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Eglise - Page 224

  • Quand les évêques de Normandie cherchent de l’argent

    Je lis sur Perepiscopus que les six évêques de Normandie ont tenu une conférence de presse commune pour rappeler que le denier du culte est l’une des ressources fondamentales de l’Eglise pour assurer le traitement des prêtres et des salariés laïcs. «L’Eglise ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, elle a besoin de vous pour vivre. » Or le diocèse de Rouen n’a récolté que 2,25 M€ alors que les salaires représentent 3,6 M€.

    Commentaire de Perepiscopus : « Mais est-ce seulement parce que les catholiques ne savent pas que l’Eglise ne vit que de dons ? Ne préfèrent-ils pas donner à des communautés catholiques plus exigeantes en matière de doctrine et de liturgie ? La question mérite d’être posée. Mais est-ce que nos évêques se la posent ? »

    Bien sûr que non, ils ne se la posent pas. Mais cela va plus loin. En Normandie, il y a notamment Mgr Nourrichard, qui assiste en ornements épiscopaux à de prétendues ordinations anglicanes de femmes, qui fait prêcher des anglicans dans ses paroisses, et qui détruit la paroisse du diocèse qui lui rapportait le plus d’argent, mais qui avait le tort d’être une vraie paroisse. Et il y a Mgr Descubes, qui a organisé un synode dont il a promulgué les conclusions où l’on cherche en vain l’Eglise catholique, et qui est le responsable d’un blog de la conférence épiscopale sur la famille, dont le but est de rompre avec « l’idée selon laquelle l’Eglise a une vision normative de la famille ».

    Donner de l’argent à ces gens-là, ce n’est pas aider l’Eglise, c’est contribuer à la détruire.

  • Anglicanorum coetibus America

    On sait que les évêques britanniques ont traîné les pieds tant qu’ils ont pu pour instituer un ordinariat pour les anglicans. Je découvre par américatho que les évêques américains font encore plus la mauvaise tête.

    En témoigne ce qu’a dit le 31 janvier l’archevêque de Washington, désigné le 23 septembre comme responsable de l’application de la constitution apostolique aux Etats-Unis :

    « Nous sommes à l’écoute des communautés anglicanes et des anglicans individuels qui souhaitent explorer plus profondément ce que sera l’ordinariat et qui souhaitent en faire partie (…) Des questionnaires leur ont été adressés plus identifier plus clairement qui ils sont et la nature exacte de leurs communautés actuelles. L’objectif est de déterminer s’il y a une réponse suffisamment substantielle pour justifier la création d’un ordinariat, ici, aux États-Unis. Nous avons déjà constaté comment le Saint Siège, à la demande du pape Benoît XVI, a créé l’ordinariat Our Lady of Walsingham en Angleterre. Cela pourrait sans doute constituer un modèle pour ce que nous pourrions faire aux États-Unis. Nous n’en sommes pas très loin ».

    Comme le dit gentiment Daniel Hamiche, cette initiative du cardinal Wuerl « peut apparaître un peu tardive et expectante ».

    Le propos du cardinal ressemble à s’y méprendre à ceux de nombreux évêques répondant à des demandes de messe selon la forme extraordinaire…

    Mgr Wuerl a peut-être perdu la lettre de la TAC lui indiquant, en novembre, que 51 de ses prêtres demandaient à intégrer un ordinariat. A moins qu’il ne l’ait pas reçue. Ah, la poste…

    Au fait, au Canada, ce n’est pas mieux. C’est aussi en novembre que les trois évêques de la TAC et 31 prêtres ont demandé un ordinariat…

  • Comment le croyant invoque son Dieu

    Dans une interview à Radio Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, a détaillé le lancement à Paris du « Pravis des gentils », les 24 et 25 mars prochains, dont les manifestations ont déjà été annoncées.

    Il ne me semble pas avoir lu ceci auparavant :

    « Dans la cathédrale Notre-Dame, a ajouté le cardinal, la communauté de Taizé préparera une veillée de prière “pour montrer aux non-croyants comment le croyant invoque son Dieu”. »

    Ah bon. Du coup je me demande si je suis croyant…

  • Le bouddhisme peut être plus intolérant que l’islam

    Au Bhoutan, la religion d’Etat est le bouddhisme. Le gouvernement avait annoncé en décembre la mise en place d’une politique de contrôle des religions et l’enregistrement des organismes les représentant. Ce qui augurait d’une reconnaissance de l’existence de l’Eglise catholique, dans un cadre d’étroite surveillance.

