Le gentil petit Thierry Breton brandit ses petits poings contre le méchant Elon Musk. Sous son ordre, la Commission européenne avait ouvert une procédure préliminaire contre le réseau X pour «fausses informations», «contenus violents et à caractère terroriste» et «discours de haine». Le méchant Elon Musk n’a pas répondu comme il fallait. Alors le gentil petit Thierry Breton sort l’artillerie, conformément à la nouvelle loi de censure de la dictature européenne. La Commission déclenche une « enquête formelle » contre le réseau X et va « continuer à rassembler des preuves ». Le méchant Elon Musk peut être condamné à de très lourdes amendes, son réseau peut même être interdit dans l’UE. Comme un vulgaire média russe…
Europe - Page 7
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Leur Europe
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Orban s’explique
Viktor Orban dit qu’il a longuement tenté de convaincre les dirigeants des 26 autres pays de l'UE que c'était une mauvaise idée d'entamer des négociations d'adhésion avec l'Ukraine : « Ce fut une discussion longue et difficile. Pendant huit heures, j'ai essayé de les convaincre de ne pas le faire », que ce serait une mauvaise décision parce que le pays n'est pas prêt, mais « il a été impossible de les convaincre ». Et « ils m'ont demandé de ne pas les arrêter ». Ils ont souligné que « les négociations seront un processus long et fastidieux » et qu'il n'est pas question que l'Ukraine rejoigne l’UE de sitôt. Au moment du vote, Orban a quitté la salle.
Viktor Orban rappelle qu’en Hongrie « toutes les questions importantes sont décidées par le parlement et les représentants élus du peuple hongrois » et qu’il « en sera de même pour l'adhésion de l'Ukraine à l'UE ». Le début des négociations avec l'Ukraine « n'est pas en soi préjudiciable aux intérêts nationaux hongrois », et « nous aurons l'occasion d'intervenir plus tard ». Car « on estime déjà qu'il faudra environ 75 votes supplémentaires pour que cette question parvienne aux parlements nationaux ».
Ce que ne dit pas Orban est que la plus importante prochaine étape est la convocation de la conférence intergouvernementale. Or elle doit avoir lieu au deuxième semestre 2024. Au moment où la présidence tournante de l’UE, qui doit la lancer, sera exercée par… la Hongrie.
S’il a cédé sur le début du processus d’adhésion de l’Ukraine, Orban est resté ferme sur les 50 milliards qui doivent être encore déversés dans ce pays dans le cadre du budget révisé pour les quatre prochaines années. Il a redit que l’aide à l’Ukraine ne doit pas faire partie du budget européen. Un sommet extraordinaire a été aussitôt convoqué pour janvier, en espérant le faire craquer aussi sur ce sujet…
(Petit rappel: les négociations d'adhésion de la Turquie ont commencé il y a près de vingt ans...)
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Tant pis…
Le Conseil européen a décidé d’ouvrir les négociations d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie.
Viktor Orban est parti avant le vote. Manifestement il n’était pas suivi par ses homologues slovaques et autrichiens, qui étaient contre et qui ont voté pour…
Cela permet de prendre la mesure des moyens de pression de Bruxelles sur les Etats membres. Cela permet aussi de voir à quel point l’Union européenne s’assoit sur l’état de droit qu’elle a tout le temps à la bouche, puisque malgré tous les efforts des fonctionnaires de Bruxelles pour donner un semblant de vernis au régime dictatorial et tyrannique de Kiev, l’Ukraine, ne remplit pas trois des sept conditions pour l’ouverture des négociations.
Orban a publié une vidéo où il dit que « la Hongrie n’a pas modifié sa position » et que la décision des 26 est « irrationnelle », mais qu’il a décidé de les laisser aller leur chemin…
Je ne sais pas si on saura ce qui a fait plier Orban, s'il y a eu un "donnant-donnant". Mais c’est décevant, puisqu’il avait le droit entièrement pour lui, contrairement aux 26 autres.
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Leur Europe
Le groupe de Visegrad (République tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie) est aujourd’hui profondément divisé, depuis la guerre en Ukraine, et désormais par le changement de gouvernement en Pologne. Toutefois, la longue coopération entre ces pays permet encore des prises de position communes, pas forcément au niveau gouvernemental. Ainsi les chambres d’agriculture des quatre pays ont-elles signé un communiqué commun, appelant leurs gouvernements « à agir de manière coordonnée pour défendre leurs propres intérêts, ceux des agriculteurs et des producteurs de denrées alimentaires, en étendant l’interdiction unilatérale d’importation de certains produits de base sur notre territoire, ainsi qu’en étendant et en unifiant la liste de ces produits ». En cause, l’invasion des produits agricoles ukrainiens à bas prix et qui n’ont pas à respecter les normes de l’UE.
