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Benoît XVI - Page 61

  • Eglise, peuple de Dieu, Corps du Christ

    Extrait du discours de Benoît XVI à la rencontre ecclésiale du diocèse de Rome, le 26 mai.

    L'Église est une communion, une communion de personnes qui, par l'action de l'Esprit Saint, forment le Peuple de Dieu, qui est en même temps le Corps du Christ.

    Le concept « peuple de Dieu » est né et s'est développé dans l'Ancien Testament : pour entrer dans la réalité de l'histoire humaine, Dieu a élu un peuple déterminé, le peuple d'Israël, afin qu'il soit son peuple. L'intention de ce choix particulier est d'arriver, à partir de peu, à beaucoup, et de beaucoup à tous. En d'autres termes, l'intention de l'élection particulière est l'universalité. Par l'intermédiaire de ce peuple, Dieu entre réellement de manière concrète dans l'histoire. Et cette ouverture à l'universalité s'est réalisée dans la Croix et dans la Résurrection du Christ. Dans la croix, le Christ, comme le dit Saint Paul, a abattu le mur de séparation. En nous donnant son Corps, Il nous réunit dans son Corps pour faire de nous une seule chose. Dans la communion du « Corps du Christ » nous devenons tous un seul peuple, le Peuple de Dieu, où - pour citer à nouveau Saint Paul - tous sont une seule chose et il n'y a plus de distinction, de différence, entre grecs et juifs, circoncis et incirconcis, barbares, scythes, esclaves, juifs, mais le Christ est tout dans tous. Il a abattu le mur de la distinction de peuples, de races, de cultures : tous nous sommes unis dans le Christ. Ainsi nous voyons que les deux concepts - « le peuple de Dieu » et le « Corps de Christ » - se complètent et forment ensemble le concept néotestamentaire d'Église. Et pendant que « le peuple de Dieu » exprime la continuité de l'histoire de l'Église, « le Corps du Christ » exprime l'universalité inaugurée dans la croix et dans la Résurrection du Seigneur. Pour nous chrétiens, donc, « le Corps du Christ » n'est pas seulement une image, mais un vrai concept, parce que le Christ nous fait le don de son Corps réel, pas seulement d'une image. Ressuscité, le Christ nous unit tous dans le Sacrement pour faire de nous un unique corps. Donc les concepts « peuple de Dieu » et « Corps du Christ » se complètent : dans le Christ nous devenons réellement Peuple de Dieu.

  • La pauvreté et le travail

    Extraits de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur saint Théodore Studite.

    Par rapport aux séculiers, l'engagement à la pauvreté, à la chasteté et à l'obéissance est caractéristique des moines. S'adressant à ces derniers, Théodore parle de façon concrète, parfois presque pittoresque, de la pauvreté, mais celle-ci, dans la suite du Christ, est depuis le début un élément essentiel du monachisme et indique également un chemin pour nous tous. Le renoncement à la possession des choses matérielles, l'attitude de liberté vis-à-vis de celle-ci, ainsi que la sobriété et la simplicité valent de façon radicale uniquement pour les moines, mais l'esprit de ce renoncement est le même pour tous. En effet, nous ne devons pas dépendre de la propriété matérielle, nous devons au contraire apprendre le renoncement, la simplicité, l'austérité et la sobriété. Ce n'est qu'ainsi que peut croître une société solidaire et que peut être surmonté le grand problème de la pauvreté de ce monde. Donc, dans ce sens, le signe radical des moines pauvres indique en substance également une voie pour nous tous. (...)

    Théodore ne craint pas de parler du travail comme du « sacrifice du moine », de sa « liturgie », et même d'une sorte de Messe à travers laquelle la vie monastique devient angélique. C'est précisément ainsi que le monde du travail doit être humanisé et que l'homme à travers le travail devient davantage lui-même, plus proche de Dieu. Une conséquence de cette vision singulière mérite d'être rappelée : précisément parce qu'étant le fruit d'une forme de « liturgie », les richesses tirées du travail commun ne doivent pas servir au confort des moines, mais être destinées à l'assistance des pauvres. Ici, nous pouvons tous saisir la nécessité que le fruit du travail soit un bien pour tous.

  • Le sens de l’Ascension

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI, lors de la messe de la solennité de l'Ascension, dimanche dernier au Mont Cassin.