    Mais il n’y aura rien de tel. Le gouvernement dit maintenant que les chrétiens ne seront pas inquiétés « s’ils respectent le cadre légal » c’est-à-dire s’ils organisent leur culte de façon strictement privée.

    Et le Parlement a adopté à l’unanimité, le 29 novembre dernier, un nouvel article du Code pénal qui sanctionne de trois ans de prison « toute tentative par la séduction ou par quelque moyen que ce soit » pour « tenter de convertir un citoyen bhoutanais à une autre religion que la sienne », sans que les parlementaires aient pu se mettre d’accord sur la définition du prosélytisme, laissant aux autorités locales le soin de déterminer la nature du délit.

    Avant même le vote de cet article, un Bhoutanais a été condamné à trois ans de prison pour avoir projeté des films sur le christianisme.

    L’entrée sur le territoire de tout religieux non bouddhiste est interdite. Le seul prêtre autorisé à y résider épisodiquement est le P. Kinley Tshering, du diocèse de Darjeeling, en Inde : parce qu’il fait partie de la famille royale…

    (Eglises d'Asie)

  • La « théologie » (l’apostasie) de Tibhirine

    Extraits de l’interview du moine rescapé de Tibhirine, dans Le Figaro Magazine.

    - Quel rôle Christian de Chergé a-t-il joué?
    - Il y a eu, avec lui, une évolution vers l'islamologie. Il a personnellement beaucoup étudié le Coran. Le matin, il faisait sa lectio divina, avec une Bible en arabe. Il faisait parfois la méditation avec le Coran. Il cherchait à nous faire évoluer. Nous avions des relations avec l'islam, mais pas à un niveau intellectuel. Lui connaissait très bien le milieu musulman et la spiritualité soufie. Certains moines estimaient que la communauté devait rester équilibrée et que tout ne devait pas être orienté par l'islam. Ce qui provoqua des frictions. Ces tensions finirent par être dépassées grâce à la création d'un groupe d'échange et de partage avec des musulmans soufis, que nous avions appelé le ribât. Nous avions compris que la discussion sur les dogmes divisait, car elle était impossible. On parlait donc du chemin vers Dieu. On priait en silence, chacun selon sa prière à lui. Ces rencontres bisannuelles ont été interrompues en 1993, quand cela a commencé à devenir dangereux. Mais cette connaissance mutuelle a fait de nous de vrais frères, en profondeur.

    (…)

    Les soufis utilisaient une image pour parler de notre relation avec les musulmans. C'est une échelle à double pente. Elle est posée par terre et le sommet touche le ciel. Nous montons d'un côté, eux montent de l'autre côté, selon leur méthode. Plus on est proches de Dieu, plus on est proches les uns et des autres. Et réciproquement, plus on est proches les uns des autres, plus on est proches de Dieu. Toute la théologie est là-dedans !

  • Le discours des évêques (?) d’Afrique du Nord

    Les évêques de la Conférence épiscopale des régions d’Afrique du Nord (Cerna) se sont réunis pendant cinq jours à Alger. A l’issue de la réunion, Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat, président de la Cerna, a publié un long communiqué. Voici leur merveilleuse et lumineuse analyse des événements en Tunisie et en Egypte :

    Un long échange sur la situation de leurs différents pays et de leurs Eglises a occupé les premières 36 heures des travaux. Il a permis de prendre en compte le sérieux des événements qui bousculent actuellement le monde arabe, la Tunisie tout particulièrement, mais aussi l’Egypte et d’autres pays, et d’effectuer un premier discernement :

    Ils reconnaissent dans les événements qui bouleversent actuellement la Tunisie, l’Egypte… une revendication de liberté et de dignité, notamment de la part des jeunes générations de notre région qui se traduit en volonté que tous soient reconnus comme citoyens, et citoyens responsables.

    Sic.

    Dans ce long communiqué, il n’y a pas la moindre allusion aux massacres de Bagdad et d’Alexandrie. Il est vrai que ce n’est pas de leur compétence, n’est-ce pas…

    Toutefois Mgr Landel en a parlé dans une interview à Radio Vatican. En termes choisis :

    Tout en reconnaissant la présence d'une « toute petite minorité » d'extrémistes, l'évêque a invité à cesser « d'avoir peur des fondamentalistes ». « Ce qui s'est passé en Egypte, ce qui se passe en Irak, je ne peux pas dire que c'est une histoire de musulmans contre chrétiens », a-t-il affirmé. « C'est une histoire de petits groupes de musulmans contre des chrétiens. Il y a aussi des musulmans qui sont morts et qui meurent tous les jours ».

