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  • L’Irlande de pire en pire

    L’Irlande a un nouveau gouvernement. Le ministre « pour les enfants, les handicapés, l’égalité et l’intégration » (sic), Roderic O’Gorman, est un Vert inverti « proudly gay », militant LGBT. L’une de ses priorités est de mettre en œuvre cette promesse du programme de la coalition gouvernementale : « fournir un cadre pour le développement de cliniques nationales de genre et d'équipes multidisciplinaires pour les enfants et les adultes » et « examiner les dispositions pour les enfants de moins de 16 ans ».

    En bref, on va favoriser les soi-disant « changements de sexe » et financer les cliniques ad hoc, et prendre des mesures pour que les enfants puissent le faire plus facilement. Parce que, explique le ministre, actuellement les enfants qui veulent « changer de genre » doivent trouver des « consultants médicaux de haut niveau » pour les approuver : le but est de permettre à tout médecin généraliste de signer la demande.

    Bien entendu, Roderic O’Gorman s’appuie sur l’avis d’un panel d’experts. Experts qui, a remarqué le journaliste John McGuirk, sont des militants transgenres…

    La nomination de Roderic O’Gorman a toutefois du mal à passer, même dans l’Irlande moralement et religieusement détruite. Une pétition a été lancée pour sa destitution, après la découverte notamment d’une photo de lui posant à la gay pride de 2018 avec un militant anglais LGBT ouvertement pédophile, et un tweet où il reproduisait une carte d’Irlande montrant les fréquences de déplacements dans les banlieues, avec cette seule légende : « Mmmmm, map porn ». Dans l’argot des dégénérés, « map porn » désigne la jouissance quasi sexuelle que l’on éprouve à regarder une carte. On ne voit pas du tout en quoi cette carte-là peut provoquer une telle jouissance. Mais on fait remarquer que dans le milieu pédophile MAP veut dire « minor attracted person ». Un tweet communautaire pour initiés, en quelque sorte.

    Pour Roderic O’Gorman, toutes les critiques sont évidemment le fait d’ignobles homophobes.

  • Confidence

    Le Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez au Corrierre della sera :

    François est un pape charismatique, j’espère le rencontrer. Je vais vous raconter quelque chose : dans l’affaire des restes de Franco, il m’a aidé. Dans la Valle de los Caídos, il y avait une communauté de bénédictins très opposés à l’exhumation. J’ai demandé au Vatican d’intervenir. Et tout a été résolu.

  • Sainte Véronique Giuliani

    Dans les écrits de Véronique, nous trouvons de nombreuses citations bibliques, parfois de manière indirecte, mais toujours ponctuelle : elle fait preuve d’une familiarité avec le Texte sacré, dont se nourrit son expérience spirituelle. Il faut en outre noter que les moments forts de l’expérience mystique de Véronique ne sont jamais séparés des événements salvifiques célébrés dans la liturgie, où trouvent une place particulière la proclamation et l’écoute de la Parole de Dieu. Les Saintes Écritures illuminent, purifient, confirment donc l’expérience de Véronique, la rendant ecclésiale. D’autre part, cependant, c’est précisément son expérience, ancrée dans les Saintes Écritures avec une intensité sans égale, qui conduit à une lecture plus approfondie et « spirituelle » du Texte sacré lui-même, entre dans la profondeur cachée du texte. Non seulement elle s’exprime avec les paroles des Saintes Écritures, mais réellement, elle vit aussi de ces paroles, elles se font vie en elle.

    Par exemple, notre sainte cite souvent l’expression de l’apôtre Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». En elle, l’assimilation de ce texte paulinien, cette grande confiance et cette joie profonde, devient un fait accompli dans sa personne elle-même : « Mon âme — écrit-elle — a été liée par la volonté divine et je me suis vraiment établie et arrêtée pour toujours dans la volonté de Dieu. Il me semblait que je n’aurais plus jamais à me séparer de cette volonté de Dieu et je revins en moi avec ces paroles précises : rien ne pourra me séparer de la volonté de Dieu, ni les angoisses, ni les peines, ni les tourments, ni le mépris, ni les tentations, ni les créatures, ni les démons, ni l’obscurité, et pas même la mort, car, dans la vie et dans la mort, je veux entièrement, et en tout, la volonté de Dieu ». Ainsi avons-nous, nous aussi, la certitude que la mort n’a pas le dernier mot, nous sommes enracinés dans la volonté de Dieu et ainsi réellement dans la vie, à jamais.