    Qu'est-ce que la Bible et la liturgie désirent nous dire en disant qu'"ils le [Jésus] virent s'élever"? On comprend le sens de cette expression non à partir d'un texte unique, ni même d'un unique livre du Nouveau Testament, mais dans l'écoute attentive de toute l'Ecriture Sainte. L'utilisation du verbe "élever" est en effet d'origine vétérotestamentaire, et il se réfère à l'instauration de la royauté. L'Ascension du Christ signifie donc, en premier lieu, l'établissement du Fils de l'homme crucifié et ressuscité dans la royauté de Dieu sur le monde.

    Il existe cependant un sens plus profond, qui n'est pas immédiatement perceptible. Dans la page des Actes des apôtres, il est tout d'abord dit que Jésus fut "élevé", et il est ensuite ajouté qu'"il a été assunto*". L'événement est décrit non pas comme un voyage vers le haut, mais plutôt comme une action de la puissance de Dieu, qui introduit Jésus dans l'espace de la proximité divine. La présence de la nuée qui le fit "disparaître à leurs yeux", rappelle une très ancienne image de la théologie vétérotestamenaire, et inscrit le récit de l'ascension dans l'histoire de Dieu avec Israël, de la nuée du Sinaï et au-dessus de la tente de l'alliance du désert, jusqu'à la nuée lumineuse sur le Mont de la Transfiguration. Présenter le Seigneur enveloppé dans la nuée évoque en définitive le même mystère exprimé par le symbolisme de "s'asseoir à la droite de Dieu". Dans le Christ élevé au ciel, l'être humain est entré de manière inouïe et nouvelle dans l'intimité de Dieu; l'homme trouve désormais pour toujours place en Dieu. Le "ciel", ce mot ciel, n'indique pas un lieu au-dessus des étoiles, mais quelque chose de beaucoup plus fort et sublime: il indique le Christ lui-même, la Personne divine qui accueille pleinement et pour toujours l'humanité, Celui en qui Dieu et l'homme sont pour toujours inséparablement unis. L'être de l'homme en Dieu, tel est le ciel. Et nous nous approchons du ciel, ou mieux nous entrons au ciel, dans la mesure ou nous nous approchons de Jésus et entrons en communion avec Lui. Aujourd'hui, la solennité de l'Ascension nous invite donc à une communion profonde avec Jésus mort et ressuscité, présent de manière invisible dans la vie de chacun de nous.

    * assunto
    Le site Eucharistie miséricordieuse, qui donne la traduction française de ce texte sublime, traduit assunto par assumé. C'est une mauvaise traduction, mais il se trouve que le mot est littéralement intraduisible. En italien, assunto traduit parfaitement le latin assumptus, qui traduit le grec analemphtheis. Ce mot veut dire « pris en haut
    », « pris en enlevant », il désigne celui qui bénéficie d'une « assomption ». En italien l'Assomption se dit Assunta.

  • Benoît XVI aux futurs diplomates

    Benoît XVI a reçu samedi dernier les élèves de l'Académie pontificale ecclésiastique. Le service dans les nonciatures apostoliques, a-t-il dit à ces jeunes prêtres, « peut être considéré, d'une certaine façon, comme une vocation sacerdotale spécifique, un ministère pastoral qui comporte une insertion particulière dans le monde et ses problématiques bien souvent complexes à caractère social et politique ».

    « Le dialogue avec la modernité et le contact avec les personnes et les institutions qu'elles représentent exigent une structure intérieure robuste et une solidité spirituelle en mesure de sauvegarder et, même plus, de souligner toujours davantage votre identité chrétienne et sacerdotale » pour éviter « les effets négatifs de la mentalité mondaine et de vous laisser attirer ou contaminer par des raisonnements trop terre à terre ».

    « Le Seigneur nous veut saints, c'est-à-dire tous "siens", et non préoccupés par la construction d'une carrière humainement intéressante ou confortable à la recherche d'éloge ou de succès auprès des gens, mais entièrement dévoués au bien des âmes, disposés à accomplir jusqu'au bout notre devoir avec la conscience d'être des "serviteurs inutiles", heureux de pouvoir offrir notre pauvre contribution à la diffusion de l'Evangile. »

    L'année sacerdotale qui commence le 19 juin sera « l'occasion pour renouveler et renforcer votre réponse généreuse à l'appel du Seigneur, pour intensifier votre relation avec lui. Profitez le plus possible de cette opportunité pour être des prêtres selon le cœur du Christ, comme saint Jean-Marie Vianney, le saint curé d'Ars dont nous nous apprêtons à célébrer le 150 anniversaire de sa mort ».

