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Egypte - Page 5

  • Ping pong (explosif)

    Le président égyptien Mohammed Morsi, qui n’avait aucun pouvoir, s’est arrogé hier tous les pouvoirs : il a destitué le maréchal Tantaoui de son poste de ministre de la Défense et surtout de président du Conseil suprême des Forces armées, a mis à la retraite par la même occasion le numéro 2 du CSFA, et a annulé la déclaration du 17 juin par laquelle le dit Conseil s’était emparé de tous les pouvoirs.

    Le coup avait été préparé la semaine dernière par le remplacement des chefs des trois armes et des services de renseignement.

    Reste à savoir si l’armée va accepter la nouvelle donne. Oui, si les Frères musulmans y sont assez influents. Mais alors ça va donner de l’urticaire aux Américains, qui financent grassement l’armée égyptienne…

    Mohammed Morsi a également nommé un vice-président, Mahmoud Mekki, un magistrat islamiste dont le frère Ahmed, lui aussi magistrat islamiste, est ministre de la Justice.

    NB. Pour montrer qu'on n'avait rien à craindre des Frères musulmans, Mohammed Morsi avait promis de nommer deux vice-présidents : un copte et une femme…

  • Le gouvernement égyptien

    Dans ma précédente note, il ne s’agissait en fait que de la première vague de nominations. Le gouvernement a été pleinement constitué hier et a prêté serment.

    Il y a 31 ministres (sans compter les 4 qui vont être nommés directement par le président). Ce sont essentiellement des « techniciens ». Il y a finalement 4 Frères musulmans (dont le ministre de l’Education). Et un copte, une femme, Nadia Zakhary, professeur de biochimie, ministre de la Recherche scientifique. On fait remarquer que depuis Nasser il y a toujours eu deux, et parfois trois, ministres coptes. Mais le président peut encore en nommer un parmi les quatre qui lui reviennent.

    Comme il l’avait lui-même annoncé, le maréchal Tantaoui est bien ministre de la Défense. Il l’est depuis vingt ans.

    Les salafistes sont en colère : on ne leur avait proposé que le ministère de l’Environnement. Ils ont claqué la porte.

    Et il se confirme qu'il n'y a strictement aucun des acteurs de la "révolution".

    Rappelons que ce gouvernement est factice, puisque tous les pouvoirs sont aux mains du Conseil suprême des forces armées, que préside le maréchal Tantaoui.

  • Le gouvernement égyptien

    Le président Mohammed Morsi avait fait du ministre des Ressources hydrauliques, Hicham Kandil (ingénieur en irrigation) le Premier ministre. Celui-ci vient de constituer son gouvernement. Comme il l’avait annoncé, c’est un gouvernement de techniciens. Comme l’étaient les gouvernements de Moubarak. Un chef policier est ministre de la Police, le chef investisseur est ministre des Investissements, le patron de la pétrochimie est ministre du Pétrole…

    La seule différence est qu’il y a désormais deux ministres issus des Frères musulmans, dont celui de l’éducation…

    Il n’y a bien entendu aucun ministre qui représente peu ou prou les « révolutionnaires » du printemps arabe.

    Et il semble qu’il n’y ait pas non plus le moindre ministre chrétien.

    Le ministre de la Défense n’a pas encore été désigné. Mais y a-t-il besoin d’un ministre de la Défense dans un pays où tous les pouvoirs (y compris législatifs) sont aux mains de l’armée ?

    Addendum

    Le maréchal Tantaoui, président du Conseil suprême des forces armées, reste ministre de la Défense. Et c'est lui qui le dit.

  • En Egypte...

    Propos de Léon Panetta, secrétaire américain à la Défense, en visite mardi au Caire :

    « Je suis convaincu que le président Morsi est réellement décidé à appliquer ici des réformes démocratiques. »

    « Je crois que le président Morsi et le maréchal Tantaoui ont de très bonnes relations et qu'ils travaillent tous les deux dans le même sens. »

    Et de souligner que l'aide militaire américaine à l'Egypte, qui représente 1,3 milliard de dollars par an, se poursuivra.

  • En Egypte

    L’Assemblée du peuple s’est réunie, comme l’avait demandé le président Mohammed Morsi. L’armée n’a pas tenté d’empêcher la réunion. Il y avait environ 70% des députés, vraisemblablement tous les islamistes, puisque les libéraux avaient décidé de boycotter la réunion. La session a duré cinq minutes : les députés ont approuvé une proposition du président de l’Assemblée, Saad El-Katatni, visant à demander un conseil judiciaire auprès d'une cour d'appel sur la décision de la Haute Cour d’invalider l’élection.

