Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale et secrétaire particulier du Pape émérite :
« Je peux confirmer que ce matin, sur l’indication du Pape émérite, j’ai demandé au cardinal Robert Sarah de contacter les éditeurs du livre en les priant de retirer le nom de Benoît XVI comme co-auteur du livre, et de retirer aussi sa signature de l'introduction et des conclusions. Le Pape émérite savait en effet que le cardinal était en train de préparer un livre, et il lui avait envoyé un bref texte sur le sacerdoce en l’autorisant à en faire l’usage qu’il voulait. Mais il n’avait approuvé aucun projet pour un livre à double signature, ni n’avait vu et autorisé la couverture. Il s'agit d'un malentendu, sans mettre en doute la bonne foi du cardinal Sarah. »
Communiqué du cardinal Sarah :
Le 5 septembre dernier, après une visite au monastère Mater Ecclesiae où habite Benoît XVI, j'ai écrit au Pape émérite pour lui demander s'il était possible qu'il compose un texte sur le sacerdoce catholique, avec une attention particulière concernant le célibat. Je lui expliquais que moi-même j'avais commencé une réflexion dans la prière. J'ajoutais « J'imagine que vous penserez que des réflexions de votre part pourraient ne pas être opportunes à cause des polémiques qu'elles provoqueraient peut-être dans les journaux, mais je suis convaincu que toute l'Eglise a besoin de ce don, qui pourrait être publié à Noël ou au début de l'année 2020 ».
Le 20 septembre, le Pape émérite m'a remercié en m'écrivant que lui aussi, de son côté, avant même de recevoir ma lettre, avait débuté l'écriture d'un texte sur ce sujet, mais que ses forces ne lui permettaient plus de rédiger un texte théologique. Toutefois, ma lettre l'avait encouragé à reprendre ce long travail. Il ajoutait qu'il me le transmettrait quand la traduction en langue italienne serait achevée.
Le 12 octobre, pendant le synode des évêques sur l'Amazonie, le Pape émérite me remettait sous pli confidentiel un long texte, fruit de son travail des mois écoulés. En constatant l'ampleur de cet écrit, tant sur le fond que sur la forme, j'ai immédiatement considéré qu'il ne serait pas possible de le proposer à un journal ou à une revue, eu égard à son volume et à sa qualité. J'ai donc immédiatement proposé au Pape émérite la parution d'un livre qui serait un immense bien pour l'Eglise, intégrant son propre texte et le mien. A la suite des divers échanges en vue de l'élaboration du livre, j'ai finalement envoyé, le 19 novembre, un manuscrit complet au Pape émérite comportant, comme nous l'avions décidé d'un commun accord, la couverture, une introduction et une conclusion communes, le texte de Benoît XVI et mon propre texte. Le 25 novembre, le Pape émérite exprimait sa grande satisfaction concernant les textes rédigés en commun, et il ajoutait ceci « Pour ma part. je suis d'accord pour que le texte soit publié dans la forme que vous avez prévue ».
Le 3 décembre, je me suis rendu au monastère Mater Ecclesiae pour remercier une nouvelle fois le Pape émérite de m'accorder une si grande confiance. Je lui ai expliqué que notre livre serait imprimé pendant les vacances de Noël, qu'il paraîtrait le mercredi 15 janvier et que, par conséquent, je viendrai lui apporter l'ouvrage début janvier au retour d'un voyage dans mon pays natal.
La polémique qui vise depuis plusieurs heures à me salir en insinuant que Benoît XVI n'était pas informé de la parution du livre Des profondeurs de nos cœurs, est profondément abjecte. Je pardonne sincèrement à tous ceux qui me calomnient ou qui veulent m'opposer au Pape François. Mon attachement à Benoît XVI reste intact et mon obéissance filiale au Pape François absolue.
Le cardinal Sarah a publié dès hier la photographie des lettres que Benoit XVI lui a adressées le 20 septembre, le 12 octobre et le 25 novembre.
