Lettre de saint François Borgia au prince Luis, frère du roi Jean III de Portugal (petits-fils des « Rois catholiques des Espagnes » Ferdinand et Isabelle par leur mère Marie).
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La persécution
Samedi, le métropolite Bogolep d’Alexandria et Svitlovodsk (région de Kirovograd) a consacré une nouvelle église, dédiée à l’Annonciation, dans une banlieue d’Alexandria.
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Puisque les pillards de l’Eglise du pouvoir ont mis la main sur leur église, les fidèles de la paroisse de la Trinité de Nosovka sont venus hier prier devant la clôture de leur sanctuaire. Des militants de l’Eglise du pouvoir les ont frappés pendant leur prière pour les faire partir, au point de casser une jambe d’une femme âgée.
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Lors d’une conférence de presse, le maire de Tchernivtsi, Roman Klitchouk, a répondu à une question sur sur le sort de la place devant la cathédrale. Il a dit qu’il y aurait un parking payant à cet endroit, mais qu’il fallait d’abord « se battre avec le patriarcat de Moscou ». Sic. Il a précisé que les 22 paroisses de l’Eglise orthodoxe ukrainienne contestent devant la justice la décision de la municipalité d’enlever à l’Eglise le droit d’occuper les terrains où sont édifiés les lieux de culte.
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Le chef du SBU, Vasyl Malyouk, a initié une nouvelle proposition de loi contre l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Rédigée par Nikita Potouraïev, président de la commission ubuesque chargée de la politique humanitaire et de l’information, elle édicte que les organisations religieuses peuvent être liquidées en justice si ses représentants ont commis des crimes au titre des articles sur la "propagande de guerre", l'"incitation à la discorde interreligieuse", le "terrorisme", la "planification, la préparation, le déclenchement et la conduite d'une guerre d'agression", la "violation des lois et coutumes de la guerre", le "génocide" et le "mercenariat"… Toute critique de l’Eglise du pouvoir est une « incitation à la discorde interreligieuse », et c’est à ce titre que de nombreux prêtres sont poursuivis. La proposition de loi a été enregistrée aujourd’hui et publiée sur le site du Parlement.
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Le parquet avait demandé la mise en détention du métropolite Théodose de Tcherkassy. Le juge de district a rejeté la demande. Le métropolite demeure donc assigné à résidence.
Ce même jour, lors de l'audition sur le rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pour l'Ukraine, à la réunion du Conseil des droits de l'homme à Genève, les membres du Conseil ont entendu un enregistrement vidéo du métropolite de Tcherkassy, qui a résumé les violences et les injustices dont l’Eglise orthodoxe ukrainienne est victime. A la suite de quoi il a reçu le statut de « défenseur des droits de l’homme », ce qui implique la protection de l’ONU dans le cadre de ses activités.
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Le Haut Commissaire adjoint des Nations Unies aux droits de l'homme, Nada Al-Nashif, déclare que l'Ukraine a engagé environ six mille procédures pénales pour collaboration avec la Fédération de Russie, et a condamné des personnes qui n'ont potentiellement violé aucune loi au regard du droit international.
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A propos de l’Eglise de Porochenko
Le prêtre de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (celle du pouvoir) et conseiller municipal de Poltava Alexandre Dedyoukine écrit sur sa page Facebook que l’Intercession de la Mère de Dieu est une fête bandériste, parce qu’elle met en jeu la foi en cette intercession.
« La principale qualité des Bandéristes était la foi, car ils croyaient en l'Ukraine et se battaient pour elle alors que l'Ukraine elle-même n'existait pas encore. Aujourd'hui, nous ne nous battons plus contre l'Armée rouge dans les Carpates, mais dans le Donbass et les steppes de Kherson. L’Ukraine est un signe visible du Royaume invisible. Nous sommes le peuple Bandera du Royaume des cieux, nous devons le défendre chaque jour, même si nous ne le voyons pas, et la victoire viendra. »
Ce qui est amusant est que le seul Alexandre Dedyoukine connu jusqu’ici était un pianiste… russe.
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Rouslan Koukhartchouk, principale figure du protestantisme évangélique pro-famille et pro-vie d’Ukraine, et farouche nationaliste ukrainien, dénonce le prêtre de l’Eglise du pouvoir Sergueï Dmitriev comme propagandiste de l’idéologie LGBT.
