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Liturgie - Page 676

  • Le dimanche des saints pères

    Dans le calendrier byzantin, ce dimanche célèbre les 350 pères du deuxième concile de Nicée, septième concile œcuménique, tenu en 787 contre les iconoclastes. Ce concile définit la légitimité et décréta l’obligation d’exposer des images du Christ, de la Mère de Dieu, des anges et des saints dans les églises, dans les maisons et sur les chemins, et de leur rendre un culte d’honneur.

    On sait que l’iconoclasme était devenu la doctrine officielle avec le décret de l’empereur Léon l’Isaurien ordonnant la destruction des images, et déposant le patriarche Germain qui s’y opposait.

    Mais il est intéressant aujourd’hui de se souvenir qu’il ne s’agit pas seulement d’une dispute (extrêmement violente, et sanglante) entre chrétiens orientaux (Rome rejeta le décret avec vigueur). A Nicée, plusieurs pères accusèrent les iconoclastes de penser comme les musulmans.

    L’empereur était né à l’est de la Turquie actuelle, donc dans une région soumise à l’islam. Son décret, en 730, faisait suite à celui qu’avait pris, en 723, le calife de Damas, Yazid II. Le plus grand défenseur des images sera saint Jean Damascène, qui était (comme son père) haut fonctionnaire à la cour du calife, et qui se fera moine en Palestine lorsque Yazid II, qui avait été son compagnon d’enfance, décidera non seulement d’interdire les images mais de chasser les chrétiens de son gouvernement.

    Au VIIIe siècle, l’empereur de Constantinople, qui était en guerre contre l’empire musulman, interdit toutes les images. De nos jours, confronté à la montée de l’islam, le gouvernement interdit tous les signes religieux à l’école, dans les administrations, etc.

    L’empereur de Constantinople était en guerre contre le calife, et il fit comme lui. Notre gouvernement est confronté à l’islam, et il favorise l’islam. Car l’interdiction des signes religieux porte d’abord préjudice à la religion majoritaire, et en obligeant à cacher les manifestations d’appartenance à l’islam il fait croire que les musulmans sont des citoyens comme les autres, fondus dans la masse « laïque », ce qu’ils ne sont en aucune manière.

    On sait comment a fini l’empire de Constantinople.

  • Je me lèverai et je chanterai des psaumes

    Paratum cor meum, Deus, paratum cor meum : cantabo, et psallam in gloria mea.

    Exsurge, gloria mea, exsurge, psalterium et cithara, exsurgam diluculo.

    Confitebor tibi in populis, Domine, et psallam tibi in nationibus.

    (Psaume 107)

    Mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt : je vais chanter, je vais chanter des psaumes dans ma gloire. Lève-toi, ma gloire, levez-vous, psaltérion et cithare, je me lèverai au petit matin. Je te confesserai devant les peuples, Seigneur, je te chanterai des psaumes au milieu des nations.
  • Saint Edouard le Confesseur

    Saint Edouard le Confesseur fut le dernier roi d’Angleterre avant la conquête normande. Il avait promis de ne jamais refuser l’aumône demandée au nom de saint Jean l’évangéliste ; un jour, un pauvre lui ayant tendu la main au nom de l’apôtre, le roi, dépourvu d’argent, retira de sa main un riche anneau et le lui donna. Plus tard, saint Jean apparut à deux pèlerins qui se mettaient en voyage pour les Lieux Saints; il leur remit un anneau en leur disant: « Portez cet anneau au roi, c’est lui qui me l’a donné un jour que je lui demandais l’aumône en habit de pèlerin ; dites-lui que, dans six mois, je le visiterai et le mènerai avec moi à la suite de l’Agneau sans tache. » Edouard mourut en effet six mois après. C’était le 5 janvier 1066, et c’est donc au 5 janvier que le nouveau calendrier a fixé sa « fête », ou plutôt une vague mémoire facultative.

    C’est le pape Innocent XI qui avait fixé sa fête au 13 octobre, ce jour étant celui où son corps, exhumé 36 ans après sa mort, avait été retrouvé intact.

  • Le jour se lève…

    Capitule des laudes des jours de férie (extrait de l’épître aux Romains) :

    Nox præcessit, dies autem appropinquavit. Abjiciamus ergo opera tenebrarum, et induamur arma lucis. Sicut in die honeste ambulemus

    La nuit est avancée, le jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de lumière. Marchons avec honnêteté (ou vertu), comme en plein jour.

