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La Hongrie contre Soros

Il y a une « opportunité internationale de balayer » les « organisations pseudo civiles de l’empire Soros », a déclaré Szilárd Németh, l’un des quatre vice-présidents de Fidesz.

Szilárd Németh réagissait à un article du Guardian prévoyant une nouvelle « répression » des ONG en Hongrie. Par organisations pseudo-civiles il faut comprendre « la ploutocratie mondiale et le monde du politiquement correct érigé au-dessus des dirigeants des gouvernements des nations ». Ces organisations, dit Szilárd Németh, « doivent être renvoyées et, je crois, doivent être renversées. Je pense que l’opportunité internationale d’un tel mouvement est arrivée ». L’opportunité internationale est évidemment la prochaine entrée en fonctions de Donald Trump.

En décembre, Viktor Orban avait déjà déclaré à propos de ces ONG subversives : « Il faut savoir d’où vient l’argent, avec quels services secrets elles sont liées, et quelles ONG servent quels intérêts. »

L’offensive commencera bientôt, par le vote d’un amendement exigeant que les patrons d’ONG déclarent leurs biens. Le projet a été déposé auprès du président du Parlement le 14 décembre et devrait être voté avant avril. La parade aux critiques a également été déjà exprimée : nous ne demandons rien d’autre que ce que nous demandons aux députés : en quoi est-ce répréhensible ?

Commentaires

  • Je viens de m'apercevoir de quelque chose dans la traduction du psaume 38:18
    Le latin écrit: quóniam advéna ego sum apud te
    c'est à dire: car je suis [comme] un étranger auprès de toi (David s'adresse à Dieu)

    Le point important c'est la traduction du mot advéna = étranger
    ce mot est remplacé par *hôte* dans la traduction des AELF, et encore plus délirant par immigré (!!!) dans la Traduction oecuménique de la Bible (TOB).

    Je pense qu'on vient bientôt passer à *migrant*...

    Sources:
    http://www.mespsaumes.net/TOB.htm
    Écoute ma prière, SEIGNEUR, et mon cri ; prête l'oreille à mes larmes, ne reste pas sourd, car je ne suis qu'un **immigré** chez toi,

    https://mobile.aelf.org/mobile.php/bible/livre/Ps/Psaumes/38
    Entends ma prière, Seigneur, écoute mon cri ; ne reste pas sourd à mes pleurs. Je ne suis qu'un hôte chez toi

  • quelqu'un pourrait-il nous dire le mot employé par la Septante et sa bonne traduction, et le mot employé dans les bibles hébraïques, toujours avec la bonne traduction ?

  • Le mot hébreu est "ger". En français moderne, il veut clairement dire "immigré": c'est celui qui vient vivre ici. En latin "ad-vena".

    Quand Moïse fuit l'Egypte et se réfugie à Madian, il est "ger". Il épouse Séphora et il donne à son premier né le nom de "Gersam": "Immigré-là".

    La Septante traduit généralement "ger" par... "prosélyte", ce qui est le même mot que "advena". Pros-elytos : celui qui est venu ici.

    Mais dans ce verset de psaume (38,13 - 13 et non 18), le grec a "paroikos", qui veut dire simplement étranger. Car de fait ici la traduction par "immigré" est mauvaise. Et "advena" a ici également simplement le sens d'étranger.

    Le mot "hôte" est ici hors propos.

  • Le commentaire d'AF est un peu un paroikos dans cet article, mais passons.
    Paroikos, c'est le résident étranger, qui vient séjourner dans un pays sans acquérir les droits de l'habitant autochtone. Pour avoir fait récemment un relevé exhaustif de son emploi dans la Genèse en comparant les emplois de la Septante et de la vulgate, on voit que le mot (nom ou verbe) est traduit presque toujours par peregrinus (comme dans 1 Par 29.15), parfois colonus, parfois aussi par habitare, qui sert aussi à traduire katoikos la plupart du temps. Le mot qui me paraît le plus exact est "résider"/"résidant" (au sens même actuel, en droit français, de résident).
    La traduction de Giguet de prosélytos par prosélyte est irrecevable aujourd'hui, et même déjà de son temps, car dès sa création le mot a eu un sens exclusivement religieux, et l'a toujours conservé, exception faite, de manière très insignifiante, au milieu du 18e.
    Ce qui est étonnant dans ce verset du psaume, c'est que habituellement, nous sommes dits des étrangers sur cette terre, car notre demeure est dans les cieux (c'est là notre citoyenneté); ici au contraire, nous sommes des étrangers pour Dieu. Si quelqu'un a une explication, elle est bienvenue.

  • Merci, Eric, pour cette recension.
    Je hasarde deux remarques :
    1) ce verset est donc fort original ; il faut peut-être insister sur le contexte, c'est une plainte : Dieu tu es sourd à ma voix, je suis donc comme un étranger pour toi en ce moment ;
    2) Giguet est un polytechnicien, notaire en province, qui a occupé ses loisirs à traduire Homère et la Septante ; son souci est surtout de faire une traduction élégante pour le public nombreux des éditions Hachette (Ayant son Homère, je note qu'il traduit "Andromaque sourit en pleurant" alors que le texte dit sans conteste qu'elle "rit" (racine gel-).

  • On trouve ce même verset dans le psaume que chante David dans le premier livre des Chroniques ch. 29, dans un contexte totalement différent (une action de grâces enthousiaste):

    Peregrini enim sumus coram te et advenae sicut omnes patres nostri, dies nostri quasi umbra super terram et nulla est mora.

    L'addition ici des ombres que nous sommes montre que c'est le schéma classique de l'homme exilé tant qu'il n'est pas en Dieu. C'est un des innombrables exemples où les psaumes sont l'expression de la spiritualité la plus profonde. Je suis exilé quoique déjà chez Dieu par la grâce. Parce que je dois toujours et encore émigrer du monde du péché vers le monde de Dieu. Tant que je ne suis pas définitivement en Dieu je suis "advena et peregrinus" même si je suis déjà "apud Deum".

    C'est ainsi que le commente saint Augustin. A noter que le psautier de saint Augustin avait "inquilinus", ce qui est insolite.

  • Et pour être complet on a "incola" dans le premier répons des matines de ce jour. Conformément au psautier romain.

    Quoniam incola ego sum apud te et peregrinus.

    Je pense que c'est saint Jérôme qui a dû harmoniser avec les autres occurrences en "advena et peregrinus", car c'est ce qu'il a choisi quand il a retraduit les psaumes de l'hébreu.

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