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Benoît XVI - Page 63

  • Le prêtre, le monde, la prière

    Deux extraits de la magnifique homélie de Benoît XVI lors des ordinations de dimanche dernier :

    Il faut ici faire attention à une réalité de fait: ce «monde», toujours dans le sens évangélique, menace également l'Eglise, en contaminant ses membres et les ministres ordonnés eux-mêmes. Le «monde» est une mentalité, une manière de penser et de vivre qui peut aussi polluer l'Eglise, et qui de fait la pollue, et qui demande donc une vigilance et une purification permanentes. Tant que Dieu ne se sera pas pleinement manifesté, ses fils aussi ne sont pas encore pleinement «semblables à Lui» (1 Jn 3, 2). Nous sommes « dans » le monde, et nous risquons  d'être également « du » monde. Et de fait, nous le sommes parfois. C'est pourquoi Jésus à la fin n'a pas prié pour le monde, mais pour ses disciples, pour que le Père les protège du malin et qu'ils soient libres et différents du monde, bien que vivant dans le monde (cf. 17, 9.15). A ce moment, au terme de la Dernière Cène, Jésus a élevé au Père la prière de consécration pour les apôtres et pour tous les prêtres de chaque époque, lorsqu'il a dit : « Consacre-les par la vérité » (Jn 17, 17). Et il a ajouté : « Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité » (Jn 17, 19).

    (...)

    Toutes ces formes de prière qui ont leur centre dans l'Eucharistie, ont pour effet que dans la journée du prêtre, et dans toute sa vie, se réalise la parole de Jésus : « Moi je suis le bon pasteur; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le père me connaît, et que je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10, 14-15). En effet, ce « connaître » et « être connus » en Christ et, à travers Lui, dans la Très Sainte Trinité, n'est autre que la réalité la plus vraie et la plus profonde de la prière. Le prêtre qui prie beaucoup, et qui prie bien, est progressivement exproprié de lui-même et toujours plus uni à Jésus Bon Pasteur et Serviteur de ses frères. Conformément à Lui, le prêtre «donne la vie» lui aussi pour les brebis qui lui sont confiées. Personne ne la lui ôte: il l'offre lui-même, en union avec le Christ Seigneur, qui a le pouvoir de donner sa vie et le pouvoir  de la reprendre non seulement pour lui, mais également pour ses amis, liés à Lui par le sacrement de l'ordre. Ainsi, la vie même du Christ, Agneau et Pasteur, est transmise à tout le troupeau, à travers les ministères consacrés.

  • Le pape critique musical

    Nouvelle critique musicale de Benoît XVI, de haute volée, en commentaire du concert qui lui a été offert par le président de la République italienne à l'occasion du quatrième anniversaire de son Pontificat.

    J'ai trouvé le choix des compositions très adapté au temps liturgique que nous vivons : le temps de Pâques. La Symphonie n°95 de Haydn - que nous avons écoutée en premier - semble contenir en elle un itinéraire que nous pourrions qualifier de « pascal ». Elle commence en effet dans la tonalité de do mineur, et à travers un parcours toujours parfaitement équilibré, mais non exempt d'un caractère dramatique, se termine en do majeur. Cela fait penser à l'itinéraire de l'âme - représentée particulièrement par le violoncelle - vers la paix et la sérénité. Tout de suite après, la Symphonie n°35 de Mozart est presque parvenue à amplifier et couronner l'affirmation de la vie sur la mort, de la joie sur la mélancolie. En effet, le sens de la fête domine incontestablement en elle. La progression est très dynamique, et dans le final, irrésistible même - et ici nos instrumentistes virtuoses nous ont fait sentir combien la force peut s'harmoniser avec la grâce. C'est ce qui se produit au plus haut degré - si on me permet ce rapprochement - dans l'amour de Dieu, dans lequel puissance et grâce coïncident.

    Après quoi les voix humaines - le chœur - entrent pour ainsi dire en scène , comme pour donner une voix à ce que la musique avait déjà voulu exprimer. Et ce n'est pas un hasard si le premier mot est « Magnificat ». Sortie du cœur de Marie - objet de prédilection de Dieu pour son humilité -, ce mot est devenu le chant quotidien de l'Église, précisément en cette heure des vêpres, un moment qui invite à la méditation sur le sens de la vie et de l'histoire. Le Magnificat préfigure clairement la Résurrection, c'est-à-dire la victoire du Christ :  Dieu a réalisé en Lui ses promesses, et sa miséricorde s'est révélée dans toute sa puissance paradoxale. Jusque là : la « parole ».

