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  • Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur

    C’est la fête de la dédicace de la basilique du Latran, qui est la cathédrale du pape, évêque de Rome, l’église mère et maîtresse de toutes les églises de Rome et de l’univers « Omnium Ecclesiarum Urbis et Orbis Mater et Caput », comme dit l’inscription de sa façade, gravée par le pape Clément XIII.

    On pourrait croire qu’il s’agit d’une fête très ancienne. Il n’en est rien. Apparue vers la fin du moyen âge, elle fut inscrite au calendrier universel par saint Pie V. Mais au plus bas degré de la hiérarchie des fêtes. Il fallut attendre Léon XIII pour qu’elle monte en grade, et surtout saint Pie X qui en fit une fête qui primait le dimanche. Au fond c’est essentiellement une fête post-Vatican I.

  • En Egypte

    L’armée égyptienne a décidé de ne pas relâcher 34 coptes détenus depuis le massacre du 9 octobre, et de les traduire devant la justice militaire. Le P. Rafic Greiche, porte parole de l’Eglise catholique en Egypte, souligne l’absurdité de la chose : les militaires ne peuvent pas traduire ces coptes en cour martiale, puisqu’ils seraient juges et partie. Ils vont se gêner… D’autres coptes ont été arrêtés le 30 octobre. Quelques musulmans ont également été arrêtés, dont Alaa Abd El Fattah, militant de la révolution, qui a pu faire passer clandestinement un message : ses interrogateurs lui ont dit qu’il serait libéré s’il promettait de ne plus critiquer le maréchal Tantaoui, chef du conseil suprême des forces armées : « C’était une petite concession, mais je l’ai rejetée, dit-il. Comment aurais-je pu regarder ma famille en face si je l’avais acceptée ? » Sa mère Laila Soueif, professeur d’université, a entamé dimanche une grève de la faim.

    (Asianews)

  • Alexandre d’Astana

    mod_vladyk.jpgIntéressant article de Sandro Magister sur le jeune archevêque Alexandre d’Astana, premier métropolite orthodoxe du Kazakhstan, étoile montante du patriarcat de Moscou, dans la ligne du rapprochement avec Rome.

  • Les Quatre Saints couronnés

    En tout, ils sont… 13. Et c’est l’une des histoires les plus embrouillées du martyrologe.

    Les Quatre Couronnés sont depuis la nuit des temps les saints patrons des tailleurs de pierre, donc des « maçons » des cathédrales, puis des compagnons du bâtiment. Parce qu’il s’agit de tailleurs de pierre de Pannonie qui furent martyrisés pour avoir refusé de sculpter une statue d’Esculape. Mais ces sculpteurs s’appelaient Claude, Castor, Simpronien, Nicostrate et Simplice : ils étaient cinq. Quant au nom de « Couronnés », cela vient de « cornicularii », le « corniculaire », soldat attaché à un officier. Et il s’agit alors de quatre corniculaires martyrisés à Rome pour avoir refusé de sacrifier aux dieux (à… Esculape). Ils s’appelaient, selon le Férial philocalien du IVe siècle, Clément, Sempronien, Claude, Nicostrate (on voit que ces noms sont en partie les mêmes que ceux des sculpteurs). Mais il y a aussi quatre martyrs d’Albano vénérés comme les « quatre couronnés » : Second, Carpofore, Victorin, Severin…

    En 1912 on a découvert dans le cimetière Ad duas lauros le premier tombeau des Quatre Couronnés (leurs reliques avaient été transférées dans l’église qui porte leur nom sur le mont Coelius). Il s’agissait de Clément et de ses compagnons : les corniculaires. On ne sait pas comment ils ont été supplantés par les sculpteurs au point d’être remplacés par eux…

  • Après la Grèce, l’Italie : ça y est

    Jean Quatremer (notes YD):

