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Egypte - Page 6

  • La sinistre farce égyptienne

    De nouvelles manifestations place Tahrir, et ailleurs. Cette fois pour dénoncer le verdict dans le procès Moubarak.

    Ce verdict est surréaliste, mais il montre bien que c’est toujours l’armée qui dirige.

    Moubarak et son ministre de l’Intérieur condamnés à perpétuité pour la mort des manifestants pendant la « révolution »…

    Mais il y a eu des dizaines et des dizaines de morts dans les manifestations depuis la chute de Moubarak…

    Ce sont les mêmes qui tuaient avant Moubarak, pendant Moubarak, après Moubarak.

    Et pour bien souligner la chose, aucune autre charge (notamment de corruption !) n’a été retenue. Et tous les autres dignitaires du régime (en dehors du ministre de l’Intérieur) ont été acquittés…

    Moubarak condamné à la prison à vie ?

    Mais il est en train de mourir…

    Et voici le second tour de la présidentielle. Les Egyptiens ont le choix entre l’armée et un dignitaire du régime Moubarak (comme avant), ou l’armée et le candidat des Frères musulmans (comme avant, mais en pire pour les coptes, et aussi pour tous ceux qui ne sont pas islamistes).

  • En Egypte

    Comme prévu, le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle. Mais comme ce n’était pas leur candidat vedette et qu’il y avait d’autres islamistes, il n’obtient que 24,7%. La surprise est qu’en deuxième position n’arrive ni le dissident des Frères musulmans, ni Amr Moussa (qui est en cinquième position), mais l’ancien ministre et ami personnel de Moubarak Ahmad Chafiq (23,6%), suivi du socialiste Hamdeen Sabbahi (20,7%).

    Le second tour opposera donc le candidat des Frères musulmans à celui de l’ancien régime et de l’armée, les deux puissances du pays. Il est amusant de les entendre promettre tous les deux de défendre les acquis de la révolution…

    C’est logiquement le candidat des Frères musulmans qui devrait être élu, puisque ce sont eux qui ont le plus influent réseau dans la population. Et puisque… nombre de laïques et de libéraux, acteurs de la « révolution », voteront pour lui afin d’éviter le retour de l’ancien régime…

  • La présidentielle égyptienne

    Le vote a lieu aujourd’hui en Egypte. Curieusement, le résultat du vote des Egyptiens de l’étranger a été publié dès lundi. On le trouvera ici. On constate que parmi les 13 candidats se détachent sans surprise Abdel Moneim Fotouh (dissident modéré des Frères musulmans), Mohamed Morsy (Frères musulmans), Amr Moussa (laïque, ancien président de la Ligue arabe), mais aussi le socialiste nassérien Hamdeen Sabbahi, dont on ne parlait guère.

  • Une « surprise » en Egypte

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    Les Frères musulmans ont finalement décidé d’avoir un candidat à la présidentielle égyptienne : l’homme d’affaires Khaïrat al Chater, « adjoint au guide suprême », financier et trésorier de la confrérie. La décision a été prise après un débat serré. 56 des 108 membres du conseil consultatif du « parti Liberté et Justice » se sont prononcés pour sa candidature, 52 contre. Candidature annoncée par le parti sur sa page Facebook, puis confirmée par les Frères musulmans eux-mêmes, lors d’une conférence de presse… à laquelle Khaïrat al Chater ne participait pas.

    Les Frères musulmans avaient toujours dit qu’ils ne présenteraient pas de candidat, pour ne pas avoir l’air de monopoliser tous les pouvoirs. Et il y a déjà deux candidats islamistes : Hazem Saleh Abou-Ismaïl, ancien membre des Frères musulmans, devenu salafiste, et qui attire les foules, et Abdel Moneim Al-Fotouh, qui a été exclu de la confrérie lorsqu’il a annoncé sa candidature.

    Les Frères musulmans disent qu’ils ont été conduits à présenter un candidat parce que le pouvoir militaire ne les écoute pas : le Parlement (qu'ils contrôlent) a demandé à plusieurs reprises au pouvoir militaire la destitution du Premier ministre et de son gouvernement, en vain. Mais on ne voit pas trop en quoi un candidat des Frères musulmans gênerait les militaires ; d’autant que si Khaïrat al Chater peut se présenter, c’est parce que le pouvoir militaire, qui l’avait libéré en mars 2011, a fait effacer, hier, ses condamnations…

  • Ça vient…

    La commission des propositions et des plaintes de l’Assemblée nationale égyptienne a examiné mardi la proposition de loi du député Abel Azzazy, du parti salafiste Nour (la lumière), visant à appliquer la charia dans une série de crimes et délits (par exemple l’amputation croisée d’un bras et d’une jambe, ou la crucifixion). Et en cas de meurtre, la famille affectée par le crime aurait le choix de demander des représailles, de recevoir une compensation financière ou d’accorder son pardon. « C'est la loi de Dieu et elle n’est pas facultative », a expliqué Azzazy.

    Le député Gamal Heshmat, du parti de la Liberté et de la Justice (Frères musulmans), a appuyé la proposition de son collègue salafiste, en remarquant que sous l’ancien régime, quand les députés mettaient davantage les lois en conformité avec la charia,  la nouvelle loi était aussitôt enterrée.

