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Lundi de la deuxième semaine de carême

— Si vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans votre péché.

— Qui es-tu ?

— Le Principe, moi qui vous parle.

Principium, qui et loquor vobis.

Τὴν ἀρχὴν ὅ τι καὶ λαλῶ ὑμῖν.

Les exégètes modernes, dans leur médiocre suffisance, ne supportent pas que le Fils de Dieu, le Verbe incarné, dise aussi ouvertement, ou plutôt qu’il s’exclame avec force, à l’accusatif exclamatif, qu’il est le Principe, tên arkhên. Alors ils ont tripatouillé le texte tant qu’ils ont pu pour lui faire dire autre chose. On a même trafiqué la Vulgate pour faire dire autre chose à la soi-disant néo-Vulgate.

Mais le texte demeure, inchangé en grec comme dans la vraie Vulgate, pour l’admiration et la contemplation du fidèle. Un texte dont le sens ne peut pas faire débat, puisque de toute façon le Christ lui-même l’explique à la fin du même chapitre de saint Jean, à la fin de cette même discussion avec les juifs, en répétant une formule qu’il venait déjà d’utiliser - celle de Dieu au Sinaï :

— Amen Amen, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, Je Suis.

Et la liturgie insiste également, puisque l'antienne du Benedictus dit:

"Ego Principium, qui et loquor vobis." Ce qui ne peut pas se traduire autrement que : "Moi (je suis) le Principe".

Commentaires

  • Saint Jean, chapitre 8, verset 25.

    La Bible de Jérusalem, 1998, dont je me sers, traduit : "Ils lui disaient donc : 'Qui es-tu ?' Jésus leur dit : 'Dès le commencement ce que je vous dis'."

    Elle commente en note : "Texte très difficile, diversement traduit.... La traduction de la Vulgate : '(Je suis) le Principe, moi qui vous parle' est grammaticalement insoutenable."

    J'incline à penser que vous avez raison. En tout cas vous soulevez là un gros lièvre de traduction.

  • Grammaticalement tout à fait soutenable, si c'est un hébraîsme transposé au millimêtre des notes d'audience de l'évangéliste: complément de temps à l'accusatif: " v25 (...) [Au] Commencement! [C'est] cela que encore je vous dis!" (...) (...) "v28 (...) alors vous saurez que (c'est) Moi, [je] Suis! ! (...) . Dans la traduction de Patrick CALAME sur la Peshittâ, v25 " Comme si c'était la première fois que je vous parle!" et v28: "vous saurez qui je suis!"
    --> La liturgie dans l'antienne du Benedictus télescope à juste titre les deux morceaux de phrase, avec l'attribut "principium" qui peut ếtre grammaticalement un nominatif aussi bien que l'accusatif de 'tèn archàn'! Bel exemple de respectueuse créativité inspirée par l'Esprit Saint!

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