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Eglise - Page 155

  • La charge de la "Civiltà Cattolica"

    La célèbre revue jésuite Civiltà Cattolica, dans son numéro paru juste avant le synode, prétend s’appuyer sur le concile de Trente pour appuyer Kasper et son pape (en ce qui concerne leur obsession de la communion aux divorcés remariés). C’est à lire chez Sandro Magister.

    On ajoutera ceci lu sur le Forum catholique.

  • Six Franciscains suspendus a divinis

    Six prêtres membres des Franciscains de l’Immaculée ont été suspendus a divinis. La rumeur selon laquelle François avait demandé la liste des évêques accueillant des Franciscains de l’Immaculée était donc vraie. Car ce qui est reproché aux six suspendus est d’avoir quitté leur couvent et d’avoir trouvé refuge dans un diocèse, en attendant qu’on leur accorde le droit de quitter les Franciscains de l’Immaculée.

    La mesure est sans précédent, comme la situation. Alors que chaque année des milliers de religieux reçoivent une dispense pour quitter leur institut, le bras droit du commissaire Volpi a fait savoir qu’il n’y aurait aucune dispense pour les Franciscains de l’Immaculée pendant trois ans.

    On n’a évidemment jamais vu une peine de suspense a divinis frapper un prêtre coupable d’exercer son ministère en pleine communion avec un évêque diocésain. Et l’on a sûrement rarement vu un commissaire envoyer un décret de suspense en même temps que les deux monitions qui auraient dû parvenir successivement aux victimes, pour leur permettre de se défendre ou de rentrer dans le rang, avant que soit édictée cette très lourde peine. Laquelle est donc en l’espèce non seulement illégitime mais très clairement illégale.

    Marco Tosatti fait remarquer que lorsque Bergoglio était archevêque de Buenos Aires, et qu’il avait interdit l’application du motu proprio de Benoît XVI dans son diocèse, qui ne couvre que la ville intra muros de Buenos Aires, les Franciscains de l’Immaculée avaient institué une messe selon la forme extraordinaire dans le diocèse voisin, à 500 mètres du périphérique de la capitale argentine…

  • Un étonnant sondage coréen

    L’ordre Jogye, qui est de loin la plus importante et la plus traditionnelle des 28 sectes bouddhistes officielles de Corée, a réalisé un sondage dont les résultats sont étonnants, si l’on se souvient qu’il y a à peine 11% de catholiques en Corée du Sud.

    Il en résulte en effet que l’Eglise catholique est « la religion la plus fiable et la plus influente d’un point de vue social ». Elle est suivie du bouddhisme, du protestantisme, du « bouddhisme rond », et de l’islam.

    De même, ce sont les catholiques qui ont « le plus d’influence sur la société », suivis des protestants, des bouddhistes, des adeptes du bouddhisme rond, et des musulmans.

    Toutefois, à la question « quelle religion a le plus contribué au développement du pays », la réponse est : aucune (31,7%), le bouddhisme (30%), les protestants (20,1%), les catholiques (15,8%).

    En ce qui concerne les conflits interreligieux, les premiers responsables sont les protestants (59,2%), suivis des bouddhistes (15,9%), les catholiques étant loin derrière : 7,9%.

    (En Corée du Sud, la moitié de la population se dit sans religion, environ 22% bouddhistes, 17% protestants, 11% catholiques. Le bouddhisme rond (won) fondé au XXe siècle, remplace le Bouddha par un cercle.)

