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Eglise - Page 222

  • + Shahbaz Bhatti +

    Au lendemain de la confirmation inattendue de Shahbaz Batthi à son poste de ministre des Minorités, je signalais que l’agence Fides en profitait pour faire un éloquent bilan du travail accompli par cet homme. Je commentais : Espérons que ce ne soit pas un éloge funèbre… Hélas… Shahbaz Batthi a été assassiné ce matin. « Je veux juste une place aux pieds de Jésus, je veux que ma vie, ma personnalité, mes actions parlent pour moi et disent que je suis un disciple de Jésus-Christ », disait-il. Exceptionnellement, voici en avant-première mon édito du prochain numéro de Daoudal Hebdo.

    Au matin du 2 mars, alors qu’il partait de chez lui pour se rendre à son bureau, Shahbaz Batthi a été sorti de sa voiture par des hommes masqués qui l’ont mitraillé à mort avant de s’enfuir, laissant sur place des tracts de l’alliance « Tehrik-i-Taliban », reprochant au gouvernement d’avoir chargé un « infidèle chrétien » d’animer une commission de révision de la loi sur le blasphème. « Avec la bénédiction d'Allah, les moudjahidine enverront chacun d'entre vous en enfer », dit le tract.

    Alors que les organisations islamistes exigeaient son départ du gouvernement pakistanais, Shahbaz Bhatti venait d’être reconduit à son poste de ministre des Minorités. Il disait: « Ma nouvelle nomination créera certes des protestations et des mécontentements chez de nombreux extrémistes islamiques. Mais mon combat se poursuivra malgré les difficultés et les menaces que j’ai reçues. Mon seul but est de défendre les droits fondamentaux, la liberté religieuse et la vie même des chrétiens et des autres minorités religieuses. Je suis prêt à tout sacrifice pour cette mission que j’exerce avec l’esprit d’un serviteur de Dieu. Je remercie tous ceux qui ont prié pour moi et qui m’ont soutenu. Maintenant, il y a encore beaucoup à faire. Nous devons relever des défis très sérieux comme celui concernant le blasphème. Je chercherai à témoigner, dans mon engagement, la foi en Jésus Christ ».

    Shahbaz Bhatti était originaire du village de Khushpur, appelé « le Vatican du Pakistan » parce qu’il avait été fondé par les dominicains et qu’en sont issus de nombreux prêtres, religieuses et religieux. Son père, enseignant, était le président du conseil de l’église de Khushpur. Il avait été hospitalisé à l’automne dernier et, très affecté par l’assassinat, le 4 janvier, du gouverneur du Pendjab Salman Taseer (qui soutenait Asia Bibi), il est mort six jours plus tard.

    Shahbaz Bhatti avait été remarqué par Benazir Bhutto dont il était devenu un proche collaborateur. Il avait été légèrement blessé lors de l’attentat qui coûta la vie à la dirigeante du pays. Il avait fondé l’« Alliance des minorités du Pakistan », qui se battait contre les discriminations et les persécutions. Il avait été nommé ministre en 2008. Il avait obtenu que soient réservés aux minorités 5 % des postes au sein des ministères et 4 sièges au Sénat. Il avait obtenu la reconnaissance officielle de leurs fêtes religieuses. Il avait fait construire des salles de prière non musulmanes dans les prisons. Il aidait les chrétiens des quartiers les plus pauvres dans leurs batailles pour le droit de propriété. Il fournissait l’assistance légale et matérielle aux victimes de la violence et de la loi sur le blasphème. Il avait créé dans tout le pays des « comités interreligieux de district » pour tenter d’apaiser les tensions. Il avait créé une ligne téléphonique d’urgence pour assister les minorités. Il s’était directement impliqué pour la cause d’Asia Bibi, et il avait créé une commission pour la révision de la loi sur le blasphème.

    Après les propos de Benoît XVI sur Asia Bibi, il disait : « Je suis profondément croyant et les paroles du Pape sont très importantes pour ma vie. Je le remercie pour sa proximité et pour la solidarité qu’il a exprimée à l’égard des chrétiens du Pakistan. Son réconfort m’encourage à témoigner la foi dans ma vie, malgré les difficultés. Je demande au Saint-Père et à tous les fidèles du monde de prier pour moi. »

    En décembre, plusieurs organisations islamistes avaient fait de Shabaz Batthi un « objectif légitime », soulignant qu’il « doit être tué en tant que complice de blasphème ».

    Le Pakistan compte un nouveau, et grand, martyr.

