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turquie - Page 10

  • Kurdes...

    Le « Premier ministre irakien » Nouri al-Maliki s’est engagé, lors de la visite du ministre turc des Affaires étrangères à Bagdad, à « fermer les bureaux du PKK » en Irak. Décision saluée comme il se doit par Ankara, et surtout par Washington, qui l’avait évidemment « suggérée », pour faire baisser la tension entre la Turquie et l’Irak.

    Réponse du gouvernement du Kurdistan irakien : « Il n’y a pas de bureaux du PKK dans la région kurde. Nous ne savons pas ce que le Premier ministre veut dire par fermer les bureaux du PKK. De quel type de bureau s’agit-il ? Où sont-ils situés ? Si le Premier ministre Maliki sait où ces bureaux se trouvent, qu’il les ferme lui-même... »

  • Vers une autre guerre en Irak ?

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que Condoleezza Rice lui avait téléphoné dimanche, et il a compris « qu’elle voulait faire une opération conjointe » contre le PKK en Irak. « Nous pouvons mener une opération commune contre le PKK », a-t-il ajouté.

    Hier, George Bush a assuré le président turc Abdullah Gül de l’engagement américain à coopérer avec la Turquie pour combattre les rebelles. Mais cela s’inscrit dans un contexte où Bush a également appelé le Premier ministre irakien, tandis que Condoleezza Rice appelait Bagdad et le gouvernement du Kurdistan irakien à prendre des « mesures immédiates » pour mettre un terme aux opérations du PKK.

    Le Chicago Tribune croit savoir que George Bush a dit à Abdullah Gül qu’il envisageait des frappes aériennes.

    Mais Robert Gates a dit quant à lui qu’il fallait d’abord obtenir des renseignements « pour trouver ces gens » avant de lancer une opération. Le chef kurde (pardon, le président du Kurdistan irakien), Massoud Barzani, a déclaré de son côté qu’il était impossible de savoir où ils étaient, et encore moins de les combattre, dans les montagnes escarpées du Kurdistan... Pour l’heure, ses pechmergas montent la garde à  la frontière turque...

    Toutes ces déclarations, et bien d’autres, montrent qu’il se prépare quelque chose. Manifestement les Turcs cherchent à entraîner leurs grands alliés et amis américains avec eux dans des actions au Kurdistan irakien. Ou plutôt à leur faire faire le travail. L’attaque de dimanche, où le PKK a tué 12 soldats turcs, est selon certains la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase. Il sera intéressant si de voir si les Américains se lancent dans un nouveau bourbier en Irak...

  • Les Turcs contre les Kurdes… en Irak

    Les députés turcs ont voté un texte qui autorise pendant un an le gouvernement à envoyer l'armée dans le Kurdistan irakien pour détruire les bases du PKK.

    Pour tenter d'apaiser la tension entre Ankara et Bagdad, Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a appelé au téléphone son homologue turc Recep Tayyip Erdogan peu avant l'ouverture de la séance au Parlement. Il s'est dit « absolument déterminé à mettre un terme aux activités et à l'existence du PKK sur le territoire irakien » et a indiqué avoir donné des « instructions précises » à l'administration de la région autonome kurde du nord de l'Irak.

    Le problème est que le « gouvernement irakien » n’a aucun moyen, politique ou militaire, d’intervenir dans le Kurdistan autonome, en fait indépendant. Il faudrait que les Kurdes irakiens fassent le ménage eux-mêmes. Mais il est clair qu’au contraire ils aident leurs frères du PKK, qui ont augmenté leurs attaques en Turquie depuis l’Irak ces derniers mois.

    Hier, Erdogan avait mis en garde Bagdad et les factions kurdes d’Irak, les appelant à agir contre le PKK, sous peine de subir les conséquences d'une intervention.

    Maliki avait alors demandé une « nouvelle opportunité » pour résoudre la crise par des voies diplomatiques et a proposé des négociations. Encore un instant, monsieur le bourreau… Erdogan s'était dit prêt à rencontrer une délégation irakienne, mais avait fait savoir que son pays ne pouvait tolérer « davantage de perte de temps ».