  • Benoît XVI et la Chine

    A la fin de son allocution avant le Regina Cæli :

    Aujourd'hui, 24 mai, mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie, secours des chrétiens, - qui est vénérée avec une grande dévotion dans le sanctuaire de Sheshan à Shanghai -, nous célébrons la Journée de prière pour l'Eglise en Chine. Ma pensée va à tout le peuple chinois. Je salue en particulier avec une grande affection les catholiques de Chine et je les exhorte à renouveler aujourd'hui leur communion de foi dans le Christ et de fidélité au Successeur de Pierre. Que notre prière commune obtienne une effusion des dons de l'Esprit-Saint, afin que l'unité entre tous les chrétiens, la catholicité et l'universalité de l'Eglise soient toujours plus profondes et visibles.

    La Journée de prière pour l'Eglise en Chine a été instituée par Benoît XVI dans la Lettre qu'il avait adressée, le 27 mai 2007, aux catholiques de la République Populaire de Chine. Cette année, le Saint-Siège a aussi profité du deuxième anniversaire de la publication de cette Lettre pour offrir à l'Eglise de Chine un Compendium : un document publié en chinois (caractères simplifiés et traditionnels) et en anglais qui reprend le contenu de la Lettre sous forme de questions-réponses afin de la rendre plus accessible.

  • Benoît (XVI)

    Allocution de Benoît XVI avant le Regina Cæli au Mont Cassin.

    Chaque fois que nous célébrons la Sainte Messe, nous sentons retentir dans le cœur les paroles que Jésus, lors de la Dernière Cène, confia aux disciples comme un don précieux : Je vous laisse ma paix, c'est ma paix que je vous donne (Jn 14,27). Combien la communauté chrétienne et l'humanité tout entière a besoin de savourer pleinement la richesse et la puissance de la paix du Christ ! Saint Benoît en a été un grand témoin, parce qu'il l'a accueillie dans son existence et l'a fait fructifier en œuvres d'authentique renouvellement culturel et spirituel. C'est justement pour cela qu'à l'entrée de l'Abbaye du Mont Cassin et de tout autre monastère bénédictin, est placé comme devise le mot PAX : la communauté monastique est en effet appelée à vivre selon cette paix, qui est le don pascal par excellence. Comme vous le savez, lors de mon récent voyage en Terre Sainte, je me suis fait pèlerin de paix, et aujourd'hui - sur cette terre marquée par le charisme bénédictin - l'occasion m'est donnée de souligner encore une fois que la paix est en premier lieu un don de Dieu, et que sa force réside donc dans la prière.

    Mais c'est un don confié à l'engagement de l'homme. L'énergie nécessaire pour le réaliser peut aussi s'atteindre par la prière. Il est donc fondamental de cultiver une vie authentique de prière pour assurer le progrès social dans la paix. Encore une fois, l'histoire du monachisme nous enseigne qu'une grande croissance de civilisation se prépare dans l'écoute quotidienne de la Parole de Dieu, qui pousse les croyants à un effort personnel et communautaire de lutte contre toute forme d'égoïsme et d'injustice. Ce n'est qu'en apprenant, avec la grâce de Dieu, à combattre et à vaincre le mal à l'intérieur de soi et dans les relations avec les autres, que l'on devient des constructeurs authentiques de paix et de progrès civil. Que la Vierge Marie, Reine de la Paix, aide tous les chrétiens, dans les différentes vocations et situations de la vie, à être des témoins de la paix que le Christ nous a donnée et nous a laissée comme mission importante à réaliser partout.

    Extraits de l'homélie de Benoît XVI aux vêpres à la basilique de l'Abbaye du Mont Cassin

    Oui, Benoît fut un exemple lumineux de sainteté et indiqua aux moines le Christ comme unique grand idéal ; il fut un maître de civilisation qui, proposant une vision équilibrée et adéquate des exigences divines et des finalités ultimes de l'homme, eut aussi toujours à l'esprit les nécessités et les raisons du cœur, pour enseigner et susciter une fraternité authentique et constante, pour que dans l'ensemble des rapports sociaux, on ne perde pas de vue une unité d'esprit capable de construire et d'alimenter toujours la paix.