Il vient d’ajouter :
Considérant les polémiques qu’a provoquées la parution de l’ouvrage Des profondeurs de nos cœurs, il est décidé que l’auteur du livre sera pour les publications à venir : Card Sarah, avec la contribution de Benoît XVI. En revanche, le texte complet demeure absolument inchangé. +RS
On a comme l’impression de revivre le moment où Benoît XVI a été contraint de démissionner…
Addendum
C'est Mgr Gänswein qui a donné aux éditeurs le "bon à tirer", y compris pour la couverture.
Commentaires
Merci à Daoudal pour son humour en cette période mouvementée où les esprits s'échauffent chez les Bergogliens !
et pas que chez les Bergogliens .Certains se sont réjouit trop vite !!!!
et pas que chez les Bergogliens .Certains se sont réjouit trop vite !!!!
et pas que chez les Bergogliens .Certains se sont réjouit trop vite !!!!
C'est presqu' à pleurer.
En bonne logique de non-vaticaniste...
Le secrétaire particulier du pape-émérite-prisonnier serait donc un véritable matin, placé à cette fonction par le "pape dictateur" ?
Ayant mal surveillé son "pape prisonnier", il aurait ramassé le super-savon du "pape dictateur" ?
D'où sa réaction et celle du cardinal Sarah.
Quel panier de crabes !
Lire MATON ! Merci au correcteur orthographique.
Georg Gänswein est le secrétaire particulier de Benoît XVI depuis 2005, l'année de son élection. Il ne saurait donc avoir été placé à ce poste par Bergoglio. Pour servir de mâtin, ou de maton, il faudrait qu'il ait été circonvenu par le "pape dictateur".
Une autre hypothèse, c'est que Benoît XVI a horreur du bruit de la mer et des vagues. Il l'a déjà montré.
Et ça vous étonnerait qu'il se soit mis au service de pape (?) dictateur ?
Petit rappel sur Georg Gänswein, qu'on croyait un fidèle de Benoît XVI... avant qu'il y ait un nouveau pape.
Le 24 mars 2016 (bien: 2016), il disait de Benoît XVI, et cela avait évidemment fait la une des journaux: "Il est comme une bougie qui s'éteint, lentement et sereinement."
"Et ça vous étonnerait qu'il se soit mis au service de pape (?) dictateur ?"
Tout est possible, mais dans ce cas précis on pourrait douter de son efficacité à éviter, en amont, les "bévues" de son "prisonnier", plutôt qu'à les rectifier après coup, par des démentis embarrassés ou embarrassants.
On a connu aussi un Sarah dilatoire ou incompétent sur l'affaire de Notre-Dame de Lorette. Le fait que Benoît XVI lui ait fait parvenir un texte trop long pour le publier dans un journal ou une revue ne l'autorisait sans doute pas à le compléter pour en faire un ouvrage présenté comme "écrit à quatre mains". Sans vouloir persifler, la signature du Pape émérite est aussi un argument de vente. Cela peut agacer la personne dont on utilise le nom.
Imaginons qu'un journaliste obtienne une longue interview de Gérard Depardieu ou de Brad Pitt et décide de la publier sous la forme d'un livre présenté comme écrit à quatre mains...
C'est drôle, plus personne ne se souvient que c'est Ganswein qui a défendu publiquement l'idée d'un double ministère pétrinien, contemplatif et actif, réhabilitant BXVI dans une fonction papale. Mais effectivement, s'il ne lui reconnaît que la dimension contemplative, il serait dans une certaine cohérence en s'insurgeant devant une parole publique de l'Emérite trop clairement opposée à la logique disruptive de Bergoglio.
Que notre Pape émérite Benoît XVI et le Cardinal Sarah se sentent obliger de rappeler la nature profonde du Sacerdoce du prêtre, cela révèle et prouve un seule chose, l'état de décrépitude avancé de ces soi-disant théologiens progressistes.
Les conséquences dramatiques d'avoir touché l'antique tradition catholique se font jour avec une telle acuité qu'il faudrait être aveugle pour ne pas les voir.
