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  • Sainte Marie Madeleine

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    L’hymne des vêpres, par les moines de l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux.


    podcast

    Lauda mater Ecclésia
    lauda Christi cleméntiam
    qui septem purgat vítia
    per septiformem grátiam.

    Loue Eglise notre mère
    Loue la clémence du Christ
    qui purifie des sept péchés
    Par la grâce septiforme.

    María soror Lázari
    quæ tot commísit crímina
    ab ipsa fauce tártari
    redit ad vitae límina.

    Marie sœur de Lazare
    Coupable de tant de fautes
    De la gueule même de l’enfer
    Revient au seuil de la vie.

    Ægra currit ad médicum
    vas ferens aromáticum
    et a morbo multíplici
    verbo curatur médici.

    Malade elle court au médecin
    Portant un vase de parfum
    Et de sa multiple maladie
    La parole du médecin la guérit.

    Contríti cordis púnctio
    cum lacrimárum flúvio
    et pietátis áctio
    réam solvit a vítio.

    La blessure du cœur contrit
    Un torrent de larmes
    Et un acte d’amour
    Absolvent la coupable de son vice.

    Surgéntem cum victória
    Jesum vidit ab ínferis
    prima merétur gáudia
    quæ plus ardébat céteris.

    Elle voit Jésus sorti de la mort
    Ressuscité et victorieux
    Cette joie lui était due en premier
    Car elle aimait plus que les autres.

    Uni Deo sit glória
    pro multifórmi grátia
    qui culpas et supplícia
    remíttit et dat præmia. Amen.

    Gloire au Dieu unique
    Pour sa grâce multiple
    Fautes et supplices il les remet
    Et donne les récompenses. Amen.

  • Saint Laurent de Brindes

    L’inflation du nombre de « docteurs de l’Eglise » à partir du siècle dernier fait que saint Laurent de Brindes, grand saint assurément, personnage extraordinaire qui paraît avoir vécu plusieurs vies, a été fait docteur par Jean XXIII en 1960 sans qu’on sache pourquoi. A priori un docteur de l’Eglise est un auteur que le catholique doit lire de préférence à d’autres. Mais, 60 ans après, il n’y a toujours aucun texte de saint Laurent de Brindes en français. Ni même d’ailleurs de texte vraiment disponible en latin…

    Quoi qu’il en soit, l’actualité de saint Laurent de Brindes est son action contre les musulmans (aujourd’hui soigneusement passée sous silence, -y compris par Benoît XVI dans sa catéchèse - parce que politiquement incorrecte). Je l’ai déjà évoquée plusieurs fois, cette fois ce sera sous la plume anonyme d’« un Académicien des Arcades de Rome » qui publia « La vie du bienheureux Laurent de Brindes, général des capucins » en 1784. (Il s’agit en fait d’un livre de l'abbé Giuseppe Loreto Marconi traduit par l'abbé Joseph-Marie Roubaud.)

     

    Cependant Mahomet III, fils d'Amurath, venait de monter sur le trône de Constantinople. Pour s'y maintenir paisiblement, il fit étrangler ses frères au nombre de vingt-un, et fit jeter dans la mer dix femmes de son père qui étaient grosses, et qui périrent toutes avec leurs fruits. Après avoir ainsi affermi sa couronne par ces horribles assassinats, il voulut signaler sa fureur contre le nom chrétien, qu'il aurait volontiers exterminé si ses forces eussent secondé ses désirs. Il mit sur pied une armée formidable pour venir fondre sur la Hongrie, dont il voulait se rendre maître. L'Empereur Rodolphe, instruit de ces desseins, leva de son côté des troupes pour s'opposer au Prince Ottoman, et crut qu'il devait implorer le secours des Electeurs de l’Empire pour la cause commune.

