Le calendrier de 1960 donne toujours à fêter aujourd’hui saint André Corsini, qui ne doit cet honneur qu’à l’importance de sa famille à Florence et au Vatican. On ne saurait assurément mettre en doute sa sainteté, mais des centaines de saints évêques n’ont pas leur fête au calendrier.
Tout en bas du martyrologe de ce jour on lit : « A Bourges, en Aquitaine (sic), sainte Jeanne de Valois, Reine de Gaule, fondatrice de l’ordre de la très sainte Annonciation de la bienheureuse Vierge Marie, illustre par sa piété et sa singulière participation à la Croix, inscrite aux fastes des saintes par le pape Pie XII. »
Louis XI fit épouser sa fille Jeanne à Louis d’Orléans. Lorsque Louis devint roi il s’empressa de faire décréter par Alexandre VI la nullité de son mariage, afin de se marier avec Anne de Bretagne pour annexer le duché à la France.
Jeanne de Valois, un temps donc « Jeanne de France », puis duchesse de Berry, fonda la congrégation dite de l’Annonciade (sous les auspices d’Alexandre VI) à Bourges, où elle mourut en 1505.
Jean-Jacques Boucher:
Sa réputation de sainteté fut confirmée par de nombreux miracles après sa mort : 133 furent reconnus et notés, en vue de sa canonisation. Elle ne fut béatifiée que près de deux siècles et demi plus tard, en 1742 par Benoît XIV, et canonisée par Pie XII (p. 241) en 1950.
Dom Guéranger :
Nous honorons, ô sainte Princesse, les vertus héroïques dont votre vie a été remplie, et nous glorifions le Seigneur qui vous a admise dans sa gloire. Mais que vos exemples nous sont utiles et encourageants, au milieu des épreuves de cette vie ! Qui plus que vous, a connu les disgrâces du monde ; mais aussi qui les a vues venir avec plus de douceur, et les a supportées avec plus de tranquillité ? Les grâces extérieures vous avaient été refusées, et votre cœur ne les regretta jamais; car vous saviez que l'Epoux des âmes ne recherche pas dans ses élues les agréments du corps, qui trop souvent seraient un danger pour elles. Le sceptre que vos saintes mains portèrent un instant leur échappa bientôt, et nul regret ne s'éleva en vous, et votre âme véritablement chrétienne ne vit dans cette disposition de la Providence qu'un motif de reconnaissance pour la délivrance qui lui était accordée La royauté de la terre n'était pas assez pour vous ; le Seigneur vous destinait à celle du ciel. Priez pour nous, servante du Christ dans ses pauvres, et faites-nous l'aumône de votre intercession. Ouvrez nos yeux sur les périls du monde, afin que nous traversions ses prospérités sans ivresse, et ses revers sans murmure. Souvenez-vous de la France qui vous a produite, et qui a droit à votre patronage. Un jour, la tombe qui recelait votre sainte dépouille fut violée par les impies, et des soupirs s'échappèrent de votre poitrine, au sentiment des malheurs de la patrie. C'était alors le prélude des maux qui depuis se sont appesantis sur la nation française ; mais du moins la cause de la foi trouva, dans ces temps, de généreux défenseurs, et l'hérésie fut contrainte de reculer. Maintenant, le mal est à son comble ; toutes les erreurs dont le germe était renferme dans la prétendue Réforme se sont développées, et menacent d'étouffer ce qui reste de bon grain. Aidez-nous, conservez la précieuse semence de vérité et de vertus qui semble prête à périr. Recommandez-nous à Marie, l'objet de votre tendre dévotion sur la terre, et obtenez-nous des jours meilleurs.