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  • Aux Philippines

    Au moins 43 policiers philippins ont été tués dimanche lors d’affrontements avec les miliciens du Front moro islamique de libération (MILF) et des Combattants islamiques pour la liberté de Bangsamoro (BIFF) dans la région de Mindanao.

    Après des décennies de combats, la rébellion avait pourtant pris fin l’an dernier avec la signature d’un accord sur l’autonomie du fief islamiste de Mindanao, qui fait l’objet d’un projet de loi actuellement en discussion au Parlement.

    Les policiers étaient à la recherche de deux jihadistes, Zulkifli bin Hir, de la Jemaah Islamiyah (proche d’al-Qaïda) et l’expert en explosifs Basit Usman. Mais ils ont pénétré dans un village sans prévenir le MILF, comme convenu dans les accords de paix…

  • L’insulte aux évêques des Philippines

    Le célèbre jésuite Pierre de Charentenay, président du Centre Sèvres, l'institut d’études supérieures de la Compagnie de Jésus, entre 1991 et 1997, directeur de la revue "Études" entre 2004 et 2014 et, depuis lors, membre de la rédaction de "La Civiltà Cattolica", la revue des jésuites de Rome (dirigée par Antonio Spadaro, un proche du pape), a publié un livre sur les Philippines, juste avant le voyage de François dans ce pays. Le père Federico Lombardi, directeur du bureau de presse du Vatican, a conseillé la lecture de ce livre aux journalistes qui s’apprêtaient à couvrir l’événement, nous dit Sandro Magister.

    Or ce livre contient de virulentes attaques contre les évêques des Philippines, particulièrement pour stigmatiser leur combat contre la loi dite de « santé reproductive » (bien qu’il ne s’agisse pas des lapins), essentiellement sur la contraception.

    Le P. de Charentenay, ajoute Sandro Magister, « fait des considérations du même genre à propos d’autres controverses qui sont sur le point d’éclater dans ce pays sur des sujets comme le divorce, ou l’avortement, ou encore les mariages homosexuels. Il accuse les évêques d’être fermés et arriérés, non seulement par rapport aux poussées de la modernité mais également par rapport aux sollicitations de François. »

    Malicieuse conclusion de Sandro Magister :

    À ce sujet il aurait été intéressant de comprendre comment le pape Bergoglio concilie le fait qu’il valorise haut et fort les conférences épiscopales avec la spectaculaire critique qui est adressée à la ligne de conduite des évêques par un rédacteur faisant autorité de la revue "La Civiltà Cattolica" qui fait elle aussi autorité.

    C’est qu’il y a les bonnes conférences épiscopales et les mauvaises conférences épiscopales. Les premières auront droit à tous les égards. Les autres on les mettra au pas. On leur enverra les commandos jésuites.

  • Le trans de François

    Diego Neria Lejárraga est un transsexuel espagnol de 48 ans, qui vit à Plasence, en Estrémadure. Fervent catholique, selon ses dires, il a écrit au pape, en novembre dernier, pour se plaindre de sa paroisse qui le rejetait.

    Le pape lui a téléphoné le 8 décembre, le jour de la fête de l’Immaculée Conception, pour prendre contact et lui dire qu’il le rappellerait pour lui donner un rendez-vous. Le 20 décembre, qui était autrefois le samedi des quatre temps de l’Avent, jour d’ordinations, il lui a de nouveau téléphoné, pour lui donner rendez-vous au Vatican le 24 janvier. Samedi dernier, donc, François a reçu le transsexuel, avec sa « fiancée ». On ne sait pas ce qu’ils se sont dits, mais François l’a embrassé, et désormais il se dit « en paix ».

    Naturellement, l’histoire fait le tour des sites et des lobbies LGBT.

    C’est évidemment une belle victoire de l’idéologie du genre.

    (Essayez donc, pour voir, d’écrire à François pour vous plaindre que dans votre paroisse tout est sous la coupe de gens qui bafouent le dogme et la liturgie, et que vous en avez été méchamment exclu parce que vous demandiez seulement qu’on respecte le catéchisme et le missel…)

  • Sur le chemin de l’apostasie

    Extrait (ou plutôt cœur) de l’homélie de François, lors des vêpres œcuméniques du 25 janvier :

    Beaucoup de controverses entre chrétiens, héritées du passé, peuvent se dépasser en mettant de côté toute attitude polémique ou apologétique, et en cherchant ensemble à accueillir en profondeur ce qui nous unit, c’est-à-dire l’appel à participer au mystère d’amour du Père révélé à nous par le Fils dans l’Esprit Saint. L’unité des chrétiens – nous en sommes convaincus – ne sera pas le fruit de discussions théoriques raffinées dans lesquelles chacun tentera de convaincre l’autre du bien-fondé de ses propres opinions. Le Fils de l’Homme viendra et il nous trouvera encore en discussions. Nous devons reconnaître que pour parvenir à la profondeur du mystère de Dieu, nous avons besoin les uns des autres, de nous rencontrer et de nous confronter sous la conduite de l’Esprit Saint, qui harmonise les diversités et dépasse les conflits, réconcilie les diversités.

