C’est le pape lui-même qui le dit : il a choisi de faire comme Jésus face aux accusations de Viganò qui l’a trahi. Parce que, face aux dénonciations calomnieuses il faut répondre par le silence : « Il est préférable de ne pas parler dans les moments de méchanceté, car cela aggrave la situation. Tout va aller contre toi. Le Seigneur a appris à utiliser ce chemin et je le suis. » Et il affirme qu'il y a eu des accusations selon lesquelles Mgr Viganò aurait reçu des pots de vin pour faire des déclarations préjudiciables à son sujet...
Dans une interview au complexe multimédia mexicain Televisa (le plus important du monde hispanique), le journaliste demande à François pourquoi il n’a rien voulu dire aux journalistes, à propos du texte de Mgr Viganò, dans l’avion qui le ramenait d’Irlande. Il répond :
- Je l’ai vue, je n’avais pas lu toute la lettre. J'en ai vu un peu et je savais déjà ce que c'était, et j'ai fait ce choix : je fais confiance à l'honnêteté des journalistes et je leur ai dit: “Regardez, vous avez tout ici. Etudiez-le et tirez vos conclusions.” Et c'est ce que vous avez fait, car vous avez fait le travail, c'était génial, et j'avais pris soin de dire que les choses n'étaient pas là, mais trois ou quatre mois plus tard, un juge de Milan les a dites quand il a été reconnu coupable.
- Vous parlez de sa famille ?
- Bien sûr. Je me suis tu, pourquoi aurais-je dû aggraver les choses ? Laissons les journalistes découvrir. Et vous avez trouvé, vous avez trouvé toute l’affaire. C'était un silence de confiance envers vous… Et le résultat a été bon, c'était mieux que si j'avais commencé à expliquer, à me défendre.
On appréciera la défense de François. Non seulement il botte en touche, mais il s’en prend à Mgr Viganò dans une affaire de famille qui n’a strictement rien à voir avec l’affaire McCarrick et les autres affaires de prélats invertis. Le jugement de Milan concernait un litige entre deux frères à propos d’un héritage. Le juge a tranché et les deux parties ont accepté le jugement. Point final. Mais pour François le jugement est censé montrer que Mgr Viganò n’est pas fiable quand il parle des affaires qui secouent l’Eglise…
Le journaliste lui demande ce qu’il savait à propos de McCarrick :
- Je ne savais rien de McCarrick, évidemment, rien, rien. J’ai dit plusieurs fois que je ne savais pas, que je n’en avais aucune idée. Quand il (Viganò) dit qu’il m’a parlé tel jour-là, qu’il est venu… Je ne me souviens pas qu’il m’ait parlé de cela, si c’est vrai ou non, aucune idée ! Mais vous savez que je ne savais rien à propos de McCarrick, autrement je n’aurais pas gardé le silence, non ?
Mgr Viganò a répondu en disant carrément à LifeSiteNews que François ment :
Ce que le Pape a dit, qu’il ne savait rien, est un mensonge, tout comme c’est un mensonge quand il dit de ne pas se souvenir de ce que je lui ai dit, alors que c'était lui qui me l'avait demandé.
D’autre part vient d’être révélée la correspondance entre François, le cardinal Parolin et McCarrick, par l’ancien secrétaire de ce dernier. Elle confirme que McCarrick avait été sanctionné en 2008, qu’il n’en avait tenu aucun compte, et que non seulement François et Parolin ne l’avaient pas recadré, mais qu’ils en avaient fait le personnage clef pour l’accord entre la Chine communiste et le Saint-Siège…