    Le Père Laurent, dont Rodolphe connaissait le génie et le zèle, fut choisi pour cette Ambassade. Ce choix fut d'autant plus applaudi, que s'agissant des intérêts de la Religion, dont le saint homme était continuellement occupé, on était persuadé qu'il engagerait sûrement tous ces Princes à unir leurs forces, pour combattre l'ennemi du nom Chrétien. Sa commission eut en effet tout le succès qu'on s'était promis ; les Electeurs s'empressèrent de se confédérer pour une aussi bonne cause, et chacun fournit les troupes que le Père Laurent demandait. Ce fut à l'occasion de cette Ambassade, que Maximilien, Duc de Bavière, conçut pour ce saint Religieux cette profonde vénération et cette tendre amitié qui ne firent qu'augmenter dans la suite.

    L'Archiduc Mathias, frère de l'Empereur, fut déclaré Généralissime de l'armée Impériale; et persuadé que le Ciel ne manquerait pas de lui accorder une victoire complète sur l'armée Infidèle, s'il avait auprès de lui le grand Serviteur de Dieu, il n'oublia rien pour engager le Père Laurent à le suivre.

    Tous les Officiers Généraux applaudirent à l'idée de l'Archiduc et firent les mêmes instances. Mgr Spinelli, Nonce Apostolique, y joignit les siennes, et croyant qu'il était de son devoir d'en prévenir le Pape, il en écrivit à Sa Sainteté. Le Saint-Père goûta fort ce projet, et il fit tout de suite expédier un Bref qui enjoignait au Père Laurent de se rendre en Hongrie avec l'armée Impériale, et lui donnait en même temps la faculté de mener avec lui les Religieux de son Ordre qu'il jugerait à propos.

    Le Père Laurent, soumis à la voix du Saint-Père comme à celle de Jésus-Christ, n'hésita point de se rendre en Hongrie avec trois de ses confrères. En le voyant, l'armée Catholique sentit ranimer son courage. Les Chefs & les soldats, qui ne faisaient en tout qu'un Corps de dix-huit mille hommes, avoient été d'abord si effrayés de la multitude des Infidèles, qu'ils avoient pris le parti de préférer la fuite à une défaite qui leur paraissait inévitable, et d'abandonner la Hongrie au triste fort qui la menaçait.

    Le saint Religieux, animé d'un zèle ardent pour les intérêts de l'Empire et de la Religion, harangua l'armée avec tant de force et d'éloquence ; il lui promit avec tant d'assurance une victoire certaine, que malgré la férocité et l'énorme supériorité des ennemis, il fut unanimement résolu de les combattre.

    Pour intéresser le Dieu des armées dans sa propre cause, et le rendre propice et favorable aux Chrétiens armés pour sa gloire, le Père Laurent fit précéder la bataille par la prière, le jeûne et la Confession. Il savoir que la paix de la conscience inspire une valeur, bien plus sûre et plus soutenue que celle qui ne porte que sur le point d'honneur et sur les principes d'une chétive Philosophie. Ce qui faisait dire à un ancien Militaire plein de religion, que dans un jour de combat il ne remplissait jamais mieux son devoir que quand il sentait intérieurement qu'il était bien avec Dieu.

    Le Père Laurent qui avait donné l'exemple d'une préparation chrétienne au combat, que la plupart imitèrent, voulut encore donner des exemples de bravoure dans le combat même. La goutte dont il était affligé depuis quelque temps, lui causait alors des douleurs si aiguës, qu'il lui aurait été impossible de marcher. L'Archiduc le fit monter à cheval, et le plaça à la tête de ses troupes, n'ayant pour toutes armes qu'une Croix à la main, dont il bénit toute l'armée Chrétienne.

    Un avantage que le Duc de Mercœur venait de remporter sur les Turcs en s'emparant d'Albe Royale, avait encore plus irrité la fureur de ces Infidèles, qui n'avaient pu la secourir. Ils vinrent au-devant des dix-huit mille Impériaux avec une armée de quatre-vingt mille hommes. L'Archiduc se voyant si inférieur en forces, chercha à se mettre à couvert en faisant camper son armée au pied de quelques collines. Cet expédient ne lui réussit pas. Les Turcs ayant fait, à la faveur de la nuit une marche forcée, parvinrent à occuper, avant le jour, le sommet de ces collines.

