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Politique française - Page 163

  • Tous contre Sarkozy

    Hier sur Canal Plus, Jean-Marie Le Pen a de nouveau comparé Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal à des « vedettes américaines », et il a ainsi précisé leur rôle : « On sait très bien que, comme dans les spectacles, les vedettes américaines sont chargées de faire patienter la foule pendant que les chaises grincent et qu’il y a du bruit dans la salle. »

    A l’approche du début du spectacle, on constate en effet que les chaises grincent de plus en plus et que le bruit se renforce de tous côtés. Ce ne sont pas les fans des vedettes qui en sont responsables, mais ceux qui sont venus pour les sortir. A gauche c’est tout sauf Royal, et à droite tout sauf Sarkozy.

    Contre Sarkozy, Jean-Louis Debré a pris le relais de Dominique de Villepin. Dans le Journal du Dimanche, il a fustigé « les provocations et les attaques incessantes » du ministre de l’Intérieur contre le gouvernement et le président de la République, et a jugé « insupportable » ce « dénigrement continu ». Et lui aussi a condamné les propos de Sarkozy aux Etats-Unis sur l’arrogance et la grandiloquence de la politique étrangère de la France.

    Bien entendu, cette charge va de pair avec le refus de considérer que le président de l’UMP soit le seul candidat possible : « Au nom de quoi empêcher Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin ou qui que ce soit d’autre d’être eux aussi candidats ? N’excluons rien ni personne. Tout est ouvert et devra le rester encore un bon moment. »

    La garde rapprochée de Sarkozy est aussitôt montée au créneau. Christian Estrosi a déclaré que l’ambition de Jean-Louis Debré était de « devenir mécanicien en chef de la machine à faire perdre ». Eric Woerth a dénoncé la « guerilla que mènent certains » au sein de l’UMP contre Sarkozy, soulignant que « les snipers ne font pas une armée mais peuvent la faire perdre ».

    Il est amusant de remarquer que Ségolène Royal a dit la même chose de son côté, à Dakar, en se demandant si « la machine à perdre » n’était pas « enclenchée » au sein du parti socialiste.

    Naturellement, chacun ponctue ses diatribes d’un vibrant appel à l’unité. Et voici que Jean-Pierre Raffarin est même revenu, pour jouer un rôle, dit-il, de « pacificateur ». « Ne comptez pas sur moi pour mettre de l’huile sur le feu », affirme-t-il, avec ce sens de la formule qui nous le fait regretter (quoiqu’il soit concurrencé par Debré qui a lancé : « Attention à ceux qui sèment le vent, ils pourraient récolter la tempête »).

    Au Grand Jury RTL Le Figaro LCI, Raffarin a donc chanté sur tous les tons l’air de l’union, qui seule peut permettre la victoire, etc. Et, a-t-il martelé, « ce serait avoir une attitude de division que d’envisager des candidatures à la présidentielle qui passeraient en dehors du parti ». Quoique… Quoique la règle souffre déjà une exception, selon lui : le président de la République en exercice.

    En ce qui concerne son éventuel soutien (et de son club Dialogue et Initiative) à Sarkozy, Raffarin a défini quatre « points clefs », autrement dit quatre conditions impératives. Or on remarque aussitôt que l’un de ses points est en contradiction frontale avec les propositions de Sarkozy. Car il a une vision du gouvernement « qui n’est pas celle du Premier ministre directeur de cabinet », et préconise au contraire que le Premier ministre puisse « nommer les ministres et les démissionner », et soit donc investi d’un vrai pouvoir qui lui permette de protéger le président de la République. C’est exactement le contraire du fonctionnement des institutions que souhaite Sarkozy. Après cela il est inutile d’examiner les autres « points clefs ». On retiendra tout de même que Raffarin veut « plus de continuité que de rupture » en matière de politique étrangère, ce qui est aussi une belle pierre de taille dans le jardin du président de l’UMP.