  • L’hommage de Samir Geagea à SB le cardinal Sfeir

    Dans L’Orient Le Jour, via le Salon Beige :

    Le fait que l'Église maronite soit conduite par des patriarches historiques n'est pas nouveau. Mgr Sfeir est un patriarche ayant une dimension historique. Il n'est pas un patriarche ordinaire qui a opéré un simple passage dans l'Église. Que nous l'aimions ou non, nous devrions songer à ce qui se serait produit entre 1990 et 2005 si nous n'avions pas un patriarche comme lui. Nous devrions songer à ce qui se serait produit dans le pays lorsque la scène (politique) n'était occupée que par ceux qui n'étaient pas en mesure de s'exprimer librement. Les libertés se limitaient alors à se rendre simplement au travail. À cette époque (sous l'occupation syrienne), le patriarche Sfeir était le seul, à partir de Bkerké, à exprimer le point de vue des chrétiens, et des Libanais en général, comme l'ont prouvé par la suite les événements du printemps 2005. Nous remercions, par conséquent, le patriarche, et tous les remerciements ne seront pas suffisants. Seule l'histoire lui rendra justice.

  • Notre-Dame de Walsingham : une rafale

    Le 27 février, le Portail de l’Ordinariat a publié des déclarations de cinq curés anglicans annonçant qu’ils rejoignent l’ordinariat :

    -  Le pasteur de Hockley, Jeff Woolnough. Ce sera, dit-il, avec « beaucoup » de ses paroissiens, et un autre prêtre de la paroisse, qu’il ne désigne que comme « Fr Bob » dans cette déclaration à ses paroissiens.

    - Le pasteur de South Benfleet, Lee Bennett, qui a « réalisé que pour être chrétien catholique il faut faire partie de l’Eglise catholique ».

    -Le pasteur de l'Emmanuel à Wylde Green, Ronald Crane. Avec 20 à 30 personnes.

    - Le pasteur de la Sainte-Trinité à Reading, David Elliott.

    - Le pasteur de Saint-Barnabé à Beckenham, Simon Heans.

    D’autre part, un groupe de l’ordinariat s’est constitué à Birmingham. Ses membres seront reçus dans l’Eglise catholique le Jeudi Saint 21 avril, et leur pasteur sera ordonné prêtre le 12 juin à la cathédrale.

  • La démission du patriarche des maronites

    Le cardinal Nasrallah Sfeir, patriarche d'Antioche des Maronites, était en visite à Rome le 25 février (en compagnie du président du Liban Michel Sleimane) à l’occasion de la bénédiction de la statue de saint Maron, dans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre, en conclusion du jubilé du 1600e anniversaire de la mort de saint Maron.

    On savait que le patriarche, qui a 90 ans, avait demandé au pape d’accepter sa démission il y a quelques mois. Benoît XVI l’a acceptée et lui rend hommage par une lettre où il dit notamment : « J'accueille votre décision libre et magnanime qui est l'expression d'une grande humilité et d'un profond détachement. Je suis sûr que vous accompagnerez toujours le chemin de l'Église Maronite par la prière, le sage conseil et les sacrifices. »

    S.B. Nasrallah Sfeir jouait un rôle de tout premier plan dans la vie du Liban, et il avait une autorité et un sens politique qui faisaient de lui un authentique patriarche. Fasse la Providence que son successeur soit à la hauteur…

  • Mgr Centène, la laïcité et l’islam

    Dans Famille chrétienne (via Le Salon Beige)

    En Occident, cette conception de l’homme et de la dignité humaine est issue de l’évangélisation de la culture. La grande erreur de nos hommes politiques est de croire que ces valeurs sont universellement reconnues. Notre mentalité culturelle a été façonnée par vingt siècles de christianisme. Cela a permis le développement en France et en Occident de notions fondamentales, telles que la dignité de la personne humaine ou la distinction des pouvoirs spirituel et temporel, que l’on nomme aujourd’hui – dans une acception erronée – la laïcité. Les Français croient souvent qu’ils le doivent à la pensée moderne ; ils ne savent plus qu’elle a pourtant pour origine cette phrase du Christ : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). La philosophie chrétienne, à la lumière de la Révélation, a ainsi établi une distinction entre pouvoir spirituel et temporel.