    Le président syrien Bachar al-Assad, en visite à Ankara, a apporté son soutien à la Turquie…

    Ce matin, le vice-président irakien Tarek al-Hachémi, qui s'est déplacé d'urgence à Ankara, a affirmé avoir convaincu les Turcs d'opter pour une solution diplomatique : « J'ai obtenu ce que je voulais des discussions », a-t-il déclaré, en parlant d'une « nouvelle atmosphère » dans les efforts visant à régler la crise.

    Mais désormais le gouvernement turc, ayant reçu l’appui quasi unanime du Parlement, peut intervenir quand il le veut.

    L’artillerie turque a déjà pilonné, samedi et dimanche, des zones au Kurdistan irakien soupçonnées d'abriter des bases du PKK…

    Dans quelques années, ce sera une affaire « européenne »…

  • Hypocrisie

    Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet a évoqué devant l’Association de la presse diplomatique française le « comité de sages » dont l’idée avait été lancée par Nicolas Sarkozy le 27 août devant la conférence des ambassadeurs. Révélation majeure : il ne s’agit plus du tout de la Turquie  !

    Le président de la République avait explicitement fait de la création de ce comité une condition à la poursuite des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Tout le monde avait vu là le virage pris par Nicolas Sarkozy : « La France ne s’opposera pas » à la poursuite des négociations si un « comité de sages » est constitué pour réfléchir à l ‘avenir et aux frontières de l’Union.

    Certes, le champ de réflexion dépasse a priori la question turque. Il n’empêche que la « réflexion » sur l’avenir et les frontières de l’Union ne peut que concerner au premier chef la Turquie , et c’est bien à cause du problème turc que Nicolas Sarkozy a lancé cette idée.

    Mais les partenaires de la France, tout en approuvant l’idée d’un « comité de sages », ne veulent pas que celui-ci se transforme en instance chargée de se prononcer sur l’adhésion de la Turquie.

    C’est pourquoi Jean-Pierre Jouyet explique que le comité devra réfléchir « au type de relations que l’Europe doit avoir avec un certain nombre de voisins, à l’est mais aussi au sud » en termes généraux, et, poursuit-il : « Nous n’avons pas mentionné la Turquie , parce que ce n’est pas le but de ce groupe de sages. »

    On va donc parler des relations entre l’UE et « l’est » de l’UE sans parler de la Turquie.. .

    Mais puisque le comité existera, on pourra continuer les négociations avec la Turquie.

    Quelle hypocrisie.

    En outre, le groupe devra être limité à une douzaine de membres, afin de ne pas donner le sentiment d’une « relance du débat institutionnel » ou d’une « nouvelle phase de négociations » entre les 27 Etats membres. Rien à redire ici, dans la mesure où effectivement il n’y a besoin d’aucune réforme institutionnelle pour dire que la Turquie , n’étant pas européenne, ne peut pas faire partie de l’Union européenne. Mais Jean-Pierre Jouyet ajoute que le comité devra être « le plus varié possible », représenter « toutes les sensibilités » (vraiment ?) avec des personnalités de la société civile, de l’université, des médias, du monde syndical, et aussi il devra refléter les vues des plus petits pays de l’UE, des pays d’Europe centrale et des pays Baltes...

    Comment 12 personnes peuvent-elles représenter à la fois 27 Etats et « toutes les sensibilités » de la société de chacun de ces 27 Etats ?

    On nous prend vraiment pour des imbéciles.

  • Le fils de Hrant Dink condamné

    Le fils de Hrant Dink, le journaliste turc arménien assassiné en plein rue en janvier dernier, a été condamné à un an de prison avec sursis pour « dénigrement de l’identité nationale turque ». Il avait reproduit dans son journal (celui de son père) les propos suivants de Hrant Dink : « Bien sûr je dis que c’est un génocide. Parce que le résultat identifie ce que c’est et lui donne un nom. Vous pouvez voir qu’un peuple qui a vécu sur ces terres pendant 4.000 ans a disparu. »

    On remarquera que si Hrant Dink lui-même a été plusieurs fois poursuivi pour le même motif, il n’avait été condamné qu’à six mois de prison avec sursis.

