Vous connaissez le Yukon ? C’est un « territoire » canadien, à la frontière de l’Alaska. Presque 500.000 km2. Avec une densité de population de 0,07 habitant au km2. Sic. Bref il n’y a qu’une ville, Whitehorse (autour de 25.000 habitants), et 14 tribus indiennes (en tout 7.000 personnes).
A Whitehorse il y a un gouvernement (mais oui) et un évêché catholique. L’évêque est Mgr Gary Gordon. Et le torchon brûle entre le gouvernement et l’évêque. Ou du moins brûlait, parce que l’évêque a « obéi » au gouvernement, qui ne rigole pas avec les droits LGBT, l’idéologie du genre, l’inclusion, etc.
Fin septembre 2012, le diocèse avait publié un document pastoral, notamment pour les écoles catholiques, intitulé « Un cœur : Vivre dans l’espérance, Servir par amour, enseigner dans la Vérité », traitant de la question des « jeunes qui ont une attirance homosexuelle ». Le document déclencha une terrible polémique à Whitehorse, parce qu’elle rappelait l’enseignement du catéchisme catholique sur l’homosexualité. A savoir que les personnes homosexuelles doivent être respectées mais que les actes homosexuels sont objectivement désordonnés.
En mars dernier, le ministre de l’Education signifia à l’évêque que les écoles catholiques seraient désormais exclues de tout financement public pour violation de la loi du Yukon sur l’égalité.
Alors le diocèse retravailla son document. Et en juillet dernier en publia une nouvelle mouture. Il était intitulé, cette fois : « Un cœur : servir par amour » (avec en sous-titre: "Politique promouvant l'équité et le respect pour tous les élèves"). Il n’était plus question d’ « enseigner dans la vérité », et le texte ne comportait plus de condamnation des actes homosexuels. Il ne restait que les protestations d’amour, de respect, de considération, etc., que nous devons avoir pour les personnes homosexuelles. Et l’on soulignait davantage que les écoles catholiques doivent « promouvoir la diversité », « la compréhension et la tolérance des minorités sexuelles », et avoir pour but d’offrir un environnement qui soit « sûr, accueillant, inclusif et affirmant la singularité de chaque élève ».
Cette fois, des catholiques se sont insurgés contre l’absence de toute mention de l’immoralité des actes homosexuels. Ce fut le cas notamment à la réunion organisée le 3 octobre avec tous les protagonistes. Mais à cette même réunion, une majorité d’intervenants a critiqué le nouveau texte, soulignant que par les références mises en note on pouvait retrouver les documents du Vatican qui condamnent les actes homosexuels, ce qui est contraire etc. C’est pourquoi certains ont proposé que le diocèse utilise purement et simplement le document gouvernemental de 2012 sur « la politique d’orientation sexuelle et d’identité de genre ».
Le vice-ministre de l’Education est apparu quelque peu embarrassé, disant que le gouvernement avait cru avoir trouvé une solution équilibrée, mais qu’il fallait donc poursuivre les discussions pour aboutir à un accord définitif…
Notre première réaction serait évidemment de dénoncer cet évêque qui capitule devant la pensée unique anticatholique. Mais attention. Si l’on suit de près ce que dit le nouveau pape, on doit constater que jusqu’ici il n’a pas dit autre chose que ce que dit le document corrigé du diocèse de Whitehorse : on doit aimer, respecter, accueillir les homosexuels, on ne fait aucune allusion à un quelconque péché, à une quelconque déviation. Qui suis-je pour juger…
Quant à moi, borné et buté comme un paysan breton, j’en reste au Catéchisme de l’Eglise catholique.