    Véronique se révèle, en particulier, un témoin courageux de la beauté et de la puissance de l’Amour divin, qui l’attire, l’envahit, l’embrase. C’est l’amour crucifié qui s’est imprimé dans sa chair, comme dans celle de saint François d’Assise, avec les stigmates de Jésus. « Mon épouse — me murmure le Christ crucifié — les pénitences que tu accomplis pour ceux que j’ai en disgrâce me sont chères... Ensuite, détachant un bras de la croix, il me fit signe de m’approcher de son côté... Et je me retrouvais entre les bras du Crucifié. Je ne peux pas raconter ce que j’éprouvais à ce moment : j’aurais voulu être toujours dans son très saint côté ». Il s’agit également de son chemin spirituel, de sa vie intérieure : être dans les bras du crucifié et être aimé dans l’amour du Christ pour les autres. Avec la Vierge Marie également, Véronique vit une relation de profonde intimité, témoignée par les paroles qu’elle entend un jour la Vierge lui adresser et qu’elle rapporte dans son Journal : « Je te fis reposer en mon sein, tu connus l’union avec mon âme, et par celle-ci tu fus, comme en vol, conduite devant Dieu ».

    Sainte Véronique Giuliani nous invite à faire croître, dans notre vie chrétienne, l’union avec le Seigneur dans notre proximité avec les autres, en nous abandonnant à sa volonté avec une confiance complète et totale, et l’union avec l’Église, Épouse du Christ ; elle nous invite à participer à l’amour souffrant de Jésus Crucifié pour le salut de tous les pécheurs ; elle nous invite à garder le regard fixé vers le Paradis, but de notre chemin terrestre où nous vivrons avec un grand nombre de nos frères et sœurs la joie de la pleine communion avec Dieu ; elle nous invite à nous nourrir quotidiennement de la Parole de Dieu pour réchauffer notre cœur et orienter notre vie. Les dernières paroles de la sainte peuvent être considérées comme la synthèse de son expérience mystique passionnée : « J’ai trouvé l’Amour, l’Amour s’est laissé voir ! ».

    Benoît XVI

  • Elles ont gagné

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    Les Petites Sœurs des Pauvres ont gagné, et l’Etat de Californie a perdu.

    On se souvient que Donald Trump avait invité deux fois les Petites Sœurs des Pauvres à la Maison Blanche, comme symboles de son combat pour la liberté de religion contre l’Obamacare, qui obligeait les organisations religieuses à fournir les moyens contraceptifs, y compris de contraception abortive, à leurs employés. Une première fois il avait pris une mesure qui avait été gelée par de nombreux juges fédéraux militants de la culture de mort. Il avait alors pris une mesure que les juges ne pouvaient pas combattre. Néanmoins, l’Etat de Californie, le plus puissant le plus pourri du pays, avait poursuivi le gouvernement fédéral en justice. La Cour suprême vient de donner tort à l’Etat de Californie, et aux juges d’appel qui avaient décidé que l’Etat fédéral n’avait pas autorité pour exempter les Petites Sœurs des Pauvres ou qui que ce soit de mesures de l’Obamacare.

    L’arrêt de la Cour suprême, rédigé par Clarence Thomas, affirme que les ministères de l’Etat fédéral ont autorité pour décider d’exemptions quant à la fourniture de contraceptifs pour objection religieuse ou de conscience.

    Les juges Samuel Alito et Neil Gorsuch ont ajouté qu’en outre la loi de restauration de la liberté religieuse impose l’octroi de telles exemptions.

    Le jugement a été pris par 7 voix contre 2 : les acharnées antichrétiennes de la culture de mort Ruth Bader Ginsburg et Sonia Sotomayor.

  • Sainte Elisabeth du Portugal

    Clementíssime Deus, qui beátam Elisabeth regínam, inter céteras egrégias dotes, béllici furóris sedándi prærogatíva decorásti : da nobis, eius intercessióne ; post mortális vitæ, quam supplíciter pétimus, pacem, ad ætérna gáudia perveníre. Per Dóminum nostrum…

    Dieu très clément, parmi tant d’autres qualités éminentes, vous avez donné à la bienheureuse reine Élisabeth la vertu d’apaiser les fureurs de la guerre : accordez-nous, par son intercession, qu’après avoir, pendant cette vie mortelle, joui de la paix que nous vous demandons humblement, nous parvenions aux joies éternelles.