    Les Impériaux ayant aperçu le matin le camp ennemi se crurent perdus, regardant comme également dangereux le combat et la retraite. L'Archiduc assembla tout de fuite un conseil de guerre, et voulut que le Père Laurent y assistât. Les Chefs de l'armée ne furent pas pour l'attaque ; le Duc de Mercœur lui-même, quoiqu'il fut bien aise de trouver quelque occasion brillante de signaler de nouveau son courage, ne savait que conseiller à l'Archiduc, et paraissait indécis sur le parti qu'il convenait de prendre dans cette crise fâcheuse. Le pieux Commissaire ranima leur courage abattu, leur promit une victoire complète, et protesta qu'il voulait lui-même être à la tête des troupes. La sécurité que lui inspirait sa foi, il la communiqua à toute l'armée des Impériaux. Ils attaquèrent vivement l'ennemi, qui se défendit d'abord avec vigueur ; mais la prédiction du Serviteur de Dieu ne tarda pas de s'accomplir ; bientôt on vit la victoire pencher du côté de l'armée Chrétienne. Les Infidèles ne portaient que des coups inutiles, et les Catholiques n'en portaient aucun à faux. Les Turcs dans cette occasion sanglante perdirent trente mille hommes ; et les débris de leur nombreuse et redoutable armée chercha son salut dans la fuite. Les Impériaux s'emparèrent du champ de bataille où ils firent un butin considérable, et restèrent maîtres d'Albe Royale, que les ennemis avoient voulu tenter de reprendre.

    On vit dans cette première action, qui eut lieu le 11 Octobre 1601, et surtout dans celle du 14 du même mois, une grêle de balles tomber sur le Père Laurent, sans lui faire la moindre blessure, ni la plus légère contusion. Les Turcs étonnés le prenaient pour un Négromant qui venait opérer leur ruine totale.

    Ayant été entraîné par son cheval au milieu d'un corps de Musulmans, un d'entre eux leva le sabre pour le mettre en pièces ; il atteignit en effet le pieux et valeureux Laurent ; mais il en fut quitte pour une égratignure presque imperceptible.

    Les deux Colonels Rosbourg et Altain frémirent à la vue du danger auquel avait été exposé leur saint Aumônier ; ils volèrent à son secours, et lui criaient chemin faisant de se retirer, que ce n'était pas là sa place. Vous vous trompez., leur répondit-il à haute voix : c'est ici où je dois être ; avançons, avançons, et la victoire est à nous.

    Ces paroles furent un coup de foudre pour les Infidèles ; une fuite précipitée fut leur unique ressource ; mais elle n'empêcha pas que la plus grande partie de l'armée ne fût taillée en pièces par les Impériaux, qui les poursuivirent. Cette victoire fut vraiment miraculeuse dans toutes ses circonstances : c'était le sentiment unanime dans toute l'armée ; et le Duc de Mercœur lui-même publia hautement à Vienne, que le Père Laurent avait plus fait lui seul dans cette guerre que tous les soldats ensemble ; et qu'après Dieu et la Sainte Vierge, c'était à ce Saint Religieux qu'il fallait attribuer les deux victoires remportées sur les ennemis du nom Chrétien. Ce trait véritablement admirable de sa vie n'échappa pas à ceux qui furent chargés de diriger la décoration de la Basilique du Vatican pour la fête de sa Béatification. On avait placé au-dessus de la principale porte un tableau oblong, peint avec autant de génie que de goût par le F. Felix de la Sambucca, qui représentait, avec la plus grande vérité, tout ce que nous venons de rapporter. Les Romains et les étrangers furent également satisfaits, et de la peinture et de l'inscription suivante, qui en donnait l'explication.

    BEATUS. LAURENTIUS. A. BRUNDUSIO. ANGUSTIS. GENTIS. AUSTRIACÆ. REBUS. HOSTES. CHRISTIANI. NOMINIS. ERECTA. CRUCE. DETERRET.

