A l’occasion du nouveau massacre de Palestiniens effectué par Israël à la frontière de la bande de Gaza, RT France souligne que la « zone tampon » établie par Israël (entièrement sur le territoire de Gaza) fait l’objet d’épandages permanents de pesticides qui empêchent toute culture et toute végétation afin de dégager le champ de vision des soldats israéliens. Cette bande de 300 mètres de large constitue 35% des terres arables de Gaza. Bien entendu, les avions israéliens balancent très largement les produits, qui tombent bien au-delà de la zone tampon et détruisent les cultures.
RT France renvoie aussi à un rapport du consulat de France à Jérusalem sur l’agriculture palestinienne, qui date d’octobre dernier et qui n’a semble-t-il pas été médiatisé. En voici deux extraits.
Soumise à de nombreuses contraintes liées à l’occupation, l’agriculture palestinienne est caractérisée par une faible productivité. Le rendement moyen de l’agriculture en Cisjordanie et à Gaza équivaut à environ 50% du rendement en Jordanie et à 43% de celui en Israël bien que dans la même zone agro-écologique. Cet écart de productivité souligne le besoin, pour l’agriculture palestinienne d’opérer une transition (difficile en l’état actuel des restrictions) vers les cultures et semences à plus haut rendement et plus haute valeur. Aujourd’hui, près de 81% de la surface agricole de Cisjordanie est consacrée aux semences à faibles rendements et faible valeur. L’agriculture palestinienne est également victime de la petite taille de ses exploitations qui l’empêche de réaliser des économies d’échelles suffisantes, notamment en raison des restrictions israéliennes et de la fragmentation de l’espace cisjordanien.
Les incertitudes du conflit israélo-palestiniens et les restrictions sur l’accès à la terre, à l’eau, aux engrais, aux équipements, aux infrastructures et aux marchés extérieurs impactent le secteur agricole et nuisent à l’investissement. La zone C (62% de la Cisjordanie) demeure sous contrôle sécuritaire et administratif israélien et comprend les terres les plus fertiles pour une perspective de développement. Malgré cela, seulement 1% de la partie aménagée de la zone C est attribuée aux activités palestiniennes. 21% sont réservés aux zones militaires et 9% aux réserves naturelles. La poursuite du développement des colonies et le durcissement des contraintes provoquent, depuis les années 1980, un recul important des surfaces cultivées (blé, légumes et arbres fruitiers) en Cisjordanie et à Gaza (où la chute est encore plus significative) : de 240.000 ha en 1980 à 103.490 ha en 2010/2011 dont 92.937 ha en Cisjordanie et 10.553 ha à Gaza. Les entraves à la mobilité et à la construction d’infrastructures handicapent le développement agricole et dépriment l’investissement.