    La collecte demande la paix. Cette « qualité éminente » de sainte Elisabeth d’apaiser les querelles avait particulièrement frappé Urbain VIII, qui est l’auteur ou du moins l’inspirateur de cette oraison, et qui l’avait aussi souligné dans l’antienne de Magnificat :

    Elísabeth, pacis et pátriæ mater, in cælo triúmphans, dona nobis pacem.

    Élisabeth, mère de la paix et de la patrie, triomphante dans le ciel, donnez-nous la paix.

  • Saints Cyrille et Méthode

    Lux o decóra pátriæ
    Slavísque amíca géntibus,
    Salvéte, fratres : ánnuo
    Vos efferémus cántico.

    O Lumière splendide de la patrie,
    lumière bienfaisante envers les peuples slaves,
    Salut, ô frères : chaque année
    nos chants sacrés vous exalteront.

    Quos Roma plaudens éxcipit,
    Compléxa mater fílios,
    Auget coróna præsulum
    Novóque firmat róbore.

    Rome vous reçoit et applaudit,
    comme une mère embrasse ses fils ;
    elle met à votre front la couronne des Pontifes,
    et vous revêt d’une force nouvelle.

    Terras ad usque bárbaras
    Inférre Christum pérgitis ;
    Quot vanus error lúserat,
    Almo replétis lúmine.

    Jusqu’en des contrées barbares
    vous portez le Christ ;
    ceux qu’une vaine erreur abusait
    vous les remplissez d’une vivifiante lumière.

    Noxis solúta péctora
    Ardor supérnus ábripit ;
    Mutátur horror véprium
    In sanctitátis flósculos.

    Les cœurs sont délivrés des liens du vice,
    une ardeur céleste s’en empare ;
    l’horreur des ronces se change
    en fleurs de sainteté.

    Et nunc seréna Cælitum
    Locáti in aula, súpplici
    Adéste voto : Slávicas
    Serváte gentes Númini.

    Et maintenant que vous êtes fixés
    dans le palais serein de la cour céleste,
    écoutez favorablement notre suppliante prière :
    conservez à Dieu les populations slaves

    Erróre mersos únicum
    Ovíle Christi cóngreget ;
    Factis ávitis æmula
    Fides viréscat púlchrior.

    Que l’unique bercail du Christ
    rassemble ceux qui sont plongés dans l’erreur ;
    et que, rivalisant avec les temps passés,
    la foi se montre de plus en plus florissante

    Tu nos, beáta Trínitas,
    Cælésti amóre cóncita,
    Patrúmque natos ínclyta
    Da pérsequi vestígia. Amen.

    O Vous, Trinité bienheureuse,
    animez-nous de votre amour céleste,
    et faites que les enfants suivent
    les nobles traces de leurs pères. Amen.

    Cette hymne des laudes, comme celle des vêpres, fut attribuée à Léon XIII parce qu’il institua la fête des deux apôtres des nations slaves en 1880. Mais elles furent composées par des membres de la Congrégation des rites, qui renouaient heureusement avec l'antique simplicité romaine...

  • Splendor Paternae gloriæ

    L’hymne des laudes du lundi.

    Splendor Patérnae gloriæ,
    De luce lucem próferens,
    Lux lucis, et fons lúminis,
    Diem dies illúminans:

    Splendeur de la gloire du Père
    Lumière née de la Lumière
    Source vive de clarté
    Jour illuminant le jour

    Verúsque sol illábere,
    Micans nitóre pérpeti:
    Jubárque Sancti Spíritus
    Infúnde nostris sénsibus.

    Vrai soleil éclatant, descends sur nous
    Brille d'un éclat sans fin
    Fais luire dans nos cœurs
    Les rayons de l'Esprit divin

    Votis vocémus et Patrem,
    Patrem perénnis glóriæ:
    Patrem poténtis grátiæ,
    Culpam reléget lúbricam.

    Qu'il nous donne de chanter le Père
    Père de gloire éternelle
    Père de grâce puissante
    Qui éloigne notre faute

    Confírmet actus strénuos:
    Dentes retúndat ínvidi:
    Casus secúndet ásperos:
    Donet gerendi gratiam.

    Qu'il donne force à nos actes
    Qu'il terrasse l'ennemi
    Et qu'il nous donne dans les épreuves
    La grâce pour agir

    Mentem gubérnet et regat:
    Casto fideli corpore :
    Fides calóre férveat,
    Fraudis venéna nésciat.