Or le P. Dmitriev est le chef adjoint du département du service social de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine et surtout il dirige l’aumônerie de la Force de défense territoriale (les réservistes).
Il a fait venir comme enseignants un certain Tata Kepler, « associé de longue date du mouvement LGBT en Ukraine », ainsi que l’ancien ministre de la Santé Oulana Souproun qui avait menacé d’expulsion un militant protestant anti-LGBT, et il appelle son « amie » une journaliste qui se dit « alliée du mouvement LGBT en Ukraine ».
« Ainsi, Sergueï Dmitriev, défenseur de longue date de l'idéologie du genre dans le milieu ecclésiastique et promoteur du cannabis, constitue un groupe d'enseignants pour son école d'aumônerie à partir de la même vision du monde et de personnes partageant les mêmes idées. Par conséquent, il procède délibérément à l'endoctrinement idéologique des aumôniers actuels et futurs. »
Le P. Dmitriev a répondu qu’il ne voyait aucune contradiction entre ses opinions et son ministère et qu’il ne « dirige pas le département chargé d’évaluer le comportement des gens dans l’Eglise ».
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Deux réactions de Maria Zakharova
Kirill Boudanov, chef de la Direction principale des renseignements du ministère ukrainien de la Défense, a admis que les forces spéciales de son département avaient tenté à trois reprises d'attaquer et de s'emparer de la centrale nucléaire de Zaporojié, mais que ces tentatives avaient été repoussées par les forces russes. [Il a même donné des détails sur les trois tentatives, disant qu’à la troisième ils avaient réussi à faire parvenir des chars de l’autre côté du fleuve.]
Les aveux de M. Boudanov devraient faire l'effet d'une douche froide pour les Nations unies, dont les représentants ont affirmé pendant tous ces mois qu'ils "ne pouvaient pas déterminer la direction de l'attaque contre la centrale".
Les aveux de M. Boudanov devraient sortir de leur sommeil hypnotique les populations des pays de l'OTAN, qui ont été endoctrinées par les régimes de l'OTAN pour croire que la Russie met en danger les installations nucléaires et menace d'utiliser des armes nucléaires.
Le ministère russe des affaires étrangères a déclaré à plusieurs reprises [cinq références sont données] que le régime de Zelensky utilisait la centrale nucléaire comme une "arme nucléaire sale" et qu'il faisait chanter les Européens avec cette arme. La Russie a fourni, sur toutes les plateformes spécialisées, des données confirmant le bombardement de la centrale nucléaire de Zelensky par l’armée ukrainienne.
Tout ce dont nous avons parlé continuera à être confirmé.
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Depuis un an et demi, lors de briefings officiels au ministère russe des Affaires étrangères, je parle de la façon dont les armes de l'OTAN, principalement américaines, fournies à Zelensky, se répandent sur le "marché noir". J'en ai également mentionné la raison : la corruption en Ukraine et le lien de corruption entre Washington et Kiev. J'ai parlé, j'ai mis en garde et j'ai demandé aux médias du monde entier d’y prêter attention.
Demandez à Bloomberg, au New York Times, au Wall Street Journal, à Politico, à l'Associated Press, à la BBC et à d'autres combien de fois ils ont cité nos données ou mené des enquêtes sur la base de celles-ci ? Je dirai : Aucune.
Je publie des preuves que la Russie s'est adressée à la communauté internationale à plusieurs reprises et ouvertement : [suivent plusieurs références].
Maria Zakharova fait évidemment allusion au fait que les armes utilisées par le Hamas dans son offensive sans précédent contre Israël viennent en (grande ?) partie… des Etats-Unis, via l’Ukraine.
Il y a aussi le commentaire de Dmitri Medvedev :
« Eh bien, mes amis de l'OTAN, nous y sommes, n'est-ce pas ? Les armes fournies au régime néonazi en Ukraine sont largement utilisées en Israël », écrit-il sur sa chaîne Telegram. Il avait averti que cet armement, « comme les armes laissées par les forces américaines qui ont fui l'Afghanistan », serait utilisé de manière incontrôlée dans tous les points chauds.