    Donc, il faut abandonner l’apologétique, c’est-à-dire la défense argumentée de la foi catholique. Dans les discussions œcuméniques ! Car finalement il ne s’agit pas de la foi. Nous croyons tous au « même évangile », comme il dit dans la même homélie… Ce qui reste alors du dialogue œcuménique, ce sont des « discussions théoriques raffinées », où l’on ne défend pas la foi, mais ses « opinions ».

    Par exemple : moi je crois que le Christ est réellement présent, corps, âme, esprit, divinité, dans l’hostie, et toi tu n’y crois pas. Ce ne sont que des opinions. Nous n’allons pas discuter là-dessus. L’important est de se laisser conduire par le Saint-Esprit qui « harmonise les diversités et dépasse les conflits », mettant d’accord ceux qui croient en la présence réelle et ceux qui n’y croient pas. Dans une même « Eglise » qui transcende les diverses « opinions » ?

    Désolé, mais tant que je vivrai je ne pourrai pas dire que le Christ, le Fils de Dieu qui s'est fait chair, corps et sang pour se donner à moi afin que je devienne un avec lui, est une opinion.

  • Saint Jean Chrysostome

    Il est assez rare que les pères de l’Eglise parlent de la messe, du saint sacrifice, dans les textes publiés, parce que ce sont les « saints mystères » qui ne doivent pas être révélés aux profanes. A la fin de sa troisième homélie sur l’incompréhensibilité de Dieu, saint Jean Chrysostome l’évoque, quand il  se plaint de voir que les fidèles viennent en masse pour l’écouter prêcher, mais que beaucoup s’en vont après l’homélie :

    Cette multitude innombrable, maintenant réunie et écoutant avec la plus grande attention, je l'ai souvent cherchée des yeux au moment le plus solennel, et je ne l'ai point rencontrée. J'en gémis profondément. Un homme parle, on se hâte, on accourt, on se presse, et l'on demeure jusqu'à la fin de son discours. Jésus-Christ va paraître dans les saints mystères, l'église est vide et déserte ! Cette conduite est-elle pardonnable? Vous avez du zèle pour entendre la parole de Dieu, c'est bien, mais la conduite que vous tenez ensuite vous ravit tout le mérite de votre assiduité à la prédication. Qui, en vous voyant perdre sitôt le fruit de nos discours, ne nous condamnera nous-même? Si vous écoutez la parole divine avec un zèle sincère, montrez-le par les œuvres. Se retirer tout après l'homélie, c'est une preuve que l'on n'a pas été véritablement touché. Si votre âme conservait les enseignements de la chaire, vous resteriez pour assister pieusement à nos redoutables mystères.

    Mais ensuite, comme s’il en avait déjà trop dit, il ne parle plus que de la plus grande efficacité des prières publiques par rapport à la prière privée.

    A la fin de l’homélie suivante, il rappelle qu’il a blâmé ceux qui s’en vont, et il ajoute qu’il doit également réprimander ceux qui restent… Non pas parce qu’ils restent, mais parce qu’ils bavardent. Alors il évoque ce qui est le début du dialogue de la Préface (puis le Sanctus) dans la… liturgie de saint Jean Chrysostome. Le diacre commence par proclamer : « Stomen kalos : mettons-nous debout et tenons-nous bien, tenons-nous avec crainte, soyons attentifs à offrir en paix la sainte offrande. » Et le peuple répond : « Miséricorde de paix et sacrifice de louange » :

