Alors que le gouvernement américain, et Barack Obama en personne, appelaient la semaine dernière Hosni Moubarak à démissionner, Hillary Clinton a expliqué hier que les Etats-Unis veulent porter leur regard « au-delà de l’horizon » : « Nous voulons voir débuter un processus qui conduira à une transition ordonnée avec ses étapes et ses mesures concrètes qui mènent à des élections libres et équitables », a-t-elle dit. Et cela sous la conduite de Hosni Moubarak, comme le souligne explicitement Frank Wisner, le représentant spécial des Etats-Unis en Egypte : « Il est tout à fait crucial que le président Moubarak reste au pouvoir dans la période qui vient, alors que nous élaborons le chemin de l'avenir. Le président doit rester à son poste pour diriger ces changements. Par conséquent, je crois qu’il est crucial que le président Moubarak reste à la direction de son pays ; c’est l’occasion pour lui d’inscrire son propre héritage, il a donné 60 ans de sa vie au service de son pays... »
Sic.
Ainsi donc voici que Moubarak n’est pas du tout un dictateur corrompu comme Ben Ali, mais l’homme de la situation pour conduire le changement…
Pourquoi ? Parce que l’Egypte n’est pas au même endroit que la Tunisie. Et que le gouvernement israélien, paniqué par la perspective d’un gouvernement égyptien des Frères musulmans dans le seul pays qui a conclu un traité de paix avec lui, a vigoureusement tiré la sonnette d’alarme à Washington…