    La Haute Cour était précisément réunie d’urgence. Elle a souligné le caractère définitif et contraignant de son arrêt ; elle a reconnu qu’elle ne pouvait pas intervenir contre le décret du président convoquant l’Assemblée, mais qu’elle examinerait les recours contestant la constitutionnalité du dit décret.*

    Quant au Conseil suprême des forces armées, il a publié un communiqué soulignant « l'importance de la souveraineté de la loi et de la Constitution », en se disant « confiant que toutes les institutions de l'Etat respecteront ce qui a été dit dans les déclarations constitutionnelles »…

    Le porte-parole du président a fait savoir que dans son décret Mohammed Morsi n’avait pas annulé l’arrêt de la Haute Cour constitutionnelle (invalidant l’élection) mais la dissolution de l’Assemblée décidée par l’armée (en application de l’arrêt), et qu’il était donc dans la légalité…

    * Quelques heures plus tard, la Haute Cour décidait de « suspendre la décision du président de convoquer le Parlement ».

     

  • En Egypte

    Hier, le président égyptien Mohammed Morsi a annulé, par décret présidentiel, la dissolution de l’Assemblée du peuple, et a invité celle-ci à se réunir.

    Le Conseil suprême des forces armées, qui s’était attribué le pouvoir législatif, a alors annoncé qu’il se réunissait en « urgence » pour « évaluer les conséquences » de cette décision.

    Ce matin, le président de l’Assemblée Saad al-Katani a invité l’Assemblée à se réunir demain à 14 h.

    Nul ne sait s’il s’agit d’un bras de fer explosif entre les Frères musulmans et l'armée ou d’un petit jeu pour amuser la galerie…

  • La visite au grand frère

    Pour sa première visite officielle à l’étranger, le président égyptien Mohammed Morsi se rendra mercredi en Arabie saoudite.

    Le roi Abdallah l’a invité pour « renforcer les relations entre les deux pays dans tous les domaines ».

  • Egypte : le président islamiste face à l’armée

    La commission électorale a fini par donner dimanche les résultats de l’élection présidentielle. Selon elle, le représentant des Frères musulmans, « président du parti de la liberté et de la justice », Mohamed Morsi, l’a emporté sur l’ancien Premier ministre Ahmed Chafiq avec 51,73 % des voix.

    Toute la communauté internationale félicite le nouveau président et se félicite du processus démocratique égyptien.

    Personne ne semble voir à quel point la situation est explosive. Car ce président n’a strictement aucun pouvoir légal. Il n’y a plus de Constitution, et les militaires ont dissous le Parlement (dominé par les islamistes). Ils ont également dissous la deuxième commission chargée de rédiger la Constitution (la première commission avait été dissoute par la justice)…

    Bref, l’Egypte est techniquement, non pas une démocratie, mais une dictature militaire. En face de l’armée, les Frères musulmans. Avec leur président de la République. Avec leurs réseaux. Avec la colère populaire qui monte en même temps que le chômage et la misère, notamment dans les multiples et si importantes zones touristiques… où il n’y a plus de touristes.

    Et, quoi qu’il se passe, ce sont les chrétiens qui en souffriront le plus. D’autant qu’ils ont maintenant ajouté à leurs crimes de s’être prononcés en faveur de l’ancien Premier ministre de Moubarak…

  • Egypte : l’armée s’attribue tous les pouvoirs

    Les Frères musulmans revendiquent la victoire de Mohammed Morsi à l’élection présidentielle avec 52,5% des voix, ce qui paraît plausible mais est vivement contesté par Ahmad Chafiq. Le résultat officiel sera publié jeudi.

    Quoi qu’il en soit, peu après la fermeture des bureaux de vote, l’armée s’est attribuée tous les pouvoirs. Elle avait déjà invalidé l’élection de l’Assemblée et l’avait dissoute, et dissous également la nouvelle commission constitutionnelle. Dans une Déclaration constitutionnelle complémentaire, le Conseil suprême des forces armées fait savoir qu’il exerce le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée, qui ne pourra pas avoir lieu avant la rédaction de la nouvelle Constitution par une commission qui sera nommée par l’Armée, laquelle aura un droit de veto sur tous les articles…

  • L’Egypte à hue et à dia

    Hier, le Parlement égyptien a désigné les 100 membres de la commission qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Une commission avait déjà été nommée, mais elle avait été dissoute par la justice comme non représentative (c’est-à-dire comme trop exclusivement islamiste). La nouvelle commission comporte 39 parlementaires, 7 femmes de la "révolution", 4 chrétiens, 13 syndicalistes, 21 hommes d’affaire et 19 juristes.

    Mais la grande question du moment était de savoir si Ahmad Chafiq, l’un des deux candidats du second tour de la présidentielle, qui doit avoir lieu samedi et dimanche, allait pouvoir ou non se présenter. Car l’Assemblée avait voté une loi interdisant aux dignitaires de l’ancien régime de se présenter aux élections. Or Chafiq est un ancien Premier ministre de Moubarak.

    Aujourd’hui, la Haute Cour constitutionnelle a invalidé la loi qui visait (notamment) Ahmad Chafiq, mais elle est allée beaucoup plus loin, en jugeant « illégales » les conditions de l’élection des députés, et donc « illégitime » la composition de l’Asemblée…

    Le conseil suprême des Forces armées est en réunion extraordinaire…