    Cela étant dit, il s’est lancé dans un couplet… à la gloire de Michèle Alliot-Marie, qui « est une femme d’Etat », qui a « des qualités importantes : du talent, de l’autorité, de la rigueur », qui « correspond à l’aspiration très forte des femmes dans notre pays », et sans qui on ne peut pas gagner…

    Le leitmotiv des uns et des autres, quel que soit leur poulain, est l’unité de l’UMP derrière un seul candidat, ce qui est présenté par tous (y compris Villepin et Alliot-Marie) comme une condition absolument nécessaire pour la victoire. Au regard de l’histoire des élections, cette insistance est étrange : c’est comme si la présidentielle de 1995 n’avait pas existé, où Balladur était candidat, favori des sondages, face à Chirac (sans parler de celle de 1974, où Chaban était candidat, favori des sondages, face à Giscard).

    Il n’est donc pas du tout incongru d’imaginer qu’il y ait deux candidats du même camp, et du même parti. En outre c’est la situation la plus conforme à la tradition gaullienne de la Ve République, selon laquelle le candidat à la présidentielle n’est pas le candidat d’un parti, mais un homme qui se présente devant le peuple. La procédure de désignation d’un candidat au sein du parti « gaulliste » montre que ce parti n’est définitivement plus gaulliste.

    Il doit pourtant y avoir une raison à ce que ce qui était possible en 1995 ne le soit plus en 2007. Bien sûr, la raison s’appelle Le Pen. On le dit le moins possible, et même on ne le dit pas du tout dans les grandes déclarations publiques. Mais c’est la seule raison. Autrement dit les stratèges de l’UMP, qui font semblant d’ignorer la candidature Le Pen, en sont obsédés. Ils font comme si elle était négligeable, mais ils ne pensent qu’à ça : s’il y a deux candidats de l’UMP, tous les deux seront derrière Le Pen. Ce n’est pas dans les sondages, mais ils savent que c’est la réalité. D’où la lutte à mort pour être le seul candidat. Une lutte qui pourrait bien se solder dans un premier temps par une telle division qu’il y ait deux candidats. Et le jour du scrutin par la mort des deux. C’est tout ce que l’on souhaite.

  • Juppé maire à 25%

    Alain Juppé a été élu sans surprise maire de Bordeaux, par ses 49 conseillers UMP-UDF-DVD. Dimanche, sa liste avait obtenu 56 % des voix, mais l'abstention avait été de 55 %. Commentaire de Jean-Marie Le Pen :

    « Alain Juppé a retrouvé son fauteuil de maire grâce à une manœuvre qui n’honore ni la démocratie ni l’ancien Premier ministre.

    « Son retour, qu’il affecte de montrer comme triomphal, a été voulu par un quart seulement des électeurs.

    « Il est manifeste que les Bordelais ont singulièrement manqué d’enthousiasme envers l’homme des emplois fictifs du RPR. »

  • Sarkozy l’unitaire

    Propos de Nicolas Sarkozy, hier à Périgueux : « Que nul ne doute en cette minute que je ne faillirai pas à ma mission. Je veux l’unité. Je suis le garant de l’unité. Et s’il le faut, je serai unitaire pour tous les autres. »

    Et même tout seul s’il le faut !

  • Le Pen épingle la Commission européenne

    La Commission européenne a critiqué la proposition de loi sur le génocide arménien, au motif qu’elle « empêcherait le dialogue pour la réconciliation entre la Turquie et l’Arménie ». En fait, la Commission européenne veut à tout prix éviter tout ce qui pourrait gêner les négociations d’adhésion de la Turquie. « La Commission n’a pas l’intention de s’ingérer dans les affaires françaises, néanmoins le commissaire à l’Elargissement considère que dans cette affaire spécifique il y a une dimension qui concerne les relations entre l’UE et la Turquie », a déclaré un porte-parole. Il s’agit pourtant bien d’une ingérence, et le commissaire avait ouvertement appelé à ce que cette loi ne soit pas votée. En fait il se comporte comme si la Constitution européenne avait été adoptée, et il se prend pour le « ministre des Affaires étrangères » de l’Union européenne. Même si cette proposition de loi est absurde, ce n’est pas à la Commission européenne d’en décider. D’où le communiqué publié hier soir par Jean-Marie Le Pen :

    « De quel droit la Commission européenne se permet-elle de juger l'activité parlementaire de l'Assemblée Nationale française et de condamner une proposition de loi tendant à punir la négation du génocide arménien ?

