En tout, ils sont… 13. Et c’est l’une des histoires les plus embrouillées du martyrologe.
Les Quatre Couronnés sont depuis la nuit des temps les saints patrons des tailleurs de pierre, donc des « maçons » des cathédrales, puis des compagnons du bâtiment. Parce qu’il s’agit de tailleurs de pierre de Pannonie qui furent martyrisés pour avoir refusé de sculpter une statue d’Esculape. Mais ces sculpteurs s’appelaient Claude, Castor, Simpronien, Nicostrate et Simplice : ils étaient cinq. Quant au nom de « Couronnés », cela vient de « cornicularii », le « corniculaire », soldat attaché à un officier. Et il s’agit alors de quatre corniculaires martyrisés à Rome pour avoir refusé de sacrifier aux dieux (à… Esculape). Ils s’appelaient, selon le Férial philocalien du IVe siècle, Clément, Sempronien, Claude, Nicostrate (on voit que ces noms sont en partie les mêmes que ceux des sculpteurs). Mais il y a aussi quatre martyrs d’Albano vénérés comme les « quatre couronnés » : Second, Carpofore, Victorin, Severin…
En 1912 on a découvert dans le cimetière Ad duas lauros le premier tombeau des Quatre Couronnés (leurs reliques avaient été transférées dans l’église qui porte leur nom sur le mont Coelius). Il s’agissait de Clément et de ses compagnons : les corniculaires. On ne sait pas comment ils ont été supplantés par les sculpteurs au point d’être remplacés par eux…