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Mgr Centène, la laïcité et l’islam

Dans Famille chrétienne (via Le Salon Beige)

En Occident, cette conception de l’homme et de la dignité humaine est issue de l’évangélisation de la culture. La grande erreur de nos hommes politiques est de croire que ces valeurs sont universellement reconnues. Notre mentalité culturelle a été façonnée par vingt siècles de christianisme. Cela a permis le développement en France et en Occident de notions fondamentales, telles que la dignité de la personne humaine ou la distinction des pouvoirs spirituel et temporel, que l’on nomme aujourd’hui – dans une acception erronée – la laïcité. Les Français croient souvent qu’ils le doivent à la pensée moderne ; ils ne savent plus qu’elle a pourtant pour origine cette phrase du Christ : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). La philosophie chrétienne, à la lumière de la Révélation, a ainsi établi une distinction entre pouvoir spirituel et temporel.

Le malheur de notre temps est d’avoir vu cette distinction comme une séparation radicale excluant Dieu et la religion de la vie sociale pour prétendre les enfermer dans la sphère privée des consciences. D’un côté, les instances gouvernementales des nations européennes refusent de reconnaître leurs racines chrétiennes. De l’autre, elles s’obstinent à croire universellement partagé un reliquat perverti des valeurs sur lesquelles ces nations furent bâties. Cette confusion des idées, qui ne reposent plus sur un socle philosophique solide, nous rend incapables d’analyser la réalité sans angélisme ni complaisance. Ce qui laisse la part belle aux fondamentalismes, religieux, areligieux, ou politiques, devant lesquels nous sommes devenus impuissants. [...] Parce que cette notion de distinction des pouvoirs est entrée dans la culture occidentale, nos hommes politiques s’imaginent qu’elle est une composante universelle de la pensée. Cette conception n’est pas partagée par tous et notamment par l’islam. L’islam ne sépare pas pouvoirs spirituel et temporel. Il n’accepte pas non plus, avec raison, que la religion soit confinée à la sphère privée. Au contraire il les confond, au point de considérer la laïcité comme un véritable blasphème.

Il y a donc un évêque qui a compris, et qui le dit très bien. En fait il doit y en avoir deux. Mais ça ne fait pas beaucoup…

Commentaires

  • J'ajouterais juste une chose à l'exposé limpide de cet évêque décidément exceptionnel.

    Les laics n'ont pas mission d'enseigner une religion, mais ils peuvent se référer librement à une religion, à condition qu'elle n'ait rien d'irrationnel et dans cette mesure seulement. Ils peuvent le faire, y compris dans l'espace public. Les États sont en droit d'être confessionnels. C'est la liberté religieuse des États, qui comme toujours en ce qui concerne la liberté religieuse n'est pas absolue (mais limitée par les autres droits de l'homme).

    Merci beaucoup à monsieur Daoudal de nous permettre de lire l'exposé de Mgr Centène.

  • Chapeau bas Monseigneur!

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