Déjà auparavant, les autorités ukrainiennes corrompues avaient l'habitude de voler du gaz et du pétrole, des aliments et des matériaux. Elles volaient tout ce qui leur tombait sous la main. La situation ne fera qu'empirer. Il faut s'attendre à ce que des missiles, des chars et des avions de Kiev fassent bientôt leur apparition sur le marché noir… »
Addendum. Des analystes turcs OSINT (fouille de données en source ouverte) spécialistes de la guerre en Ukraine écrivent que l’attaque du Hamas s’est déroulée selon le plan d’une attaque ukrainienne en mars de l’année dernière sur les Républiques de Donetsk et de Lougansk, plan qui a été « volé » (hum…) à l’état-major ukrainien. L’attaque ukrainienne (évidemment d’une autre envergure) avait été déjouée par l’armée russe.
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Saint Denys l’Aréopagite
Quelques hymnes de la liturgie byzantine, dans la tradition de Corfou.
Premier stichère des vêpres
Ἀγκίστρῳ τῆς χάριτος σοφῶς, ὁ Παῦλος ὁ ἔνθεος, δημηγορήσας ἐζώγρησεν, Ἱεροφάντορα, καὶ τῶν ἀπορρήτων, θεωρὸν εἰργάσατο, σὲ σκεῦος ἐκλογῆς θεασάμενος, μεθ' οὗ δυσώπησον, θεορρῆμον Διονύσιε, τοῦ σωθῆναι, τοὺς πόθῳ ὑμνοῦντας σε.
Sagement le divin Paul te prit, par son discours, à l'hameçon de la grâce et fit de toi le pontife et le voyant des ineffables secrets, lorsqu'il te vit, comme vase d'élection; intercède avec lui, divin prédicateur, saint Denys, pour le salut de qui te chante avec amour.
Doxastikon des vêpres
Δεῦτε συμφώνως οἱ πιστοί, τὴν ἐτήσιον μνήμην τῶν ἱεραρχῶν εὐφημήσωμεν, Διονυσίου τε καὶ Κυπριανοῦ· ὁ μὲν γάρ, καταπτύσας τῶν Στωϊκῶν φιλοσόφων, καὶ τῷ σκεύει τῆς ἐκλογῆς μαθητευθείς, τῶν ἀπορρήτων μυστηρίων γνώστης ἐγένετο, ὁ δέ, διὰ τῆς καλλίστης παρθένου Ἰουστίνης, τὴν διάνοιαν φωτισθείς, τὴν τῶν δαιμόνων ἀπάτην ἐξέφυγε, καὶ τὰς μαγικὰς βίβλους ἐν πυρὶ ἀναλώσας, τοῦ Εὐαγγελίου κήρυξ γέγονε. Διὸ καὶ ἡμεῖς οἱ ἁμαρτωλοί, τὸν δοξάσαντα τούτους, δοξολογοῦντες Σωτῆρα βοήσωμεν· ὁ τοὺς σοὺς Ἀθλοφόρους στεφανώσας ἐν δόξῃ, Χριστὲ ὁ Θεός, ταῖς αὐτῶν ἱκεσίαις, σῶσον τὰς ψυχὰς ἡμῶν.
Venez, fidèles, célébrons d'un même chœur l'annuelle mémoire des divins pontifes Denys et Cyprien; le premier, délaissant les philosophes stoïciens pour l'enseignement du "Vase d'élection", s'ouvrit à la connaissance des mystères qu'on ne peut exprimer; l'autre, illuminé en son esprit par Justine, cette vierge de toute beauté, échappa aux artifices du démon; ayant détruit par le feu tous ses livres de magie, c'est de l'Evangile qu'il devint le héraut. C'est pourquoi nous les pécheurs, glorifiant celui qui les a glorifiés, nous chantons au Sauveur: Toi qui de gloire couronnas tes Martyrs victorieux, par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Cathisme des matines
Ὡς τοῦ σκεύους ὑπάρχων τῆς ἐκλογῆς, ἀπεικόνισμα θεῖον ὡς ἀληθῶς, τὰ θεῖα μυστήρια, ἐκδιδάσκεις τῷ Πνεύματι· Καὶ φωτισθεὶς τῇ χάριτι, τῆς θείας ἐλλάμψεως, τὰς τῶν Ἀγγέλων τάξεις, τρανῶς διεσάφησας· ὅθεν καὶ τῷ κόσμῳ, νοητῶς καταλείψας, τὰ θεῖά σου δόγματα, κατεφώτισας ἅπαντα, Ἱερομύστα Διονύσιε· Πρέσβευε Χριστῷ τῷ Θεῷ, τῶν πταισμάτων ἄφεσιν δωρήσασθαι, τοῖς ἑορτάζουσι πόθῳ, τὴν ἁγίαν μνήμην σου.