    Ce n'est pas un hasard si le mot Pax accueille les pèlerins et les visiteurs aux portes de cette abbaye, reconstruite après l'effroyable désastre du deuxième conflit mondial. Elle s'élève comme un avertissement silencieux à rejeter toute forme de violence pour construire la paix : dans les familles, dans les communautés, entre les peuples et dans l'humanité tout entière.

    Grâce à l'activité des monastères, articulée dans le triple engagement quotidien de la prière, de l'étude et du travail, des peuples entiers du continent ont connu une délivrance authentique et un développement moral, spirituel et culturel bénéfique, s'éduquant au sens de la continuité avec le passé, à l'action concrète pour le bien commun, à l'ouverture vers Dieu et à la dimension transcendante.

    Prions pour que l'Europe sache toujours valoriser ce patrimoine de principes et d'idéaux chrétiens qui constitue une immense richesse culturelle et spirituelle.

  • Terre Sainte

    Extrait de l'allocution de Benoît XVI lors du Regina Cæli d'hier :

    La Terre Sainte, symbole de l'amour de Dieu pour son peuple et pour toute l'humanité, est aussi le symbole de la liberté et de la paix que Dieu veut pour tous ses enfants. En effet, cependant, l'histoire d'hier et d'aujourd'hui montre que justement cette Terre est devenue aussi le symbole du contraire, c'est-à-dire de divisions et de conflits interminables entre frères. Comment cela est-il possible ? Il est juste que cette question interpelle notre cœur, bien que nous savons qu'un mystérieux dessein de Dieu concerne cette Terre, où - comme l'écrit saint Jean - Il « a envoyé son Fils comme victime d'expiation pour nos péchés ». La Terre Sainte a été appelée « cinquième Évangile », parce qu'ici nous pouvons voir, même toucher la réalité de l'histoire que Dieu a réalisé avec les hommes. En commençant avec les lieux de la vie d'Abraham jusqu'aux lieux de la vie de Jésus, depuis l'incarnation jusqu'au tombeau vide, signe de sa résurrection. Oui, Dieu est entré dans cette terre, a agi avec nous dans ce monde. Mais ici, nous pouvons dire encore davantage : la Terre Sainte, pour son histoire, peut être considérée comme un microcosme qui résume le chemin fatigant de Dieu avec l'humanité. Un chemin qui implique aussi avec le péché, la Croix. Mais avec l'abondance de l'amour divin et toujours aussi la joie de l'Esprit Saint, la Résurrection est déjà commencée et c'est un chemin entre les vallées de notre souffrance vers le Royaume de Dieu. Royaume qui n'est pas de ce monde, mais vit dans ce monde et doit le pénétrer avec sa force de justice et de paix.

  • Benoît XVI, saint Paul et l’olivier. Hum…

    Le pape Benoît XVI dans son discours d'adieu à Shimon Peres :

    L'olivier, comme vous le savez, est une image utilisée par saint Paul pour décrire les très étroites relations entre les chrétiens et les juifs. Paul décrit dans sa lettre aux Romains comment l'Église des gentils est comme un rameau d'olivier sauvage greffé sur l'olivier cultivé qui est le Peuple de l'Alliance. Nous sommes nourris aux mêmes racines spirituelles. Nous nous sommes rejoints comme des frères, des frères qui, à un moment de notre histoire, ont eu une relation tendue, mais qui sont maintenant fermement engagés à bâtir les ponts d'une amitié durable. (...)

    Cet épouvantable chapitre de l'histoire [la Shoah] ne doit jamais être oublié ou nié. Au contraire, ces sombres souvenirs devraient renforcer notre détermination à nous rapprocher toujours plus les uns des autres comme des branches du même olivier, nourries des mêmes racines et unis dans un amour fraternel.

    Saint Paul, épître aux Romains, chapitre 11 :

    Si quelques-unes des branches ont été brisées, et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été enté parmi elles, et mis en participation avec la racine et la sève de l'olivier, ne te glorifie pas aux dépens des branches. Si tu te glorifies, sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que la racine te porte. Mais, diras-tu, les branches ont été brisées, afin que je fusse enté. Bien, c'est à cause de leur incrédulité qu'elles ont été brisées; et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'enorgueillis pas, mais crains. Car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, Il ne t'épargnera peut-être pas non plus. Vois donc la bonté et la sévérité de Dieu: Sa sévérité envers ceux qui sont tombés; envers toi la bonté de Dieu, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement tu seras retranché, toi aussi. Eux de même, s'ils ne persistent pas dans l'incrédulité, ils seront entés; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. En effet, si tu as été coupé sur un olivier sauvage de sa nature, et enté, contre ta nature, sur l'olivier franc, à combien plus forte raison ceux qui sont les branches naturelles seront-ils entés sur leur propre olivier?

