Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

turquie - Page 8

  • Référendum et Turquie : la petite tambouille continue

    L'UMP travaille sur un « référendum d'initiative populaire spécifique pour les questions d'adhésion » à l'Union européenne, afin de trouver un « compromis acceptable » concernant la Turquie, annonce Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP.

    « Nous travaillons sur les détails techniques » de ce dispositif, et notamment sur « le seuil de déclenchement » de l'initiative (nombre de signataires nécessaires), qui devra être « plus facile » à atteindre que le référendum d'initiative populaire déjà prévu dans la réforme constitutionnelle, et qui n'est pas remis en cause, a-t-il précisé.

    On rappellera que le prétendu référendum d’initiative populaire prévu par la réforme constitutionnelle est à l’initiative… des parlementaires. Mais cela n’a pas échappé à l’UMP, bien sûr…

  • Adhésion de la Turquie : ça avance

    Conformément au programme, la Turquie et l’Union européenne ont ouvert aujourd’hui deux nouveaux chapitres des négociations d’adhésion, sur le droit des sociétés et le droit à la propriété intellectuelle. Cela porte à huit le nombre de chapitres ayant été ouverts.

    Comme le rappelle l’AFP, la décision d’ouvrir deux nouveaux chapitres avait été prise la semaine dernière, « et pour une fois sans polémique, la France n’ayant pas fait de difficulté ». Sarkozy ne fait même plus semblant...

    Le directeur général à l’Elargissement de la Commission européenne a indiqué que sept nouveaux chapitres pourraient être ouverts dans les prochains mois, « dès que la Turquie respectera les conditions ».

    Ensuite ça sera plus difficile, car 18 des 35 chapitres sont gelés.

    Huit sont gelés en raison du refus de la Turquie d’ouvrir ses ports et aéroports aux bateaux et avions chypriotes. Car on ne demande même pas à la Turquie de reconnaître Chypre, l’un des Etats de l’Union européenne (ce qui devrait être une condition sine qua non pour l’ouverture de quelque négociation que ce soit), on lui demande seulement, s’il vous plaît, de laisser entrer les bateaux chypriotes...

    Cinq sont gelés à la demande de la France car censés être « directement liés » à l’adhésion (comme si les autres ne l’étaient pas...). Et d’autres sont gelés sur la demande de Chypre, et de la Commission européenne.

    Quand le temps sera venu, on verra peu à peu venir le dégel, car on découvrira qu’il n’y a pas plus de raison de bloquer ces chapitres que les autres, que l’état très satisfaisant des négociations impose d’aller plus loin, que la Turquie a très favorablement évolué, etc.

  • Turquie : la Cour constitutionnelle contre l’AKP

    La Cour constitutionnelle de Turquie a annulé l’amendement à la Constitution adopté en février par le Parlement, autorisant le port du foulard dans les établissements universitaires. L’amendement a été jugé contraire aux articles de la Constitution sur la laïcité de la République, qui sont non-amendables.

    Ce sont les mêmes juges qui sont appelés à se prononcer sur la demande d’interdiction de l’AKP, le parti majoritaire au pouvoir, pour activités contraires à la laïcité. Or l’une de ces « activités » a été précisément de permettre le port du foulard à l’université...

  • UE-Turquie : deux nouveaux chapitres en juin

    Nicolas Sarkozy avait promis que s’il était élu il gèlerait les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. En vertu de quoi trois chapitres des négociations ont été ouverts en juin 2007, trois autres en décembre dernier. Et le secrétaire d’Etat slovène aux Affaires européennes annonce que deux autres vont l’être le 17 juin.

    Le commissaire à l’élargissement, Olli Rehn, a confirmé que telle était en effet la perspective. Il a ajouté que si l’ouverture de nouveaux chapitres constituait un pas supplémentaire de la Turquie vers l’UE, « le meilleur moyen pour réellement revitaliser le processus d’adhésion de la Turquie  » (qui n’en a pas besoin, puisque ça roule...) « est d’assurer que les réformes avancent, qu’un réel dialogue politique commence et que la démocratie et la laïcité soient respectées ».

    Il a ajouté cette phrase surréaliste : « Les négociations techniques sur les chapitres construisent les murs et les pièces de la maison, et même peut-être un jour le toit, alors que les réformes législatives et démocratiques constituent les fondations mêmes de toute construction d’un nouvel Etat membre. »

    Autrement dit on construit les murs, et on ira jusqu’à construire le toit, sans avoir jamais éprouvé les fondations.

    Voilà qui est typique de l’idéologie européiste, de la fuite en avant de l’utopie totalitaire.

