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Le pape devant le Congrès

Vu par la gauche laïque :

Lors de son discours devant le Congrès (une première pour un pape), il n’a jamais fait directement allusion à l’avortement. Il a défendu la "famille" mais n’en a pas donné de définition spécifique, qu’il s’agisse de préférences sexuelles ou d’égalité des sexes. Il n’a pas parlé d’attaque envers les traditions catholiques, ni même la culture judéo-chrétienne.

Ce serait ringard.

Au lieu de cela, il a prononcé une homélie laïque de 45 minutes sur la nécessité, pour les législateurs américains, de respecter la morale collective inspirée de l’évangile social catholique. En termes de politique américaine, cet homme vêtu d’une simple robe blanche aurait tout aussi bien pu être le leader de l’aile progressiste du Parti démocrate. (...)

Howard Fineman, Huffington Post

Vu par la droite religieuse :

Dans son discours historique devant le Congrès américain, François s’est concentré sur l’immigration, la dignité humaine, la pauvreté et l’environnement. Prenant la parole devant des sénateurs qui allaient voter sur la suppression des fonds fédéraux au Planning familial, à aucun moment il n’a mentionné nommément l’avortement.

Il a parlé au Congrès de « l’argent qui est trempé dans du sang, souvent du sang innocent », mais il parlait seulement du commerce des armes.

Suscitant une joie palpable chez les conservateurs, le pape a parlé de la dignité humaine, même de « protéger et de défendre la vie humaine à chaque étape de son développement ».

Mais après que les premiers applaudissements se sont tus, le pape n’a pas fait explicitement référence à l’avortement, et au lieu de cela s’est lancé immédiatement dans sa campagne contre la peine de mort. (…) Même le New York Times a noté l’inattendu changement de direction, décrivant comment, « au lieu de continuer en parlant de la nécessité de mettre fin à l’avortement, il a pivoté vers la peine de mort ». (…)

Le pape a frappé fort aussi sur les questions qui ont la faveur des Démocrates, comme permettre l’immigration et accueillir les réfugiés, faire face à la pauvreté et protéger l’environnement contre « la détérioration causée par l’activité humaine ».

Beaucoup de militants pro-vie sont opposés à la peine de mort, et sont d’ardents défenseurs des pauvres, des immigrés et de l’environnement – tout en ayant leur point de vue sur la façon de traiter politiquement ces questions.

Mais le discours, finalement, est une immense victoire pour les Démocrates et les soi-disant catholiques de justice sociale qui continuent de se dire pro-vie malgré leur soutien à l’avortement en mettant en avant leur opposition à la peine de mort et ces autres questions. (...)

John Henry Westen, Life Site

Commentaires

  • "Il n’a pas annoncé sa candidature.
    (D’ailleurs, le poste qu’il vise n’existe pas vraiment.)
    Mais du haut de ses 78 ans, Jorge Mario Bergoglio -le pape François-, jésuite argentin à la voix douce, a montré jeudi qu’il était bien candidat à la présidence de la planète en s’adressant, avec finesse, méthode et toute l’élégance d’un homme de scène, au Congrès américain, lors d’une cérémonie laïque en grande pompe donnée dans une enceinte qui ne manque pas de rappeler la Rome antique."

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/25/pape-francois-president_n_8193916.html?utm_hp_ref=france

    PS Nous savons à qui nous avons affaire !

  • Bonjour,

    C'est ici :

    http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/september/documents/papa-francesco_20150924_usa-us-congress.html

    Ce discours du Pape François n'est pas dépourvu de qualités, et je le trouve à la fois "diplomatique" et "pédagogique", mais certains remarques, qui devraient pouvoir être synonymes de reproches, y ont un caractère presque subliminal.

    On rappellera ici que la véritable classe dirigeante, notamment financière, américaine, qui ne se réduit certes pas à sa classe politique washingtonienne, mais qui, au contraire, la surplombe, est partie en guerre, culturelle et matérielle, morale et sociale, contre la population américaine, au moins depuis le début des années 1990, même si cela n'a commencé à se voir davantage qu'à partir du début des années 2000.

    Le Pape François ne s'adresse pas aux bonnes personnes : c'est à New York, c'est à Wall Street, qu'il faut dire d'arrêter de mépriser, de mutiler, l'économie et la société américaines, voire les économies et les sociétés du monde entier, les parlementaires américains étant bien plus des partenaires que des adversaires de ce mépris et de cette mutilation.