  • Ce qui est arrivé ici à Nazareth

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI lors des vêpres à la basilique supérieure de l'Annonciation de Nazareth.

    Ce qui est arrivé ici à Nazareth, loin des yeux du monde, est un acte singulier de Dieu, une intervention puissante dans le cours de l'histoire, par laquelle un enfant a été conçu pour apporter le salut au monde entier. La merveille de l'Incarnation en cesse pas de nous mettre au défi et de nous inviter à ouvrir notre esprit aux possibilités sans limites de la puissance transformante de Dieu, de son amour pour nous, de son désir d'union avec nous. Ici, le Fils éternel et bien-aimé est devenu homme et pour nous, ses frères et ses sœurs, il est devenu possible d'avoir part à sa filiation divine. Ce mouvement d'amour qui s'abaisse et s'anéantit a rendu possible le mouvement d'exaltation par lequel nous sommes élevés au point de partager la vie de Dieu lui-même.

    L'Esprit qui « est venu sur Marie », est le même Esprit qui planait sur les eaux à l'aube de la Création. Cela nous rappelle que l'Incarnation est un acte de nouvelle création. Quand notre Seigneur Jésus-Christ a été conçu dans le sein virginal de Marie, Dieu s'est uni à notre humanité créée, entrant alors dans une nouvelle relation permanente avec nous et inaugurant une nouvelle Création. Le récit de l'Annonciation nous montre l'extrême délicatesse de Dieu. Il ne s'impose pas, il ne fait simplement que prédéterminer le rôle que Marie va jouer dans son plan de salut, il sollicite d'abord son consentement. Dans l'acte premier de la Création, il ne pouvait évidemment pas y avoir place pour un consentement de ses créatures, mais pour cette nouvelle Création, c'est ce qu'il fait. Marie représente toute l'humanité. Elle parle en notre nom à tous lorsqu'elle répond à l'invitation de l'ange. Saint Bernard décrit comment toute la cour céleste était suspendue, dans l'attente de son consentement qui devait consommer l'union nuptiale entre Dieu et l'humanité. L'attention de tous les chœurs d'anges était rivée sur ce lieu, où un dialogue s'établit à partir duquel s'écrivit un chapitre nouveau et définitif, de l'histoire du monde. Et Marie dit : « Qu'il m'advienne selon ta parole ! ». Et le Verbe de Dieu se fit chair.

    Quand nous réfléchissons sur ce mystère joyeux, cela nous met dans l'espérance, dans l'espérance certaine que Dieu continue à nous rejoindre dans notre histoire, qu'il continue d'agir avec une puissance créatrice afin d'atteindre des buts qui, à vues humaines, semblent impossibles. Nous sommes mis au défi de nous ouvrir à l'action transformante de l'Esprit Créateur qui fait de nous des êtres nouveaux, qui nous fait un avec lui, et nous remplit de sa vie. Et nous sommes invités, avec une exquise courtoisie, à donner notre consentement à sa venue en nous, à accueillir le Verbe de Dieu dans nos cœurs, pour que nous soyons rendus capables de répondre à son amour et de nous ouvrir à l'amour les uns envers les autres.

  • Le pape à Nazareth

    « Cette étape de mon pèlerinage, j'en suis sûr, va faire converger l'attention de toute l'Église vers cette ville de Nazareth. Chacun de nous, comme le Pape Paul VI l'avait dit ici, a besoin de revenir à Nazareth, de contempler d'un regard toujours nouveau le silence et l'amour de la Sainte Famille, modèle de toute famille chrétienne. Ici, devant l'exemple de Marie, Joseph et Jésus, nous sommes conduits à apprécier toujours plus pleinement le caractère sacré de la famille, qui, selon le plan de Dieu, est fondée sur la fidélité tout au long de la vie d'un homme et d'une femme consacrés dans l'alliance du mariage et ouverts au don, par Dieu, d'une vie nouvelle. Les hommes et les femmes de notre temps ont un tel besoin de se réapproprier cette vérité fondamentale, qui est à la base de la société ! Et combien est important le témoignage de couples mariés pour la formation de consciences saines et l'édification d'une civilisation de l'amour ! »

    L'homélie