On savait déjà que les trois communautés de religieuses présentes en Cyrénaïque ont dû quitter la Libye, en raison de menaces de mort qui n’étaient pas de pure forme.
La chasse aux chrétiens continue, vivants ou morts (les tombes de soldats britanniques, portant des croix, sont profanées). Des rumeurs circulent sur de nombreuses arrestations de chrétiens par la « sécurité préventive » mise en place par la révolution. Pour le moment sont confirmées les arrestations de quatre chrétiens (un Egyptien, un Sud-africain, deux Américano-suédois) le 10 février, deux Egyptiens le 13, et un autre Egyptien le 16. Tous sont détenus à Benghazi.
Le porte-parole de la « sécurité préventive » a déclaré que les quatre chrétiens arrêtés le 10 imprimaient des livres appelant à la conversion au christianisme, et que, le pays étant 100% musulman, le prosélytisme « affecte notre sécurité nationale ».
L’Egyptien arrêté le 10 est le seul dont on ait l’identité. Il s’appelle Sherif Ramses. Il est accusé d’avoir un stock de 30.000 Bibles (monté à 45.000 dans les déclarations de la police), et d’en avoir distribué à foison… En fait Sherif Ramses a une petite imprimerie et une librairie à Benghazi où il vend des livres chrétiens et profanes. Selon certaines sources il aurait été torturé. On dit aussi que les autres seraient bientôt libérés et que lui seul passerait en procès. Au moment de son arrestation, alors qu’on lui demandait comment il pouvait penser qu’il pouvait distribuer des Bibles en Libye, il a répondu : « On dit que la Libye est censée être un pays libre… »
Une autre vague d’arrestations de chrétiens aurait eu lieu le 17 février, cette fois de l’autre côté du pays, à Tripoli. Un « groupe important », selon des sources égyptiennes. Mais la Libye étant devenue, comme la Somalie (et grâce à nous), une vaste zone de non-droit, il est très difficile d’avoir des informations.