A savoir, s'il faut colmater la barque de Saint Pierre, je ne serai y répondre, compte tenu que celle-ci prend l'eau de toute part, toutefois, il me semble qu'il conviendrait mieux de demander à Notre Seigneur de nous apprendre à marcher sur les eaux et ce malgré la tempête !
Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale... On se souvient du texte du pape n'acceptant pas de faire une préface pour une compilation dethéologiens, texte habilement flouté par M. Vigano responsable de la com' pour François.
(Pas si habilement car on s'en est aperçu et tout le monde l'a su.) Depuis Vigano est néanmoins monté en grade.)
Il est toujours légitime de s'interroger quand il y a eu un précédent. La majorité des cardinaux ayant voté en majorité l'ordination de prêtres mariés a du être furieuse de se voir désavouée.
Peu importe au fond, ce qui est écrit est écrit et tombe au bon moment ; les prêtres actuels sont enthousiastes, du moins ceux qui ne sont pas de la génération Mai 68.
Difficile de faire taire L'Esprit Saint.
quand des cardinaux auraient-ils eu à voter sur l'ordination de prêtres mariés ?
cette allégation me semble d'autant plus stupide qu'il y a toujours eu des prêtres mariés, le célibat sacerdotal n'étant qu'une particularité du rite latin, particularité dont même Pie XII, dont je ne pense pas qu'il puisse être considéré comme progressiste, savait ne pas tenir compte en cas de besoin
Cette affaire confirme une chose : Benoît XVI, pour qui j'ai le plus profond respect, a eu grand tort de renoncer à sa charge ! Ça ne m'étonnerait pas du tout qu'il regrette de l'avoir fait quand il peut voir chaque jour dans quel état Bergoglio a mis la Sainte Église...et son travail de sape est loin d'être terminé.
Le statut de "pape émérite" est un gros problème, difficile à gérer, il est tout simplement absurde qu'il existe 2 papes en même temps, c'est une expérience qui ne devrait pas se renouveler car, ne l'oublions pas, le pape émérite est censé conserver toute l'autorité morale d'un pape, hormis le pouvoir de décision.
Je me dis parfois que Benoît a manqué de poigne, qu'il lui a manqué la détermination héroïque, sans faille, d'un Saint Pie X qui avait obligé tous les évêques du monde à signer un texte rejetant les hérésies qu'on appelle "modernistes" sous peine d'être exclus de l'Église.
Si BXVI avait fait pareil, il y aurait eu sans doute des centaines, peut-être des milliers d'évêques qui se seraient révoltés suivis ( peut-être...) par des millions de fidèles, mais au moins la situation serait claire, on saurait qui est catholique et qui ne l'est pas, tandis qu'aujourd'hui l'hérésie ronge l'Église de l'intérieur à commencer par le sommet et beaucoup ne sachant plus quoi penser ni quoi croire, finissent par rompre les amarres et deviennent soit indifférents, soit protestants, soit athées. Je ne suis pas sûr qu'une telle situation soit préférable à un schisme clair, net et assumé par les modernistes.
Le jour où Monseigneur Vigano ( qui s'est déjà exprimé avec une vigueur rarement vue depuis Monseigneur Lefebvre) dira tout ce qu'il a à dire ce sera dantesque .
Et je pense que ce sera bientôt .
Si Bergoglio s'énerve (et son patron Lucifer), on va bientôt apprendre les "suicides" du pape Benoît XVI, du cardinal Sarah et de Mgr Vigano.
Et peut-être apprendre que la renonciation de 2013 à été extorquée par la menace... Maintenant, il faut que le faible Benoît XVI confirme les dires du cardinal Sarah et plus, si possible. Autrement, il devient complice. Mais les catholiques auront-ils le courage d'en tirer les conclusions qui s'imposent?
Je suis personnellement glacé par cet épisode, qui me rappelle cette réflexion de Coluche (que je cite de mémoire) : y a des mecs, quand ils touchent le fond, ils creusent encore. Mais comme je ne suis pas un perdreau de l'année et que la vie ecclésiale (et ecclésiastique) en espace catholique n'a jamais été une affaire d'enfants tendres, je suis déçu mais non surpris, comme disaient certains de mes professeurs de collège s'agissant de résultats scolaires.