    Qui dirige ou possède les industries de l'armement, de la finance, du pétrole, de l'alimentation, de la pharmacie, de l'audio-visuel, de l'informatique, de l'internet, dispose du vrai pouvoir.

    C'est à ces dirigeants et à ces possédants qu'il faut dire d'arrêter de multiplier les logiques falsificatrices et les logiques inégalitaires qui ne profitent qu'à eux et nuisent à presque tous les autres.

    Pour aller vite, Je ne m'en prends pas ici à l'économie de marché, mais au capitalisme financiarisé mondialisateur, ce qui n'est pas tout à fait la même chose, celui-ci pouvant même finir par détruire des pans entiers de celle-là.

    Bonne journée.

    A Z

  • il faut progresser vers l’objectif ultime d’accorder à tous les peuples, sans exception, une participation et une incidence réelle et équitable dans les décisions…

    Les Organismes Financiers Internationaux doivent veiller au développement durable des pays, et à ce qu’ils ne soient pas soumis, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui, loin de promouvoir le progrès, assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance…

    Donner à chacun ce qui lui revient, en suivant la définition classique de la justice, signifie qu’aucun individu ou groupe humain ne peut se considérer tout-puissant, autorisé à passer par-dessus la dignité et les droits des autres personnes physiques…

    Il existe un vrai droit de l’environnement… car l’environnement comporte des limites éthiques que l’action humaine doit reconnaître et respecter…

    Nous les chrétiens, avec les autres religions monothéistes, nous croyons que l’Univers provient d’une décision d’amour du Créateur, qui permet à l’homme de se servir, avec respect, de la création pour le bien de ses semblables et pour la gloire du Créateur…

    le droit à l’éducation, droit qui est assuré en premier lieu par le respect et le renforcement du droit primordial de la famille à éduquer, et le droit des Eglises comme des regroupements sociaux à soutenir et à collaborer avec les familles dans la formation de leurs filles et de leurs fils…

    Les gouvernants doivent faire tout leur possible afin que tous puissent avoir les conditions matérielles et spirituelles minimum pour exercer leur dignité, comme pour fonder et entretenir une famille qui est la cellule de base de tout développement social. Ce minimum absolu a, sur le plan matériel, trois noms : toit, travail et terre ; et un nom sur le plan spirituel : la liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l’éducation et les autres droits civiques

    Le gaspillage des ressources de la Création commence là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous, mais ne voyons plus que nous-mêmes.

    C’est pourquoi, la défense de l’environnement et la lutte contre l’exclusion exigent la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme, et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions…

    Sans la reconnaissance de certaines limites éthiques naturelles à ne pas franchir, l’idéal de paix et de progrès social court le risque de se transformer en paroles vides qui servent d’excuse à tous les abus et à toutes les corruptions, ou pour promouvoir une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples…

    Je ne peux m’empêcher de réitérer mes appels incessants concernant la douloureuse situation de tout le Moyen Orient, du nord de l’Afrique et d’autres pays africains, où les chrétiens, avec d’autres groupes culturels ou ethniques, y compris avec les membres de la religion majoritaire qui ne veulent pas se laisser gagner par la haine et la folie, ont été forcés à être témoins de la destruction de leurs lieux de culte, de leur patrimoine culturel et religieux, de leurs maisons comme de leurs propriétés, et ont été mis devant l’alternative de fuir ou bien de payer de leur propre vie, ou encore par l’esclavage, leur adhésion au bien et à la paix…

    La maison commune de tous les hommes doit continuer de s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect de la sacralité de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme ; des pauvres, des personnes âgées, des enfants, des malades, des enfants à naître, des chômeurs, des abandonnés, de ceux qui sont jugés bons à exclure, parce qu’on ne les perçoit plus que comme des chiffres de l’une ou l’autre statistique…

    Cette compréhension et ce respect exigent un niveau supérieur de sagesse, qui accepte la transcendance, renonce à la construction d’une élite toute puissante, et comprenne que le sens plénier de la vie individuelle et collective se révèle dans le service dévoué des autres et dans la prudente et respectueuse utilisation de la création, pour le bien commun…

    La louable construction juridique internationale de l’Organisation des Nations Unies peut être le gage d’un avenir sûr et heureux pour les futures générations. Elle le sera si les représentants des Etats sauront laisser de côté des intérêts sectoriels et idéologiques, et chercher sincèrement le service du bien commun…La bénédiction du Très-Haut, la paix et la prospérité à vous tous et à vos peuples.

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