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La « théologie » (l’apostasie) de Tibhirine

Extraits de l’interview du moine rescapé de Tibhirine, dans Le Figaro Magazine.

- Quel rôle Christian de Chergé a-t-il joué?
- Il y a eu, avec lui, une évolution vers l'islamologie. Il a personnellement beaucoup étudié le Coran. Le matin, il faisait sa lectio divina, avec une Bible en arabe. Il faisait parfois la méditation avec le Coran. Il cherchait à nous faire évoluer. Nous avions des relations avec l'islam, mais pas à un niveau intellectuel. Lui connaissait très bien le milieu musulman et la spiritualité soufie. Certains moines estimaient que la communauté devait rester équilibrée et que tout ne devait pas être orienté par l'islam. Ce qui provoqua des frictions. Ces tensions finirent par être dépassées grâce à la création d'un groupe d'échange et de partage avec des musulmans soufis, que nous avions appelé le ribât. Nous avions compris que la discussion sur les dogmes divisait, car elle était impossible. On parlait donc du chemin vers Dieu. On priait en silence, chacun selon sa prière à lui. Ces rencontres bisannuelles ont été interrompues en 1993, quand cela a commencé à devenir dangereux. Mais cette connaissance mutuelle a fait de nous de vrais frères, en profondeur.

(…)

Les soufis utilisaient une image pour parler de notre relation avec les musulmans. C'est une échelle à double pente. Elle est posée par terre et le sommet touche le ciel. Nous montons d'un côté, eux montent de l'autre côté, selon leur méthode. Plus on est proches de Dieu, plus on est proches les uns et des autres. Et réciproquement, plus on est proches les uns des autres, plus on est proches de Dieu. Toute la théologie est là-dedans !

Commentaires

  • Merci de ces précisions. Ces moines étaient des apostats, ils étaient très courageux, mais malheureusement apostats.

    Le récit du survivant n'est pas clair. Certains moines ont voulu résister à l'apostasie, mais le P. de Chergé les a mis dans sa poche en créant un groupe d'échange avec des soufis afin d'intérioriser l'idéologie maçonnique selon laquelle le dogme divise (oublions Notre-Seigneur et Notre-Dame, le péché et la Rédemption et tout ira mieux). Cela semble être la signification du récit du survivant.

    Il y a vraiment quelque chose de pourri dans l'église qui est en France, car le P. de Chergé était issu d'une famille nombreuse et noble, de militants catholiques et son engagement semble bien avoir été dans la ligne de sa formation. Il n'y avait aucune révolte chez lui, apparemment. Il avait fini par être un dévot prêcheur de l'idéologie maçonnique.

    Dans la spiritualité, nous sommes à l'opposé de saint Jean de la Croix, car au lieu de chercher Dieu, en gardant raison, dans le "rien" qu'Il a prévu pour nous, on convoque Dieu dans le sensible.

    Il y a quelque chose de pathétique chez le P. de Chergé, car selon le récit de sa vie, c'est parce qu'il avait été sauvé par un musulman, qui, en punition, avait été assassiné le lendemain, qu'il avait voulu consacrer sa vie aux Algériens, une belle résolution prise par un géant du courage et de la générosité, une belle histoire d'amitié internationale.

    Mais nous ne pouvons adhérer à ses idées, hélas ! Du moins, moi je ne peux. La charité ne peut être disjointe de la vérité. Caritas in veritate. Le pontificat de Benoît XVI, qui semble être le pontificat de la vérité, est un remède contre le relativisme de l'église qui est en France.

  • Les extraits du témoignage au Figaro Magazine, de ce survivant des moines de Tibhirine semblent donner une orientation évidemment apostate de la pastorale de ces moines.

    Mais lorsqu'on lit le témoignage en entier, cela ne me semble pas aussi évident.

    Il m'apparaît que la plus grande difficulté de cette communauté était de savoir comment aborder les musulmans dont ils espéraient réellement la conversion. Cela par contre, me semble assez clair dans ce témoignage.

    Ils étaient extrêmement limités par l'animosité ambiante et surtout ils n'avaient aucun exemple de soutien de la part de l'Église qui pactise depuis Vatican II avec les musulmans. Assise leur a été envoyé en pleine figure! Ils étaient en fait complètement démunis! Seuls une communauté traditionnelle appuyée par sa hiérarchie aurait vu clairement la situation et ses possibilités.

    Je me refuse à jeter la pierre à ses pauvres victimes de la hiérarchie ecclésiale et de leur pays.

  • @ Gentiloup,

    Vous avec une problématique de prosélytisme. Pour vous, il faut que les musulmans se "convertissent". Mais nous avons tous besoin de conversion et nous ne devons pas chercher les "convertir", mais prier pour que nous nous convertissions tous et d'abord nous-même en nous soumettant tous à la raison qui est image de Dieu en nous.

    Vos positions communes avec le P. de Chergé reposent sur une fausse interprétation de Vatican II commune aux "progressistes" du genre du P. de Chergé et aux intégristes lefebvristes dans votre genre. Votre commentaire en est le témoignage (finalement, vous êtes d'accord avec le P. de Chergé). Vous partagez avec les "progressistes" la fausse interprétation d'Assise et celle du dialogue intereligieux. Benoît XVI a dit que le dialogue devait être réservé à des spécialistes, on ne s'improvise pas spécialiste. C'est une des nombreuses horreurs proférées par le cardinal Barbarin lors de sa conférence du 04 janvier 2011 que de lancer ainsi n'importe qui dans le prosélytisme dialoguiste. On ne s'improvise pas théologien, mais nous avons tous en nous la lumière de la raison.