    « Non contente de s'en prendre à notre souveraineté et à notre identité, elle s'attaque maintenant à la liberté d'expression et d'opinion des représentants du peuple français.

    « La Commission européenne a, une nouvelle fois, outrepassé ses prérogatives et porté atteinte à notre souveraineté.

    « Ce n'est pas à elle de juger du bien fondé ou non d'une telle proposition. »

  • Le Pen et la loi Gayssot-bis

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Il n’y avait que 129 députés, sur 577, à participer au vote de la proposition de loi Gayssot-bis réprimant la contestation du génocide arménien.

    Alors qu’il s’agit d’un texte socialiste, 49 députés UMP l’ont voté, et seulement 40 députés socialistes sur 150.

    Tel est l’état de notre démocratie. 448 députés désertent l’hémicycle, alors même que lorsqu’ils sont tous réunis ils ne représentent déjà même pas 60 % des électeurs.

    L’amendement scandaleux de Patrick Devedjian a toutefois été rejeté.

    Il reste que ce vote a minima d’une loi inutile est, dans son principe, une tache honteuse dans l’histoire de la liberté d’expression.

  • La loi Gayssot-bis adoptée à l’Assemblée

    L’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi socialiste réprimant la négation du génocide arménien. « A une large majorité », nous dit-on. A savoir par 106 voix (dont 49 UMP et seulement 40 socialistes) contre 19 (dont 17 UMP et  2 socialistes), et 4 abstentions (UMP). Rappelons qu’il y a 577 députés. Dont 448 étaient donc souffrants ou malencontreusement empêchés…

    Autrement dit ce texte a été adopté par moins de 20 % des députés, qui à eux tous représentent moins de 60 % des citoyens. Et l’on appelle encore cela la démocratie représentative.

    L’amendement délirant de Patrick Devedjian, visant à exclure du champ de la loi les travaux universitaires, a été rejeté.

    Voilà donc une nouvelle loi Gayssot adoptée à l’Assemblée nationale, alors même que tout le monde, en dehors des quelques staliniens PC-PS-UMP-UDF-Verts qui l’ont votée, s’accorde à dire que ce n’est pas à la loi de dire l’histoire, et que la liberté d’expression implique qu’il n’existe pas de lois de ce genre.

    Reste maintenant à inscrire la proposition de loi au calendrier du Sénat. François Hollande a promis de s’en occuper si les socialistes arrivent au pouvoir…

  • L’Europe de Ségolène

    Ségolène Royal a tenu hier une conférence de presse sur l’Union européenne. Il n’en reste guère qu’une petite phrase, abondamment commentée, à propos de l’entrée de la Turquie. Alors qu’on la pressait de donner son opinion personnelle, elle a répondu : « Mon opinion est celle du peuple français, puisque c’est le peuple français qui doit se prononcer » (par référendum).

    On sait que c’est là sa « stratégie ». Elle sera élue à la présidentielle, puisque sur tous les sujets elle a l’opinion qu’exprime le peuple français.

    Ici elle pousse le bouchon très loin dans la dérobade, puisqu’elle sait pertinemment que le peuple français est contre l’adhésion de la Turquie (et Sarkozy en a tiré les conséquences). Mais il faut attendre le référendum (si tant est qu’il soit un jour organisé). Et d’ici là, elle ne sait pas quoi en penser.

    Si c’était vrai, ce serait totalement idiot, et irresponsable. On aurait raison de ricaner et de se moquer, ouvertement (comme on le voit dans la majorité), ou sous cape (comme le font ses concurrents socialistes). Mais ce n’est pas vrai.