Etant l’image parfaite du Vase d'élection, avec l'aide de l'Esprit tu as enseigné les mystères divins; éclairé par la grâce de la divine illumination, tu as montré la hiérarchie des Anges bien clairement; au monde ayant légué tes enseignements divins, tu en as fait une lumière pour tout l'univers. Saint pontife Denys, prie le Christ notre Dieu, pour qu'il accorde la rémission de leurs péchés à ceux qui fêtent de tout cœur ta mémoire sacrée.
Doxastikon des laudes
Ἐν Ἱερεῦσι καὶ Μάρτυσι διαπρέψας Ὅσιε, πιστὸς ἀνεδείχθης Ποιμήν, τοῦ Χριστοῦ πιὼν τὸ ποτήριον· διὸ ἐν ἑκατέροις εὐαρεστήσας αὐτῷ τῷ Χριστῷ, πρέσβευε ὑπέρ πάντων ἡμῶν, σὺν τοῖς ἄνω Λειτουργοῖς, ἐν φωτὶ νῦν αὐλιζόμενος.
Tu excellas comme pontife et martyr et fus un fidèle Pasteur, vénérable Père qui as bu le calice du Christ; toi qui fus en toute chose agréable à notre Dieu et demeures dans la lumière à présent en compagnie des Serviteurs célestes, intercède auprès de lui en faveur de nous tous.
Apolytikion
Χρηστότητα ἐκδιδαχθείς, καὶ νήφων ἐν πᾶσιν, ἀγαθὴν συνείδησιν ἱεροπρεπῶς ἐνδυσάμενος, ἤντλησας ἐκ τοῦ σκεύους τῆς ἐκλογῆς τὰ ἀπόρρητα, καὶ τὴν πίστιν τηρήσας, τὸν ἴσον δρόμον τετέλεκας, Ἱερομάρτυς Διονύσιε· Πρέσβευε Χριστῷ τῷ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.
Maître en douceur, sobre en tout et de noble conscience, comme prêtre revêtu, au Vase d'élection tu as puisé les ineffables vérités; tu as gardé la foi et, comme lui, mené ta course à bonne fin; pontife et martyr, saint Denys, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
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19e dimanche après la Pentecôte
Voulez-vous que je vous montre quels sont ceux qui ont ces vêtements divins, et qui sont revêtus de la robe nuptiale ? Souvenez-vous de ces saints solitaires dont je vous parlais la dernière fois ; de ces hommes austères qui sont couverts d’un cilice et qui passent toute leur vie dans le fond d’un désert. Voilà ceux qui sont parés comme Jésus-Christ veut que le soient ceux qui viennent à ses noces. Si vous présentiez à ces hommes un habillement de pourpre, ils le rejetteraient avec autant d’horreur qu’un roi rejetterait les haillons des pauvres dont on le voudrait revêtir. Ce qui leur donne un si grand mépris pour cette vaine magnificence du corps, c’est la connaissance et le désir qu’ils ont de la beauté des vêtements de leurs âme. C’est là ce qui leur fait fouler aux pieds la pourpre et l’écarlate comme des toiles d’araignée. Le sac et le cilice dont ils sont toujours revêtus les soutiennent même dans cette pensée, puisque, dans cet état si vil et si méprisable en apparence, ils ne laissent pas d’être infiniment plus grands et plus illustres que les rois. Si vous pouviez pénétrer le dedans de ce sanctuaire, envisager de près leurs âmes, et en considérer les ornements, ce grand éclat vous éblouirait et vous ferait tomber par terre. Vous ne pourriez soutenir cette lumière si vive, et l’éclat de leur conscience toute pure et sans aucune tache vous éblouirait les yeux.