    (L’Autriche se trouvant dans la plus grande détresse, le Bienheureux Laurent de Brindes, la Croix à la main, épouvante et met en déroute les ennemis du nom Chrétien.)

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  • Chronique du délire

    Screenshot_2020-07-20 États-Unis Pour avoir des orchestres plus divers, mettons fin aux auditions à l'aveugle (tribune dans[...].png

    Une tribune dans l’ineffable New York Times :

    Pour avoir des orchestres plus divers, mettons fin aux auditions à l’aveugle.

    Depuis longtemps maintenant, chez nous aussi, pour mettre fin au « sexisme » supposé (le plus souvent fantasmé) des recruteurs de musiciens, on avait instauré les auditions à l’aveugle : les candidats jouent derrière un paravent, ce qui ne permet pas de savoir si c’est un homme ou une femme. Mais aujourd’hui il faut arrêter cela. Car on ne sait pas non plus si c’est un blanc ou un noir. Or les orchestres sont monstrueusement blancs. Si l’on veut mettre fin à cette suprématie raciste il faut recruter des noirs, donc il faut mettre fin aux auditions à l’aveugle…

    (Je ne sais plus si c'est dans le New York Times, mais un intellectuel américain a exprimé une solution plus radicale qui résout le problème: il faut supprimer les concerts de musique classique parce qu'ils sont structurellement racistes.)

    *

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    Le très huppé Marymount Manhattan College de New York, qui fut créé par les Religieuses du Sacré Cœur, est aujourd’hui à la pointe de l’idéologie « inclusive », de la repentance généralisée et de l’antiracisme racisé. Une pétition a recueilli plus de 1900 signatures d’étudiants pour que soit virée une femme professeur dont le crime est de s’être assoupie pendant une conférence sur l’antiracisme. « Je n’étais à aucun moment endormie ou désintéressée. Mes oreilles étaient ouvertes … Mon cœur était ouvert aussi », a tenté de se défendre Patricia Simon. Mais on sait qu’elle était déjà coupable d’autres crimes, notamment d’être favorable à des employés soupçonnés de « grossophobie ». Mais oui.

    Ce que je constate surtout est qu’il est donc désormais de règle dans les universités américaines d’ajouter au nom des personnes à la tribune l’indication du « genre » qu’elles revendiquent. Personnellement je me sentirais insulté si j’étais derrière une pancarte avec mon nom suivi de « il, lui », comme s’il pouvait y avoir une ambiguïté…

  • Et de trois

    Depuis un mois, trois évêques chinois de la véritable Eglise catholique ont rejoint l’Eglise officielle du régime communiste. Le dernier en date est Mgr Paul Ma Cunguo, le jeune évêque clandestin de Shouzou, qui a été officiellement installé le 9 juillet comme évêque officiel de Shouzou, par l’Association patriotique et le Conseil des évêques théoriquement non reconnus par Rome.

    Les deux précédents sont Mgr Pierre Li Huiyua, évêque de Fengxiang, et Mgr Pierre Lin Jiashan, évêque de Fuzhou.

    Mgr Ma Cunguoo, 33 ans, ne cachait pas son désir d’être reconnu par le pouvoir communiste. On remarque qu’il n’a pas formellement signé d’acte d’allégeance à « l’Association patriotique ». Mais il a publiquement prononcé un serment qui en tient lieu (ce n’est pas pour rien qu’on a un pape jésuite). En voici le dernier paragraphe :

    « Je respecterai les enseignements de l'Apôtre saint Pierre, je guiderai les prêtres et les fidèles du diocèse pour qu’ils respectent la Constitution, sauvegardent l'unité du pays et l'harmonie sociale, aiment le pays et l'Église, en suivant les directives de la sinisation du catholicisme en Chine, en contribuant à la réalisation du rêve chinois.

  • Merdre !