    Ce n'est pas inutilement et sans raison que le diacre dit à tous : Levons-nous et tenons-nous bien, c'est pour nous avertir, d'élever nos pensées qui rampent à terre, de bannir le souci des affaires temporelles, afin de pouvoir présenter à Dieu des âmes pures et droites. Tel est le véritable sens de cet avertissement en usage dans le rituel; il ne s'agit pas du corps, mais de l'âme, c'est elle qu'il faut relever. Ecoutons saint Paul; il se sert de cette même formule. Il écrit à des hommes tombés et accablés sous le poids des malheurs : Relevez vos mains languissantes et fortifiez vos genoux affaiblis. (Hébr. XII, 12.) Saint Paul parle-t-il des genoux et des mains du corps? Nullement. Car il ne s'adresse pas à des coureurs ni à des lutteurs. Mais il cherche par ces paroles à ranimer la vigueur de Pâme, abattue par les tentations. Pensez près de qui vous êtes, avec qui vous allez invoquer Dieu. C'est avec les chérubins. Examinez qui vous accompagne et vous serez vigilants, en voyant que, composés de chair et d'os, vous êtes admis avec les vertus incorporelles à louer le même Seigneur. Arrière donc les cœurs lâches ! le zèle est nécessaire pour prendre part aux saints mystères, et aux hymnes mystiques. Dans ce moment bannissez toute pensée mondaine, tout sentiment terrestre; montez au ciel; approchez-vous du trône de gloire, et chantez avec les séraphins l'hymne sacrée au Dieu plein de magnificence et de majesté. L'instant est grave et solennel, voilà pourquoi l'on nous commande de nous bien tenir, c'est-à-dire, comme il convient à des hommes de se tenir devant Dieu, avec crainte et tremblement, pleins de zèle et de vigilance. Qu'il s'agisse en effet de l'âme dans la formule en question, cette autre parole de saint Paul le prouve également : Mes bien-aimés, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur. (Philip. IV, 1.) Un archer qui veut frapper au but, commence par assurer sa pose; ensuite placé exactement en face du but, il lance la flèche. Ainsi pour atteindre la tête maudite du démon, occupez-vous d'abord d'affermir votre cœur, puis debout et libres de tout obstacle, vous lui lancerez des traits inévitables.

  • Deux revers de l’Etat islamique

    Les forces de l’Etat islamique ont (enfin) perdu du terrain, à l’extrême ouest et à l’extrême est.

    A la frontière turque de la Syrie, les pechmergas ont repris la totalité de la ville de Kobani, après… six mois de combats (et de nombreuses frappes aériennes).

    A l’est de l’Irak, l’armée irakienne a repris le contrôle de la province de Diyala (entre la province de Bagdad et l’Iran).

  • Une nouvelle église… au Pakistan

    L’évêque de Faisalabad, Mgr Joseph Arshad, a consacré, le 17 janvier, une nouvelle église à Pansara, sur le territoire de la paroisse Saint-Paul du P. Emmanuel Parvez (un cousin de Shabahz Bhatti), bien connu pour son intrépide apostolat (c’est lui qui a créé cette paroisse, qui comprend une trentaine de villages, en 2010).

    Le P. Parvez avait acheté un terrain de 4 ha pour accueillir 104 familles misérables travaillant dans les fameuses briqueteries où les chrétiens sont en fait des esclaves. Grâce à l’aide de la conférence épiscopale italienne, des logements modulaires ont été construits sur le terrain en question, accueillant plus de 200 familles, en majorité chrétiennes (car le P. Parvez veut qu’il y ait aussi des musulmans, pour leur montrer ce que sont vraiment les chrétiens). Il fallait donc une église. Elle a pu être édifiée grâce au soutien de l’AED, qui avait appelé aux dons pour cette œuvre. Elle est dédiée à sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein).

  • “Direct Matin”, médaille d’or de la désinformation

    A propos de la Marche pour la Vie, Direct Matin a osé écrire (et c'est toujours sur le site au moment où je publie cette note) que « quelques centaines de militants "pro-vie" se sont retrouvés 25 janvier place Denfert-Rochereau à Paris », et cela sous le titre : « Les militants “pro-vie” défilent à Paris ». Les militants pro-vie sont donc quelques centaines en tout et pour tout.

    La médaille d’argent de la désinformation revient à tous les autres organes de la presse de la pensée unique, qui ont repris les chiffres des agences de presse : « plusieurs milliers de personnes ».

    Avec une très notable exception, celle de Libération, qui dans un article évidemment hostile a l’honnêteté d’écrire :

    Cette année, les organisateurs revendiquent 45 000 manifestants. Ils sont, de fait, sûrement plusieurs dizaines de milliers.

    On remarque d’autre part un peu partout : « Les organisateurs de la Marche disent avoir reçu le soutien du Pape François. » Et l’on souligne éventuellement cette prétention d’un point d’interrogation. Alors que la lettre du nonce apostolique a été publiée par les organisateurs de la Marche. C’est une autre désinformation, particulièrement indigne de la part des journalistes qui s’y sont livré.