  • Le message des évêques du Soudan du Sud

    Dans un message publié à l’issue d’une rencontre qui s’est tenue à Djouba du 23 au 25 septembre, les évêques du Soudan du Sud appellent une nouvelle fois à la fin des « combats » et des « meurtres », qui « doivent cesser immédiatement et sans condition ». Ils soulignent : « Des milliers de personnes ont été tuées et des centaines de milliers ont dû être évacuées. La population, déjà éprouvée par les précédents conflits, est de nouveau traumatisée par des atrocités que rarement nous avons vues auparavant. Les populations évacuées vivent dans des conditions effroyables, tant dans les campagnes que dans les camps de l’ONU sis dans les villes ou en tant que réfugiés dans les pays voisins. La famine menace sur une partie du pays. »

    Ils constatent que les espoirs dérivant de l’indépendance – acquise en 2011 – sont compromis par la guerre civile qui a bloqué tout projet de développement. « On peut dire que la paix est synonyme de développement. Alors que sept Etats sur dix n’ont pas été directement touchés par la violence, leur population souffre encore et a besoin de la reprise des activités de développement. »

    Et ils dénoncent le tribalisme :

    « Les tueries ethniques à grande échelle ont créé un cycle de peur, de haine et de vengeance. Notre politique est de plus en plus ethnique, avec pour conséquence l’affirmation de la perception au sein des différentes communautés qu’une tribu est favorisée par rapport à l’autre, ou même que l’une ou l’autre “mérite” de diriger. Même à l’intérieur de nos églises s’affirment actuellement des éléments de tribalisme qui créent des soupçons et affaiblissent nos efforts de paix et de réconciliation ». « Le tribalisme est l’allié de la corruption et du népotisme. Les charges publiques sont perçues par beaucoup comme un synonyme d’accès au pouvoir et à la richesse. Les communautés ressentent souvent le besoin de placer leurs membres au pouvoir afin d’avoir accès aux ressources ».

    En conséquence ils lancent un appel afin que tous contribuent à la paix et invitent les fidèles à la prière pour la réconciliation nationale.

  • Pas d’accord

    Le Vatican a offert 100.000 euros à la Fondation Auschwitz-Birkenau fondée en 2009 par le faux « professeur » Wladyslaw Bartoszewski pour financer un programme de « préservation » à long terme du site.

    « Compte tenu de nos possibilités limitées, cette somme n'est pas très importante. Néanmoins, c'est l'expression d'un soutien entier au projet de la Fondation Auschwitz-Birkenau », dit en s’excusant le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Saint-Siège.

    Mais l’Eglise n’a pas à soutenir cette fondation. Les carmélites avaient restauré gratuitement un bâtiment d’Auschwitz pour en faire un carmel où l’on priait pour toutes les victimes, tout près de la cellule de saint Maximilien Kolbe. Les lobbies juifs antichrétiens ont chassé les carmélites. S’ils ne veulent pas des chrétiens, je ne vois pas pourquoi les chrétiens devraient leur donner de l’argent. C’est déjà aberrant que le gouvernement français, celui de Sarkzoy-Fillon, ait donné 5 millions d’euros, pris dans notre poche, à cette « fondation » privée qui est censée « soutenir » le musée d’Etat d’Auschwitz.

  • Roubaix perd Saint-Michel…

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    Samedi, le curé de la paroisse de la Trinité de Roubaix a confirmé aux paroissiens que l’église Saint-Michel allait être fermée.

    Ce (bel) édifice de style romano-byzantin a été édifié en 1928 et appartient donc à l’Eglise, qui n’a plus les moyens de l’entretenir.

    Déjà l’église Notre-Dame était devenue le salon de réception d’un traiteur…

    A Roubaix comme ailleurs, les catholiques disparaissent. A Roubaix plus qu’ailleurs, ils sont remplacés par des musulmans. Roubaix est la première ville de France à majorité musulmane. On y voit désormais trois mosquées.

  • Ciudad del Este : l’effarante désinformation

    Cherchant des nouvelles du diocèse de Ciudad del Este, je découvre que pour la presse mondiale le pape a destitué un évêque qui couvrait un prêtre pédophile.

    Même Zenit est au diapason (ou peut-être à l’origine) : « Paraguay : il couvre un prêtre accusé de pédophilie, l'évêque est limogé. Nouvelle mesure disciplinaire du pape François. »

    Autrement dit c’est dans la ligne de l’ancien nonce arrêté mercredi au Vatican pour « pédophilie ».