    Mais cette escalade dans la répression et la négation de la vérité ne freine en rien les ardeurs de l’Union européenne à accueillir ce pays en son sein.

  • La Turquie réelle

    Intéressantes citations trouvées dans un article de Tancrède Josseran, dans le numéro d’octobre de La Nef.

    Réaction du Premier ministre Erdogan à l’arrêt de la Cour européenne des droits d’homme déboutant une étudiante qui se plaignait de ne pas pouvoir étudier à l’université avec un foulard : « Je suis stupéfait par cette décision. La CEDH n’est pas apte à s’exprimer sur ce sujet. Ce droit appartient aux oulémas. Il n’est pas légitime que des individus sans rapport avec ce domaine décident sans en référer aux spécialistes de l’islam. » (Hürriyet, 16 novembre 2005.)

    Réaction, sur le même sujet, de Mehmet Ocaktan, chroniqueur au journal gouvernemental Yeni Safak : « Il est évident que la CEDH n’est pas une institution universelle de justice susceptible d’assurer les droits de l’homme du monde musulman. Les notions de démocratie, de liberté et de droits de l’homme ont été inventées exclusivement pour les personnes de sang européen qui vivent à Paris, Londres, Berlin, Bruxelles, Rome et Vienne. Nous verrons si cette mentalité raciste sauvera l’Europe des flammes de la colère créée par elle. » (Yeni Safak, 13 novembre 2005.)

    L’Union européenne a décidé d’ouvrir les négociations d’adhésion de la Turquie le 3 octobre 2005.

  • Le Parlement européen fait les yeux doux à la Turquie

    Les députés de la commission des Affaires étrangères au Parlement européen ont approuvé par 48 voix pour, aucune contre, et 4 abstentions, le projet de rapport sur les « progrès » réalisés par la Turquie. Il est beaucoup moins sévère que les deux précédents, alors même qu’il ne constate aucun « progrès »...

    « Cette adoption marque une nouvelle page au Parlement. Toutes les critiques sont là, mais le langage est différent, pour faire en sorte que le dialogue avec la Turquie soit ouvert à nouveau », déclare le rapporteur du texte.

    Face au « nouveau » gouvernement turc, qui s’engage à rapprocher son pays des normes européennes (en faisant Président un islamiste), « le moment n’est pas venu de faire un inventaire à la Prévert des problèmes de la Turquie , mais de lui envoyer un signal positif », précise un autre député.

    On ne saurait être plus explicite.

  • Irak, Turquie et PKK

    Les ministres turc et irakien de l’Intérieur ont signé vendredi dernier à Ankara un accord de coopération pour lutter contre le PKK, qui utilise le Kurdistan irakien comme base arrière pour ses opérations terroristes en Turquie.

    Le Kurdistan irakien est de fait indépendant depuis la première guerre du Golfe, et il a aujourd’hui un parlement et un gouvernement parfaitement autonomes des institutions de Bagdad.

    Mais le gouvernement kurde s’étonne que l’accord ait été signé sans concertation avec lui, et même sans l’informer...

    Il va donc de soi que cet accord entre Bagdad et Ankara n’a strictement aucun sens, puisque Bagdad ne peut pas intervenir au Kurdistan à moins d’y être appelé par les Kurdes. Or la Turquie reproche au chef kurde Massoud Barzani, aujourd’hui « président du gouvernement autonome », de tolérer le PKK et de l’approvisionner en armes et munitions...

    Mais, bien sûr, « Bagdad », c’est Washington.

  • Kouchner en Turquie

    Le ministère des Affaires étrangères fait savoir que Bernard Kouchner se rendra en Turquie vendredi 6 octobre.

    C’est vraiment une obsession. Bernard Kouchner a longuement parlé avec son homologue turc pas plus tard que mardi dernier à New York.

    Il faut croire qu’il est urgent de mettre en place le « groupe de travail » qu’ils ont décidé de créer « afin d’envisager toutes les possibilités » dans le rapprochement de la Turquie et de l’Union européenne...

  • Turquie : la pétition du FN en ligne

    La pétition contre la Turquie en Europe, après le reniement de Nicolas Sarkozy, est en ligne sur le site du Front national.