    Et la musique de Vivaldi ? Avant tout il convient de noter que les airs chantés par les solistes ont été composés expressément pour quelques chanteuses parmi ses élèves à l'Hôpital vénitien de la Pitié : cinq orphelines douées d'extraordinaires qualités vocales. Comment ne pas penser à l'humilité de la jeune Marie, dont Dieu tira de « grandes choses » ? Ainsi, ces cinq « solo » représentent presque la voix de la Vierge, tandis que les parties chorales expriment l'Eglise-Communauté. Toutes les deux, Marie et l'Église, sont unies dans l'unique cantique de louange au « Saint », au Dieu qui, avec la puissance de l'amour, réalise dans l'histoire son dessein de justice. Enfin, le Chœur a donné sa voix à ce sublime chef-d'œuvre qu'est l'Ave verum Corpus de Mozart. Ici, la méditation cède le pas à la contemplation : le regard de l'âme se pose sur le Très saint Sacrement, pour y reconnaître le Corpus Domini, ce Corps qui a vraiment été immolé sur la croix et dont a jailli la source du salut universel. Mozart composa ce motet peu avant sa mort, et en lui, on peut dire que la musique devient vraiment prière, abandon du cœur à Dieu, avec un sens profond de paix.

  • Le pape et les chrétiens de Terre Sainte

    Avant le Regina Caeli, hier le pape a évoqué son voyage en Terre Sainte :

    Sur les pas de mes vénérés prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, je me ferai pèlerin aux principaux lieux saints de notre foi.

    Par cette visite, je me propose de confirmer et d'encourager les chrétiens de Terre Sainte, qui doivent affronter quotidiennement de nombreuses difficultés. En tant que Successeur de l'apôtre Pierre, je leur ferai sentir la proximité et le soutien de tout le corps de l'Eglise.

    Je me ferai en outre pèlerin de paix, au nom du Dieu unique qui est le Père de tous. Je témoignerai de l'engagement de l'Eglise catholique en faveur de ceux qui s'efforcent de pratiquer le dialogue et la réconciliation, pour arriver à une paix stable et durable dans la justice et dans le respect réciproque.

    Enfin, ce voyage ne pourra pas ne pas avoir une importance œcuménique et interreligieuse notable. De ce point de vue, Jérusalem est la cité-symbole par excellence : là, le Christ est mort pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés (cf. Jn 11, 52).

  • La prière de Benoît XVI à L’Aquila

    En conclusion de son allocution, avant le Regina Cæli :

    O Marie, notre Mère très aimée !
    Toi qui es près de nos croix,
    comme tu restas auprès de celle de Jésus,
    soutiens notre foi, afin que, bien qu'accablés de douleur,
    nous conservions le regard fixe sur le visage du Christ
    en lequel, dans l'extrême souffrance de la croix,
    s'est montré l'amour immense et pur de Dieu.
    Mère de notre espérance, donne-nous tes yeux pour voir,
    au-delà de la souffrance et de la mort, la lumière de la résurrection;
    donne-nous ton cœur pour continuer,
    même dans l'épreuve, à aimer et à servir.
    O Marie, Madone de Roio,
    Notre-Dame de la Croix, prie pour nous !

  • Saint Germain de Constantinople

    Dans la catéchèse de Benoît XVI, hier, l'enseignement de saint Germain de Constantinople pour notre temps : le rôle des images saintes, la beauté et la dignité de la liturgie, la beauté de l'Eglise.

  • Le Seigneur crucifié vit

    Extrait de la bouleversante allocution de Benoît XVI aux victimes du tremblement de terre des Abruzzes :

    On pourrait dire, chers amis, que vous vous trouvez, d'une certaine manière, dans l'état d'esprit des deux disciples d'Emmaüs, dont parle l'évangéliste Luc. Après l'évènement tragique de la Croix, ils rentraient à la maison déçus et attristés, par la « fin » de Jésus.  Il leur semblait qu'il n'y avait plus d'espérance, que Dieu était caché et n'était pas plus présent dans le monde.  Mais, le long de la route, Il s'approcha d'eux et se mit à converser avec eux. Même s'ils ne le reconnurent pas avec les yeux, quelque chose se réveilla dans leur cœur : les paroles de cet « inconnu » rallumèrent en eux cette ardeur et cette confiance que l'expérience du Calvaire avait éteint.