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    Puisque de nouveaux clusters ont apparu à cause de « regroupements familiaux » d’origine tribale, le port du masque est obligatoire dans les boutiques pour les non-tribaux. Partout sur le territoire, même là où il n’y a pas eu et où il n’y a toujours pas de virus.

    (Euh, oui bien sûr, les exotiques contaminés peuvent continuer de venir rejoindre leurs familles.)

    Cette histoire de covid de plus en plus ubuesque fait découvrir que nous ne sommes pas les seuls contaminés par le délire, et permet de découvrir quelques étonnantes vérités. Par exemple, je croyais que les régions italiennes étaient plus ou moins autonomes, certaines plus que d’autres. Mais on s’aperçoit qu’elles suivent toutes scrupuleusement les consignes du gouvernement de Rome, qu’elles aient été très touchées, comme la Lombardie, ou pas du tout, comme la Sardaigne. Et la conférence épiscopale italienne est carrément aussi pire que la nôtre, puisqu’elle continue d’interdire toutes les processions et toutes les fêtes, partout, même là où il est patent qu’il n’y a aucune « circulation » du virus.

  • Saint Jérôme Emilien

    Rejeton d’une des plus illustres familles de Venise, il vécut dans la pauvreté, se vouant essentiellement à recueillir les orphelins et à créer des orphelinats. Il créa dans la foulée une congrégation enseignante. L’évangile de la messe est donc tout naturellement le passage où Jésus demande aux apôtres de laisser les enfants venir à lui. Avec ce beau commentaire de saint Jean Chrysostome aux matines :

    Pourquoi les disciples éloignaient-ils de Jésus les enfants ? Par égard pour sa dignité. Alors que fait-il ? Afin d’inculquer aux Apôtres des sentiments modestes et de leur apprendre à fouler aux pieds le faste mondain, il accueille ces enfants, les prend dans ses bras, et promet à ceux qui leur ressemblent le royaume des cieux, ce qu’il avait déjà fait précédemment. Voulons-nous donc avoir part, nous aussi, à l’héritage céleste, appliquons-nous avec grand soin à cette vertu ; car c’est le plus haut degré de la philosophie, que d’être simple avec prudence, c’est la vie angélique. Un tout petit enfant n’a aucun vice dans son âme ; il ne garde point le souvenir des injures, il va droit à ceux qui lui en font, de même qu’à des amis, comme si de rien n’était. Sa mère a beau le châtier, il la cherche toujours, et la met bien au-dessus de toute autre personne. Montrez-lui une reine parée du diadème : il ne la préfère point à sa mère couverte de haillons ; et la vue de sa mère dans la livrée de la pauvreté lui est plus douce que la vue d’une princesse magnifiquement vêtue. Car c’est l’amour, et non la pauvreté et la richesse, qui lui fait discerner les siens d’avec les étrangers. Il se contente du nécessaire ; et aussitôt qu’il s’est rassasié de lait, il laisse le sein maternel. Il n’éprouve pas les mêmes chagrins que nous éprouvons, soit pour une perte d’argent, soit pour des choses de ce genre. Il ne se réjouit pas des mêmes vanités que nous, et il n’admire pas la beauté corporelle. Aussi le Sauveur disait-il : « Le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent », afin que par un effort de notre volonté, nous pratiquions ces vertus qui semblent naturelles aux enfants.

    Comme les Pharisiens n’avaient d’autres mobiles de leurs actes que la malice et l’arrogance, notre Seigneur ne cesse d’exhorter ses disciples à être simples ; et il le leur recommande au moment même où il les institue. Car rien n’engendre l’orgueil comme l’exercice du pouvoir et le privilège d’occuper les premières places. Sachant donc qu’ils obtiendraient de par le monde beaucoup d’honneur, il prémunit leurs esprits, il ne veut pas qu’ils souffrent en eux rien d’humain, ni la recherche de la popularité, ni l’envie de s’élever au-dessus des autres. Ces choses qui paraissent petites, occasionnent pourtant de grands maux. C’est en effet pour avoir eu ces convoitises que les Pharisiens arrivèrent au dernier degré du mal. En recherchant les salutations, les premiers rangs et les places d’honneur, ils tombèrent dans un amour effréné de la gloire, et de là dans un abîme d’impiété.