Sur un plan global, nous assistons une fois encore à une atteinte sénile du corps de l'Église par abandon du critère de la foi devant illuminer la Communion. Tout n'est qu'initiatives, programmes, assemblées, mesures, décisions, prises de position, communiqués, processus à ouvrir et j'en passe. Or dans l'accumulation de ces comportements et habitus qui se résument dans l'affirmation généralisée d'un pouvoir de volonté (et rien n'est pire que la volonté de bien faire), on était insidieusement conduit à abandonner le critère contemplatif de la foi, ce critère premier de l'Église qu'avait indiqué Benoît XVI qui déclarait : nous ne sommes pas notre Église, mais Son Église. Il n'est donc pas étonnant, dans cet air de déconstruction et de sécularisation que tout un chacun respire, que l'initiative du Pape émérite Benoît XVI et du Cardinal Sarah, au demeurant guidée par des considérations profondes et par l'urgence du moment, s'agissant d'un risque insidieux de sécularisation du sacerdoce, se soit heurtée à un contexte inévitable et à des contre-feux prévisibles. On passera donc sur l'écume de certains communiqués réactifs et de certaines rectifications enchevêtrées pour faire justice à Mgr Sarah de sa probité et de sa justesse, s'agissant du fait de son intervention et de son motif.
S'agissant de son corédacteur et de la vérité de ce que Mgr Sarah rapportait de ses intentions, il suffit de citer la mention que Mgr Sarah faisait de la réponse de Benoît XVI en date du 25 novembre : "Pour ma part je suis d'accord pour que le texte soit publié dans la forme que vous avez prévue". Or cette forme se rapportait à la couverture et aux articles accompagnés de leur signature. Ainsi, seule la couverture devait changer, dans une modification de caractère finalement cosmétique.
De surcroît, l'intervention de Mgr Sarah et du Pape émérite Benoît XVI se justifiait sur le fondement des c.212§3 et 375 du CIC de 1983. Tous deux étant des Christifideles et des évêques, étaient pour cette raison titulaires des droits/devoirs canoniques précités au titre de leur double condition ontologico-sacramentelle (ces personnes sont marquées du caractère baptismal et du caractère de l'ordination épiscopale). Soit dit en passant, on pourra remercier le Concile Vatican II sur ce point d'un enracinement sacramentel de l'exercice des obligations et des droits des fidèles et des fidèles-évêques. Dans le système canonique antérieur, théologiquement beaucoup moins enraciné que celui du Code actuel, la division ordre/juridiction qui le traversait aurait privé de fondement les interventions de nos deux hautes personnalités, interventions fondées sur la double condition sacramentelle de leurs auteurs, laquelle est un fondement de droit divin. Or cette condition, sans détriment des relations de pouvoir, de déférence et de courtoisie ecclésiastiques, doit présider à ces relations, parce que l'Église ne se fonde pas sur une constitution humaine mais sur une institution divine originaire et permanente. Nous ne sommes pas notre Église, mais Son Église, ce qui fonde dans l'Église l'exercice juste et charitable des libertés de conscience et d'expression, exercice qui constitue un droit et même un devoir (c.212§3).
De surcroît se posait la question du fait même d'une intervention du "Pape émérite" Benoît XVI, portant sur une matière juridique réservée à son successeur, le Pontife Romain François. Ma réflexion principale porte sur une fin prévisible du titre de "Pape émérite", qui se révèle être une ineptie canonique et une source d'ambiguïtés dans la conscience des fidèles. Le titre d'évêque émérite dit deux choses : ce que ce fidèle reste, à savoir qu'il est un évêque pour toujours ; et ce que ce fidèle n'est plus, à savoir qu'il n'est plus titulaire de l'office par lequel il exerçait l'ordre épiscopal à l'égard d'un ensemble de fidèles (ensemble déterminé par un critère territorial ou personnel). Or le Pape qui renonce à son office reste évêque, mais il n'est plus titulaire de l'office par lequel il est fondé à recevoir le titre de Pape, qui, dans l'Église latine, avait été progressivement réservé à l'évêque de Rome. Le Pape est un évêque ordonné (avant ou après son élection) mais aussi en charge pastorale effective des fidèles de son diocèse, charge qu'il reçoit par élection acceptée par lui-même. Dans une lecture correcte du droit canonique, sur le fondement d'une distinction nécessaire entre l'épiscopat et l'exercice légitime de l'épiscopat sur un diocèse, le titre de "Pape émérite", titre sans fondement assuré, se révèle finalement semé d'embuches pour celui qui d'ailleurs s'en était fait titulaire après sa renonciation.