    Il est interdit à un catholique d'être prosélyte (c'est ce que dit à peu près Benoît XVI), même par le dialogue. Le "dialogue" ne peut être mené par n'importe qui mais uniquement par des missionnés spécialement délégués à cet effet par les autorités légitimes.

    En revanche nous avons un terrain commun à toute l'humanité, c'est la raison et sur ce terrain, nous n'avons pas besoin de mission.

  • A Sigismond,

    Effectivement, selon le commandement de notre Seigneur Jésus-Christ, il FAUDRAIT que les musulmans se convertissent:
    " Allez par tout le monde et prêchez l'Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné. ( St Marc, 16, 15-16)

    Précision utile: je n'ai, pour le peu que je sais du père de Chergé, aucune position commune avec lui. Je cherche simplement à comprendre comment un homme apparemment de bonne foi, qui a consacré sa vie à Dieu a bien pu se fourvoyer à ce point.

    S'il avait bénéficié d'une Église solide dans ses principes apostoliques, avec une hiérarchie fidèle à sa Tradition bi-millénaires, il n'aurait pas pu errer comme il l'a fait. C'est pourquoi je le suppose davantage victime que coupable.

    En même temps qu'il priait avec le Coran, horresco referens, hélas, l'Église en faisait quasiment de même avec Assise en sacrifiant sur les autels de l'église de Saint-François des poulets à je ne sais quelle divinité et autres scandales.

    Vous vous trompez si vous pensez que seuls les théologiens auraient droit au chapitre dans l'Église catholique. Un si grand nombre d'entre eux ont apporté la désolation!

    Les premiers chrétiens étaient pour la plupart des personnes des basses classes de la société et des esclaves. Il n'empêche que Saint-Paul a fait appel à leur intelligence pour juger de ce qui est vrai ou faux:

    "Je m'étonne que si vite vous vous laissiez détourner de celui qui vous a appelés en la grâce de Jésus-Christ, pour passer à une autre Évangile: non certes qu'il y en ait un autre; seulement il y a des gens qui vous troublent et qui veulent changer l'Évangile du Christ. Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure, si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème!" (St-Paul, lettre aux Galates I, 6-9)

    De la même façon Notre Seigneur nous donne un étalon imparable de la vérité: "On juge l'arbre à ses fruits".

    Cela me suffit pour juger de la pertinence de Vatican II. Et j'ai le droit d'en juger puisque c'est Notre Seigneur qui nous le commande!

    Contrairement à vous, Je ne tirerai aucune conclusion ad hominem, quant à vous-même, ne vous connaissant pas, et pour ma part, je m'en tiendrai là.

    Bien cordialement.

  • Dans Marc 16, 15+16, Jésus s'adresse aux apôtres (et pas aux disciples). En outre, l'évangélisation, qui comporte un volet rationnel fondamental, n'est pas le prosélytisme.

    "Mt 23,15. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, après qu'il l'est devenu, vous faites de lui un fils de la géhenne deux fois pire que vous."

    Saint Mathieu traduction Fillion du site magnificat.

    Je ne vous traite pas de pharisienne, mais je constate que Notre-Seigneur lui-même condamne le prosélytisme qui fait souvent plus de mal que de bien (on se recherche souvent, lorsque l'on tente de "convertir quelqu'un"). Jésus roi des rois, attire tout le monde, il est de centre de tous les cœurs, fasse le Ciel qu'il soit aussi le centre de nos cœurs !

    Relier l'"apostasie" (selon le terme de monsieur Daoudal, je n'aurais pas osé aller si loin) à Vatican II témoigne bien du fait que vos ennemis "progressistes" et vous, en avez la même lecture, erronée. Les raisonnements de la FSSPX sont souvent peu soignés. Dire par exemple que la conférence du cardinal Barbarin est inspirée ou est la conséquence de Notra Aetate, alors que je n'ai pas entendu le cardinal la citer une seule fois cette déclaration, c'est très contestable.

    Mais lisez-la donc et méditez-la cette déclaration :

    http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html

    Nostra Aetate ne conseille pas de dire aux musulmans, "la chahada, c'est bien". "Le Coran est un livre instructif, lisons-le ensemble.".

    Elle constate la fraternité humaine universelle, elle prône de promouvoir avec les musulmans la justice sociale, les valeurs morales et la paix qui sont des valeurs rationnelles (et pas le prosélytisme). Pour qui sait lire, surtout les non-dits, nous sommes bien loin des niaiseries (pardon pour ce mot fort, mais les Français sont devenus niais) du P. de Chergé et du cardinal Barbarin, mais aussi de l'abbé de Nantes et de Mgr Lefebvre. Pour tout dire, Nostra Aetate n'a rien à voir avec l'idéologie française dont le progressisme et le "lefebvrisme" sont les deux branches d'un même arbre dont ni l'un ni l'autre ne porte de bons fruits.

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