    Le malheur de notre temps est d’avoir vu cette distinction comme une séparation radicale excluant Dieu et la religion de la vie sociale pour prétendre les enfermer dans la sphère privée des consciences. D’un côté, les instances gouvernementales des nations européennes refusent de reconnaître leurs racines chrétiennes. De l’autre, elles s’obstinent à croire universellement partagé un reliquat perverti des valeurs sur lesquelles ces nations furent bâties. Cette confusion des idées, qui ne reposent plus sur un socle philosophique solide, nous rend incapables d’analyser la réalité sans angélisme ni complaisance. Ce qui laisse la part belle aux fondamentalismes, religieux, areligieux, ou politiques, devant lesquels nous sommes devenus impuissants. [...] Parce que cette notion de distinction des pouvoirs est entrée dans la culture occidentale, nos hommes politiques s’imaginent qu’elle est une composante universelle de la pensée. Cette conception n’est pas partagée par tous et notamment par l’islam. L’islam ne sépare pas pouvoirs spirituel et temporel. Il n’accepte pas non plus, avec raison, que la religion soit confinée à la sphère privée. Au contraire il les confond, au point de considérer la laïcité comme un véritable blasphème.

    Il y a donc un évêque qui a compris, et qui le dit très bien. En fait il doit y en avoir deux. Mais ça ne fait pas beaucoup…

  • Le cardinal Barbarin et la franc-maçonnerie

    La Grande Loge De France a quitté ses locaux de la rue Franklin à Lyon pour s’installer à Villeurbanne. « Avec six temples flambants neufs disposés sur deux niveaux, l’inauguration samedi de ce nouveau vaisseau amiral de la GLDF marque la recrudescence de l’activité maçonnique dans l’agglomération », dit Lyon Mag. Il y a 21 loges de la seule GLDF à Lyon. On apprend aussi que « les cinq autres grandes obédiences maçonniques - Grand Orient de France, Fédération française du Droit Humain, Grande Loge Nationale de France, Grande Loge Féminine de France, Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra - auront droit de cité entre les murs des temples du 2 rue Edouard Aynard ».

    A l’inauguration, il y avait notamment le maire de Lyon, président du Grand Lyon, Gérard Collomb, venu également en tant qu’« ami ». Et « le père Payen, représentant le cardinal Barbarin ». Ce qui a permis à Gérard Collomb de déclarer : « Cela enlève le mythe de défiance qu’il peut exister entre la Franc-Maçonnerie et l’Eglise. »

    On aimerait une mise au point du cardinal Barbarin. Mais elle ne viendra pas. Sinon il n’aurait pas envoyé son vicaire épiscopal apporter la scandaleuse caution de l’archevêché.

  • La municipalité de Thiberville prend acte…

    Mgr Nourrichard ayant supprimé la paroisse de Thiberville, la municipalité en prend acte : puisqu’il n’y a plus de curé, le presbytère revient à la disposition de la commune… qui le met à la disposition de l’abbé Michel…

    (Osservatore vaticano)

  • Bravo à Mgr Centène

    Près de 2.000 personnes ont participé samedi à une marche silencieuse à Vannes "en hommage et en soutien aux chrétiens persécutés" dans le monde. Derrière Mgr Centène, elles sont montées du port jusqu'à la cathédrale. Des banderoles disaient: "Pour le respect de la liberté de conscience" et "Solidarité avec les chrétiens persécutés". Mgr Centène a présenté la pétition qui sera remise aux élus.

    Une messe a été ensuite présidée par l'évêque dans une cathédrale comble. Cette messe a été suivie d'une veillée de prière, animée en lien avec des associations agissant pour soutenir les chrétiens persécutés.

    Album photo du diocèse.

    Photos sur le blog de Jeanne Smits.

    Vidéo du Télégramme.

    La pétition.

  • 70 % des prêtres flamands contre le célibat et pour des femmes prêtres ?

    C'est ce qu'on peut lire ici ou là, à propos d'une enquête réalisée par le journal De Standaard.

    C’est un bel exemple, bien massif, de désinformation.

    Le journal avait adressé un questionnaire aux 724 curés de paroisse de la Flandre « belge ». Ils ont été 248 à répondre. Il ne s’agit donc pas du « panel représentatif » d’un sondage.

    C’est 73,3% des 248 curés qui ont répondu qui sont favorables à l’abolition du célibat sacerdotal, et 68,7% des 248 qui ont répondu qui pensent que les femmes devraient pouvoir être prêtres. Sur 724, ils sont bien évidemment minoritaires (même si ça fait quand même près d’un quart des curés à être pour l’ordination des femmes…).

    (On rappellera qu’en novembre dernier, une étude d’un politologue de l’université de Louvain montrait que si le déclin de la pratique religieuse se poursuit au même rythme que ces dernières années en Flandre, il n’y aura plus de pratiquants en 2016. Ce qui règlera le problème…)