Mais de surcroît se pose la question principale, objet de toutes les discussions, à savoir l'éventuelle ordination sacerdotale de diacres mariés dans une région dépourvue de prêtres. A ce sujet, plusieurs questions sont à considérer, en droit et en fait. En droit, sur le fondement de l'encyclique "Sacerdotalis celibatus du 24/06/1967 aux N°15 et 42, l'Eglise dispose du pouvoir d'ordonner prêtres des hommes mariés alors qu'elle maintient, sur ce même fondement de son pouvoir propre, le choix de n'admettre à l'ordination sacerdotale que des hommes dont elle a vérifié le charisme du célibat consacré. On m'objectera sans doute la discipline de la continence jadis imposée aux prêtres mariés avant de passer à la règle de ne plus choisir les prêtres parmi des hommes mariés et de faire de la réception des ordres sacrés un empêchement dirimant au mariage (c.1087 actuel). Or, à mes yeux, l'évocation de la continence des clercs ne permet pas de limiter le pouvoir de l'Église d'ordonner des hommes mariés et qui usent du mariage avec leur épouse. Cette condition n'est pas exigée dans les dispositions relatives à l'Ordinariat des anglicans passés à l'Église catholique. Or, si les Papes récents, n'ont pas exigé cette condition, ce n'est pas en infraction au droit divin, mais parce que cette disposition n'a jamais été sanctionnée par une sentence définitive faisant loi pour l'Église entière au titre de la foi divinement révélée, sentence définitive en provenance d'un Pape ou d'un concile œcuménique (le Concile d'Elvire n'en est pas un). Pour cette raison, l'argument tendant à nier que la question soit disciplinaire au motif qu'il ne s'agirait pas de la question du mariage mais de la continence des clercs ne me semble pas valide. L'Église aurait dû dans ce cas imposer cette discipline aux anglicans au titre de la volonté du Christ reçue dans la Tradition de la foi, et l'Église ne l'a pas fait. Comme je l'ai dit, l'absence d'une décision définitive de l'Église ayant porté sur ce point me semble avérée. Une telle décision aurait d’ailleurs pu se heurter à une autre forme de droit divin, s’agissant du caractère sacré du mariage et de l’usage de la chair au sein d’un mariage en particulier sacramentel. Un autre point devrait aussi s'imposer : celui de l'inerrance de l'Église en matière d'admission aux sacrements, s'agissant d'un point qui aurait touché à leur substance ; et finalement, celui de l'inerrance de l'Église, s'agissant des limites posées par le Christ à l'exercice de son propre pouvoir. Et là, nous revenons immédiatement à une question de foi divine et révélée, cette fois dans l'inerrance de l’Église.
S'agissant du fait d'une éventuelle ordination sacerdotale de diacres mariés, dérogatoire au droit ecclésiastique latin, la règle me semble être celle de la justice et de la charité dans la prudence. Avoir la nourriture des biens spirituels, surtout de la Parole de Dieu et des sacrements est un droit fondamental des fidèles (c.213) à honorer dans la charité. Le critère de la prudence est quant à lui multiple : celui d'une limitation des cas (et la constitution des Ordinariats anglicans n'apporte de garanties finales qu'en vertu de la vigilance du Saint-Siège qui examine les demandes au cas par cas) ; celui d'une limitation des cas à des régions effectivement très dépourvues (pas à des régions dans lesquelles les insignes sacerdotaux sont l'aube, l'étole et la Mercédès) ; enfin, la réserve de la décision au seul Pontife Romain (en parallélisme avec le fait qu'il accorde seul les dispenses aux prêtres qui quittent le sacerdoce). Sur ce point, la subsidiarité et la synodalité (et le reste qui va avec) sont de mon point de vue à archiver d'urgence.
