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Pâques

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Cette icône du XVIe siècle, au monastère Saint-Denys de Korisos du mont Athos, a la particularité de combiner les deux icônes canoniques de Pâques : la descente du Christ aux enfers, et les myrophores au tombeau vide.

Le titre en rouge dit : η αγία του Χριστού Ανάστασις : la sainte résurrection du Christ.

La plus grande partie est consacrée à la descente aux enfers, qui est l’icône pascale proprement dite. Jésus, qui est déjà dans l’éclat de sa résurrection, est entré sous terre et a fracassé les portes du Shéol pour délivrer les âmes des justes, en commençant par Adam et Eve. On voit aussi saint Jean Baptiste, le seul qui a une auréole parce qu’il est le seul personnage de l’Ancien Testament qui a été « canonisé » par Jésus, puis des rois dont David et Salomon. En haut, de chaque côté, deux prophètes qui ont annoncé la résurrection du Christ. A gauche c’est Jonas : son nom est écrit, et il est le prophète dont Jésus lui-même a souligné l’annonce de sa résurrection le troisième jour. L’autre prophète, à droite, n’est pas nommé. Selon certains ce serait David, mais il ne paraît pas correspondre au roi (l'absence de nom peut laisser penser qu'il symbolise tous les autres prophètes). Ces deux personnages sont également une particularité de cette icône. On voit parfois à leur place deux anges.

En bas, c’est l’icône des myrophores, qui sont particulièrement fêtées le deuxième dimanche après Pâques et toute la semaine qui suit. Du moins c’est la partie à droite qui est l’icône canonique : les femmes arrivent au tombeau qui est ouvert, et où l’on ne voit plus que le linceul et le bonnet, et l’ange leur dit : « Voici le lieu où on l’avait mis. » A gauche est illustré le dernier verset du chapitre 27 de saint Matthieu : « Or Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là assises vis-à-vis du sépulcre. » Le verset suivant, le premier du chapitre 28, dit : « Or comme le sabbat finissait et que le premier jour de la semaine commençait à luire, Marie-Madeleine et l'autre Marie vinrent pour voir le sépulcre. » C’est pourquoi il n’y a que deux femmes (effrayées), alors que la majorité des icônes ont trois myrophores, conformément à l’évangile de saint Marc qui est lu ce dimanche dans la liturgie byzantine.

Selon saint Marc « l’autre Marie » était la « mère de José » (selon le nom conservé par la tradition byzantine), qui est Joset ou Joseph selon les manuscrits. Certains disent même « la mère de Jacques », sans doute pour harmoniser avec la suite, puisque les myrophores de saint Marc sont « Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et Salomé ». Saint Jean ne parle que de Marie-Madeleine, et saint Luc parle d’un nombre indéterminé de femmes, dont il cite trois noms : « Marie-Madeleine et Jeanne et Marie, mère de Jacques ».

Cette incertitude montre bien quel bouleversement des esprits a été la découverte et la révélation de la Résurrection. Il est notable aussi que la seule myrophore citée par les quatre évangélistes est Marie-Madeleine, l’« apôtre des apôtres ».

Commentaires

  • Je trouve à cette belle icône quelque chose de chocolaté. A l'époque, et le mont Athos n'étant pas en Espagne, c'était probablement involontaire...

  • "Jésus (...) est entré sous terre et a fracassé les portes du Shéol".

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    Vous auriez pu vous dispenser de l'incongru "entré sous terre".

    Vous auriez dû dire, simplement et plus sensément, "Jésus a fracassé les portes du Shéol".


    La terre, meuble ou pierreuse, n'a rien à voir ici.

  • Je décris l'image. Et la terre est pierreuse, en effet.

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