Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Anschaire

Le calendrier romain fait aujourd’hui mémoire de saint Blaise. Dans le calendrier de la Congrégation de France des bénédictins, établi par dom Guéranger, saint Anschaire primait saint Blaise. Saint Anschaire (Oscar, Ansgar), moine de Corbie, devint premier évêque de Hambourg puis évêque de Brème et de Hambourg, et légat pontifical pour toutes les terres du septentrion, comme dit le martyrologe. Voici un extrait d’une recension de la biographie de saint Anschaire par le Père de Moreau en 1930 :

En tête, une introduction sur les sources : l'auteur y rend pleine justice à la source excellente qu'est la Vita Anscharii de Rimbert, confident et successeur du saint. Puis vient le récit. Le R. P. de Moreau nous fait assister à la formation religieuse et intellectuelle du jeune moine de Corbie, à son activité ultérieure à Gorvey. Puis il nous le montre, mis brusquement en face d'une tâche missionnaire, lorsqu'en 826, Louis le Pieux le charge d'accompagner en Danemark, le roi Harald, qui venait de recevoir le baptême à Mayence. En 82 9-830, voici Anschaire en Suède, à Birca exerçant un apostolat parmi les marchands de cet emporium et procurant aux esclaves chrétiens, le réconfort du culte. Mais une action évangélisatrice sérieuse appelait une organisation régulière. Louis le Pieux le sait et il crée l'évêché de Hambourg. Anschaire en devient en 831 le titulaire et reçoit du pape, avec le pallium archiépiscopal, les pouvoirs de légat chez les Suédois, les Danois et les Slaves. Anschaire mit tout en œuvre pour mener sa tâche à bonne fin ; à l'abbaye de Thourout qu'il a reçue du roi, il crée même une école apostolique. Mais son œuvre est momentanément détruite : en 845, le roi danois Horic saccage Hambourg ; en Suède une violente réaction païenne ruine la mission chrétienne. Thourout est enlevé par Charles le Chauve à l'église de Hambourg. Tout autre eût perdu courage ; Anschaire persévère. Louis le Germanique, malgré la jalousie des évêques, impose, en 848, la réunion des évêchés de Brème et de Hambourg en faveur d'Anschaire, et Nicolas I la ratifiera en 864. De Brème, Anschaire prépare une pénétration nouvelle de l'Évangile en Scandinavie. Il négocie avec les rois Horic I et Horic II de Danemark, avec le roi Olaf de Suède et son peuple, il se rend auprès d'eux et de 848 à 865, il aboutit à ce que le culte chrétien soit autorisé dans les deux pays : à Birca, en Suède, à Schleswig et à Ribe, en Danemark — trois importantes places de commerce — des communautés sont organisées ; cinq églises sont construites. Au moment de sa mort — en 865 — Anschaire pouvait envisager avec confiance l'avenir de la chrétienté dans ces pays. Et cependant, si son successeur Rimbert parvint à maintenir ce qu'avait réalisé le grand missionnaire, il semble que, peu après, tout périclita. Le recul de l'Allemagne, devant les invasions danoises, au Sud du Jutland, les troubles intérieurs de la Francia Orientalis, la faiblesse de l'esprit missionnaire dans l'église franque expliquent cet échec. Néanmoins, le R. P. de Moreau insiste avec raison sur l'importance du rôle d'Anschaire. Dans l'archevêché de Brème-Hambourg subsistait dorénavant l'idée de la mission évangélisatrice en Scandinavie. C'est de Hambourg que repartit en 935 le mouvement qui devait aboutir en 947 à la création de trois évêchés danois ; si la Suède ne fut acquise au Christ qu'au début du XIe siècle, c'est cependant encore une fois un évêque de Hambourg, Hunni, qui réintroduisit à Birca le culte chrétien, dès 936. Anschaire avait donné des impulsions et fourni des exemples, dont l'action se fit sentir longtemps après lui.

Les commentaires sont fermés.