    Le scénario tant redouté est en train de se réaliser : l’Italie, troisième économie de la zone euro, est désormais frontalement attaquée par les marchés financiers, qui se débarrassent à tour de bras des obligations d’Etat de la péninsule. Vendredi, l’écart de taux d’intérêt entre l’Allemagne, la signature la plus fiable de la zone euro, et l’Italie, a atteint un record historique depuis le lancement de l’euro en 1999, à plus de 450 points de base. Rome doit désormais payer un taux d’intérêt de 6,37%, ce qui rendra le financement de sa gigantesque dette publique (120% du PIB) rapidement insupportable.*

    Or, après avoir sauvé de la banqueroute la Grèce, l’Irlande et le Portugal, la zone euro n’a absolument plus les moyens d’aider l’Italie : si ce pays tombe, la France suivra rapidement**, et la zone euro aura vécu.

    * Ce matin, le taux est monté à 6,596%, jamais vu depuis la création de l’euro.

    ** La France détient plus du tiers de la dette italienne :

     

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  • L’église du 2e concile de Nicée (re)devient une mosquée

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    L’église Sainte-Sophie de Nicée (aujourd’hui Iznik, en Turquie), qui accueillit le 2e concile de Nicée, transformée en mosquée en 1331, détruite en 1923, reconstruite en 2007 comme “musée”, a de nouveau été transformée en mosquée. L'appel du muezzin a retenti le 2 novembre pour la première fois depuis 1923.

    (On voit bien sur la photo le minaret en construction, à gauche, surmonté du drapeau turc.)

  • Le résultat de la croissance consumériste et bâtie sur des dettes

    Propos d’Ettore Gotti-Tedeschi, président de l’IOR, la banque du Vatican.

    La politique a méconnu les causes de la crise, les vraies causes, les vraies origines, et depuis trois ans a continué à dire que l’origine était de nature financière, dû à l’excès de dettes faites par les banques et à l’écroulement du développement dû à la natalité. La crise que nous vivons est la conséquence de la mauvaise interprétation que le monde, y compris politique, a eue de la croissance économique en Occident. Aujourd’hui, nous parlons à profusion du 7 milliardième bébé qui est né, mais où est-il né ? Notre monde, le monde occidental, a eu l’effronterie d’ignorer qu’une économie ne se développe de manière stable et équilibrée qu’à condition que la population se développe aussi de façon harmonieuse et équilibrée. Nous avons minimisé l’importance des naissances, et avons remplacé le développement nécessaire par une croissance consumériste et bâtie sur des dettes. En faisant cela, nous avons blessé la dignité de l’homme, parce que nous l’avons contraint à se satisfaire matériellement pour faire croître la consommation. Pour pouvoir affronter concrètement les problèmes que nous avons, que nous vivons, il est nécessaire d’envisager une longue période d’austérité, de telle façon que l’on puisse ressaisir les fondamentaux de l’économie. Mais l’austérité semble une promesse politiquement impopulaire. Par conséquent, la politique veut ignorer ce qui est impopulaire et cherche encore à créer une nouvelle forme d’illusion trompeuse, pour encourager la reprise de la consommation, plutôt que la mise en valeur des fondamentaux de l’économie, par exemple l’épargne.

  • Bienvenue

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    Une communauté religieuse épiscopalienne, les Sœurs des pauvres de tous les saints, est devenue officiellement catholique le 1er novembre, fête de tous les saints, en la basilique du Sanctuaire national de l’Assomption de Baltimore. Ce sont dix religieuses en vrai habit de religieuse. Leur aumônier est lui-même un pasteur épiscopalien ordonné prêtre en juin dernier. Même si c’est une évidence, il est bon de souligner, parce que c’est bon pour l’Eglise, que ce sont les anglicans les plus traditionalistes qui deviennent catholiques.

     

  • Misit Dominus Angelum suum

    R. Misit Dominus Angelum suum, et conclusit ora leonum: * Et non contaminaverunt: quia coram eo iniustitia inventa non est in me.
    V. Misit Deus misericordiam suam, et veritatem suam: animam meam eripuit de medio catulorum leonum.
    R. Et non contaminaverunt: quia coram eo iniustitia inventa non est in me.
    V. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    R. Et non contaminaverunt: quia coram eo iniustitia inventa non est in me.

