Jean-Pierre Denis, le directeur de la rédaction de La Vie, tresse des couronnes à Benoît XVI maintenant qu’il s’en va. Il n’est pas le seul, assurément, de ce genre hideux. Mais il est un sommet du genre.
Dans son éditorial, il rappelle qu’il était place Saint-Pierre lors de l’élection de Benoît XVI, le 19 avril 2005, et qu’il ne se sentait « pas heureux, tant l’image d’inflexibilité et de dogmatisme qui collait à la soutane de Joseph Ratzinger pouvait sembler inquiétante, triste, voire désespérante ». C’est que, ajoute-t-il, « comme beaucoup, je ne l’avais lu qu’à travers des citations tronquées ou des raccourcis médiatiques. Comme beaucoup, je n’avais pas compris. »
Voilà donc premièrement un journaliste, deuxièmement qui se prétend spécialisé dans l’information religieuse, et qui devient rédacteur en chef de La Vie (en 2005, justement) sans avoir jamais lu une ligne du théologien Ratzinger ou du cardinal Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, bras droit de Jean-Paul II, et en ce début de 2005 son probable successeur.
Jean-Pierre Denis était-il déjà rédacteur en chef le 19 mai 2005, ou l’est-il devenu ensuite grâce à sa compétence exceptionnelle d’homme qui n’a jamais lu une ligne du nouveau pape ?
Peu importe. C’est la coïncidence qui est remarquable. En 2005 le nouveau rédacteur en chef de La Vie ex-catholique ne savait du nouveau pape que ce que les ennemis du pape et de l’Eglise en disaient, et il ne voulait pas en savoir davantage. Ce qui était pratique, bien sûr, pour écrire dans un tel magazine…
Je fais mienne la conclusion du site Benoît et moi qui a relevé l’énormité de la chose :
« Non, vraiment. C'est trop facile de se dédouaner ainsi d'une pirouette: "Ecoutez, on vous a raconté n'importe quoi pendant huit ans, mais maintenant qu'il s'en va, on peut bien vous le dire". L'adage populaire "mieux vaut tard que jamais" me reste cette fois largement en travers de la gorge. »