    Qu'il dirige notre intelligence
    Qu'il garde notre corps
    Que notre foi soit ardente
    Qu'elle soit simple et sans détour

    Christúsque nobis sit cibus,
    Potúsque noster sit fides:
    Læti bibámus sóbriam
    Ebrietatem Spíritus.

    Que le Christ soit notre nourriture
    La foi notre breuvage
    Que la sobre ivresse de l'Esprit
    Soit la joie de ce jour

    Lætus dies hic tránseat:
    Pudor sit ut dilúculum:
    Fides velut merídies:
    Crepúsculum mens nésciat.

    Que ce jour s'écoule joyeux
    Son matin c'est la pureté
    Qu'à midi brille la foi
    Qui vaincra les ombres du soir

    Auróra cursus próvehit,
    Auróra totus pródeat
    In Pátre totus Fílius,
    Et totus in Verbo Pater.

    Comme le soleil brille à nos yeux
    Avec l'aurore viennent vers nous
    Le Fils, tout entier dans le Père
    Et le Père, tout entier dans le Fils

    Deo Patri sit glória,
    Ejúsque soli Fílio,
    Cum Spíritu Paráclito,
    Nunc et per omne sǽculum. Amen.

  • 5e dimanche après la Pentecôte

    L’alléluia de ce dimanche a un grand jubilus…qui jubile véritablement, tout en restant très intérieur. La mélodie illustre d’abord les mots du verset : la puissance de Dieu élève « virtute » au sommet, « laetabitur » se complaît dans un ample mélisme, mais la plus longue phrase mélodique, redontante et rebondissante avec ses quatre triples do, n’a pour tout support que la conjonction de coordination « et ». On est tenté de penser que ce texte n’est pas le texte originel, et qu’il a été plaqué sur une mélodie qui en avait un tout autre. D’ailleurs, si l’on regarde l’alléluia de la fête du Cœur immaculé de Marie, qui a la même mélodie, on voit que le mot ainsi illustré et magnifié est…. « exsultavit ». Pour la fête monastique de la « Saint Benoît d’été », le 11 juillet, le même mélisme orne le « i » de « ipse », et insiste donc sur saint Benoît lui-même.

    Mais il se trouve que l’alléluia de ce dimanche se trouve dans le graduel dit des séquences de Notker, qui est le plus ancien codex avec neumes (Xe siècle). Donc il ne s’agit pas d’une adaptation. Ce sont les autres qui ont adapté. En outre, cette mélodie fut aussi celle d’un alléluia de fête d’apôtre, avec comme texte « In omnem terram exivit sonus eorum », et le mot qui sert de support au grand mélisme est également « et »…

    De fait on ne peut pas dire que la mélodie « illustre » ou « exprime » un simple « et » dont la seule fonction est de coordonner deux phrases. C’est un exemple de la mélodie de plain chant qui s’évade du texte pour chanter au-delà des mots. L’âme qui exulte chante le mystère en se servant de n’importe quel support –seuls les anges peuvent chanter sans support. Et le mot le plus anodin est alors le plus adéquat. Les byzantins ont systématisé cette pratique, sous le nom de kratimes, un chant d’exultation qui utilise des syllabes dépourvues de sens, souvent « terirem ».

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    Allelúia Allelúia. Dómine, in virtúte tua lætábitur rex : et super salutáre tuum exsultábit veheménter. Allelúia.

    Alléluia. Alléluia. Seigneur, le roi se réjouira dans votre force : et il tressaillira d’une vive allégresse parce que vous l’aurez sauvé. Alléluia.

    Par les moines de Silos :


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  • De la Sainte Vierge le samedi

    Non excédit fidem, quod homo exívit de vírgine, quando petra fontem prófluum scaturívit, ferrum super aquas natávit, ambulávit homo super aquas. Ergo, si hóminem unda portávit, non pótuit hóminem virgo generáre? At quem hóminem? De quo légimus: Et mittet illis Dóminus hóminem, qui salvos fáciet eos, et notus erit Dóminus Ægýptiis. In véteri ítaque Testaménto virgo Hebræórum per mare duxit exércitum: in novo Testaménto Virgo, géneris aula cæléstis, elécta est ad salútem.