    Le Seigneur a envoyé son ange et a fermé la gueule des lions. Et ils ne (m’) ont pas souillé. Parce qu'on n’a pas trouvé d’injustice en moi devant lui. Dieu a envoyé sa miséricorde et sa vérité, il a arraché mon âme des petits des lions.

    Répons des matines, formé de Daniel 6, 22 et du psaume 56, 4-5. On remarque le curieux « contaminaverunt » (les lions ne m’ont pas contaminé, souillé), quand la Vulgate dit « nocuerunt » : les lions ne m’ont fait aucun mal. Cela est dû au fait que le verbe grec de la Septante veut d’abord dire souiller ; mais il veut dire aussi maltraiter. Le fait d’avoir traduit par « contaminaverunt » veut sans doute dire que les lions païens impurs « contaminaient » les juifs quand ils les mangeaient, et que c’était plus grave que le fait de les dévorer…

  • Un jour, en feuilletant un livre...

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    Un jour, en feuilletant un livre, je suis tombé sur ce portrait de Jésus que j’avais étudié des années auparavant, aux Beaux-Arts de Bologne. J’ai littéralement été saisi par ce regard qui plonge dans vos yeux : j’ai marqué une pause, très longue, qui n’avait rien de naturelle et j’ai compris qu’une rencontre s’opérait. Je n’étais pas seulement devant une page de l’histoire de l’art, mais devant autre chose. Il y avait un appel dans ce regard. C’était lui qui me regardait, tout simplement. Dans Sur le concept du visage du Fils de Dieu, ce regard du Christ est central et rencontre chaque spectateur, individuellement. Le spectateur est sans cesse observé par le Fils de Dieu. Montrer le visage du Fils de Dieu, c’est montrer le visage de l’Homme, Ecce Homo saisi au moment de la fragilité qui ouvre à la Passion.

    ***

    L’incontinence du père est une perte de substance, une perte de soi. Elle est à mettre en regard avec le projet terrestre du Christ qui passe par la kenosis – du verbe grec kénoô : se vider –, c’est-à-dire par l’abandon de sa divinité pour intégrer pleinement sa dimension humaine, au sens le plus concret du terme. C’est le moment où le Christ entre dans la chair de l’homme en mourant sur la croix. Jésus est depuis toujours le modèle de l’Homme. Depuis la crucifixion, Dieu s’est abaissé jusque dans notre misère la plus triviale : il nous précède dans la souffrance en général, et dans celle de la chair en particulier.

    ***

    Un homme mis devant d’autres hommes – les spectateurs –, qui, par un effet de miroir, se retrouvent eux-mêmes mis à nus. Nous regardons l’action théâtrale devant nous : un vieux père incontinent que son fils nettoie. Mais nous sommes en permanence regardés par le Christ. Notre apparent voyeurisme se retourne par un inattendu jeu de miroir. Nous sommes tous, nous les spectateurs, l’objet de Son regard. Cette histoire-là, cette condition nous appartient. C’est nous qui sommes sur le plateau. Cette condition de kenosis nous concerne : elle regarde chacun de nous. Dans ce travail, je me tiens particulièrement à distance de la mystique et de la mystification parce qu’il s’agit, en définitive, du portrait d’un homme, un homme mis à nu devant d’autres hommes lesquels sont, à leur tour, mis à nu par cet homme.

    ***

    À la fin du spectacle, un voile noir coule sur le portrait du Fils de Dieu : Dieu se retire dans le brouillard du fond de scène, depuis lequel il avait fait son apparition. Il est venu à nous et nous a regardés : il l’a fait. Le noir représente la couleur de l’univers infini. Déchirer la toile figurant le visage du fils de Dieu ne constitue pas un geste iconoclaste : ce geste nous indique au contraire un chemin, un passage à accomplir à travers la membrane d’une image, un passage à travers le Christ, une identification complète avec le Christ, un bain en lui, une mise au monde de lui en nous.

    Romeo Castellucci, Avignon, juillet 2011