  • Saint Polycarpe

    Saint Irénée, Contre les hérésies, III :

    Non seulement il fut disciple des apôtres et vécut avec beaucoup de gens qui avaient vu le Seigneur, mais c'est encore par des apôtres qu'il fut établi, pour l'Asie, comme évêque dans l'Église de Smyrne. Nous-même l'avons vu dans notre prime jeunesse — car il vécut longtemps et c'est dans une vieillesse avancée que, après avoir rendu un glorieux et très éclatant témoignage [ou : par un glorieux et illustre martyre], il sortit de cette vie —. Or il enseigna toujours la doctrine qu'il avait apprise des apôtres, doctrine qui est aussi celle que l'Église transmet et qui est la seule vraie. C'est ce dont témoignent toutes les Églises d'Asie et ceux qui jusqu'à ce jour ont succédé à Polycarpe, qui était un témoin de la vérité autrement digne de foi et sûr que Valentin, Marcion et tous les autres tenants d'opinions fausses. Venu à Rome sous Anicet, il détourna des hérétiques susdits un grand nombre de personnes et les ramena à l'Église de Dieu, en proclamant qu'il n'avait reçu des apôtres qu'une seule et unique vérité, celle-là même qui était transmise par l'Église. Certains l'ont entendu raconter que Jean, le disciple du Seigneur, étant allé aux bains à Éphèse, aperçut Cérinthe à l'intérieur ; il bondit alors hors des thermes sans s'être baigné, en s'écriant : « Sauvons-nous, de peur que les thermes ne s'écroulent, car à l'intérieur se trouve Cérinthe, l'ennemi de la vérité ! » Et Polycarpe lui-même, à Marcion qui l'abordait un jour et lui disait : «Reconnais-nous», «Je te reconnais, répondit-il, pour le premier-né de Satan. » Si grande était la circonspection des apôtres et de leurs disciples, qu'ils allaient jusqu'à refuser de communier, même en paroles, avec l'un de ces hommes qui falsifiaient la vérité. Comme le dit également Paul : « L'hérétique, après un premier et un deuxième avertissement, rejette-le, sachant qu'un tel homme est perverti et qu'en péchant il est lui-même l'auteur de sa condamnation. » Il existe aussi une très importante lettre de Polycarpe écrite aux Philippiens, où ceux qui le veulent et qui ont le souci de leur salut peuvent apprendre et le trait distinctif de sa foi et la prédication de la vérité.

    Saint Irénée, lettre à Florinus, citée par Eusèbe, Histoire ecclésiastique, livre V :

    Je t’ai vu alors que j’étais encore enfant dans l’Asie antérieure, auprès de Polycarpe ; tu brillais à la cour impériale et tu t’efforçais d’avoir bonne réputation auprès de lui. Car je me souviens mieux des choses de ce temps-là que des événements récents. Car les choses que l’on apprend en bas âge ne font qu’un avec l’âme et s’unissent à elle, si bien que je pourrais dire en quel endroit le bienheureux Polycarpe s’asseyait pour parler, comment il entrait et sortait, quel était le caractère de sa vie, l’aspect de son corps, les entretiens qu’il avait avec le peuple, comment il racontait ses relations avec Jean et avec les autres qui avaient vu le Seigneur, comment il rapportait leurs paroles, et tout ce qu’il avait appris d’eux sur le Seigneur, sur ses miracles, sur son enseignement ; tout cela Polycarpe l’avait recueilli de ceux qui avaient vu le Verbe de Vie, et il le rapportait en conformité avec les Ecritures. Toutes ces choses, je les écoutais avec grand soin, par la grâce de Dieu, et j’en ai conservé la mémoire non sur du papier, mais dans mon cœur. Toujours par la grâce de Dieu, je les rumine fidèlement.

    De saint Polycarpe nous avons son épître aux Philippiens, et nous avons le récit détaillé de son martyre dans une lettre de l’Eglise de Smyrne qui est le plus ancien des actes des martyrs, et absolument authentique. Tout cela est très émouvant, car on touche vraiment les premières générations de chrétiens après les Actes des apôtres et les épîtres de saint Paul. Au passage, on constate que le témoignage de saint Irénée (qui souligne que le Jean dont il parle est celui-là même qui reposait sur la poitrine du Seigneur et qui a écrit un Evangile pendant son séjour à Ephèse) réduit à néant, sauf à prendre Irénée pour un menteur ou un imbécile, toutes les billevesées contemporaines sur le Jean de l’Evangile qui ne serait pas l’apôtre.

    (L'icône canonique de saint Polycarpe est évidemment le portrait authentique du martyr - comme le sont toutes les icônes canoniques de personnages dont on a pu faire le portrait. D'autres exemples ici. On voit que c'est bien le même personnage sur toutes les peintures.)