    Voilà, chers amis : ma pauvre présence parmi vous veut être le signe tangible du fait que le Seigneur crucifié vit ; qu'il est avec nous, qu'il est réellement ressuscité, ne nous oublie pas, et ne vous abandonne pas ; il n'ignore pas vos questions concernant l'avenir, il n'est pas sourd au cri angoissé de tant de familles qui ont tout perdu : maisons, économies, travail et parfois même des vies humaines. Certes, sa réponse concrète passe à travers notre solidarité, qui ne peut pas se limiter à l'urgence initiale, mais doit devenir un projet stable et concret dans le temps. Je vous encourage tous, institutions et entreprises, pour que cette ville et cette terre renaissent.

    Le Pape est ici, aujourd'hui, parmi vous pour vous dire aussi une parole de réconfort pour vos morts : ils sont vivants en Dieu et attendent de vous un témoignage de courage et d'espérance. Ils attendent de voir renaître cette terre, qui doit à nouveau s'orner de maisons et d'églises, belles et solides. C'est vraiment au nom de ces frères et sœurs qu'on doit s'engager à nouveau à vivre, recourant à ce qui ne meurt pas et que le tremblement de terre n'a pas détruit : l'amour. L'amour reste même au-delà du gué de notre existence terrestre précaire, parce que l'Amour véritable est Dieu. Qui aime vainc la mort en Dieu, et sait ne pas perdre ceux qu'il a aimés.

    Je voudrais conclure ces quelques mots en adressant au Seigneur une prière particulière pour les victimes du tremblement de terre.

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  • Un site israélien pour Benoît XVI

    Le ministère israélien du tourisme vient lui aussi, après celui de Jordanie (ou en même temps) de mettre en ligne un site internet dédié à la visite du pape.

    Le site israélien ne comporte pas de biographie de Benoît XVI.

    La différence essentielle est dans la vidéo. Alors que la vidéo jordanienne ne parle que des sites bibliques, la vidéo israélienne mêle les épisodes de la vie du Christ (il manque le procès et la condamnation...) à une propagande massive pour l'Etat d'Israël « moderne et démocratique »...

    D'autre part il insiste lourdement sur le mur des lamentations et Yad Vashem (en se servant abondamment de Jean-Paul II).

  • Le keffieh du pape

    Il vient du Champ des bergers de la Nativité.

  • La Bible et la Tradition

    Le pape Benoît XVI a reçu hier les membres de la Commission pontificale biblique, qui vient d'achever son assemblée annuelle sur le thème "Inspiration et vérité dans la Bible".

    Dans son allocution, il a notamment rappelé les trois critères d'interprétation de l'Ecriture, selon la Constitution Dei Verbum :

    Il faut d'abord "prêter grande attention au contenu comme à l'unité de l'Ecriture au-delà de la grande diversité des livres qui la composent. Elle est une selon le plan de Dieu dont Jésus-Christ est le cœur.

    "Puis il faut la lire selon la tradition vivante de l'Eglise. L'Eglise porte effectivement en elle la mémoire de la Parole, et c'est le Saint Esprit qui en fournit l'interprétation spirituelle."

    Le troisième critère est "l'attention à la cohésion des vérités particulières entre elles et avec le dessein de la Révélation, dans la foi de l'Eglise. L'interprétation de l'Ecriture ne saurait être une simple recherche scientifique personnelle car il faut qu'elle advienne dans le cadre de la tradition vivante de l'Eglise, à laquelle elle doit se conformer pour être légitimée. Il est primordial de préciser le rapport entre exégèse et magistère. L'exégète catholique ne peut nourrir l'illusion individualiste de croire qu'il peut mieux comprendre les textes bibliques en dehors de la communauté ecclésiale. Ces textes ne sont pas destinés à tel ou tel chercheur en vue de satisfaire leur curiosité ou pour leur offrir un sujet d'étude. Inspirés par Dieu ils ont été confiés à l'Eglise du Christ afin d'alimenter sa foi et de guider sa vie".

    Citant encore Dei Verbum, le Pape a redit que "l'Ecriture est la Parole de Dieu, rédigée sous l'inspiration de l'Esprit, tandis que la tradition transmet intégralement la Parole à partir de l'Esprit et du Seigneur, des apôtres à leurs successeurs, lesquels la défendent et la diffusent afin que les hommes soient éclairés par la vérité. Seul le contexte ecclésial permet à l'Ecriture d'être perçue comme Parole, guide, norme et règle de la vie de l'Eglise pour l'édification spirituelle des croyants. Ceci implique le rejet de toute interprétation biblique suggestive ou limitée à une analyse incapable de percevoir la globalité qui a guidé la tradition au long des siècles".

    (Eucharistie miséricordieuse)