    Or :

    Premièrement Mgr Livieres n’a rien couvert du tout, pour la bonne raison que ce qui est reproché au prêtre en question est une vieille histoire (réglée depuis longtemps) qui s’est déroulée aux Etats-Unis (l'accusation date de 2002 et le P. Urrutigoyti est au Paraguay depuis 2005).

    Deuxièmement il ne s’agissait pas de « pédophilie » mais d’une affaire entre adultes.

    Troisièmement ce n’est (donc) pas ce que le pape reproche à Mgr Livieres. L’évêque est destitué pour la seule et unique raison qu’il y a chez lui un « manque de communion» avec les autres évêques du Paraguay. C’est-à-dire, comme il l’explique dans sa lettre au cardinal Ouellet, qu’il n’est pas d’accord avec l’idéologie libérale-progressiste de la Conférence épiscopale qui laisse partir les fidèles dans les sectes et laisse crever l’Eglise sans rien faire d’autre que chanter les louanges du vivre ensemble…

     

    *

    Addendum

    Confirmation par le P. Lombardi dans le New York Times, cité par Marco Tosati traduit par Benoît et moi:

    «Le problème important était les relations au sein de l'épiscopat et dans l'église locale, qui étaient difficiles». Donc, «du problème du prêtre soupçonné des faits évoqués ci-dessus, on a discuté, mais ce n'était pas central».

    *

    On vient de m’envoyer, en commentaire de ma traduction de la lettre de Mgr Livieres, un témoignage d’un Argentin, que je livre ici tel quel, sachant que le transmetteur est fiable :

    « Les anciennes dénonciations contre le recteur du séminaire n'ont été qu'une excuse pour déclencher la campagne de presse de la conférence épiscopale contre Mgr Livieres... mais son sort était scellé : Bergoglio haïssait cet évêque avant même de devenir "évêque de Rome".

    « Ce fut évident dès le début : il joue la carte de la collégialité et du dialogue, il se sert de l'amour des journalistes pour mieux appuyer sa tyrannie. Son humilité - si chantée - consiste à dire "je suis très simple... tout se fait selon mon simple caprice". Le roi de la collégialité n'a pas attendu l'avis de la conférence épiscopale pour pourvoir l'archidiocèse de Buenos Aires d'un imbécile selon son plaisir (il veut rester archevêque de Buenos Aires par personne interposée tout en étant pape). On le connaît bien ici, il n'a pas le bénéfice du doute. (...)

    « Vous souvenez vous du battage médiatique à l'occasion de son absence à un concert sous l'excuse qu'il "n'est pas un prince de la Renaissance" ? Bon, savez vous quel sobriquet lui donnait le clergé de son archidiocèse ? Lorenzo, pour Lorenzo de Médicis... parce qu'il gouvernait avec les moyens de la Renaissance : l'intrigue, la menace et le sous-entendu. »

  • La Fraternité Saint-Pierre à Mexico

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    Dans quelques jours, la Fraternité sacerdotale Saint Pierre va s’installer dans la « chapelle de l’Immaculée Conception de Marie », une grande église au centre de Mexico, à l’invitation du cardinal archevêque de Mexico Mgr Norberto Rivera Carrera. Le prêtre sera l’abbé Kenneth Fryar, qui desservait depuis cinq ans la paroisse tenue par la FSSP à Guadalajara.

    La chapelle de l’Immaculée Conception, inaugurée en 1750, est plus connue sous le nom de chapelle du « Salto del Agua », parce qu’elle se trouve en face d’une grande fontaine où tombait autrefois l’eau d’un aqueduc (la fontaine actuelle est une reproduction de la fontaine historique, qui est très abîmée et se trouve dans un musée).

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  • Le jubilé d’Una Voce (rappel)

     

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    L’association Una Voce France fête cette année son cinquantenaire. A cette occasion elle organise un congrès les samedi 4 et dimanche 5 octobre, en l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal, à Paris (Porte de Saint-Cloud).

    Le thème principal sera : « Le chant grégorien, chant liturgique paroissial. »

    Le dimanche à 12h, Mgr Marc Aillet célébrera une messe pontificale dans la forme extraordinaire. (Une messe qui aura sans doute de plus une allure de "grand-messe de la Manif pour tous"...)