  • 3e dimanche après l’Epiphanie

    La réforme de 1960 a curieusement inventé un « temps de Noël » (tempus natalicium) allant du 25 décembre au 13 janvier, et dans ce temps de Noël un « temps de Noël proprement dit » (tempus Nativitatis) et un « temps de l’Epiphanie ». Et à partir du 14, c’est  le temps « per annum ». Mais dans ce temps per annum on a laissé les dimanches « après l’Epiphanie ». Ce qui montre le caractère absurde de cette réforme qui pue le bureaucrate (sans doute pour suivre la logique du fait que l'office est en effet « per annum »). Traditionnellement, le temps de Noël s’achève le 2 février, avec la fête de la Purification ou de la Présentation, qui est en quelque sorte la dernière épiphanie. Et cela est, ou était, souligné par le fait que c’est ce jour-là qu’on démonte la crèche.

    Et dom Guéranger de souligner :

    La coutume de célébrer par quarante jours de fête ou de mémoire spéciale la solennité de la Naissance du Sauveur, est fondée sur le saint Évangile lui-même, qui nous apprend que la très pure Marie, après quarante jours passés dans la contemplation du doux fruit de sa glorieuse maternité, se rendit au Temple pour y accomplir, dans une humilité parfaite, tout ce que la loi prescrivait au commun des femmes d’Israël, quand elles étaient devenues mères. La commémoration de la Purification de Marie est donc indissolublement liée à celle de la Naissance même du Sauveur.

    Dom Pius Parsch a bien vu que la liturgie de ce dimanche continue de célébrer l’Epiphanie :

    La journée d’aujourd’hui reste complètement sous l’influence du mystère de l’Épiphanie. Dans les paroles et les chants de l’Église, nous voyons apparaître tes trois principaux personnages ou groupes qui prennent part à la visite royale. L’Introït les signale brièvement : « Adorez le Seigneur ; vous tous qui êtes ses anges, Sion a entendu sa voix et s’est réjouie ; les filles de Juda ont été dans l’allégresse, le Seigneur est Roi... » Le Christ-Roi, Sion, c’est-à-dire l’Église, les filles de Juda qui représentent les enfants de l’Eglise, voilà ce dont parle le texte liturgique.

    Le Christ-Roi occupe tout d’abord la pensée de la liturgie, aujourd’hui ; dès l’Introït, nous voyons rayonner l’éclat de la majesté du Seigneur entouré de ses anges et acclamé par les enfants de l’Église. Le psaume 96, qui est le cantique principal de la journée, nous décrit le Seigneur dans la beauté terrible d’un orage. C’est un effroi pour les pécheurs, mais une « joie » et une « lumière » pour les « justes ». Nous voyons par là que la liturgie se préoccupe de marquer la grandeur de l’hôte illustre qui vient visiter sa ville. C’est encore ce Roi divin que chante le Graduel : « Les Gentils craindront ton nom, Seigneur, et tous les rois de la terre connaîtront ta gloire, le Seigneur a rebâti Sion et il y paraîtra dans sa gloire. » Ce sont là de vraies pensées d’Épiphanie. Le Grand Roi est le constructeur de Sion, il y fait sa visite solennelle et tous les rois de la terre, ainsi que les Gentils viennent lui rendre hommage. Et que fait-il dans sa ville ? La liturgie fait ressortir qu’il y étend « le bras de sa Majesté » pour protéger les siens (Or., Ev., Off.). Il exerce dans sa ville des actes de bienfaisance. — Alors son aspect se transforme et le Grand Roi qui est descendu de la montagne (céleste) » devient le Fils de l’Homme, le Sauveur qui touche le paralytique et le guérit, qui reçoit amicalement le centurion et guérit son serviteur.

    On lira la suite sur Introïbo. Dom Pius Parsch dit aussi :

    Pécheurs et païens. C’est dans ces deux mots que nous renfermerons le contenu principal du troisième dimanche après l’Épiphanie.

    Les pécheurs sont représentés par le lépreux, qui nous a appris ce que nous devons dire en allant communier. Et les païens par le centurion. Mais ce sont aussi les juifs et les gentils : les bergers et les mages. Ces bergers qui restaient la nuit avec les troupeaux et dont on nous dit qu’ils étaient méprisés, presque comme des lépreux ; et les mages, dont l’Enfant Jésus aurait pu dire comme du centurion, s’il avait sur parler : « Amen, je vous le dis, je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël. » En outre c'est une épiphanie en ce sens que ces deux miracles sont les premiers que raconte saint Matthieu, comme celui des Noces de Cana est le premier que raconte saint Jean.