    Car avant la petite phrase, elle parlait des conditions qui « doivent être remplies par rapport à l’inquiétude des opinions sur la stabilité des frontières de l’Europe », et après la petite phrase elle a ajouté : « Je crois que le référendum ne sera pas facile. Il n’y a aucune raison de le stopper, mais il va falloir beaucoup de travail, d’évolution, pour que le peuple français se prononce positivement. »

    Autrement dit, je suis favorable à l’entrée de la Turquie, mais il va falloir une gigantesque opération de propagande pour que les Français changent d’avis et finissent par voter favorablement.

    Le bruit que l’on fait autour de la petite phrase sortie de son contexte permet donc en réalité de masquer le fait que Ségolène Royal est pour l’adhésion de la Turquie. Comme elle était pour la Constitution européenne, comme elle est pour l’Union européenne telle qu’elle (ne) fonctionne (pas). Car elle n’est rien d’autre qu’une bulle de la pensée unique. Et cela était particulièrement clair dans cette conférence de presse strictement réservée à l’Union européenne, et où elle n’a strictement rien dit, se contentant d’aligner les formules fourre-tout dont elle a fait un catalogue et qu’elle ressort quels que soient les sujets : tirer vers le haut, construire par la preuve, reconstruire le lien de confiance, changer de méthode, le besoin d’un discours de respect, d’un ordre juste, etc.

    Il n’y a pas de motif de ricaner et de se moquer. Ségolène Royal, c’est le néant politique absolu. Ça n’a rien d’amusant. C’est pitoyable.

  • La loi Gayssot-bis

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Le président de la République lui-même avait dit que ce n’est pas à la loi de faire l’histoire, en accord avec le bon sens et avec les historiens, quelles que soient leurs opinions politiques.

    On croyait donc que c’en était fini des lois totalitaires imposant une histoire officielle. Les socialistes, avec la complicité de parlementaires de la majorité, veulent néanmoins faire voter une loi Gayssot-bis, réprimant la contestation du génocide arménien.

    Prétendant rendre une telle loi « raisonnable », Patrick Devedjian ajoute le scandale au scandale, avec un amendement selon lequel l’interdiction de la contestation ne s’appliquerait pas aux recherches universitaires ou scientifiques.

    Il y aurait ainsi deux catégories de citoyens. Le professeur qui peut dire ce qu’il veut, et Glandu qui serait traîné en justice s’il répète ce qu’a dit le professeur.

    C’est une nouvelle étape dans le démantèlement de l’Etat de droit.

  • Dénoncer Vichy, c’est très bien, dénoncer Israël, c’est très mal

    Une réception devait être organisée hier à l’ambassade de France à New York, en l’honneur d’un historien australien, qui publie un livre sur Louis Darquier de Pellepoix. Mais voilà que si le livre dénonce comme il se doit l’action du fonctionnaire de Vichy, il comporte aussi un post-scriptum politiquement incorrect, qu’on n’a découvert qu’à la dernière minute. Et la réception a été annulée. « L’ambassade de France se réjouissait de la présentation d’un travail explorant les heures les plus sombres de l’Histoire de la France, mais elle ne peut endosser l’opinion personnelle d’un auteur exprimée en post-scriptum », a déclaré le porte-parole de l’ambassade. Le post-scriptum dit notamment ceci : « Ce qui a été douloureux lors de mon enquête sur Louis Darquier, c’était d’être au plus près de la terreur vécue par les juifs de France et de voir que les juifs d’Israël la font subir aux Palestiniens. »

  • Villiers candidat UMP

    Communiqué de Marine Le Pen

    Villiers choisit « l’Union mondialiste » plutôt que « l’Union patriotique » !

    La Commission nationale des investitures de l’UMP réunie mardi a confirmé que le parti de Nicolas Sarkozy ne présenterait pas de candidat dans les deux circonscriptions vendéennes (4e et 5e) détenues par le MPF de Philippe de Villiers.

    C’est la démonstration éclatante qu’un accord existe entre le candidat de Villiers et le système UMPS qu’il fait mine de pourfendre, et que sa candidature est télécommandée pour empêcher Jean-Marie Le Pen d’accéder au second tour.

    Ceci démontre aussi la déloyauté et le mensonge dont M. de Villiers use envers les électeurs.