    Programme, renseignements, inscriptions ICI.

  • Ciudad del Este : les documents

    Voici une traduction du communiqué du diocèse de Ciudad del Este, et de la lettre envoyée par Mgr Livieres au cardinal Ouellet. Alors que les médias ne parlent que du vicaire général Carlos Urrutigoity (sans savoir de quoi il s’agit au juste), il convient de constater que ni les textes du Saint-Siège, ni ceux du diocèse, n’y font la moindre allusion. Ou bien Mgr Livieres, le nonce apostolique, le visiteur apostolique, le cardinal Ouellet et le pape sont coupables d’un (énorme) mensonge par omission, ou bien ceux qui mettent en avant la vieille « affaire » Urrutigoity sont des désinformateurs.

    Voici donc, une fois de plus, les documents (voir hier pour ceux du Saint-Siège et ici pour le fond de l'affaire). Sur lesquels, et non sur autre chose, chacun peut se prononcer. Je rappelle que le séminaire de Ciudad del Este avait davantage de séminaristes que le « séminaire national » qui regroupait ceux de tous les autres diocèses, et que ce séminaire à la fois traditionnel et si vivant était un reproche permanent pour les autres évêques. De même qu’on a détruit les Franciscains de l’Immaculée, il fallait détruire la pastorale de Ciudad del Este.

    *

    Communiqué de presse du diocèse de Ciudad del Este

    Mgr Rogelio Livieres Plano a participé à deux réunions cette semaine à Rome, à la Congrégation pour les évêques, où il lui a été instamment demandé de renoncer à sa charge en raison du défaut d’unité dans la communion avec les autres évêques du Paraguay.

    Malgré sa demande de voir les résultats écrits de la Visite Apostolique, ils ne lui ont jamais été montrés. De même il n’a pas été accédé à sa demande d’être entendu par le Pape et de lui parler afin de se défendre et de clarifier les doutes.

    Par respect de sa conscience à l’égard des fonctions qui sont les siennes en tant que Pasteur d’un diocèse qui, grâce à Dieu, a prospéré et multiplié les fruits au cours des dernières années, il a refusé de se conformer à une demande qu’il croit infondée et qui est le résultat d’une procédure non définie et soudaine. Cependant, par obéissance à l’autorité du Pape, il a accepté avec sérénité et tranquillité la décision d’être révoqué.

    A la demande de l’évêque sortant, le diocèse de Ciudad del Este attend avec joie et espérance le nouveau Pasteur qui le guidera vers le Royaume des cieux, priant dès maintenant pour celui qui devra assumer cette responsabilité. Que Marie, Reine de la Paix, et saint Blaise, patrons du Diocèse, nous guide et nous protègent tous en ces circonstances difficiles.

    *

    Lettre de Mgr Rogelio au Préfet de la Congrégation pour les Evêques, jeudi 25 septembre 2014

    Eminence,

    Merci pour la cordialité avec laquelle j’ai été reçu les lundi 22 et mardi 23 de ce mois à la Congrégation que vous présidez. De même pour la communication téléphonique qui, il y a quelques instants, m’a été faite de la décision du Pape de déclarer le diocèse de Ciudad de l’Este sede vacante et de nommer Mgr Ricardo Valenzuela comme administrateur apostolique.

    J’ai compris que le Nonce, quasi simultanément avec l’annonce que Son Eminence vient de me faire, a tenu une conférence de presse au Paraguay et va maintenant dans le diocèse pour en prendre immédiatement le contrôle. L’annonce publique du décret par le Nonce avant que j’en sois informé est une irrégularité de plus dans ce processus anormal. L’intervention foudroyante dans le diocèse est peut-être due à la crainte que la plupart des fidèles réagissent négativement à la décision prise, eux qui ont ouvertement manifesté leur soutien à ma personne et à ma gestion durant la Visite Apostolique. A cet égard, je me souviens des paroles d’adieu du cardinal Santos y Abril : «  J’espère qu’ils recevront les décisions de Rome avec la même ouverture et docilité avec laquelle ils m’ont reçu moi. » Est-ce l’indication que le cours des choses était décidé avant les rapports finaux et l’examen du Saint-Père ? En tout cas nous n’avons pas à craindre une quelconque rébellion. Les fidèles ont été formés à la discipline de l’Eglise et savent obéir à l’autorité légitime.

