Le 8 septembre dernier, Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours-programme sur l’Europe, dans lequel il se disait favorable à l’élaboration d’un « mini-traité » de l’Union européenne réduit aux seules réformes institutionnelles. Eh bien c’est fini. Son conseiller Alain Lamassoure a déclaré hier : « nous ne parlons plus d’un mini-traité, mais d’un traité ordinaire ».
« C’est un traité qu’on ne va pas rédiger avec un stylo, mais avec des ciseaux », a-t-il précisé : on reprend le texte de la Constitution européenne, on ne l’appelle plus Constitution, on enlève les « passages superflus » de la troisième partie, on se met d’accord entre les 27 avant la fin de l’année, et le texte est ratifié par les parlements nationaux. « Nous pouvons grâce à cela tenir le calendrier proposé par Angela Merkel », ajoute-t-il.
Puisque les Français ont mal voté en 2005, on ne leur demandera pas leur avis. Comme le souligne cyniquement Alain Lamassoure, « la seule manière de s’interdire d’échouer, c’est de faire ratifier ce traité ordinaire par les parlements nationaux dans tous les pays de l’UE ».
« C’est un tournant dans la campagne : Nicolas Sarkozy a décidé de se mettre au service d’Angela Merkel, et non de la France », commente Jean-Marie Le Pen dans un communiqué : « Nicolas Sarkozy ne tient aucun compte du référendum de 2005. Il se moque de la volonté exprimée démocratiquement par les citoyens. Il y ajoute la dérision d’un changement d’étiquette censé faire passer la pilule. »
Un changement d’étiquette frauduleux : il ne s’agit en rien d’un « traité ordinaire » puisque l’on conserve tout ce qui en fait très précisément une Constitution (président permanent de l’Union, ministre des Affaires étrangères, hymne, drapeau, monnaie, citoyenneté, etc.). C’est seulement pour pouvoir « justifier » qu’on se passe de l’avis du peuple : à un traité « ordinaire » correspond la procédure parlementaire « ordinaire »…
Nicolas Sarkozy, conclut Jean-Marie Le Pen, « n’est pas candidat à la présidence de la République française, il est l’homme de main de l’européisme destructeur des souverainetés nationales ».
Commentaires
" Le problème pour l'ambitieux, c'est que pour lui la fin justifie les moyens, quant c'est pourtant son manque de moyens précicément qui précipitera sa fin..." Brebis Galeuse
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"les loups le sarkozysme expliqué aux enfants"