    « Quiconque vient à moi, écoute mes paroles, et les met en pratique, je vous montrerai à qui il ressemble. Il ressemble à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé profond, et a posé les fondations sur le roc. La crue étant survenue, le torrent s'est précipité sur cette maison et n'a pu l'ébranler, parce qu'elle était fondée sur le roc. Mais celui qui écoute et ne met pas en pratique, ressemble à un homme qui a bâti sa maison sur la terre, sans fondations ; le torrent s'est précipité sur elle, et aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande. » (Luc, 6, 49)

  • Fillon et la Turquie

    Les propos de François Fillon sur la Turquie et l’Union européenne, lors de sa visite à Chypre, sont un vrai modèle d’embrouille à la Sarkozy. En quelques phrases, il passe du refus de l’adhésion de la Turquie à l’acceptation de cette adhésion.

    D’abord le coup de gueule bien senti contre la Turquie qui occupe la partie nord de Chypre :

    « Nous ne pouvons imaginer qu’un pays puisse vouloir adhérer à l’Union européenne alors même que son armée occupe le territoire d’un autre pays de l’Union européenne. »

    Puis l’opposition de principe :

    « L’adhésion de la Turquie à l’Europe n’est pas la bonne solution. »

    Immédiatement suivie de sa négation :

    « Il existe encore aujourd’hui beaucoup trop d’obstacles à cette adhésion. Un partenariat privilégié entre l'Union européenne et ce grand pays qu'est la Turquie est une étape nécessaire. »

    Il y a « encore aujourd’hui » trop d’obstacles. Si la Turquie les supprime, elle pourra adhérer. Mais surtout on relèvera la nouveauté introduite par François Fillon : le « partenariat privilégié » n’est plus l’alternative à l’adhésion, comme voulait le faire croire Nicolas Sarkozy : c’est une « étape » sur le chemin qui mène nécessairement à l’adhésion...

  • Dictature européenne

    Le commissaire européen à l’élargissement, Olli Rehn, fait pression sur la Cour constitutionnelle turque pour qu’elle rejette la demande d’interdiction de l’AKP : « J'espère que les juges de la Cour constitutionnelle prendront en compte l'intérêt à long terme de la Turquie  », qui est « d'être une démocratie européenne d'importance, qui respecte tous les principes démocratiques », a-t-il déclaré lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères en Slovénie. Le cadre de ces négociations stipule qu'en cas de « violation grave des principes démocratiques » par la Turquie , «  la Commission est obligée de regarder quelles ramifications cela pourrait avoir sur les négociations », a-t-il ajouté, soulignant que ce problème « l’inquiète de plus en plus ».

    Autrement dit, ce ne sont pas les autorités nationales qui peuvent définir quel parti est démocratique ou non, ce sont les autorités européennes.

    Addendum. La Cour constitutionnelle turque a jugé recevable sur la forme la demande d'interdiction de l'AKP. Cette décision ouvre le procès à l'encontre du parti au pouvoir...

    Je ne suis ni d'un côté ni de l'autre, dans cette bagarre au sommet entre les laïcistes et les islamistes. Mais je constate que la Cour constitutionnelle turque se moque comme d'une guigne des menaces de l'Union européenne. Le nationalisme turc n'est pas encore soluble dans l'UE...

  • Turquie : la contre-offensive laïque

    La Cour constitutionnelle turque a entamé l’examen de la demande d’interdiction de l’AKP, le parti au pouvoir et largement majoritaire au Parlement. La Cour a été saisie vendredi de cette demande, émanant du procureur de la Cour de cassation. Celui-ci a déposé un dossier de 162 pages, où il accuse l’AKP de prôner un modèle d’islam qui « vise à établir un Etat gouverné par la charia et si nécessaire recourir à cette fin au terrorisme ». Il accuse l’AKP d’être devenu « le foyer d’activités allant à l’encontre de la laïcité », et estime que le parti se servira jusqu’au bout de la « takkye » (la taqiya) pour dissimuler ses véritables objectifs. Le procureur réclame que 71 membres de l’AKP, dont le Premier ministre Erdogan et le Président Gül, soient interdits de politique pendant cinq ans. La procédure pourrait durer plusieurs mois.

    Tel est le nouveau bras de fer entre les laïcistes et les islamistes en Turquie. C’est la réponse du camp laïque à la réforme constitutionnelle permettant le port du voile à l’université.

    Le commissaire européen à l’élargissement, Olli Rehn, a appelé dès samedi la justice turque à ne « pas se mêler de politique démocratique », car « dans une démocratie européenne normale, les problèmes politiques sont débattus au Parlement et tranchés par les urnes, pas dans les tribunaux ». Et le commissaire de se livrer à un cours sur la séparation des pouvoirs...