J’avoue que nous avons dans nos livres des exemples aussi admirables et des hommes aussi rares que ceux d’aujourd’hui ; mais néanmoins, comme ce qui se voit des yeux touche davantage les personnes moins spirituelles, je ne me lasse point de vous prier d’aller voir ces saints solitaires dans leurs retraites et dans leurs cellules. Vous n’y verrez rien de triste, rien qui les afflige ou qui les puisse chagriner. On croirait qu’ils ont placé leurs tentes dans le ciel même, où ils demeurent paisiblement éloignés de tous ces accidents fâcheux qui traversent la vie des hommes, combattant généreusement contre le démon, et entreprenant avec autant de joie de le combattre et de le vaincre, que s’ils allaient à des noces. C’est pour ce sujet qu’ils vont chercher dans les déserts un lieu reculé pour s’y dresser une tente, et qu’ils fuient les villes et les places publiques, parce qu’un soldat ne peut être en même temps à la guerre et dans une maison. Il cherche une tente qu’il dresse à la hâte, et où il demeure comme en devant sortir bientôt.
Ces solitaires vivent donc d’une manière qui est étrangement opposée à la nôtre. Car pour nous, bien loin de vivre comme si nous étions dans un camp, nous vivons comme au milieu d’une ville et comme dans une profonde paix. Qui s’est jamais mis en peine à l‘armée de creuser des fondements pour bâtir une maison où il habite, puisqu’on n’y fait que passer d’un lieu en un autre? N’est-il pas vrai, au contraire, que si quelqu’un voulait faire ainsi la guerre, on le regarderait comme un lâche, et qu’on le tuerait comme un traître ? Quel est le soldat qui, étant dans le camp, pense à acquérir de grandes terres, mi à faire quelque trafic pour amasser de l’argent ? Car il n’y est pas pour s’enrichir, mais pour combattre. Faisons de même, mes frères. Nous sommes soldats, et la terre est notre camp. Ne pensons point à trafiquer en un lieu que nous quitterons dans un moment. Quand nous serons arrivés en notre patrie céleste, nous nous enrichirons assez. Je vous dis donc à vous tous qui aimez à acquérir du bien : Attendez alors à devenir riches Mais je me trompe : lorsque vous y serez arrivés, vous n’aurez pas besoin de travailler pour cela. Votre roi y prépare lui-même une abondance infinie de biens, dont il comblera tous vos désirs.
Vivons donc, mes frères, comme dans un lieu et un temps de guerre. Nous n’avons besoin que de tentes ou de huttes, nous n’avons point besoin de maisons. N’avez-vous point entendu dire quelquefois que les Scythes vivent dans des chariots sans avoir aucune demeure arrêtée ? C’est ainsi, mes frères, que doivent vivre les chrétiens. Ils doivent parcourir toute la terre en combattant contre le démon, en retirant de sa tyrannie les captifs qu’il entraîne, et en méprisant généreusement ce qui ne regarde que la vie présente. Pourquoi donc, ô chrétien, vous bâtissez-vous avec tant de soin des maisons et des palais pour y demeurer ? Est-ce afin de vous lier à la terre par des chaînes plus pesantes ? Pourquoi cachez-vous votre argent dans la terre ? Est-ce afin d’inviter votre ennemi à venir prendre son avantage pour vous combattre ? Pourquoi élevez-vous des murailles si solides ? Est-ce pour vous bâtir une prison ?
Si vous croyez qu’il vous soit pénible de vous passer de toutes ces choses, allez au désert de ces solitaires ; voyez leurs cabanes, et reconnaissez enfin combien il est facile de ne rien rechercher de tout ce que vous vous croyez si nécessaire.
Saint Jean Chrysostome, 69e homélie sur saint Matthieu.
(Fresque d'Andrea Kostiaev, Vladimir Ermilov et Nikolaï Ermilov, réfectoire du séminaire orthodoxe russe Sainte-Geneviève à Épinay-sous-Sénart, Essonne, 2013.)
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Notre Dame du Rosaire
Antienne de communion
In me grátia omnis viæ et veritátis, in me omnis spes vitæ et virtútis : ego quasi rosa plantáta super rivos aquárum fructificávi.
En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l’espérance de la vie et de la vertu : j’ai porté des fruits comme le rosier planté près des eaux courantes.
Par les moniales de l’abbaye d’Ozon, 1960.
