Antienne de communion
In me grátia omnis viæ et veritátis, in me omnis spes vitæ et virtútis : ego quasi rosa plantáta super rivos aquárum fructificávi.
En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l’espérance de la vie et de la vertu : j’ai porté des fruits comme le rosier planté près des eaux courantes.
Par les moniales de l’abbaye d’Ozon, 1960.
La mélodie est tirée de la Communion Confundantur superbi de la Messe Loquebar (pour une vierge martyre) ; son phrasé, cependant, n'est pas tout à fait heureux. Dans l'original, la première phrase traite des impies qui doivent être confondus et se termine par la mélodie que nous avons ici sur odorem. Injuste (ici lilium) exprime une juste colère pour le mal qui a été fait à la sainte par ses persécuteurs. De cet arrière-plan sombre s'élève la belle figure d'une Vierge et Martyre avec les mots Ego autem (ici et frondete). Dans les anciens manuscrits, la mélodie est attribuée à la fête de sainte Cécile. La sainte s'élève au-dessus de tout ce qui est terrestre, prend pour ainsi dire son envol vers le ciel et promet une fidélité immuable aux commandements du Seigneur. Cette magnifique ligne est interrompue, lors de la fête du Saint Rosaire, par une grande pause après gratiam. Dans l'original, le motif s'arrête sur in mandatis, mais ici, il commence une deuxième phrase sur collaudate. Comme le remarque le Gregoriusblatt (44, 65), il s'agit manifestement d'une erreur. Abstraction faite de cela, l'Offertoire avec son nouveau texte peut être rendu extrêmement efficace. Le clivis et le torculus sur les syllabes finales de lilium, gratiam et Dominum sont aussi agréables que des boutons de fleurs, tandis que collaudate exprime la vraie joie.
Par "fleurs" (flores), il faut sans aucun doute entendre les mystères du Seigneur et de sa Mère bénie. Dans la méditation silencieuse, elles s'épanouiront, vivifiant et revigorant nos cœurs. Ils nous encourageront à louer le Seigneur, à glorifier ses œuvres et tout ce que "le Fils unique, par sa vie, sa mort et sa résurrection, nous a acquis" (cf. la Collecte). Ils doivent glorifier les œuvres que le Seigneur a accomplies par sa Mère, les victoires de Lépante et de Temeşvar*, les merveilles de la grâce dans chaque âme, et surtout l'œuvre de rédemption qu'il a renouvelée aujourd'hui dans le Sacrifice et dans le banquet eucharistique, car nous chantons un chant de communion.
* En souvenir de la victoire de Lépante (1571), Grégoire XIII, successeur de saint Pie V, octroya en 1573 un office du Rosaire aux églises qui avaient un autel dédié. Clément XI l'étendit à toute l’Eglise après la victoire de Temeşvar (Timișoara) sur les Ottomans en octobre 1716.