  • La Maternité divine

    La fête de la Maternité divine de la Sainte Vierge a été supprimée dans le nouveau calendrier, et plus ou moins transférée au 1er janvier sous le titre de Sainte Marie Mère de Dieu.

    Il est en effet cohérent de célébrer la Theotokos le jour octave de la Nativité (les Orientaux le font dès le lendemain). Mais il se trouve que le 1er janvier est d’une part une fête profane qui, quoi qu’on en pense, fait de l’ombre à la fête chrétienne. Que d’autre part c’est aussi la journée mondiale de la paix, avec un message spécial du pape, et sur le plan catholique cela fait aussi de l’ombre à la célébration de la Maternité divine. Et enfin que l’institution de cette fête a supprimé celle de la Circoncision.

    Or s’il est bon et nécessaire et profitable de célébrer la Maternité divine de Marie, il était bon aussi, et il serait particulièrement judicieux en notre temps, de célébrer la Circoncision, qui souligne d’une part l’Incarnation du Verbe (car c’est l’Incarnation qui confère à la personne humaine cette dignité dont on parle à tort et à travers, et les crimes contre la vie sont des crimes contre l’Incarnation), et d’autre part la continuité entre la révélation de l’Ancien Testament et celle du Nouveau : par le Christ circoncis le chrétien est héritier de Moïse et d’Abraham.

    Le capitule des vêpres et des laudes, tiré du livre de l’Ecclésiastique, le souligne : « Celui qui m’a créée s’est reposé sous ma tente, et il m’a dit : Habite en Jacob, et jette tes racines dans mes élus. »

    Il est vrai que le 11 octobre ne correspond à rien, et que la fête est très récente, puisqu’elle date de Pie XI. Mais si Pie XI l’avait instituée, c’était pour souligner l’importance du dogme de la Théotokos, qui sous-tend toute la théologie mariale, c'était parce qu'il sentait bien qu'il fallait insister sur ce mystère à l'époque des idéologies inhumaines ennemies de l'Incarnation, et ce fut ce jour-là, parce que ce jour avait déjà été adopté en certains lieux.

    « Bienheureuse es-tu, Vierge Marie, toi qui as porté le Créateur de l’univers. »

  • Saint Borgia

    Oui il y a un saint Borgia : saint François de Borgia. Le célèbre pape Alexandre VI était son arrière-grand-père. Sa mère était la fille de l’archevêque de Saragosse, lui-même bâtard du roi Ferdinand… le Catholique.

    François est un beau et brillant chevalier. A la cour de Charles Quint, il devient grand écuyer de l’impératrice, grand veneur de l’empereur, marquis de Lombay, vice-roi de Catalogne, et à la mort de son père duc de Gandie. Mais à la différence d’un certain nombre de personnages de son arbre généalogique, il est vraiment chrétien. Deux ans après la mort de sa femme, il décide, à 36 ans, de devenir jésuite. Il deviendra le deuxième successeur de saint Ignace, et il est considéré comme le « second fondateur de l’ordre », auquel il donne sa physionomie spirituelle définitive.

    Mort en 1572, il a été canonisé dès 1671.

  • Saint Denis

    medium_st_denis.jpgSaint Denis fut le premier évêque de Paris, et sainte Geneviève fit édifier une église sur son tombeau, à… Saint-Denis.

    La confusion entre cet évêque martyr et saint Denys l’Aréopagite, philosophe converti par saint Paul et devenu premier évêque d’Athènes, remonte au IXe siècle, lorsque les écrits de saint Denys (on dit aujourd’hui le pseudo-Denys, car on considère que les œuvres qui portent cette signature ont été écrites plus tard) arrivèrent à l’abbaye de Saint-Denis, où elles furent l’objet de grandes études, et le point de départ d’études grecques. On a même des documents des XIIe-XIIIe siècles qui montrent que le monastère célébrait la fête de saint Denis en grec.

    Il est étonnant de constater que l’Orient a fait sienne la confusion entre les deux Denis au même moment, à partir du IXe siècle, signe d’une relation vraiment étroite entre les clercs d’Athènes et de Paris à cette époque.

    Depuis quelques années, des orthodoxes célèbrent un office à la basilique de Saint-Denis le jour de sa fête dans leur calendrier.

