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Egypte - Page 9

  • Ça se passe comme ça en Egypte

    A Soul, à 30km au sud du Caire, quelque 4.000 musulmans ont attaqué la communauté copte la nuit dernière. Ils s’en sont pris à des maisons de coptes, et ont mis le feu à l’église Saints Mina et Georges en faisant exploser six bonbonnes de gaz. Les dômes se sont écroulés, et la croix a été profanée.

    Les soldats en faction à 7 km de là ont d’abord refusé d’intervenir. Et quand finalement ils ont reçu l’ordre d’aller dans le village, les musulmans les ont renvoyés en disant que tout était désormais en ordre. Un couvre-feu a été imposé aux 12.000 coptes de Soul. On est sans nouvelles du curé de la paroisse et de ses trois diacres. Selon certains ils sont morts dans l'église en flammes. Selon d'autres ils auraient été pris par les musulmans.

    L’émeute a pour origine une histoire d’amour entre un copte et une musulmane. Le père de la jeune fille a été tué par son cousin parce qu’il refusait de tuer sa fille pour sauver l’honneur de la famille. Le frère de la jeune fille a alors tué le cousin pour venger la mort de leur père. Et les musulmans ont attribué la responsabilité des deux meurtres aux coptes…

    (Asianews)

  • Les Egyptiens veulent changer de gouvernement…

    Plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur la place Tahrir. "Le gouvernement de Chafic est inféodé au régime corrompu", proclamait une pancarte, tandis que des manifestants exigeaient le départ du Premier ministre Ahmad Chafic et de son gouvernement et leur remplacement par des technocrates.

    C’est une revendication des Frères musulmans.

  • La démocratie en marche en Egypte : le plus grand parti sera le Parti de la liberté et de la justice…

    Le président des Frères musulmans, Mohammed Badie, a annoncé au cours d’une conférence de presse la création d’un parti politique. Il est intitulé "Parti de la liberté et de la justice". Sic. Quoi de plus démocratique…

    Il a expliqué que la création de ce parti, ouvert à tous les Egyptiens qui acceptent son programme, sa politique et sa direction, répond aux souhaits, aux espoirs et aux aspirations des Egyptiens pour un avenir meilleur, la restauration du prestige du pays et de son rôle dirigeant.

    Il a confirmé que les Frères musulmans ne s’opposent pas à la nomination de femmes ou de coptes au gouvernement, mais qu’ils ne croient pas qu’il soit approprié de désigner une femme ou un copte à la tête du parti…

    Mohammed Badie a ajouté qu’on en saurait davantage en temps voulu, et qu’il allait entreprendre les démarches administratives pour la reconnaissance légale de son parti.

    La semaine dernière, la Cour administrative égyptienne a déjà donné son feu vert à la création d’un premier parti islamiste, Wassat Al-Jadid, fondé en 1996 et jusqu’ici interdit, comme les Frères musulmans. Wassat Al-Jadid veut dire : Nouveau Centre. Sic.

  • Egypte : la révision de la Constitution, avec les Frères musulmans, mais sans les coptes

    Le conseil suprême des forces armées égyptiennes a nommé une commission chargée de réviser la Constitution. Parmi ses huit membres, il y a un militant des Frères musulmans, nommé en tant que tel : Sobhi Saleh, responsable du bureau des Frères musulmans à Alexandrie et ancien secrétaire général du groupe parlementaire des Frères musulmans. Il y a bien un copte, mais il est nommé en tant qu’adjoint du président de la Haute cour constitutionnelle, et non comme représentant de sa communauté.

    Le président de l'Union égyptienne pour les droits de l'Homme, Naguib Guebraïl, proteste contre cette exclusion, et fait savoir qu’une délégation de militants coptes va demander au chef du conseil suprême des forces armées d'"inclure des coptes dans la commission".

  • L’attentat d’Alexandrie : c’était le ministre de l’Intérieur ?

    Selon la chaîne Al Arabiya, le procureur général d’Egypte a ouvert une enquête lundi sur l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adly (limogé fin janvier) en raison de son rôle présumé dans l’attentat contre l’église d’Alexandrie. (C’est le ministre qui avait affirmé avoir arrêté les coupables, lesquels avaient « avoué » que l’attentat avait été commandité par un groupe extrémiste de Gaza.)

    Le procureur général a pris cette décision sur la demande de l’avocat Ramzi Mamdouh, qui l’invitait à étudier les témoignages de médias suggérant que le ministre de l’Intérieur avait commandité l’attentat afin de pouvoir accroître la répression contre les islamistes, et ainsi le soutien occidental au régime de Moubarak.

    Ramzi Mamdouh cite un rapport des renseignements britanniques, indiquant qu’un officier du ministère, le major Fathi Abdelwahid, avait approché le 11 décembre un certain Ahmed Mohamed Khaled, qui avait passé 11 ans en prison, afin qu’il prenne contact avec un groupe extrémiste nommé Jundullah et coordonne l’attentat. Khaled aurait dit au groupe qu’il pouvait les aider en leur fournissant des armes qu’il disait s’être procurées à Gaza, et que l’attentat avait pour but de « discipliner les coptes ».

    Un chef de Jundullah, Mohammed Abelhadi, fut d’accord, et recruta un homme nommé Abdelrahman Ahmed Ali pour conduire une voiture bourrée d’explosifs devant l’église. Il devait quitter alors la voiture qui devait exploser par commande à distance. Mais, toujours selon le rapport britannique que cite l’avocat, le major Abdelwahid fit exploser la voiture avant que Abdelrahman Ahmed Ali n’en sorte, c’est pourquoi il est mort en même temps que les coptes.