    Et, dans cette même interview, il montre qu’il a tout compris des intentions des islamistes tunisiens :

    Interrogé sur le risque d'une montée des fondamentalistes au pouvoir en raison de l'incertitude actuelle, Mgr Landel a rappelé évoqué le retour au pays de Rached Ghannouchi, chef du mouvement islamiste tunisien Ennahda après vingt-trois ans d'exil en Angleterre. « Il a bien dit qu'il n'était pas question de faire un gouvernement islamiste. Je crois même qu'il a dit qu'il n'était pas question qu'il entre au gouvernement », a affirmé Mgr Landel.

    Enfin, après ces rideaux de fumée, ces circonlocutions et ces fausses naïvetés, un authentique mensonge, à propos du « mieux vivre ensemble avec les musulmans » (propos tenus au début de la réunion) :

    Il a ainsi cité différents cas où musulmans et chrétiens sont liés par une relation de travail, notamment au sein des entreprises, par exemple en Libye  où les 150.000 chrétiens, venant en majorité d’Inde, des Philippines et du Moyen-Orient,  travaillent dans les sociétés pétrolières. Dans les autres diocèses, quelque  25.000 chrétiens vivent au Maroc, 10.000 en Algérie et 20.000 en Tunisie, a-t-il  ajouté, précisant qu’ils sont "tous étrangers, en grande partie des étudiants subsahariens".

    Or il y a aujourd’hui des Algériens de souche catholiques, qui fréquentent la cathédrale d’Alger, et il y a même des séminaristes. Les contraintes de la dhimmitude n’impliquent pas de mentir.

  • Le nouvel archevêque d’Albi

    Mgr Jean Legrez, évêque de Saint-Claude, a été nommé archevêque d’Albi.

    Mgr Legrez est un des dix évêques du grand Est qui avaient publié un communiqué commun, au ton amer, sur la levée de l’excommunication des évêques de la FSSPX.

    Mgr Legrez est un des dix évêques du grand Est qui avaient publié un communiqué commun contre le motu proprio de Benoît XVI sur la messe.

    Mgr Legrez est non seulement l’un des évêques qui n’a pas organisé de veillée pour la vie naissante le 27 novembre, mais qui a publié un communiqué pour expliquer pourquoi il rejetait la demande du pape. Le Salon Beige avait publié cet incroyable communiqué et l’avait muni des commentaires appropriés. Ce communiqué disait alors « le Conseil Episcopal pense préférable… ». Il a ensuite été modifié : « L’Evêque, en son Conseil Episcopal ». Pour qu’on sache bien que c’est Mgr Legrez qui s’opposait à la demande du pape, et non son soviet.

    Pauvres Tarnais.

  • Mgr Scherrer s’engage

    Communiqué :

    Depuis plusieurs jours est diffusé sur Internet un clip vidéo annonçant la sortie prochaine d’un film censé valoriser l’art de vivre en Sud Mayenne, plus précisément à Château-Gontier et ses environs.

    En faisant le choix de manier la dérision pour toucher son public, le réalisateur de ce clip a choqué un grand nombre de mayennais. La communauté catholique n’a pas été épargnée : la scène tournée dans une église, en l’absence du curé de la paroisse et sans aucune autorisation de sa part, est une parodie insultante et intolérable de la messe qui constitue une véritable profanation ne pouvant susciter que réprobation et indignation.

    À l’heure où des chrétiens d’Orient paient de leur propre vie leur attachement à la personne du Christ et à l’Eucharistie en se faisant massacrer dans leurs églises, nous déplorons que d’autres, en Occident, offrent le témoignage opposé en se prêtant au jeu de la dérision à l’intérieur même d’une église.

    Notre pensée rejoint tous les chrétiens qui, légitimement, se sont sentis profondément blessés par un tel outrage.

    Thierry SCHERRER
    Evêque de Laval

    Philippe PARÉ
    Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique

    Michel BRAUD
    Directeur du Collège/Lycée Saint Michel de Château-Gontier

    (Merci au Salon Beige)

  • « Les institutions européennes risquent de perdre toute crédibilité »

    Pour ma part je considère qu’elle n’ont jamais eu de crédibilité, mais il est intéressant de voir que Radio Vatican donne ce titre à un article sur la comédie de la déclaration de l’UE sur les violences et discriminations envers… on ne sait plus qui puisqu’il ne faut pas parler des chrétiens.