    Il est remarquable de voir certains orthodoxes tenir à ce que saint Denys l’Aréopagite soit le même que saint Denis de Paris. De son côté, la liturgie latine a en quelque sorte consacré l’assimilation entre les deux saints en choisissant comme épître de sa messe le passage de la conversion de Denys l’Aréopagite par saint Paul.

    Mais, quelle que soit l’aversion qu’on puisse avoir pour l’hyper-critique historique rationaliste à laquelle l’Eglise s’est honteusement soumise dans les années du Concile (avant de faire heureusement marche arrière en certains cas), il n’est hélas pas possible que l’Aréopagite ait été évêque de Paris, car il est établi (depuis au moins saint Grégoire de Tours, au VIe siècle…) que Lutèce a été évangélisée au IIIe siècle. L'Aréopagite aurait eu au moins 200 ans.

  • Dimanche ordinaire ?

    Dans le « nouveau » calendrier liturgique, ce dimanche est le 27e « du temps ordinaire ». Dans « l’ancien » calendrier, c’est le 18e dimanche après la Pentecôte.

    Qui a bien pu inventer qu’il puisse y avoir un temps ordinaire dans la liturgie ? Et comment une telle invention a-t-elle pu être adoptée par l’Eglise ?

    Il ne peut pas y avoir de jours ordinaires dans l’année liturgique. C’est pourquoi l’Eglise appelle « féries » les jours où l’on ne célébre pas une fête particulière : férie veut dire fête, aussi. Tous les jours sont des jours de fête, parce que tous les jours sont des jours de grâce, des jours de salut.

    D’autre part, le fait d’égrener des dimanches après la Pentecôte souligne que la vie humaine est une marche sur le chemin du salut : on avance, dimanche après dimanche, sous la lumière du Saint-Esprit descendu à la Pentecôte, et c’est lui qui nous fait avancer. Jusqu’au dernier dimanche, celui de la fin du temps, qui ouvre l’éternité.

    Tandis que les dimanches ordinaires, qui ne sont reliés par leur apellation à aucun événement du salut, sont statiques, ils piétinent, ils ne vont nulle part.

    Je vous souhaite de ne jamais avoir de dimanche ordinaire.

  • Viderunt eam filiæ Sion

    Viderunt eam filiæ Sion vernantem in floribus rosarum, et beatissimam prædicaverunt.

    Ceci est l’une des plus belles antiennes de la fête du Rosaire. Elle est un témoignage parmi d’autres que la liturgie latine (comme la grecque, d’ailleurs) est intraduisible, et que le « vernaculaire » est un terrible appauvrissement.

    Il peut suffire d’un seul mot, comme c’est le cas ici.

    Vernantem est le participe présent du verbe vernare, qui veut dire « être au printemps », dans un sens actif : ce verbe évoque le retour du printemps dans toute son activité de vie retrouvée, de boutons qui éclosent, de plantes qui poussent et qui couvrent la terre de verdure, de feuilles, de fleurs. Et il est souvent utilisé dans un sens figuré (qui rend la traduction encore plus impossible).

    On ne peut guère que traduire ainsi, comme le fait le missel de Dom Lefebvre : « Les filles de Sion l’ont vue s’épanouir, semblable aux fleurs du rosier, et elles l’ont proclamée bienheureuse ».

    Signalons au passage que prædicaverunt veut dire aussi : l’ont célébrée.

    Quant à « s’épanouir », on voit bien que si c’est loin d’être faux, c’est loin aussi de l’image que produit « vernantem ».

    « Semblable » n’est pas dans le texte. Les images de la Bible et de la liturgie sont souvent données telles quelles, comme des images, précisément, et non comme des comparaisons. L’antienne dit que Marie est le printemps qui chassant l’hiver, apportant la vie et renouvelant la terre, s’épanouit en fleurs de roses.

    Elle est elle-même la triple couronne de roses. Elle est le Rosaire, actif, qui produit la grâce.

  • Fête du Rosaire

    O Dieu, votre Fils unique, par sa vie, sa mort et sa résurrection, nous a mérité la grâce du salut éternel. Faites qu'en méditant ces mystères au moyen du Rosaire de la bienheureuse Vierge Marie, nous imitions ce qu'ils contiennent et obtenions ce qu'ils promettent.