    Les conversations que nous avons eues et les documents officiels que je n’ai toujours pas vus donnent, pour justifier une décision aussi grave, la tension dans la communion ecclésiale entre les évêques du Paraguay et ma personne et le diocèse : « Nous ne sommes pas en communion », aurait déclaré le Nonce dans sa conférence de presse.

    Pour ma part, je pense avoir démontré que les attaques et manœuvres de destitution ont été initiées dès ma nomination comme évêque, avant même que je pose un pied dans le diocèse – il y a la correspondance entre les évêques du Paraguay et le dicastère que préside Son Eminence comme preuve irréfutable. Mon cas n’était pas le seul dans lequel une conférence épiscopale s’est systématiquement opposé à une nomination faite par le pape contre son opinion. J’ai eu la grâce que, dans mon cas, les papes Jean-Paul II et Benoît XVI m’ont soutenu pour continuer. Je comprends maintenant que le pape François a décidé de retirer ce soutien.

    Je veux juste souligner qu’à aucun moment je n’ai reçu un rapport écrit sur la Visite apostolique et que donc je n’ai pas pu y répondre dûment. Malgré tant de discours sur le dialogue, la miséricorde, l’ouverture, la décentralisation et le respect de l’autorité des Eglises locales, je n’ai pas eu l’opportunité de parler avec le pape François, même pas de clarifier des doutes ou une préoccupation. Par conséquent, je n’ai pas pu recevoir de correction paternelle – ou fraternelle, comme vous préférez – de sa part. Sans vouloir formuler des plaintes inutiles, une telle façon de procéder, sans formes légales, de manière non définie et soudaine, ne me paraît pas très juste, ni ne permet une défense légitime, ni la correction adéquate de possibles erreurs. J’ai seulement reçu des pressions orales pour renoncer.

    Le fait que mes adversaires et la presse locale aient informé les médias, non pas de ce qui s’est passé, mais de ce qui était sur le point de se produire, et cela dans les moindres détails, est sans aucun doute un autre indicateur que certains hauts fonctionnaires au Vatican, le Nonce apostolique et certains évêques du pays manœuvraient de façon orchestrée et se livraient à des fuites irresponsables pour « orienter » le cours des choses et l’opinion publique.

    Comme fils obéissant de l’Eglise, j’accepte cependant cette décision, même si je la considère infondée et arbitraire, et au sujet de laquelle le Pape devra rendre des comptes à Dieu, pas à moi. Au-delà des nombreuses erreurs humaines qui ont été commises, et pour lesquelles certes je demande pardon à Dieu et à ceux qui en ont souffert, j’affirme à qui veut l’entendre que le fond de l’affaire a été une opposition et une persécution idéologiques.

    La véritable unité de l’Eglise est celle qui se construit à partir de l’Eucharistie et le respect, l’observance et l’obéissance de la foi de l’Eglise enseignée de façon normative par le Magistère, articulée dans la discipline de l’Eglise et vécue dans la liturgie. Maintenant, cependant, on cherche à imposer une unité fondée non sur la loi divine, mais sur des ententes humaines et le maintien du statu quo. Au Paraguay, concrètement, sur la formation déficiente de l’unique Séminaire national – déficiences identifiées non par moi, mais avec autorité par la Congrégation pour l’Education catholique dans sa lettre aux évêques de 2008. En revanche, et sans critiquer ce que font les autres évêques, bien qu’il y ait matière, je me suis concentré sur la création d’un séminaire diocésain selon les normes de l’Eglise. Or je l’ai fait, non seulement parce que j’en avais le devoir et le droit, reconnu par les lois générales de l’Eglise, mais avec l’approbation spécifique du Saint-Siège, ratifiée de façon non équivoque pendant la dernière visite ad limina en 2008.

