Plus de 1.500 délégués du parti anti-euro Alternative für Deutschland se sont réunis hier dans un grand hôtel de Berlin pour tenir leur congrès inaugural. Le premier objectif est la participation aux élections de septembre prochain et l’entrée au Bundestag. Pour participer aux élections un parti doit recueillir 2.000 signatures dans chacun des 16 Länder, puis récolter au moins 5% des voix.
Les politologues sont très sceptiques sur les chances de percée de ce parti, et pensent généralement qu’il ne pourra pas dépasser 1%, dans une Allemagne dominée depuis si longtemps par la CDU et les sociaux-démocrates.
Toutefois le parti est soutenu par d’importantes personnalités, comme Hans-Olaf Henkel, PDG d’IBM Europe et ancien président de l’Union des industries allemandes, et parmi ses fondateurs on note deux anciens responsables de la CDU, Alexander Gauland et l’économiste Bernd Lucke. Et le dernier baromètre politique publié vendredi par ZDF indique que 17% des Allemands pourraient voter pour un tel parti.
« Nous sommes fiers d’être traités de populistes, a déclaré d’emblée l’ancien journaliste Konrad Adam, cofondateur du parti. Il y a quelque chose comme une police de la libre parole ici en Allemagne, disant qu’il n’y a pas d’alternative à l’euro. Nous sommes l’alternative maintenant, l’Alternative pour l’Allemagne. »
C’est la première fois qu’un parti politique allemand se prononce contre la monnaie unique, en dehors des néonazis du NPD, dont quelques militants manifestaient devant l’hôtel en scandant qu’ils étaient les seuls vrais opposants à l’euro…