En juin 2022, parce qu’il fallait à tout prix aider l’Ukraine dans tous les domaines, l’UE avait levé les restrictions sur les importations en provenance de ce pays, ce qui avait entraîné un afflux de produits ukrainiens qui avait fait baisser les prix, en particulier dans les pays limitrophes de l’Ukraine : Hongrie, Pologne, Slovaquie et Roumanie. Face à la colère de ces pays, l’UE avait fini par décréter une interdiction temporaire d’importation de certains produits. La Commission européenne ayant décidé de ne pas la prolonger, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie ont mis en place des interdictions unilatérales sur les importations ukrainiennes. Ce qui est évidemment « illégal », puisque le commerce est du domaine exclusif de la Commission, mais chut… pour le moment.
Le nouveau ministre de l’Agriculture de Slovaquie, Richard Takáč, qui était présent à la réunion des agriculteurs du groupe de Visegrad, a présenté leur demande au conseil des ministres de l’Agriculture, qui avait lieu lundi. A l’issue de ce conseil, le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a appelé la Commission à mettre en place « des instruments de sauvegarde appropriés pour réagir si les importations sont trop élevées et perturbent le marché ». Et de préciser qu’il faut particulièrement « surveiller la situation pour les importations de volaille et de sucre, car nous observons une énorme augmentation ».
Un porte-parole anonyme de la Commission a sèchement répondu que qu’il n’y avait aucune modification prévue et que Janusz Wojciechowski parlait, une fois de plus, en son nom personnel… (sous-entendu : en Polonais de droite obsolète).
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Pitoyable
La Commission européenne a débloqué hier soir 10 milliards d’euros pour la Hongrie, soit un tiers de ce que l’UE doit à ce pays, juste avant le conseil européen censé ouvrir les négociations d’adhésion de l’Ukraine.
Le Figaro écrivait : « À la veille d’un sommet européen que Viktor Orban menaçait de perturber, la Commission Européenne accorde 10,2 milliards d’euros de fonds à la Hongrie. »
Le titre était pire encore : « Le soutien de l’UE à l’Ukraine soumis au chantage de Viktor Orban ».
Car c’est Orban qui ferait (qui faisait...) un chantage : donnez-moi mes sous où je bloque tout. Les autres commentaires n’allaient pas si loin dans la diffamation, et c’est plutôt la Commission européenne qui était critiquée pour ce versement du « plus gros pot de vin de l’histoire de l’UE », comme disaient les Verts. « L’Union européenne espère sauver le sommet en achetant l’abandon de son veto par Orban », disait EUobserver.
Mais Orban venait encore de réitérer sa position devant son Parlement. Et sans surprise il a redit la même chose ce matin. Si les pitoyables pantins qui dirigent l’UE pensaient acheter Orban, c’est raté. Ils ont seulement montré qu’on pouvait les acheter, eux, et leur faire changer d’avis avec un beau chèque…
Ce que je note aussi, avec étonnement, est que personne à ma connaissance ne signale que la Slovaquie et l’Autriche sont ouvertement sur la même ligne qu’Orban, et que c’est donc un mensonge de le rendre seul responsable du blocage.
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Seule la Hongrie ?
A l’approche du conseil européen des 14 et 15 décembre, c’est haro sur la Hongrie, le pays qui refuse obstinément l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine, le seul pays qui s’oppose à la marche inéluctable de l’histoire et à la solidarité contre l’agresseur russe…
Mais c’est faux. On sait très bien pourquoi la Hongrie d’Orban est le bouc émissaire, mais elle n’est pas le seul pays. La Slovaquie est également contre l’ouverture des négociations.
Et le chancelier autrichien, Karl Nehammer, rappelle que son pays l’est aussi, et c’est une déclaration officielle devant la commission des affaires de l’Union européenne de la chambre des députés : « L’Autriche n’acceptera pas d’entamer des négociations d’adhésion avec l’Ukraine dans les conditions actuelles. En particulier, il ne devrait pas y avoir de favoritisme à l’égard de l’Ukraine par rapport à la Bosnie-Herzégovine, qui a également entamé des négociations d’adhésion. » « L’Ukraine et la Moldavie devraient se voir offrir la possibilité d’adhérer à l’Union européenne en signe de solidarité », a-t-il ajouté, mais toute « procédure accélérée » doit être exclue.
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Ingérence
« L'ambassade des États-Unis s'est immiscée dans les affaires intérieures slovaques », a dénoncé Robert Fico devant le Parlement de son pays. C’est à propos du projet de réforme judiciaire. « C'est inadéquat et je ne souhaite pas qu'il y ait de tension entre le bureau du gouvernement de la République slovaque et l'ambassade des États-Unis à Bratislava. Je ne veux pas que la qualité de ces relations soit la même que celle que nous voyons peut-être à Budapest », a-t-il dit, ajoutant qu’il demanderait à l’ambassadeur de s'abstenir de faire des déclarations similaires et qu’il souhaitait que les États-Unis considèrent la Slovaquie comme un pays souverain.