    Notre séminaire diocésain a donné d’excellents fruits reconnus par de récentes lettres élogieuses du Saint-Siège à au moins trois reprises pendant le pontificat précédent, par les évêques qui nous ont visités, et, enfin, par les Visiteurs apostoliques. Toutes les suggestions faites par le Saint-Siège concernant les améliorations à apporter ont été fidèlement réalisées.

    L’autre critère d’unité ecclésiastique est la coexistence acritique entre nous, fondée sur l’uniformité de l’action et de la pensée, ce qui exclut le dissentiment pour la défense de la vérité et la légitime variété de dons et de charismes. Cette uniformité idéologique s’impose avec l’euphémisme de « collégialité ».

    Celui qui subit les ultimes conséquences de ce que je décris est le peuple des fidèles, puisque les Eglises particulières demeurent dans un état de léthargie, avec un grand exode vers d’autres confessions, presque sans vocations sacerdotales ou religieuses, et avec peu d’espoir d’un dynamisme authentique et d’une croissance durable.

    Le véritable problème de l’Eglise au Paraguay est la crise de la foi et de la vie morale qu’une mauvaise formation du clergé a perpétuée, en même temps que la négligence des pasteurs. Lugo (1) n’est rien d’autre qu’un signe des temps de cette réduction problématique de la vie de la foi aux idéologies à la mode et du relâchement complice de la vie et de la discipline du clergé. Comme je l’ai dit, il ne m’a pas été donné de connaître le rapport du cardinal Santos y Abril sur la Visite apostolique. Mais enfin si son opinion était que le problème de l’Eglise au Paraguay est un problème de sacristie qui se résout en changeant le sacristain, ce serait profondément et tragiquement erroné.

    L’opposition à tout renouvellement et changement dans l’Eglise au Paraguay a bénéficié non seulement du soutien d’évêques, mais aussi du soutien de groupes politiques et d’associations anticatholiques, et du soutien de certains religieux de la Conférence des Religieux du Paraguay – ceux qui connaissent la crise de la vie religieuse au niveau mondial n’en seront pas surpris. Le porte-parole stipendié et multiplement menteur pour ces manœuvres a toujours été un certain Javier Miranda (2). Tout cela a été fait pour prétendre montrer une « division » dans la même Eglise diocésaine. Bien que la vérité démontrée et prouvée est la large acceptation parmi les laïcs du travail que nous faisions.

    De la même façon que, avant d’accepter ma nomination comme évêque, je me suis cru dans l’obligation d’exprimer avec vigueur mon sentiment d’incapacité devant une telle responsabilité, après avoir accepté cette charge, avec tout le poids de l’autorité divine et des droits et devoirs qui m’étaient échus, j’ai maintenu la très grave responsabilité morale d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. C’est pourquoi j’ai refusé de renoncer de ma propre initiative, voulant ainsi donner jusqu’à la fin le témoignage de la vérité et de la liberté spirituelle qu’un pasteur doit avoir. Tâche que j’espère continuer dans ma nouvelle situation au service de l’Eglise.

    Le diocèse de Ciudad del Este est un cas d’espèce qui a crû et a multiplié les fruits dans tous les aspects de la vie ecclésiale, pour le bonheur du peuple fidèle et pieux qui cherche les sources de la foi et de la vie spirituelle, et non des idéologies politisées et des croyances édulcorées qui s’ajustent aux opinions dominantes. Ce peuple a exprimé ouvertement et publiquement son soutien au travail apostolique que nous avons réalisé. Le peuple et moi n’avons pas été entendus.

    Cordialement dans le Christ,

    + Rogelio Livieres

    ex-évêque de Ciudad del Este (Paraguay)

    (1) Fernando Lugo, ancien évêque (l’« évêque des pauvres ») devenu président de la République en 2008, destitué en 2012. (note d'YD)

    (2) Voir La vérité sur Ciudad del Este, 11. (note d'YD)