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Suisse - Page 5

  • Blocher exclu du gouvernement suisse

    Alors que son parti, l’UDC, a conforté sa première place lors des dernières élections (29% des voix, loin devant le parti socialiste : 20%), Christoph Blocher, ministre de la Justice et de la Police dans le gouvernement sortant, n’a pas été réélu dans le nouveau gouvernement. La gauche et les démocrates chrétiens, qui l’avaient élu en 2003, se sont ligués contre lui, et ont fait élire Eveline Widmer-Schlumpf, qui n’était pas candidate, et qui est considérée comme une modérée de l’UDC.

    L’UDC a annoncé qu'elle se consdérait désormais comme étant dans l'opposition, malgré la présence de deux de ses membres au gouvernement.

    Commentaire de Bafweb :

    « Il fallait tuer Blocher, or tuer le Conseiller fédéral c’est redonner vie à l’activiste et c’est quand même sous l’impulsion de ce dernier que l’UDC a connu son incroyable ascension. Welcome back dans l’opposition Christofeli… c’est quand même là qu’on te préfère ! »

  • Suisse suisse

    L’UDC de Christoph Blocher a encore augmenté son score et conforte sa place de premier parti de Suisse, avec 29% des voix (+2,7), remportant 62 sièges au Conseil national, soit 7 de plus, tandis que le parti socialiste, à 19%, perd plus de 4 points et perd 9 sièges (43).

    L’UDC avait axé sa campagne sur la lutte contre l’immigration, et le sujet fut au cœur de la campagne.

    Plus généralement, l’UDC est nationaliste et opposée à l’Union européenne. « L’adhésion de la Suisse à l’Union européenne devra disparaître de la tête » des européistes, a aussitôt déclaré Ueli Maurer, le président du parti. Voilà les Suisses faisant figure d’irréductibles Gaulois. Bravo.

    Reste à savoir ce que va devenir le fameux consensus qui régit le gouvernement helvétique, et qui était déjà secoué par la présence de Christoph Blocher comme ministre de la Justice et de la Police... La désignation du nouveau gouvernement aura lieu le 12 décembre.

  • « Infécond », c’est homophobe

    Une affiche de l’UDC a soulevé une telle polémique dans le canton du Genève que le parti s’est cru obligé de la retirer.

    Dans le cadre de la campagne sur une votation concernant l’exonération fiscale des droits de succession des personnes pacsées, l’UDC avait choisi comme slogan : « Non à un bonus fiscal pour des pacsés inféconds et aisés ».

     L’UDC a adopté une « rhétorique homophobe et inadmissible », a dénoncé le parti radical (dit de droite), et une résolution dénonçant des propos « discriminatoires et méprisants » a été adoptée à la quasi-totalité du Grand Conseil de Genève.

    L’UDC s’est engagée à retirer les affiches et, regrettant que «l’utilisation du terme infécond ait pu choquer », comprend que « certains aient pu se sentir blessés par l’utilisation de ce mot dissonant ».

    Dissonant ? Depuis quand la vérité est-elle dissonante ?

    Qu’un homosexuel soit infécond, c’est une vérité première.

    Mais, assurément, la vérité (sur l’homme et la famille) est « homophobe ».

  • Désinformation

    « Les louanges adressées par Jean-Marie Le Pen à la politique d’immigration suisse déplaisent à leur principal concepteur, Christoph Blocher » (...). Ainsi commence une longue dépêche de l’AFP, reproduisant divers propos du porte-parole de Christoph Blocher, Livio Zanolari, visant à faire passer Jean-Marie Le Pen pour un affabulateur et un menteur. Cela ne peut pas rester sans réponse.

    D’abord Jean-Marie Le Pen, lors de la conférence de presse à laquelle il est fait allusion, n’a pas adressé de « louanges » à la politique suisse. Il a fait le tour des politiques d’immigration de différents pays, et a constaté que le cas suisse était le plus proche du programme du Front national. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

    « Christoph Blocher et Jean-Marie Le Pen n’ont pas les mêmes buts, ni les mêmes principes : Blocher fait une distinction nette entre légal et illégal », affirme M. Zanolari. Mais aucun homme politique français ne fait plus que Jean-Marie Le Pen la distinction entre ce qui est légal et ce qui est illégal en ce qui concerne l’immigration et la situation des immigrés. Et quand il propose un changement, c’est dans la loi, afin que soit même mieux précisé ce qui est légal et ce qui est illégal.

    M. Le Pen, poursuit l’AFP, « a affirmé à plusieurs reprises qu’il souhaiterait rencontrer le ministre suisse. Une envie qui n’est pas partagée, selon le porte-parole de M. Blocher : “Christoph Blocher n’a ni l’intention ni l’intérêt de rencontrer M. Le Pen“. »  En réalité, un journaliste a demandé à Jean-Marie Le Pen s’il souhaitait rencontrer M. Blocher, et il a répondu en inversant sciemment le propos : « Si M. Blocher souhaite me rencontrer, il peut m’écrire ou me téléphoner. »

    « Jean-Marie Le Pen veut reconduire directement à la frontière un étranger qui ne présente pas de documents d’identité. Il affirme que cela se passe de cette manière en Suisse, ce qui est faux. » C’est évidemment faux pour tout pays connaissant l’état de droit. Jean-Marie Le Pen demande simplement qu’on applique la législation actuelle sur le séjour des étrangers en situation irrégulière : en faisant la distinction entre ce qui est légal et ce qui est illégal...

    Si le porte-parole de Christoph Blocher commente des propos qui n’ont pas été tenus par Jean-Marie Le Pen, en revanche il est muet sur ce qu’a vraiment dit Jean-Marie Le Pen concernant la Suisse. Pourquoi  ? Parce que ce qu’il a dit est le résumé exact de la politique suisse d’immigration, la politique de Christoph Blocher :

    ­ – Un étranger non-européen ne peut s’installer en Suisse s’il n’est pas recruté pour un poste de travail défini, il doit prouver sa qualification et apporter la preuve qu’aucun travailleur suisse ou européen n’a été trouvé pour l’occuper. (C’est la préférence nationale.)

    – L’asile est refusé à toute personne qui n’a pas de papiers d’identité. (La demande d’asile est rejetée si la personne qui la formule ne présente pas de pièces d’identité. Cela n’a rien à voir avec ce que M. Zanolari fait semblant d’avoir entendu sur les étrangers reconduits directement à la frontière.)

    – La nationalité suisse s’obtient principalement par la filiation. L’acquisition de nationalité est possible, mais elle suppose l’accord de la commune, au terme d’une procédure d’enquête sur l’impétrant, puis du canton, puis de l’Etat.

    Voilà ce qu’a dit Jean-Marie Le Pen. Voilà les propos qu’il faudrait discuter. Mais il n’y a rien à discuter, puisque c’est la teneur des lois suisses en vigueur. Alors on invente des propos contestables pour pouvoir les contester...

  • La loi antiraciste contestée. En Suisse

    Le parti de la « droite populiste » suisse UDC demande l’annulation de la loi soi-disant antiraciste (et anti-négationniste, etc.), ainsi que la dissolution de la Commission fédérale contre le racisme. « Une telle suppression pourrait réunir une majorité en l’état actuel », estime le président de l’UDC, Ueli Maurer, au regard du récent référendum sur l’immigration (68 % des voix pour une politique très restrictive, alors que toutes les autorités morales et médiatiques appelaient à voter non). L’intérêt du propos de Maurer est qu’il ne s’agit pas d’une protestation émanant d’une opposition marginale : l’homme fort de l’UDC, Christoph Blocher, est aujourd’hui ministre de la justice et de la police…