S'agissant enfin du fond de l'affaire, c'est à dire d'un risque de sécularisation du sacerdoce et d'abandon du critère de la foi, il me semble qu'outre la raréfaction nécessaire des dérogations (ce qui est une opération pratique), la tâche principale consiste à prendre conscience de la nature du sacerdoce et de l'épiscopat comme sacrement renvoyant à la représentation efficace du Christ-Tête et époux de l'Église. L'Église antique avait exalté la figure de l'évêque "unius uxoris vir", l'homme d'une seule femme, en transposition spirituelle de 1 Tim 3, 2. Nous rejoignons alors la théologie du corps de Jean-Paul II, brillamment exposée par Yves Daoudal, où il est question du caractère sponsal de toute personne humaine, de la condition sponsale de l'époux charnellement engagé dans la vie conjugale, et, je le pense, de la condition sponsale de l'évêque et du prêtre, seules figures sacramentelles du Christ-Tête engagées charnellement dans l'union à l'Église par le don de la Parole, des sacrements, de la charité pastorale ; ceci afin que toute l'Église devienne de plus en plus ce sacrement d'union avec Dieu et d'unité entre les hommes (Vatican II, LG n°1).
Au fond, pour traverser les bourrasques extérieures et intérieures de sécularisation de l'Église, on pourra profiter des lumières de nos hautes personnalités, prier pour le Pontife Romain, et accueillir vraiment le caractère sponsal du sacerdoce et du mariage tel qu'il résulte de notre foi et qui fait de ces deux états de vie comme une seule chose sacrée permettant de les comprendre sans les confondre. En 1793, devant la Convention nationale, des prêtres avaient fait acte de déprêtrisation, déclarant épouser la République et lui faire des enfants, pendant qu'à Paris, 2500 divorces sur 7474 mariages étaient enregistrés par l'officier public, la volonté individuelle absolutisée ayant été réputée pouvoir défaire ce qu'elle avait fait de par sa seule puissance.
S'agissant du fond de l'affaire, il faut raisonner non pas en droit mais en Charité.
Dieu est amour, et notre vocation à la sainteté consiste à nous configurer à cet amour.
Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même. Tout, donc une vocation véritable ne peut être qu'irrévocable et unique, "Car si un Royaume est divisé contre soi-même, ce Royaume-là ne peut point subsister."
Amour de qui ? Ça dépend de la vocation. L'amour d'un autre, et c'est la vocation du mariage, l'amour des autres c'est la vocation cléricale, l'amour de l'Autre c'est la vocation contemplative... Et amour de Soi c'est le "non serviam" de celui qui divise.
Il faut juste trouver sa vocation, et s'y engager. Après, "nul ne peut servir deux maîtres", il est évident que celui qui s'est engagé vis-à-vis d'un conjoint ne peut pas être bigame, pas plus que celui qui s'est engagé vis-à-vis d'une communauté ne peut par ailleurs ouvrir un espace privé pour vivre une vie maritale.
L'état clérical dans le catholicisme n'est pas juste une profession, c'est une vocation. De même que l'état marital n'est pas juste un état-civil, c'est un engagement total.
"Sur un plan global, nous assistons une fois encore à une atteinte sénile du corps de l'Église par abandon du critère de la foi devant illuminer la Communion."
Abandon de la foi en la Vérité par l'autorité chargée de l'incarner au plus haut niveau. Or la Vérité est supérieure à l'autorité qu'elle légitime. Il n'y a donc plus d'autorité ni de hiérarchie légitime. C'est donc l'anarchie, dont témoigne les initiatives, souvent indélicates ou précipitées, de nombreux graphomanes, et les inévitables polémiques et démentis qu'elles suscitent.
Si Benoît XVI a décidé qu'il resterait Pape émérite, c'est évidemment pour la raison susmentionnée : maintenir un semblant d'autorité.
