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Le sens de l’Ascension

Extrait de l'homélie de Benoît XVI, lors de la messe de la solennité de l'Ascension, dimanche dernier au Mont Cassin.

Qu'est-ce que la Bible et la liturgie désirent nous dire en disant qu'"ils le [Jésus] virent s'élever"? On comprend le sens de cette expression non à partir d'un texte unique, ni même d'un unique livre du Nouveau Testament, mais dans l'écoute attentive de toute l'Ecriture Sainte. L'utilisation du verbe "élever" est en effet d'origine vétérotestamentaire, et il se réfère à l'instauration de la royauté. L'Ascension du Christ signifie donc, en premier lieu, l'établissement du Fils de l'homme crucifié et ressuscité dans la royauté de Dieu sur le monde.

Il existe cependant un sens plus profond, qui n'est pas immédiatement perceptible. Dans la page des Actes des apôtres, il est tout d'abord dit que Jésus fut "élevé", et il est ensuite ajouté qu'"il a été assunto*". L'événement est décrit non pas comme un voyage vers le haut, mais plutôt comme une action de la puissance de Dieu, qui introduit Jésus dans l'espace de la proximité divine. La présence de la nuée qui le fit "disparaître à leurs yeux", rappelle une très ancienne image de la théologie vétérotestamenaire, et inscrit le récit de l'ascension dans l'histoire de Dieu avec Israël, de la nuée du Sinaï et au-dessus de la tente de l'alliance du désert, jusqu'à la nuée lumineuse sur le Mont de la Transfiguration. Présenter le Seigneur enveloppé dans la nuée évoque en définitive le même mystère exprimé par le symbolisme de "s'asseoir à la droite de Dieu". Dans le Christ élevé au ciel, l'être humain est entré de manière inouïe et nouvelle dans l'intimité de Dieu; l'homme trouve désormais pour toujours place en Dieu. Le "ciel", ce mot ciel, n'indique pas un lieu au-dessus des étoiles, mais quelque chose de beaucoup plus fort et sublime: il indique le Christ lui-même, la Personne divine qui accueille pleinement et pour toujours l'humanité, Celui en qui Dieu et l'homme sont pour toujours inséparablement unis. L'être de l'homme en Dieu, tel est le ciel. Et nous nous approchons du ciel, ou mieux nous entrons au ciel, dans la mesure ou nous nous approchons de Jésus et entrons en communion avec Lui. Aujourd'hui, la solennité de l'Ascension nous invite donc à une communion profonde avec Jésus mort et ressuscité, présent de manière invisible dans la vie de chacun de nous.

* assunto
Le site Eucharistie miséricordieuse, qui donne la traduction française de ce texte sublime, traduit assunto par assumé. C'est une mauvaise traduction, mais il se trouve que le mot est littéralement intraduisible. En italien, assunto traduit parfaitement le latin assumptus, qui traduit le grec analemphtheis. Ce mot veut dire « pris en haut
», « pris en enlevant », il désigne celui qui bénéficie d'une « assomption ». En italien l'Assomption se dit Assunta.

Commentaires

  • Merci pour cette précision érudite.
    Dommage que vous n'ayiez pas lu ma propre traduction (http://benoit-et-moi.fr/2009/0455009beb0f1e212/0455009c1708c7e01.html) parue en premier.
    J'avais traduit: Dans la page des Actes des Apôtres, il est dit d'abord que Jésus « fut élevé en haut » (v. 9), et après il est ajouté « il a été enlevé » (v. 11).
    Je sais en effet à quel point il est important de reproduire le plus exactement possible les termes du saint-Père...
    Cordialement
    Béatrice

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