Voici le texte intégral de la déclaration de l’ambassade américaine. Il s’agit en effet clairement d’une ingérence dans les affaires d’un pays souverain, et même dans les affaires de l'UE. Ce pourrait être du Soros pur jus.
Les États-Unis sont d'accord avec la Commission européenne pour dire que la portée étendue des amendements prévus pour le bureau du procureur spécial et les autres réformes proposées nécessitent une analyse approfondie et solide. Nous soutenons la recommandation de la Commission européenne de ne pas faire avancer les amendements prévus ni de recourir à une procédure accélérée sans une consultation adéquate et approfondie des parties prenantes au niveau national et européen, ainsi que de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe. Les États-Unis restent déterminés à soutenir l'État de droit et à favoriser la transparence de la gouvernance en Slovaquie. Nous sommes prêts à soutenir la Commission européenne et la République slovaque dans leurs efforts pour renforcer ces valeurs fondamentales dans l'intérêt de tous les citoyens.
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"Isolée"
Il n’y a pas que la Russie qui soit « isolée », selon la propagande occidentale. La Turquie l’est aussi, si l’on en croit le rapporteur sur la Turquie au Parlement européen, Nacho Sanchez Amor. (Mais qui croit encore ces gens-là ?)
Ce monsieur Sanchez Amor (mais non, ce n’est pas un pseudo), a dit cela lors d’une conférence de presse à Istanbul : « Éviter d’utiliser un ton agressif et menaçant est facile, à effet immédiat et gratuit… Vous êtes entièrement isolée. Votre seul véritable ami est l’Azerbaïdjan. Nous attendons un nouveau ton... »
Ça me fait penser à la fameuse phrase de Borrell sur l’Union européenne qui est un jardin que nous avons réalisé et qui fonctionne harmonieusement, quand tout ce qui est en dehors de l’UE est une jungle menaçante.
L’idéologie de l’UE a gagné un nouveau concept : tous les pays qui sont en dehors, tous les pays de la jungle, sont « isolés ». C’est une façon de conjurer la menace que fait planer la jungle sur le jardin...
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Guignols
Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Síkela, confirme que Prague va demander une exemption sur la suspension des importations d’acier russe jusqu’en 2028, parce que son pays ne peut pas remplacer la Russie par un autre fournisseur.
La Tchéquie est l’un des pays les plus hystériquement russophobes. Son président multiplie les déclarations incendiaires, et son gouvernement fait tout ce qu’il peut pour aider militairement l’Ukraine conte « les envahisseurs ». Et il vote avec enthousiasme toutes les sanctions contre les Russes, qui ne sont jamais assez sévères.
— Mais, s’il vous plaît, on voudrait la poursuite de la dérogation déjà obtenue sur l’acier, parce qu’on a toujours besoin de l’acier russe…
Auparavant, on avait appris que les Tchèques auront importé de Russie cette année 65% de leur pétrole, contre 56% l’année précédente. Là encore c’est une dérogation aux sanctions qui le permet, parce que l’oléoduc traverse l’Ukraine et que l’Ukraine gagne beaucoup d’argent à faire transiter le pétrole russe…
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Ursule
Déclaration d’Ursule de la Hyène hier lors d’une conférence organisée par Politico :
« Je suis très impressionnée par les réformes profondes et structurelles que l'Ukraine entreprend tout en menant une guerre existentielle. Ils ont rempli toutes les conditions nécessaires pour la quasi-totalité des sept exigences que nous leur avons demandées lorsqu'ils sont devenus un pays candidat. »
Certes. L’Ukraine a interdit les partis d’opposition, les médias d’opposition, la langue que parle la majorité de la population. L’Ukraine est en voie d’interdire la religion de la majorité de la population, et en attendant favorise la persécution des croyants, des prêtres et des évêques. L’Ukraine se vante d’avoir détruit dix millions de livres pour le seul motif qu’ils étaient écrits en russe. L’Ukraine détruit méthodiquement son passé russe et supprime la culture russe, y compris dans ses universités. La corruption continue à tous les étages, et la cocaïne est un produit de consommation courante dans les cercles dirigeants. L’économie est en ruine, et le pays ne survit que par l’injection de milliards de dollars américains.
En effet, l’Ukraine est donc en pointe dans la mise en œuvre des valeurs européennes. Peut-être manque-t-il encore le mariage des personnes de même sexe, mais la propagande LGBT est telle que ça ne devrait pas tarder.