Petite fille je fus baptisée "Prêtre Prophète et Roi "
Tous les autres chrétiens aussi .
ce qui se conçoit bien s'exprime clairement et les mots pour le dire arrivent aisément
@Theofrede
Ah, on vous retrouve...
@Theofrede
Ah, on vous retrouve...
Petite fille je fus baptisée "Prêtre Prophète et Roi "
Tous les autres chrétiens aussi .
Le Christ est seul Prêtre, seul Roi et seul Prophète. Les baptisés ne le sont que par participation : Il est la tête et nous sommes le corps.
Le Christ a placé un Vicaire à la tête de son Eglise. Si celui-ci déraille dans les grandes largeurs, l'Eglise est un corps sans tête. Je ne vais pas vous citer l'Apologue des membres et de l'estomac...
Père Christian,
Vous veillez tard pour rédiger vos propos que le commun des baptisés peine à suivre en totalité.
La vérité du laïc de base, confirmé dans sa foi catholique et plu-tôt connaisseur du CEC, aimant l’Église passionnément, est qu'il dort mal depuis presque 7 ans de voir le (pape) François et ses hommes démolir l'Eglise.
Ce laïc peine même à prier tellement il est assailli par des pensées multiples : tous ces exemples d'actes et de paroles contraires à l'évangile dans une quasi-indifférence du clergé.
Père, où étiez-vous quand A-L a été publié, quand Luther a été réintroduit, quand le péché climatique a été décrété, quand la déclaration d'Abou Dhabi a été signée et colportée, quand les pachamamas singeaient notre Immaculée conception ?
Dans quelle sacristie vous cachez-vous ?
Face à quel tabernacle invitez-vous vos fidèles à vous agenouiller ?
Revenez père, dites nous car on ne sait plus où aller !
Panetier, je suis heureuse de voir que je ne suis pas seule à vivre et ressentir tout cela !
Et, malgré le silence et l'indifférence de l'Eglise officielle, j'espère que nous sommes nombreux ainsi. Car le Seigneur aura besoin de nous pour faire revivre SON Eglise après la mise au tombeau de l'Eglise officielle qui chaque jour tombe un peu plus bas. Merci pour votre post ! Fraternellement.
Ce Mgr Ganzwijn est il bien un homme de confiance pour B XVI ?
Ou l'homme de Bergoglio infiltré......
?
C'était l'homme de confiance de Benoît XVI, que François, qui est malin, a fait chef de sa maison pontificale, tout en le laissant secrétaire de l'émérite, pour savoir ce qui se passe...
Je suis assez vieux pour connaître hélas la banalité du retournement de veste, AU MOINS aussi fréquente et rapide au Vatican que dans la politique française...
Oui, mais bon... Benoît XVI envoie un texte, prend des engagements, et puis tout à coup débarque son secrétaire qui fait tout capoter. Ça ne sent certes pas la rose, mais il faudrait être léger pour mettre tout ça sur le dos d'un secrétaire circonvenu.
Les nuances, ça existe, et ça explique beaucoup de choses : un "ex"-Pape pusillanime, un Cardinal un poil prétentieux et un secrétaire circonvenu.
Puisque - à ce qu'il en a dit - M. Bergoglio est du même avis que son prédécesseur au sujet du célibat des prêtres, pourquoi a-t-il (avec sa cour de larbins) organisé tout ce tam-tam de réactions...
Ce serait Inutile ? A moins d'une susceptibilité exacerbée.
Il se veut le seul à pouvoir s'exprimer sur le sujet ?
J'ai toujours trouvé absurde cette expression "écrit à quatre mains". Chacun écrit avec une seule main.
Il existe des ambidextres qui peuvent écrire des textes différents avec chaque main
Revenons au message de La Salette qui nous prédisait l'apostasie au sommet de l'Eglise, des clercs devenus des cloaques d'impureté : nous y sommes en plein mais les protagonistes se bouchent les oreilles et ne veulent suivre que leurs propres conceptions qui déchirent la tunique du Christ...