    On relève dans cet article ce propos de Mgr Fisichella, qui s’en prend nommément à Catherine Ashton :

    « Le contrôle du langage est devenu insupportable et je ne veux plus respecter un langage qui refuse de reconnaître le fait chrétien. »

  • L’Eglise catholique éthiopienne

    Benoît XVI a reçu ce matin le recteur, les prêtres et séminaristes du Collège pontifical éthiopien, à l'occasion du 150e anniversaire de la mort de saint Justin de Jacobis (1800-1860).

    Je découvre à cette occasion, 1 - qu’il y a un saint catholique éthiopien, 2 - un Collège pontifical éthiopien, 3 – une Eglise catholique éthiopienne (de rite éthiopien, proche du rite copte mais en langue guèze). La hiérarchie de cette Eglise a été constituée en 1961. Il y a un archevêché d’Addis-Abeba et un évêché suffragant, et aussi trois évêchés en Erythrée. Les catholiques éthiopiens sont un peu plus de 200.000 (moins nombreux que les latins…) et apparemment près de 600.000 en Erythrée. (L’Eglise éthiopienne « miaphysite »* compte 35 millions de fidèles.) Elle a plusieurs centaines d'écoles, et depuis peu une université.

    Extrait des propos du pape :

    « Saint Justin, digne fils de saint Vincent de Paul, vécut de façon exemplaire le fait d'être tout à tous, spécialement au service du peuple abyssinien. Il fut envoyé à trente-huit ans par le Préfet de Propaganda Fide, le Cardinal Franzoni, comme missionnaire en Ethiopie, et créa un séminaire, le Collège de l'Immaculée. Il apprit la langue locale et favorisa la tradition liturgique pluriséculaire du rite propre à ces communautés, œuvrant aussi pour un travail œcuménique efficace... Au vu de sa passion éducative, en particulier dans la formation des prêtres, il peut, à juste titre, être considéré comme le patron de votre Collège… Sa féconde contribution à la vie religieuse et civile des peuples abyssiniens fut couronnée par le don de sa vie, silencieusement remis à Dieu après de nombreuses souffrances et persécutions. Il fut béatifié par le vénérable Pie XII le 25 juin 1939 et canonisé par Paul VI, le 26 octobre 1975... Pour vous aussi chers prêtres et séminaristes, la voie de la sainteté est tracée… La sainteté se situe donc au cœur même du mystère ecclésial et elle est la vocation à laquelle nous sommes tous appelés. Les saints ne sont pas un ornement que l'Eglise revêt extérieurement, mais ils sont comme les fleurs d'un arbre révélant l'inépuisable vitalité de leur sève. Il est beau de contempler ainsi l'Eglise, de façon ascensionnelle vers la plénitude du Vir Perfectus, dans une maturation continue, fatigante et progressive, dynamiquement impulsée vers le plein accomplissement dans le Christ. »

    * On préfère aujourd'hui parler de "miaphysisme" que de "monophysisme" pour échapper aux querelles historiques qui ont durci et caricaturé le débat théologique sur les "deux natures" du Christ (entre monophysites et dyophysites - là il y a un y...).
    Le mot "miaphysite" permet de coller exactement à la célèbre expression de saint Cyrille d'Alexandrie "une nature - mia physis - de Dieu le Verbe incarné".

    On trouve sur le site de l'Eglise éthiopienne un exposé (par un... arménien) de la doctrine "monophysite" qui est en fait un exposé de la doctrine "miaphysite":

    "Nous mettons l'accent sur le fait que les natures divine et humaine étaient indivisiblement unies en Christ; le résultat, cependant, n'en fut pas pour autant qu'elles devinrent une et même chose. Eu égard au nombre, les natures n'étaient pas une mais deux; elles étaient toutefois si unies que, bien que nous les distinguions, elles ne sont pas distinctement différentes mais forment une unité en une seule personne."

    Il y a eu un accord christologique entre Rome et les coptes, en 1973, qui montre que le "miaphysisme" peut être acceptable du point de vue catholique (comme le montre la référence de saint Cyrille) s'il n'est pas durci en monophysisme.