« L’Eglise en Pologne, étant l’une des plus grandes Eglises en Europe, se sent dans l’obligation de prendre parole dans le débat sur les questions urgentes et importantes concernant le mariage et la famille catholiques. »
Ainsi commence la présentation d’une « Lettre à l’assemblée générale du synode des évêques sur la famille », élaborée par un Forum « Entre les synodes », réuni sous l’égide de la faculté de philosophie chrétienne de l’université Stefan Wyszinski, qui est l’université d’Etat de Varsovie (mais les facultés de théologie, de droit canonique et de philosophie chrétienne dépendent de l’archevêque de Varsovie).
Comme « ce devoir repose aussi sur le laïcat », le Forum était essentiellement composé de laïcs, et les prêtres participants sont en fait tous là comme professeurs d’université. Il en est un dont le nom attire l’attention : Franciszek Longchamps de Bérier, professeur de droit romain à l’université de Cracovie. Je découvre que les Longchamps de Bérier étaient des protestants français qui s’étaient réfugiés en Pologne après la révocation de l’édit de Nantes, et sont devenus une véritable dynastie de grands juristes polonais… catholiques.
Le texte élaboré par ce Forum est publié en six langues, dont le français. Ce qui montre une claire volonté de diffusion mondiale. Or c’est un texte autrement plus intéressant que les pauvres « lineamenta » du synode, reprenant simplement les tristes conclusions du synode précédent.
Quelques très brefs extraits :
Nous espérons que le synode va approfondir la théologie du mariage et de la famille.
Le silence de l’Eglise sur la redéfinition de la conception de la famille, qui a lieu aujourd’hui, est souvent perçu comme l’abandon des brebis par le berger.
Le peuple de Dieu attend avec confiance que les Pères synodaux effectuent une analyse approfondie des idéologies et des mécanismes institutionnels qui menacent la famille. Nous espérons que le Synode qui s’approche va indiquer et appeler de leur propre nom les idées, les institutions et les mécanismes qui mènent à ce que le pape François appelle la « colonisation idéologique » du monde contemporain.
La pastorale exige un enseignement doctrinal et moral lisible.
il est indispensable que l’Eglise lance un appel aux autorités, au monde politique et aux institutions internationales pour que, dans les écoles appartenant au système de l’éducation publique, soit respecté le droit des parents à élever leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses et morales.
L’affaiblissement du rôle des parents est accompagné par la croissance de l’importance des organisations qui traitent l’école comme instrument d’athéisation planifiée et de sexualisation des tous petits.
Il semble indispensable de souligner très clairement que l’éducation sexuelle n’est neutre ni du point de vue de convictions, ni du point de vue de religion.
La foi s’exprime toujours par la civilisation, c’est pourquoi l’Eglise ne peut pas renoncer à bâtir une civilisation chrétienne. Les chrétiens doivent la créer et, celle qui existe déjà, la transformer de sorte à ce qu’elle soit capable de présenter la vérité révélée sur Dieu et la famille. Cultiver la civilisation chrétienne est une forme de coopération avec Dieu dans l’oeuvre du salut.
Le texte intégral français ici, le document pdf en six langues ici.