  • 7e dimanche après la Pentecôte

    Antienne du Benedictus

    Atténdite a falsis prophétis, qui véniunt ad vos in vestiméntis óvium, intrínsecus autem sunt lupi rapáces ; a frúctibus eórum cognoscétis eos, allelúia.

    Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des vêtements de brebis, tandis qu’au dedans ce sont des loups ravissants : vous les connaîtrez à leurs fruits, alléluia.

    Antienne du Magnificat :

    Non potest arbor bona fructus malos fácere, nec arbor mala fructus bonos fácere. Omnis arbor quæ non facit fructum bonum, excidétur, et in ignem mittétur, allelúia.

    Il n’est pas possible qu’un arbre bon produise de mauvais fruits, ni qu’un arbre mauvais produise de bons fruits. Tout arbre qui ne porte point de bon fruit sera coupé et jeté au feu, alléluia.

    Homélie de saint Hilaire sur l’évangile (lecture des matines) :

    Le Seigneur nous recommande d’évaluer aux fruits des œuvres les paroles de flatterie et les apparences de douceur et de n’apprécier personne tel qu’il se dépeint en paroles, mais bien tel qu’il se présente par ses actes ; car la rage du loup se couvre chez plus d’un de la peau du mouton. Les épines ne produisent, pas de raisins, ni les chardons des figues, et les arbres mauvais ne donnent pas de bons fruits : le Seigneur nous enseigne par là que la réalité des bonnes œuvres ne consiste pas en de telles apparences, et qu’il faut donc reconnaître chacun à ses fruits.

    Car ce n’est pas uniquement le zèle en paroles qui obtiendra le Royaume des Cieux et ce n’est pas celui qui dit : « Seigneur, Seigneur » qui en recueillera l’héritage. Quel mérite y a-t-il en effet à dire « Seigneur, Seigneur » au Seigneur ? Ne serait-il pas Seigneur si nous ne l’appelions ainsi ? Et quelle marque de sainteté y a-t-il à lui donner ce nom ? C’est en obéissant à la volonté de Dieu bien plus qu’en lui décernant un titre qu’on trouvera l’accès au Royaume des Cieux.

    « Beaucoup me diront en ce jour-là : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé ?” Ici encore, c’est la fourberie des faux prophètes que le Seigneur condamne ainsi que les artifices des hypocrites qui tirent présomptueusement gloire de la vertu de leurs paroles, de la prédication de la doctrine, de la mise en fuite des démons et d’autres prodiges semblables. Et ils se promettent ainsi le Royaume des Cieux, comme s’ils tenaient d’eux-mêmes ce qu’ils disent et réalisent, et comme si tout bien ne procédait pas de la puissance de Dieu qu’ils ont invoquée : car la science de la doctrine se tire de la lecture et le nom du Christ met en fuite les démons.

    L’éternité bienheureuse requiert donc notre effort, il nous faut nous dépenser un peu nous-mêmes : nous attacher au bien, éviter tout mal, obéir de tout cœur aux préceptes divins, et en accomplissant semblables devoirs, nous serons connus de Dieu. Faisons ce qu’il veut au lieu de tirer gloire de ce qu’il peut, lui qui rejette et repousse ceux dont les œuvres sont impies : il ne les connaît pas.