La mélodie est tirée de la Communion Confundantur superbi de la Messe Loquebar (pour une vierge martyre) ; son phrasé, cependant, n'est pas tout à fait heureux. Dans l'original, la première phrase traite des impies qui doivent être confondus et se termine par la mélodie que nous avons ici sur odorem. Injuste (ici lilium) exprime une juste colère pour le mal qui a été fait à la sainte par ses persécuteurs. De cet arrière-plan sombre s'élève la belle figure d'une Vierge et Martyre avec les mots Ego autem (ici et frondete). Dans les anciens manuscrits, la mélodie est attribuée à la fête de sainte Cécile. La sainte s'élève au-dessus de tout ce qui est terrestre, prend pour ainsi dire son envol vers le ciel et promet une fidélité immuable aux commandements du Seigneur. Cette magnifique ligne est interrompue, lors de la fête du Saint Rosaire, par une grande pause après gratiam. Dans l'original, le motif s'arrête sur in mandatis, mais ici, il commence une deuxième phrase sur collaudate. Comme le remarque le Gregoriusblatt (44, 65), il s'agit manifestement d'une erreur. Abstraction faite de cela, l'Offertoire avec son nouveau texte peut être rendu extrêmement efficace. Le clivis et le torculus sur les syllabes finales de lilium, gratiam et Dominum sont aussi agréables que des boutons de fleurs, tandis que collaudate exprime la vraie joie.
Par "fleurs" (flores), il faut sans aucun doute entendre les mystères du Seigneur et de sa Mère bénie. Dans la méditation silencieuse, elles s'épanouiront, vivifiant et revigorant nos cœurs. Ils nous encourageront à louer le Seigneur, à glorifier ses œuvres et tout ce que "le Fils unique, par sa vie, sa mort et sa résurrection, nous a acquis" (cf. la Collecte). Ils doivent glorifier les œuvres que le Seigneur a accomplies par sa Mère, les victoires de Lépante et de Temeşvar*, les merveilles de la grâce dans chaque âme, et surtout l'œuvre de rédemption qu'il a renouvelée aujourd'hui dans le Sacrifice et dans le banquet eucharistique, car nous chantons un chant de communion.
* En souvenir de la victoire de Lépante (1571), Grégoire XIII, successeur de saint Pie V, octroya en 1573 un office du Rosaire aux églises qui avaient un autel dédié. Clément XI l'étendit à toute l’Eglise après la victoire de Temeşvar (Timișoara) sur les Ottomans en octobre 1716.
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La persécution
Comme l’avaient indiqué les personnes qui avaient bloqué hier les trois cathédrales de Tchernigov, dont celle du monastère, une commission du ministère de la Culture est arrivée de Kiev, menée par Maryana Tomin, qui avait déjà dirigé la mise sous scellés des bâtiments de la laure supérieure des Grottes de Kiev. La commission a inspecté les lieux et a déclaré que l’état des cathédrales n’était pas satisfaisant et qu’il fallait donc les fermer pour procéder à une conservation urgente, ce qui implique qu’il ne peut plus y avoir aucun office religieux. Les serrures ont aussitôt été remplacées, et des hommes armés « protègent » les sanctuaires. Le ministère de la Culture ne cache pas que son seul objectif est de retirer ses lieux de culte historiques à l’Eglise orthodoxe ukrainienne, en l’occurrence « le transfert des biens immobiliers de la réserve nationale architecturale et historique de Tchernigov appartenant à l’Etat, de la part d’utilisateurs temporaires »… (depuis le XIIe siècle).
Quant aux personnes en tenue de camouflage qui avaient bloqué le monastère, c’étaient des agents du SBU, venus pour « empêcher qu’il ne soit utilisé comme une cellule du monde russe ». Concrètement, il fallait vérifier qu’il ne soit pas utilisé « pour abriter des groupes de sabotage et de renseignement, des citoyens étrangers, pour stocker des armes et des objets interdits », et « contrôler les personnes impliquées dans des activités illégales au détriment de la souveraineté de l'État ukrainien ». Mais, bizarrement, il n’y en avait pas. Bien sûr, les agents ont précisé, comme toujours, que « dans ses activités, le SBU adhère au principe d'impartialité à l'égard des activités de toute confession religieuse ».
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Le SBU, « service de sécurité de l’Ukraine », a publié mercredi une déclaration qui contient essentiellement ses statistiques sur sa persécution de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Il a dénoncé à la justice plus de 68 clercs, dont 14 métropolites, accusés de travailler pour la Russie, voire même de vendre des armes et de la pédopornographie. Il recense « 20 faits de trahison, collaboration, et complicité avec le pays agresseur ». Quelque 19 clercs, dont plusieurs métropolites, qui avaient un passeport russe, ont été déchus de leur citoyenneté ukrainienne.
