Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale et secrétaire particulier du Pape émérite :
« Je peux confirmer que ce matin, sur l’indication du Pape émérite, j’ai demandé au cardinal Robert Sarah de contacter les éditeurs du livre en les priant de retirer le nom de Benoît XVI comme co-auteur du livre, et de retirer aussi sa signature de l'introduction et des conclusions. Le Pape émérite savait en effet que le cardinal était en train de préparer un livre, et il lui avait envoyé un bref texte sur le sacerdoce en l’autorisant à en faire l’usage qu’il voulait. Mais il n’avait approuvé aucun projet pour un livre à double signature, ni n’avait vu et autorisé la couverture. Il s'agit d'un malentendu, sans mettre en doute la bonne foi du cardinal Sarah. »
Communiqué du cardinal Sarah :
Le 5 septembre dernier, après une visite au monastère Mater Ecclesiae où habite Benoît XVI, j'ai écrit au Pape émérite pour lui demander s'il était possible qu'il compose un texte sur le sacerdoce catholique, avec une attention particulière concernant le célibat. Je lui expliquais que moi-même j'avais commencé une réflexion dans la prière. J'ajoutais « J'imagine que vous penserez que des réflexions de votre part pourraient ne pas être opportunes à cause des polémiques qu'elles provoqueraient peut-être dans les journaux, mais je suis convaincu que toute l'Eglise a besoin de ce don, qui pourrait être publié à Noël ou au début de l'année 2020 ».
Le 20 septembre, le Pape émérite m'a remercié en m'écrivant que lui aussi, de son côté, avant même de recevoir ma lettre, avait débuté l'écriture d'un texte sur ce sujet, mais que ses forces ne lui permettaient plus de rédiger un texte théologique. Toutefois, ma lettre l'avait encouragé à reprendre ce long travail. Il ajoutait qu'il me le transmettrait quand la traduction en langue italienne serait achevée.
Le 12 octobre, pendant le synode des évêques sur l'Amazonie, le Pape émérite me remettait sous pli confidentiel un long texte, fruit de son travail des mois écoulés. En constatant l'ampleur de cet écrit, tant sur le fond que sur la forme, j'ai immédiatement considéré qu'il ne serait pas possible de le proposer à un journal ou à une revue, eu égard à son volume et à sa qualité. J'ai donc immédiatement proposé au Pape émérite la parution d'un livre qui serait un immense bien pour l'Eglise, intégrant son propre texte et le mien. A la suite des divers échanges en vue de l'élaboration du livre, j'ai finalement envoyé, le 19 novembre, un manuscrit complet au Pape émérite comportant, comme nous l'avions décidé d'un commun accord, la couverture, une introduction et une conclusion communes, le texte de Benoît XVI et mon propre texte. Le 25 novembre, le Pape émérite exprimait sa grande satisfaction concernant les textes rédigés en commun, et il ajoutait ceci « Pour ma part. je suis d'accord pour que le texte soit publié dans la forme que vous avez prévue ».
Le 3 décembre, je me suis rendu au monastère Mater Ecclesiae pour remercier une nouvelle fois le Pape émérite de m'accorder une si grande confiance. Je lui ai expliqué que notre livre serait imprimé pendant les vacances de Noël, qu'il paraîtrait le mercredi 15 janvier et que, par conséquent, je viendrai lui apporter l'ouvrage début janvier au retour d'un voyage dans mon pays natal.
La polémique qui vise depuis plusieurs heures à me salir en insinuant que Benoît XVI n'était pas informé de la parution du livre Des profondeurs de nos cœurs, est profondément abjecte. Je pardonne sincèrement à tous ceux qui me calomnient ou qui veulent m'opposer au Pape François. Mon attachement à Benoît XVI reste intact et mon obéissance filiale au Pape François absolue.
Le cardinal Sarah a publié dès hier la photographie des lettres que Benoit XVI lui a adressées le 20 septembre, le 12 octobre et le 25 novembre.
Il vient d’ajouter :
Considérant les polémiques qu’a provoquées la parution de l’ouvrage Des profondeurs de nos cœurs, il est décidé que l’auteur du livre sera pour les publications à venir : Card Sarah, avec la contribution de Benoît XVI. En revanche, le texte complet demeure absolument inchangé. +RS
On a comme l’impression de revivre le moment où Benoît XVI a été contraint de démissionner…
Addendum
C'est Mgr Gänswein qui a donné aux éditeurs le "bon à tirer", y compris pour la couverture.