    Mais il ne peut rien au fait que la Cour constitutionnelle turque est parfaitement habilitée à interdire les partis politiques, et elle ne s’en prive pas. Elle en a déjà interdit 24, dont les trois partis créés successivement par Erbakan, et dans lesquels Erdogan et Gül ont fait leurs premières armes.

    Naturellement, le gouvernement allemand a été le premier, après la Commission européenne, à voler au secours de l’AKP, qui « est à l’évidence un parti démocratique », et à dénoncer l’action du procureur qui « va à l’encontre de la volonté du peuple turc ».

    Les musulmans en Allemagne sont très majoritairement turcs, et les imams sont payés par le gouvernement turc...

  • Les Turcs se retirent d’Irak

    L’armée turque a annoncé qu’elle son offensive dans le nord de l’Irak était achevée. Selon elle 240 « rebelles » et 27 membres des forces turques ont été tués.

    Hier, Robert Gates s’était rendu à Ankara pour demander aux Turcs d’arrêter leur opération, et George Bush les avait appelés publiquement à quitter l’Irak « le plus vite possible ».

  • La guerre turque en Irak

    D’intenses combats font rage dans la région de Hakurk, et autour du camp du PKK de Zap.

    Le « gouvernement » irakien a condamné « l’incursion de l’armée turque qui est considérée comme une violation de la souveraineté de l’Irak ».

    Le Premier ministre turc venait au contraire de déclarer que cette opération de la Turquie est « le résultat de son droit légitime à l’autodéfense ».

  • Kurdistan : c’est une vraie guerre

    Contrairement aux premières incursions de l’armée turque au Kurdistan irakien, l’offensive menée depuis jeudi dernier est une véritable guerre.

    Selon l’état-major de l’armée turque, les opérations ont déjà fait 112 morts parmi les « rebelles » (le PKK), compte non tenu des personnes tuées par les bombardements, et 15 soldats turcs. Le PKK annonce 3 morts de son côté, et 47 chez les soldats turcs. Samedi, le PKK a annoncé avoir abattu un hélicoptère turc. Dimanche, l’armée turque a indiqué qu’un de ses hélicoptères a été « détruit pour une raison inconnue ».

    L’armée turque pilonne des localités kurdes depuis le territoire turc et envoie des troupes par hélicoptère. Les peshmerga (qui ne sont plus aujourd’hui des « rebelles » mais des forces régulières kurdes...) font état de combats dans la région d’Harkuk. Un correspondant de l’AFP a vu plus d’une dizaine d’avions de chasse se diriger vers cette région. L’agence Firat News, proche du PKK, signale des raids aériens et des combats dans la région de Zap.

    Le chef de l’aile militaire du PKK, Bahoz Erdal, a appelé les jeunes Kurdes de Turquie à « rendre la vie insupportable dans les grandes métropoles » et à... « brûler chaque soir des centaines de voitures »... L’organisation de jeunesse du PKK a appelé à des actes de violence dans tous les pays où se trouve une minorité kurde...

    Le « gouvernement » irakien, assurant comprendre les « préoccupations légitimes » de la Turquie, appelle le gouvernement turc à « retirer ses troupes du sol irakien au plus vite », car, dit-il, « l’opération est une menace pour la souveraineté de l’Irak » (sic), et pour « la sécurité et la stabilité de la région ».

    Le « gouvernement » irakien ne peut que gémir tout doucement. Il n’a aucune autorité sur le Kurdistan, que les Américains ont rendu pleinement autonome depuis la première guerre du Golfe, et les Turcs sont ouvertement appuyés par les Américains dans cette opération, notamment en fournissant le travail de renseignement sur la localisation et les déplacements des hommes du PKK.

    Ceux qui sont dans une situation délicate sont les chefs du Kurdistan : le « président » irakien Talabani, et surtout le président de la région autonome, son frère ennemi Barzani, qui est le chef dynastique de la partie du Kurdistan frontalière avec la Turquie, ouvertement protégé par les Etats-Unis et protecteur occulte du PKK...

    Sans doute les Turcs ont-ils de bonnes raisons de vouloir éradiquer le PKK. Sans doute aussi vaudrait-il mieux qu’ils commencent par reconnaître l’identité kurde et donner des droits aux Kurdes de Turquie, plutôt que de se lancer dans une guerre qui ne peut qu’accroître la déstabilisation de cette région poudrière. Une fois encore, les Etats-Unis jouent un très mauvais jeu.