslaw Kacynski étant connu comme très russophobe (comme la plupart des dirigeants polonais), Reuters a cru pouvoir lui faire dire du mal de Donald Trump, notamment à propos de la nomination comme ministre des Affaires étrangères de Rex Tillerson, dont on connaît les liens avec la Russie et avec Poutine.

    Réponse de Kaczynski :

    "Nous savons que Tillerson a des contacts étroits avec la Russie. La question est de savoir si un changement de rôle... va changer son approche. Du point de vue d'un négociateur - et Trump est un négociateur - nommer quelqu'un qui n'a pas une approche négative envers la Russie dès le début... n'est pas une mauvaise approche."

  • La Pologne de plus en plus attaquée

    Depuis maintenant une semaine, des députés de l’opposition – soutenus par des manifestants à l’extérieur (du bâtiment, et surtout à l’extérieur de la Pologne) - occupent l’hémicycle du Parlement polonais, pour dénoncer des décisions soi-disant illégales et antidémocratiques du gouvernement alors qu’ils sont quant à eux dans une flagrante illégalité par leur occupation manifestement antidémocratique du lieu même où se pratique la démocratie…

    La « dictature » (sic) polonaise est telle que le gouvernement… laisse les occupants occuper, et ceux-ci annoncent qu’ils passeront Noël au Parlement. Si ça leur chante…

    Les prétextes de cette nouvelle attaque, c’est d’abord que le budget n’a pas été voté dans l’hémicycle mais dans une autre salle. C’est peut-être irrégulier, mais c’est l’opposition qui empêchait le vote dans l’hémicycle… L’autre motif est qu’il a été décidé de réduire le nombre de médias habilités à suivre les travaux parlementaires, pour la sérénité des débats (réduction à « seulement » cinq chaînes de télévision, me semble-t-il). Hurlements : la dictature supprime la liberté de la presse…

    Tout cela est évidemment suivi de près par les institutions européennes, qui mettent de l’huile sur le feu. Plusieurs députés européens demandent que des sanctions financières soient prises contre l’effroyable dictature polonaise. La Commission européenne a adressé de nouvelles « recommandations » au gouvernement sur « l’état de droit » dans le pays, et lui donne deux mois pour répondre, faute de quoi… (Faute de quoi rien du tout, car la Commission n’aura pas l’unanimité requise, comme elle le sait depuis le début.) Donald Tusk lui-même y est allé de son couplet, en Pologne même. Une diatribe du président du Conseil européen contre son propre pays.

    Mais le pouvoir polonais continue tranquillement ce qu’il a à faire. Mercredi, le président Duda a nommé Julia Przylebska présidente du Tribunal constitutionnel, pour remplacer l’adversaire acharné du gouvernement, Andrzej Rzeplinski, dont le mandat s’est terminé lundi à minuit.

    « Je voudrais, a dit le président Duda à la nouvelle présidente, que vous mettiez de l’ordre au Tribunal. Je voudrais que cessent, au Tribunal et autour de lui, ces querelles choquantes qui se sont poursuivies jusqu’à maintenant et qui l’ont empêché de fonctionner normalement. »

    Le vice-président du Tribunal, Stanislaw Biernat, l’un des juges nommés par l’ancien président, a déclaré aux journalistes qu’il reconnaissait la nomination de Mme Przylebska et qu’il n’y aurait pas de « rébellion » de ses collègues.

    C’est ce jour même où le climat semble s’apaiser de ce côté-là que la Commission européenne a envoyé son nouvel ultimatum…