  • 36

     C’est le nombre de vidéos de la liturgie de l’Eglise grecque-catholique italo-albanaise que j’ai mises en ligne à ce jour sur la chaîne YouTube que j’ai créée à cette intention. D’autres sont en préparation. Je me permets de signaler particulièrement, parmi les dernières, deux fleurons de la liturgie de la Passion en langue arberèche à Piana degli Albanesi : la troisième « stance » des matines du samedi saint, poignante déploration au sépulcre du Christ, qui est suivie presque immédiatement des « louanges de la Résurrection », hymne triomphale d’une impatiente liturgie qui anticipe l’événement de 24 heures…

  • Sant Camille de Lellis

    Dans son encyclique “Deus caritas est”, le Pape Benoît XVI a mentionné Camille de Lellis parmi les “modèles éminents de charité sociale”, en le montrant en exemple pour tous les hommes de bonne volonté. A juste titre Camille mérite d’être pris comme modèle, en particulier pour la contribution qu’il a apportée, dans le domaine humain, au développement de l’assistance aux malades, au point d’être défini comme l’“initiateur d’une nouvelle école de charité” par Benoît XIV dans le décret de canonisation.

    Touché par les conditions misérables dans lesquels versaient les malades hébergés dans les hôpitaux, Camille décide de donner vie “à une compagnie d’hommes honnêtes ”, qui prennent soin des malades, simplement motivés par l’ardeur apostolique. Son zèle fut tel qu’il contribua au développement initial des sciences infirmières, en codifiant un code déontologique pour ses disciples qui des siècles plus tard, sera repris par les sciences infirmières modernes.

    La profonde spiritualité qui fit agir Camille le rendit capable de percevoir les besoins de l’homme malade et de stimuler ses disciples à en prendre soin, avec une attention définie aujourd’hui d’“assistance globale”. Ce faisant, Camille anticipa de plusieurs siècles ceux qui sont considérés comme fondateurs de la théorie de l’assistance infirmière, une activité qui au XVIe siècle était imposée à ceux qui devaient purger une peine. Camille n’est donc pas le continuateur de la tradition millénaire de l’Eglise dans le domaine de la charité : il en réalise le contenu spirituel avec l’attention et la priorité donnée à la personne humaine. Avec l’invitation à prendre soin des malades “avec la même affection qu’une mère envers son unique fils infirme”, Camille indique non seulement la façon de servir mais aussi à mettre la personne du malade au centre de la pratique de ses disciples.

    Cette attention le porte à des propositions innovantes dans le domaine de l’assistance telles d’entrer à bon droit dans le code professionnel de celui qui exerce l’art de l’assistance. Effectivement, en lisant les “Règles qui doivent être tenues dans les hôpitaux pour bien servir les infirmes” - écrites par Camille pour ses disciples qui opèrent à l’Hôpital Ca’ Granda de Milan - on doit reconnaître qu’il se réfère à ce que l’on appelle aujourd’hui “les besoins d’assistance infirmiers” (comment alimenter une personne, comment la déplacer, comment l’aider à se reposer, comment l’aider dans l’élimination urinaire et intestinale). Pour répondre à ces besoins saint Camille propose des techniques nouvelles. Par exemple, il invente la technique de l’hygiène du creux oral : dans la situation de limitation physique, elle fut “une charité particulièrement chère tant inusitée”, jamais vue auparavant.

    Saint Camille inventa la réfection du “lit occupé”, de même que la modalité pour refaire le lit - une technique qui requiert des précautions particulières - quand la personne ne pouvait pas être levée et nécessitait un plus grand confort. Il inventa aussi des aides pour éviter que ses malades soient contraints à aller “aux cabinets qui sont sales, puent et sont encore couvert de boue”. Ces petits exemples simples servent à montrer la puissance de la Grâce transformante. Camille, un homme de peu d’étude, savait comprendre l’unité et l’unicité de la personne humaine, en offrant des réponses personnelles aux besoins individuels, avec créativité et compétence.

    Frère Luca Perletti, Secrétaire Général des Missionnaires Camilliens

    (Fides)

  • Oh…

    Le tribunal constitutionnel de Thuringe en Allemagne (Erfurt) a révoqué, par six voix contre trois, la loi votée il y a un an qui imposait la parité sur les listes des partis pour les élections. C’est une victoire de l’AfD qui avait contesté la loi.

    Le président du tribunal a expliqué que la règle de la parité affectait la liberté de vote, laquelle exige qu’il n’y ait aucune coercition ni pression de l’Etat.