    Qu’un homme soit né d’une vierge, cela ne dépasse pas notre foi. Une pierre n’a-t-elle pas fait jaillir une source d’eau vive, un fer n’a-t-il pas flotté sur les eaux, et un homme n’a-t-il pas marché sur les flots ? Si l’eau a porté un homme, une vierge n’aurait-elle pu donner le jour à un homme, et à un homme dont nous lisons : « Il leur enverra un sauveur un défenseur qui les délivrera. Le Seigneur se fera connaître aux Égyptiens » ? Ainsi, dans l’ancien Testament, une vierge a conduit l’armée des Hébreux à travers les flots de la mer; dans le Nouveau, une vierge, demeure royale d’un enfant céleste, fut élue pour l’œuvre du salut.

    Lettre de saint Ambroise au pape Sirice (lecture des matines). Cette lettre, également signée par saint Bassien évêque de Lodi et saint Sabin évêque de Plaisance, est celle par laquelle l’évêque de Milan félicite le pape d’avoir excommunié l’hérésiarque Jovinien qui, notamment, niait la virginité de Marie. Voici le passage intégral, dans la traduction du P. Joseph Duranti de Bonrecueil , 1741.

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    (On remarquera la fâcheuse et très courante erreur de traduction de la prophétie d'Isaïe: tant dans le texte hébreu que dans le texte grec il y a l'article défini : LA Vierge concevra. Le fait qu'il n'y a pas d'article défini en latin n'est pas une excuse...)

  • Saint Irénée

    Irénée se préoccupe d’illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points :

    • La tradition apostolique est « publique », et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il n’y a aucun doute que le contenu de la foi transmise par l’Église est celui qui a été reçu des Apôtres et de Jésus, du Fils de Dieu. Il n’existe aucun autre enseignement que celui-là. Et par conséquent, à qui veut connaître la véritable doctrine, il suffit de connaître la « Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes » : tradition et foi qui « sont arrivées jusqu’à nous à travers la succession des évêques » (Adv. Hær. 3,3,3-4). De sorte que succession épiscopale, principe personnel, et tradition apostolique, principe doctrinal, coïncident.

    • La Tradition apostolique est « unique ». Tandis que, en effet, le gnosticisme est subdivisé en sectes multiples, la Tradition ecclésiale est unique dans ses contenus fondamentaux, que, comme nous l’avons vu, Irénée appelle précisément « regula fidei » ou « regula veritatis » : et ainsi, parce qu’elle est unique, elle crée l’unité à travers les peuples, à travers la variété des cultures, à travers la variété des peuples ; elle est un contenu commun comme la vérité, malgré la diversité des langues et des cultures. Saint Irénée a une phrase très précieuse dans son livre Contre les hérésies : « L’Église, bien que répandue dans tout le monde, garde soigneusement [la foi des Apôtres], comme si elle n’habitait qu’une seule maison ; de même, elle croit dans ces vérités comme si elle n’avait qu’une âme et un seul cœur ; à l’unisson, elle proclame ces vérités, elle les enseigne et les transmet comme si elle avait une seule bouche. Les langues du monde sont variées, mais la puissance de la tradition est unique et la même : les Églises fondées dans les Germanies n’ont reçu ni transmis de fois diverses, ni celles fondées dans les Espagnes ou chez les Celtes ou dans les régions orientales ou en Égypte ou en Libye ou au milieu du monde » (1, 10, 1-2). On voit déjà à ce moment-là, alors que nous sommes en l’an 200, l’universalité de l’Église, sa catholicité et la force unifiante de la vérité, qui unit ces réalités si diverses, de la Germanie à l’Espagne, à l’Italie, à l’Égypte, à la Libye, dans la vérité commune que le Christ nous a révélée.

    • Enfin, la Tradition apostolique est, comme il dit en grec - la langue dans laquelle il écrivait son livre -, « pneumatique », c’est-à-dire spirituelle, guidée par l’Esprit-Saint : en grec, esprit se dit « pneuma ». Il ne s’agit pas, en effet, d’une transmission confiée à la capacité d’hommes plus ou moins instruits, mais à l’Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la « vie » de l’Église, ce qui fait l’Église toujours fraîche et jeune, c’est-à-dire féconde de multiples charismes. Église et Esprit, pour Irénée, sont inséparables : « Cette foi, lisons-nous encore dans le troisième livre du Contre les hérésies, nous l’avons reçue de l’Église, et nous la conservons : la foi, par l’action de l’Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux gardé en un vase de valeur, rajeunit toujours, et fait rajeunir le vase qui la contient (…) Là où est l’Église, là est l’Esprit de Dieu, et là où est l’Esprit de Dieu, là est l’Église et toute grâce » (3, 24, 1).

    Benoît XVI