Extrait de l'homélie de Benoît XVI lors de la messe des Rameaux :
La parole à propos du grain de blé mort fait encore partie de la réponse de Jésus aux Grecs, c'est sa réponse. Mais ensuite, il formule une fois encore la loi fondamentale de l'existence humaine : « Qui aime sa vie la perdra, qui hait sa vie en ce monde la conservera dans la vie éternelle » (Jn 12, 25). Qui veut avoir sa vie pour soi-même, vivre seulement pour soi-même, serrer tout contre soi, et en exploiter toutes les possibilités - c'est celui-là justement qui perd sa vie. Elle devient ennuyeuse et vide. C'est seulement par l'abandon de soi-même, dans le don désintéressé du « je » en faveur du « tu », seulement dans le « oui » à une vie plus grande, celle de Dieu, que notre vie aussi devient ample et grande.
Ainsi, ce principe fondamental que le Seigneur établit est simplement identique, en dernière analyse, au principe de l'amour. En effet, l'amour signifie se quitter soi-même, se donner, ne pas vouloir se posséder soi-même, mais devenir libre de soi : ne pas se replier sur soi-même - qu'est-ce que je vais devenir ? - mais regarder vers l'avant, vers l'autre - vers Dieu et vers les hommes qu'il m'envoie.
Et ce principe de l'amour qui définit le chemin de l'homme est encore une fois identique au mystère de la croix, au mystère de mort et de résurrection que nous rencontrons dans le Christ.