    La commission a toutefois demandé à Azzazy de reformuler sa proposition, car le ministère de la Justice a fait savoir que plusieurs clauses de son texte existaient déjà dans la loi.

  • Six ans de prison pour (ne pas) avoir insulté le prophète

    Secrétaire dans une école, le chrétien Makram Diab a été condamné la semaine dernière par le tribunal d’Abnoub (près d’Assiout en Egypte) à six ans de prison pour avoir insulté Mahomet.

    Au départ il y avait eu une dispute verbale entre Makram Diab et un enseignant salafiste. Treize jours plus tard, un autre enseignant, qui n’était pas dans l’école au moment de la dispute, déposa une plainte, cosignée par 11 autres enseignants, accusant Makram Diab d’avoir insulté le Prophète.

    Le jour du procès, 2.500 musulmans entouraient le palais de justice, demandant la peine de mort, et 800 avocats musulmans, bloquant les portes de l’intérieur pour s’assurer que l’avocat (musulman) de Makram Diab ne puisse pas entrer, exigèrent que le chrétien soit condamné à 6 ans de prison (alors que le délit de diffamation de la religion est puni d’une peine de 1 mois à 3 ans).

    Selon le tribunal, Makram Diab avait dit que Mahomet harcelait sexuellement ses disciples. Son avocat, qui le connaît bien, affirme que c’est absolument impossible qu’il ait dit cela. Selon sa sœur, c’est parce qu’il avait demandé à l’enseignant musulman s’il était vrai que Mahomet eût 40 épouses. Selon son fils, l’enseignant musulman avait insulté la religion chrétienne, et Makram Diab avait vertement répondu.

    Naturellement, Makram Diab va faire appel de cette sentence inique et entachée des pires irrégularités. Mais en attendant il croupit dans le quartier de haute sécurité de la prison d’Assiout…

    En revanche, au début de la semaine dernière, un tribunal du Caire a rejeté une plainte contre l’homme d’affaires copte Naguib Sawiris, poursuivi pour avoir mis sur twitter un Mickey barbu et un Minnie en burqa. Le Caire n’est pas Abnoub… Cela dit, il y a deux autres plaintes contre Sawiris pour la même image.

  • “Cairo Exit” : le cinéma dans la nouvelle Egypte

    Le film “Cairo Exit”, de l’Egyptien Hesham Issawi, devait être présenté hier au festival du film africain de Louxor. Mais la censure n’a pas donné l’autorisation de le projeter. Les organisateurs du festival ont demandé l’autorisation de projeter le film en petit comité, devant les membres du jury. Ils n’ont pas eu de réponse.

    “Cairo Exit” raconte l’histoire d’une jeune copte, Amal, et d’un jeune musulman, Tarek, qui s’aiment. Ce qui pose des problèmes (pour la famille de Tarek les coptes sont des sous-hommes). Tarek décide d’émigrer clandestinement vers l’eldorado européen, mais Amal est enceinte. Tarek lui demande de partir avec lui, ou, si elle reste, elle devra avorter pour s’en sortir. Amal ne veut pas partir, et elle ne veut pas avorter. Elle prie avec ferveur la Sainte Vierge et essaye de s’en sortir, mais elle n’y arrive pas et décide finalement de partir rejoindre Tarek.

    Le réalisateur, Hesham Issawi, était parti aux Etats-Unis en 1990, où il a appris les métiers du cinéma et tourné ses premiers films. En 2010 il est revenu en Egypte, pour tourner “Cairo Exit”, qui est un film 100% égyptien. Ce qui veut dire que Hesham Issawi avait eu l’autorisation de la censure de Moubarak pour tourner son film...

  • Egypte : le Sénat aussi (bien sûr)

    Les Frères musulmans ont annoncé, avec 24 heures d’avance sur les autorités (comme ils l’avaient fait – de façon fiable - à chaque étape des législatives), le résultat des élections à la Choura (Sénat consultatif) : leur parti de la Liberté et de la Justice a remporté 107 des 180 sièges (59%).

    Les salafistes remportent 46 sièges. Viennent ensuite les libéraux (19 sièges) et le « Bloc égyptien » (les cocus du printemps arabe) avec 7 sièges…

  • Chiche

    En Egypte, le parti Justice et Liberté (les Frères musulmans) a lancé un appel pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Le patriarche Chenouda III a aussitôt proposé qu’il y ait quatre ministres coptes…

  • L’étrange massacre de Port Saïd

    Il y a eu 74 morts et un millier de blessés dans la bagarre à l’issue d’un matche de football entre l’équipe de Port-Saïd et une équipe du Caire.

    On fait remarquer, notamment dans la presse, que cette violence dépasse de loin les affrontements habituels entre supporters, que le gouverneur et le chef de la sécurité n’étaient pas présents, alors qu’ils le sont toujours, et surtout que les forces de sécurité se sont retirées du stade…

    L’hypothèse la plus souvent avancée est que le pouvoir militaire a (au moins) laissé faire pour montrer qu’on avait toujours besoin de lui.

    On remarque aussi que les assaillants étaient les supporters de l’équipe de Port-Saïd, alors que celle-ci venait de gagner contre une équipe a priori nettement plus forte, et que les premières victimes sont les supporters de cette équipe du Caire. Lesquels sont connus pour avoir été au premier rang des défenseurs des manifestants de la place Tahrir, face à l’armée, au plus fort de la révolution…