    Après l’attentat, Abdelwahid demanda à Khaled de rencontrer Abelhadi dans un appartement de la rue Abdel-Moneim Riad au Caire pour évaluer la réussite de l’attentat. Lorsqu’ils furent réunis, Abdelwahid fit arrêter les deux hommes. Ils sont restés en détention jusqu’au 28 janvier, lorsque le système de sécurité égyptien s’effondra. Les deux hommes s’enfuirent, comme des milliers d’autres, et se rendirent immédiatement à l’ambassade du Royaume-Uni où ils racontèrent leur histoire.

    C’est du moins ce que dit Al Arabiya… Et c’est au moins crédible (ne serait-ce que par le fait qu’aucune organisation n’a revendiqué l’attentat, ce qui est très insolite).

  • Le gouvernement américain et l’Egypte : virage à 180 degrés

    Alors que le gouvernement américain, et Barack Obama en personne, appelaient la semaine dernière Hosni Moubarak à démissionner, Hillary Clinton a expliqué hier que les Etats-Unis veulent porter leur regard « au-delà de l’horizon » : « Nous voulons voir débuter un processus qui conduira à une transition ordonnée avec ses étapes et ses mesures concrètes qui mènent à des élections libres et équitables », a-t-elle dit. Et cela sous la conduite de Hosni Moubarak, comme le souligne explicitement Frank Wisner, le représentant spécial des Etats-Unis en Egypte : « Il est tout à fait crucial que le président Moubarak reste au pouvoir dans la période qui vient, alors que nous élaborons le chemin de l'avenir. Le président doit rester à son poste pour diriger ces changements. Par conséquent, je crois qu’il est crucial que le président Moubarak reste à la direction de son pays ; c’est l’occasion pour lui d’inscrire son propre héritage, il a donné 60 ans de sa vie au service de son pays... »

    Sic.

    Ainsi donc voici que Moubarak n’est pas du tout un dictateur corrompu comme Ben Ali, mais l’homme de la situation pour conduire le changement…

    Pourquoi ? Parce que l’Egypte n’est pas au même endroit que la Tunisie. Et que le gouvernement israélien, paniqué par la perspective d’un gouvernement égyptien des Frères musulmans dans le seul pays qui a conclu un traité de paix avec lui, a vigoureusement tiré la sonnette d’alarme à Washington…

  • Edifiant

     

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    Le premier bandeau est celui du site des Frères musulmans égyptiens en anglais. Le second est celui du même site en arabe.

    Sur le premier, le mot "Liberté", et une gentille petite fille voilée.

    Sur le second, le logo officiel des Frères musulmans (qu’on ne trouve pas sur les pages anglophones) : les deux sabres, le Coran, et l’inscription « Préparez-vous », qui fait référence au Coran, 8, 60 : « Préparez vos forces contre eux au maximum de votre puissance, y compris des montures de guerre, pour frapper de terreur les ennemis d’Allah et vos ennemis, et d’autres encore, que vous ne connaissez peut-être pas, mais qu’Allah connaît. Quoique vous dépensiez pour la cause d’Allah, vous sera remboursé, et vous ne serez pas traités injustement. »

    La grande inscription veut dire : Les Frères musulmans.

    (Bivouac-ID)

  • L’Egypte après la Tunisie

    Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier et aujourd'hui contre le gouvernement égyptien, sur le modèle des manifestations tunisiennes (avec également une mobilisation des jeunes par Facebook). Il y a eu trois morts.

    Alors que l’on sait depuis longtemps que le régime de Hosni Moubarak est croulant, on retiendra la déclaration de Hillary Clinton : « Notre impression est que le gouvernement égyptien est stable et est à la recherche de solutions pour répondre aux besoins et aux intérêts légitimes du peuple égyptien. » Mais ça n'empêchera pas de dénoncer ensuite haut et fort l'odieux dictateur Moubarak et son clan mafieux heureusement chassés du pouvoir par le peuple égyptien...

    En Egypte comme en Tunisie, les islamistes restent discrets. Ils attendent habilement leur heure.

  • L’ennemi extérieur

    Dès l’attentat de l’église d’Alexandrie, le pouvoir égyptien avait accusé des terroristes étrangers. Le ministre de l’Intérieur a formellement accusé hier « le groupe palestinien de l'Armée de l'Islam, lié à Al-Qaïda » d’être à l’origine de cet attentat, en faisant état des aveux d’une des personnes arrêtées. Le président Hosni Moubarak a remercié la police "pour avoir trouvé les responsables de l'attentat terroriste d'Alexandrie", et, sans donner le moindre détail, a aussitôt ajouté qu’il n’acceptait aucune "pression ou ingérence dans les affaires intérieures de l'Egypte", et a prévenu "ceux qui, dans certains pays amis, appellent à la protection des coptes d'Egypte, que le temps de la protection et de la tutelle étrangère est révolu et ne reviendra pas"…

  • « Ingérence inacceptable »

    Suite aux propos du pape sur l’attentat d’Alexandrie dans son discours aux diplomates, le gouvernement égyptien a rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège "pour consultations", dénonçant une "ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de l'Egypte".

    C’est exactement ce qu’avait déclaré le grand imam d’Al Azhar après l’homélie du pape le 1er janvier. Une coïncidence, certainement.