La fête du Christ Roi (Domini nostri Jesu Christi Regis), instituée par Pie XI pour lutter contre le laïcisme, est plus que jamais d’actualité. Et la messe et l’office qu’il avait fait composer pour ce jour sont admirables, dignes en tout point de la plus profonde tradition liturgique.
Pie XI avait fixé la célébration de cette fête au dimanche qui précède la Toussaint. La raison en est évidente, et elle est soulignée par l’épître : « Nous rendons grâce à Dieu le Père qui nous a rendu capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés à la puissance des ténébres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien aimé en qui, par son sang, nous avons la rédemption, la rémission des péchés. »
La réforme liturgique a renvoyé la fête du Christ Roi au dernier dimanche de l’année liturgique. Ce changement pouvait se justifier. En effet le Christ règnera pour de bon à la fin de l’histoire, et la fin de chaque année liturgique est le moment de constater les progrès (ou non) de la royauté du Christ dans nos vies et dans nos sociétés.
Du moins, ce serait justifié, s’il y avait une année liturgique. Or l’année liturgique, dans la nouvelle liturgie, s’arrête à la Pentecôte. Dès le lundi qui était de la Pentecôte et qui ne l’est plus (qu’on le veuille ou non, la liturgie officielle fait qu’il n’y a objectivement aucune raison que le lundi dit de Pentecôte soit férié), commence (ou se poursuit, plutôt, puisque cela avait commencé après l’Epiphanie) une longue série statique de semaines ordinaires et de dimanches ordinaires. Il n’y a plus cette succession dynamique de dimanches après la Pentecôte, qui symbolisent l’histoire de chacun, et l’histoire de l’humanité, sous la conduite du Saint-Esprit, entre les événements du salut et la fin du temps.
La fête du Christ Roi marque ainsi la fin d’une année liturgique qui s’est arrêtée six mois plus tôt. Ce qui n’a aucun sens. Mais il est vrai que la fête du Christ Roi n’a de toute façon aucun sens pour les clercs qui célèbrent la loi de 1905 et inaugurent des mosquées.