Il conclut : « Le SBU opère exclusivement dans le cadre de la Constitution de l'Ukraine et de la législation en vigueur, et il respecte les droits de chaque citoyen à la liberté de choisir sa religion et sa vision du monde. Mais pas un seul complice de l’ennemi ou élément criminel ne pourra se cacher de la justice derrière une soutane pour des crimes contre l'Ukraine. »
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Lors de la réunion de l’OSCE sur les droits de l’homme, qui s’est tenue hier et aujourd’hui à Varsovie, le chef de l'organisation de défense des droits de l'homme auprès du Conseil économique et social de l'ONU, Oleg Denisov, a relaté longuement les violations des droits des croyants de l’Eglise orthodoxe ukrainienne dans tous les domaines. Il a souligné que les poursuites contre les prêtres et les évêques pour des propos qu’ils auraient tenus ressemblent à une décision politique, car il n’y a aucune poursuite contre ceux qui profèrent des propos agressifs et des appels à la violence contre les fidèles orthodoxes.
« Notre seule organisation entre 2017 et 2021 a envoyé aux forces de l'ordre plusieurs dizaines de demandes d'ouverture de procédures pénales sur de telles déclarations, et si vous prenez l'ensemble de l'Eglise orthodoxe ukrainienne vous pouvez trouver des centaines de déclarations de croyants de cette confession sur les crimes commis contre eux en vertu de l'article 161 du Code pénal de l'Ukraine… et c'est cet article qui apparaît dans les accusations portées contre les évêques... »
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Anna et l’icône de la Mère de Dieu "qui écoute"
Le métropolite Onuphre, primat de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, célébrait hier la divine liturgie au monastère de l’icône de la Mère de Dieu qui écoute (et qui comprend et qui exauce, selon tous les sens du grec epakoussa), pour le jour de la fête du monastère, à Fasova, dans la région de Kiev. (Il se trouve que c’est aussi le jour de la fête de saint Côme du monastère athonite de Zographou, qui priait devant la version originale de cette icône.)
Le métropolite a raconté un miracle opéré par cette icône.
C’est l’histoire d’une future religieuse prénommée Anna, qui enfant vivait seule avec sa mère. Il y avait des icônes à la maison, mais la mère n’en parlait jamais. Elle était de plus en plus débauchée, et sa fille de cinq ans devenait une gêne. Elle sombra tellement dans le mal qu’elle décida de tuer sa fille. Elle prit une hache et la brandit, mais une femme vêtue de noir saisit la main de la mère et lui arracha la hache, puis elle disparut. La mère se mit à pleurer et commença à se repentir. Anna pensa que c’était la voisine qui l’avait sauvée. Mais elle découvrit que la voisine n’était pas du tout au courant de ce qui s’était passé.
Un jour, Anna regarda les icônes et en vit une qui était un portrait ressemblant étrangement à la femme en noir. A partir de ce moment, quand elle était triste elle s’approchait du portrait, lui parlait, la caressait, et repartait apaisée et réconfortée. Puis elle apprit que ce portrait était une icône de la Mère de Dieu.
« Elle était très reconnaissante envers Dieu et la Mère de Dieu, et une gracieuse lumière d'amour pour la Mère de Dieu s'est allumée dans son âme. Habituellement, lorsqu'une personne reçoit une grâce de Dieu, lorsqu'un miracle se produit, elle s'en souvient le jour même, se sent élevée, reconnaissante, mais avec le temps, tout s'oublie et s'efface de sa mémoire. Anna avait ce feu qui brûlait constamment dans son âme. Arrivée à la cinquantaine, elle décida d'aller au monastère. Elle dit : "Je veux porter des vêtements comme ceux de la Femme qui m'a sauvée de la mort." Anna est entrée au monastère, est devenue religieuse et a passé le reste de sa vie dans la piété et la pureté. »
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Saint Bruno
Saint Bruno et l'ordre des Chartreux, par l'abbé F.-A. Lefebvre, membre de l'Académie d'Arras et de plusieurs sociétés savantes, 1883.